REVUE DE PRESSE NORMANDE au 17 octobre 2022: des élus Normands ont trouvé une loi pour couper les ailes des éoliennes.
Revue de presse normande au 17 octobre 2022
Quelques échos contrastés de l'économie normande glanés dans la dernière édition de la lettre des décideurs diffusée par le quotidien Paris-Normandie (14 octobre 2022):
Vers un opérateur aéroportuaire normand unique (2024): le clochemerle aéroportuaire est, bel et bien, terminé et c'est tant mieux!
Défaillances d'entreprises en Normandie: notre région graĉe à une politique publique volontariste a un profil résilient sinon robuste. Mais la première région industrielle de France en part de PIB (23%) doit affronter une conjoncture de plus en plus défavorable: les défaillances d'entreprises progressent...
Transport maritime mondial: roulis et tangage pour le prix des conteneurs. Le ralentissement industriel chinois va impacter nos grands ports maritimes normands (HAROPA)...
Investissement et protection du capital des entreprises normandes: la région Normandie a mis en place des outils efficaces...
(dernière phrase à lire: "... concert (au lieu de "de conserve") dans l'avenir" avance le directeur de NP.")
La conjoncture s'annonce très difficile: les patrons normands naviguent dans la brume. Le prix de l'énergie et des matières premières explosent. L'esnèque normande se prépare à affronter une nouvelle tempête...
Attention! Les Bretons se préparent à débarquer à... Dieppe!
Dans la foulée de la dynamique de la liniculture normande, la culture de la vouède, une plante tinctoriale traditionnelle, pourrait faire son grand retour en Normandie:
Histoire belge, ou plutôt, rouennaise...
A Rouen, il y a tout un monde entre certaines postures idéologiques et la réalité! Prenons l'exemple des transports: la ZFE provoque des effets pervers à caractère mortel puisqu'il y a déjà eu un accident lorsqu'un automobiliste fut contraint de faire demi-tour... La plupart des automobilistes rouennais avouent ignorer la ZFE car la plupart d'entre eux n'ont pas le véhicule correspondant aux vignettes demandées. Alors la solution serait de renforcer la desserte ferroviaire dans le territoire de la métropole de Rouen: les élus ont un projet de RER ferroviaire. Les associations d'usagers en ont un autre. Mais les projets risquent de butter sur une autre réalité incontournable: la saturation de la gare de la rue Verte, la gare historique de Rouen rive droite et ses fameux tunnels où jadis, un grand poète belge trouva la mort... Bien entendu, la SNCF renvoie la responsabilité de trouver une solution à la Région Normandie qui a les relations que nous savons avec une métropole de Rouen qui joue la carte stupide du splendide isolement normand!
La SNCF Normandie est aussi souvent en grève qu'il y a des grandes marées basses sur notre littoral: un particularisme local? De toute façon qu'il y ait grève ou non, les usagers usés du train normand ne verront pas la différence!
Pour éviter les pannes, réparer ou améliorer le réseau ferré normand qui avait beaucoup vieilli faute d'investissements suffisants pendant des dizaines d'années, les cheminots sont devenus noctambules!
Encore et toujours des trains en panne sur le réseau ferré normand!
Rouen, toujours: pour défendre sa candidature au titre de capitale de la culture européenne en 2028, les élus de la métropole de Rouen découvrent, peu à peu, à l'évidence... Le localisme c'est débile! Les élus rouennais redécouvrent la vallée de la Seine et vont collaborer avec Vernon. Mais ils n'en sont pas encore à redécouvrir... la Normandie. Mais les choses progressent: espérons qu'il ne faille pas attendre... 2027 (le millénaire de la naissance de Guillaume le Conquérant) car il est probable que la candidature rouennaise sera d'abord jugée sur sa capacité à rassembler un territoire cohérent derrière elle. Or c'est précisément sur ce point que le bât blesse les ânes rouennais...
Rouen est en lice pour décrocher le titre de Capitale européenne de la culture en 2028 et embarque dans l'aventure les communes de la vallée de Seine, du Havre à Giverny (Eure).
Rouen (Seine-Maritime) sera-t-elle la Capitale européenne de la culture en 2028 ? C’est ce qu’espèrent les communes de Seine Normandie Agglomération (SNA). Pourquoi ? Si Rouen obtient ce titre convoité, elle en fera bénéficier les communes de la vallée de Seine.
En effet, la métropole rouennaise a décidé de s’associer avec 14 collectivités voisines, allant du Havre jusqu’à Giverny (Eure) dont les communes de SNA. Une candidature sera déposée d’ici au mois de décembre et la future Capitale européenne de la culture sera désignée en 2024.
« Des projets culturels sur l’axe Seine »
En attendant, les communes impliquées se sont constituées en association : Rouen-Normandie 2028 – Capitale européenne de la culture afin de renforcer la cohésion entre les territoires.
« Même si la candidature de Rouen n’est pas retenue, nous comptons mettre en place des projets culturels sur cet axe Seine en collaboration avec Rouen. »
Antoine Rousselet, vice-président en charge du tourisme pour SNA
À quoi ça sert ?L’objectif du dispositif Capitale européenne de la culture est de promouvoir une ville européenne par le biais de la culture. La préparation d’une capitale européenne de la culture est souvent l’occasion pour les villes désignées de mettre en place des programmes de renouvellement urbain, de mettre en avant ou changer l’image de la ville et de lui faire gagner un profil international.
Ce dernier présentait ce dossier lors du dernier conseil communautaire. Ainsi, il a été proposé aux élus de voter une délibération afin d’adhérer à l’association et de verser une cotisation annuelle de 5 000 €.
« Nous avons déjà été reçus par le président et maire de la métropole rouennaise et nous avançons en bonne intelligence. Il est à noter que ce projet transcende les clivages politiques. » (sic!)
François Ouzilleau, maire de VernonUn parrain vernonnais
Pour l’heure, la candidature de Rouen peut compter sur son parrain : le Vernonnais Gaël Musquet. Hacker et météorologue, ce dernier se dit très attaché à cette ville dans laquelle il a fait ses études.
Au-delà de ça, il souhaite représenter la jeunesse et l’innovation de son territoire :
« L’idée de ce parrainage c’est de montrer comment mes compétences peuvent être mises à disposition de la culture, et de comprendre comment la culture peut servir à la science. »
Gaël Musquet, parrain de Rouen, capitale européenne de la culture en 2028Pour rappel, le dispositif Capitale européenne de la culture a été lancé en 1985 par l’Union européenne. Une fois par an, le titre est décerné à une ville dans deux pays membres. En 2028, il s’agira de la France et de la République tchèque.
Nul n'est prophète normand en son pays! Surtout lorsque ledit prophète normand annonce une révolution dans les carburants automobiles...
Alors que le carburant est au cœur des préoccupations des Français en ce mois d'octobre 2022, retour sur l'histoire de ce Rouennais qui avait inventé un moteur révolutionnaire.
60% d’eau, 40% d’alcool
Jean Chambrin, ingénieur de Rouen, et son associé Jack Jojon ont déposé en 1974 un brevet pour un « dispositif d’aménagement d’un moteur à combustion en vue de son alimentation avec un carburant additionné d’eau ».
Révolution ou coup de bluff ? La presse est en tout cas curieuse à l’époque. « On a vu dans les rues de Rouen une Citroën équipée du moteur à eau se déplacer comme n’importe quelle autre voiture et entreprendre dans la campagne environnante une promenade de 100 kilomètres sans le moindre ennui », écrit le journal L’Automobile, qui évoque un « exploit ».
Le moteur fonctionne avec un mélange de 60% d’eau et 40% d’alcool. De quoi réduire significativement la consommation de carburant.
Exilé au Brésil
Mais évidemment, à l’époque, ce dispositif n’est pas très bien vu par les industries pétrolière et automobile. Cette dernière « a tout fait pour lui mettre des bâtons dans les roues. L’industrie pétrolière ne voulait pas qu’une filière différente se développe », nous expliquait en 2018 Armand Legeay, sociologue qui a consacré un ouvrage à Jean Chambrin en 2015.
Pas davantage soutenu par les autorités françaises, l’ingénieur quitte la France pour le Brésil, grand producteur d’éthanol. Là-bas, il reçoit davantage de soutien et la presse évoque même la production de 300 000 véhicules utilisant sa motorisation.
Pourtant, l’invention tombe dans l’oubli. Finalement pas si révolutionnaire que ça ? Ou victime du lobbying de l’industrie pétrolière ? Difficile à dire. Jean Chambrin serait mort, selon certaines sources, en 1997.
"C'est mon droit et j'y tiens!"
Les Normands, par un atavisme qui remonte à loin, sont très attachés à leurs droits et au respect du droit et leur esprit de chicane a développé chez eux une curiosité assez poussée pour la matière juridique. Et c'est en fouillant dans les arcanes du code de l'urbanisme que des élus d'une communauté de communes de l'Orne ont trouvé la parade contre la prolifération des éoliennes. En effet, dans le Perche et son parc naturel régional, la sensibilité à la question du respect du paysage est plus grande...
Les élus s'appuient sur les dernières évolutions de la décentalisation et la loi dite "3DS", cette usine à gaz portée par la ministre Jacqueline Gourault bien discrète ministre de la décentralisation dans le précédent quinquennat Macron: une usine à gaz qui pourrait entraver le déploiement de l'invasion éolienne... On a toujours dit ici que les éoliennes marchaient au gaz!
La Comdecom du Pays de Mortagne-au-Perche tient peut-être son coup de maître : un article du Code de l’urbanisme qui pourrait rendre impossible l’installation d’éoliennes. Explications.
« Je pense que ça va faire du bruit ». Président de la Communauté de communes (Cdc) du Pays de Mortagne-au-Perche (Orne), Jean-Claude Lenoir sait qu’il tient sans doute une mesure qui pourrait faire boule de neige partout en France.
Sollicités pour trouver une solution face aux promoteurs de parc éolien qui démarchent mairies et privés, les élus ont peut-être fait la trouvaille de l’année dans le Code de l’urbanisme. « Une loi récente (en vigueur depuis le 23 février 2022, N.D.L.R), la loi dite 3DS, dont l’un des objectifs est précisément de poursuivre la décentralisation, et comporte un article, c’est l’article 35, qui permet aux élus du territoire d’avoir la main sur leur aménagement », explique Jean-Claude Lenoir.
Délimiter des zones d’incompatibilité avec les éoliennes
Cet article permet de délimiter dans le PLUI les zones où il ne sera pas possible d’implanter des éoliennes, « dès lors qu’elles sont incompatibles avec le voisinage habité ou avec l’usage des terrains situés à proximité ou qu’elles portent atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages, à la qualité architecturale, urbaine et paysagère, à la mise en valeur du patrimoine et à l’insertion des installations dans le milieu environnant. »
On comprend vite que l’ensemble du Perche pourrait être concerné par la mesure. Sur le fond, il ne s’agit pas tant d’une nouveauté, mais plutôt d’un retour en arrière. En effet, il existait jusqu’en 2013 des « zones de développement de l’éolien » qui permettaient aux collectivités de définir les secteurs où les éoliennes pouvaient être acceptées ainsi que celles où elles étaient interdites.
« Couper les ailes des éoliennes »
Le message des élus est clair : « couper les ailes des éoliennes. » L’ancien sénateur et député-maire de Mortagne-au-Perche n’a jamais caché son hostilité à ces machines « qui défigurent le paysage ». Il insiste aussi sur le fait que la mesure vaut également pour d’autres installations. « On pourra plus facilement réguler la hauteur des mâts comme les antennes-relais notamment. »
En conseil communautaire le jeudi 13 octobre, les élus ont approuvé à l’unanimité la mesure qui vise à engager la procédure de modification du PLUI.
Sur la base des données recueillies, la Commission se réunira début décembre. Ensuite et compte tenu des délais procéduraux, le Conseil communautaire sera appelé à approuver ce modifications fin juin/début juillet 2023.
Une mesure durable ?
Jean-Claude Lenoir a écrit un courrier détaillant la mesure à l’ensemble des présidents de Cdc du Perche. Une manière de les inviter à engager une réflexion chez eux, et pourquoi pas d’harmoniser les secteurs incompatibles avec l’arrivée de parcs éoliens. Mais la mesure peut-elle résister à de nouvelles réformes, si jamais toutes les collectivités s’engouffrent dans cette brèche ?
La préfecture, informée dès la fin du vote en conseil communautaire, aura certainement son mot à dire. Jean-Claude Lenoir ne veut d’ailleurs pas passer pour un frondeur :
Bien entendu toutes nos décisions sont soumises au contrôle de légalité par les services de l’État. C’est bien pourquoi nous entendons nous appuyer sur la loi, et toute la loi.
Des promoteurs insistants
Cette mesure intervient dans un climat de tension dans le Perche, depuis que des promoteurs ont projeté d’implanter un parc de quatre éoliennes près de Pervenchères. « Des contacts ont été pris avec des propriétaires de terrains, sans que souvent, les maires aient été eux-mêmes directement avisés », affirme Jean-Claude Lenoir. « Jusqu’à présent beaucoup s’estimaient désarmés même si les recours étaient toujours possibles. » Si la procédure arrive à son terme, le Perche deviendra le premier territoire à avoir réussi à souffler les éoliennes hors de ses frontières.
Commentaire de Florestan:
Une fois de plus l'incompétence de ce gouvernement et de ses cabinets ministériels est démontrée et les Normands font oeuvre de salut public...
Les cinq départements normands organisaient une visio-conférence à Saint-Lô sur le thème de la crise du recrutement dans la fonction publique territoriale: n'y aurait-il pas un problème de salaire?
A Créances sur la côte ouest du Cotentin, on réapprend à cultiver la carotte en pratiquant ce que l'on faisait autrefois: la rotation des cultures, le repos et l'enrichissement de la terre pour éviter les insectes ravageurs sans avoir à utiliser des pesticides... Bref! après la crise du "nématode" et du "dichloropropène" c'est le grand retour au bon sens paysan séculaire! Enfin...