"Faire de la Normandie, mon majorat de renommée." Jules Barbey d'Aurévilly. Sire de Sei, la libre page pour informer, débattre et penser la Normandie comme projet politique.
REVUE DE PRESSE NORMANDE au 7 mai 2024: 3 327 000 NORMANDS
Dans Charlie Hebdo qui n'est pas notre presse de chevet et encore moins de cabinet (ça pourrait boucher les canalisations en aval de la chasse d'eau) on trouve croqué sous la forme plus ou moins abouti d'un dessin dit d'humour certaines vérités imagées qui pourraient renvoyer à d'autres qui mériteraient, elles aussi d'être aussi crûment croquées mais qui ne le seront jamais... Même dans les pages libres mais parfois, souvent, infâmes de Charlie Hebdo:
Que Rouen et la Normandie soient en aval des chasses d'eau parisienne c'est un fait avec tout le mépris de classe ou de géographie que cela implique pour ces provinciaux bouseux qui ont le malheur de subir aussi la circulation des étrons parisiens d'amont en aval jusqu'à la mer (ou l'amer)...
En revanche, dans l'angle mort de l'oeil du dessinateur de Charlie Hebdo cette autre réalité n'a pas encore été perçue ni dessinée:
Près d’un an avant l’ouverture des Jeux olympiques, le gouvernement veut déplacer des milliers de sans-abri, principalement des migrants, de Paris vers la province, afin de désengorger les hôtels qui pourraient accueillir des touristes.
Des sans-abri expulsés de la capitale ? C’est la volonté du gouvernement, à l’approche desJeux olympiques de Paris 2024, afin de libérer des places dans les hôtels pour accueillir des touristes. Pour ce faire, l’exécutif prévoit la création de «sas d’accueil temporaires régionaux» dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, pour prendre en charge les sans-abri avant de les dispatcher à travers le pays.
De nombreux hôteliers ont fait part de leur volonté de ne plus accueillir les sans-abri ou migrants qui occupaient des chambres, faute de place dansles centres d’hébergement débordés, afin de préparer l’accueil d’une clientèle qui devrait affluer à l’approche dela Coupe du monde de rugby, à l’automne, et surtout des Jeux olympiques de Paris en 2024. Plus de 5.000 chambres ont déjà été perdues pour l’hébergement d’urgence, a précisé le ministre du logement, Olivier Klein, ce mardi.
Depuis la mi-mars, le gouvernement a donc répondu à cette demande des hôteliers en demandant aux préfets de créer des sas d’accueil temporaires régionaux, qui doivent prendre en charge pendant trois semaines les personnes déplacées, avant qu’elles soient orientées dans une nouvelle région «vers le type d’hébergement qui correspond à leur situation», a détaillé le ministre.
Commentaire de Florestan:
La municipalité socialiste de Rouen a récemment adhéré à l'association "ANVITA" (Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants)
L'hiver démographique normand confirmé par l'INSEE:
(La Tribune, 7 mai 2024)
A quelques dizaines de jour des commémorations du 80ème anniversaire du Jour-J (disons-le par pitié en français !!!) la presse nationale commence à bruisser de l'événement: doit-on craindre pour la Normandie un nouveau bombardement?
Mais la presse évoque aussi la mémoire douloureuse suivante dont on n'a jamais voulu parler car c'est encore un tabou de se plaindre des exactions de nos chers Libérateurs venus d'outre Atlantique. Et tabou dans le tabou la presse parisienne ne parlera que des viols commis par des soldats américains... en Bretagne !
80e anniversaire du Débarquement : Le tabou brisé des viols de Françaises par des « GI » américains
A l’heure où l’on célèbre les 80 ans du Débarquement des troupes alliées sur les côtes normandes, des histoires bien plus tristes refont surface. Celles des Françaises violées par des « GI » américains dans leur toute-puissance
Le côté sombre de l’histoire - A l’heure où l’on célèbre les 80 ans du Débarquement des troupes alliées sur les côtes normandes, des histoires bien plus tristes refont surface. Celles des Françaises violées par des « GI » américains dans leur toute-puissance
« Ils étaient ivres et il leur fallait une femme. » Aimée s’est longtemps tue. Pendant huit décennies exactement. Agée de 99 ans aujourd’hui, elle estime qu’il est temps de tout dire. De dire surtout comment la joie duDébarquementdes troupes alliées enNormandie, le 6 juin 1944 a viré au cauchemar, quelques semaines plus tard, pour toute une famille dans une ferme bretonne.
Le soir du 10 août, deux GI – le surnom donné aux soldats américains – entrent dans la ferme familiale, résume pudiquement Aimée, qui garde dans un meuble ancien une lettre que lui a écrite sa mère « pour ne rien oublier ». D’une écriture soignée, la fermière y raconte d’abord comment les soldats ont tiré sur son mari, les balles trouant son béret, puis se sont dirigés, menaçants, vers sa fille. « Je suis sortie pour la protéger et ils m’ont emmenée dans les champs. Ils m’ont violée quatre fois chacun, en tournant », retrace-t-elle.
« Maman s’est sacrifiée pour me protéger, relate aujourd’hui Aimée d’une voix brisée. Pendant qu’ils la violaient, nous attendions dans la nuit sans savoir si elle reviendrait vivante ou s’ils la fusilleraient. »
A Plabennec, non loin de Brest (Finistère), Jeanne Tournellec, 95 ans, se souvient aussi « comme si c’était hier » duviolde sa sœur aînée, Catherine, et du meurtre de son père par un GI « L’Américain noir, il voulait violer ma grande sœur. Mon père s’est interposé et le soldat l’a abattu. Le bonhomme a réussi à détruire la porte et à rentrer dans la maison », raconte-t-elle, entourée de ses nièces.
Des chiffres officiels « largement sous-estimés »
En octobre 1944, à la fin de la décisive Bataille de Normandie, les autorités militaires américaines ont jugé 152 soldats pour le viol de femmes françaises. Un nombre « largement sous-estimé », affirme Mary Louise Roberts, l’une des rares historiennes à s’être penchée sur ce « grand tabou de la Seconde Guerre mondiale ». « Beaucoup de femmes ont préféré se taire : en plus de la honte liée au viol, l’atmosphère était à la joie, à la célébration des libérateurs », explique-t-elle.
Pour motiver les GI à combattre si loin de chez eux, « l’armée leur a promis une France peuplée de femmes faciles », souligne la spécialiste américaine. Le journalStars and Stripes, publié par les forces armées américaines et lu avidement par les milliers de soldats déployés en Europe, regorge ainsi de photos de Françaises embrassant les libérateurs. « Les Françaises sont folles des Yankees, […] voilà ce pour quoi nous nous battons », titrait le journal le 9 septembre 1944.
« La perspective du sexe motivait les soldats américains à combattre. Et c’était, notamment via la prostitution et le viol, une manière de dominer la France, dominer les hommes français qui avaient été incapables de protéger leur pays et leurs femmes face aux Allemands », développe Mary Louise Roberts. Elle estime que « des centaines, voire des milliers d’autres viols par des soldats américains n’ont pas été signalés entre 1944 et le départ des GI en avril 1946. »
Les soldats noirs choisis comme boucs émissaires
Dans son livreO.K. Joe !, paru en 1976, l’écrivain Louis Guilloux parle de son expérience comme traducteur au sein des troupes américaines après le Débarquement. Il est notamment affecté aux procès pour viol de GI par des tribunaux militaires américains et remarque que « ceux condamnés à mort sont quasiment tous noirs », souligne Philippe Baron, auteur d’un documentaire éponyme sur ce roman, et de l’ouvrageLa part d’ombre de la Libération.
Ces GI seront ensuite pendus sur les places publiques des villages français, comme ce fut le cas pour les violeurs d’Aimée Helaudais et Catherine Tournellec.
« C’est une histoire à tiroirs », souligne Philippe Baron. « Derrière le tabou du viol par des libérateurs, il y a le secret honteux d’une armée américaine ségrégationniste, […] parfois aidée par des autorités locales racistes. » Pour Mary Louise Roberts, lorsque le commandement militaire réalise que « la situation est hors de contrôle », il « choisit de faire des soldats noirs les boucs émissaires afin de transformer le viol en "crime noir" […] pour absolument maintenir la réputation des Américains blancs ».
L’image du « brave et intègre GI américain »
Les statistiques sont « stupéfiantes » : entre 1944 et 1945, sur 29 soldats condamnés à mort pour viol, 25 sont des GI noirs, pendus par « un bourreau venu exprès du Texas ». « En réalité, les GI noirs étaient souvent affectés à des unités de logistiques, durablement stationnées au même endroit, avec donc davantage de contact avec la population locale, y compris les femmes », souligne l’historienne. « Les soldats blancs, eux, étaient dans des unités mobiles. Ils pouvaient violer une Française le soir et repartir dès le matin, sans n’être jamais arrêtés. Et si c’était le cas, le témoignage de la victime était le plus souvent remis en cause », remarque l’historienne.
« Personne ne veut perdre ce héros américain qui nous rend fiers : le brave et intègre GI américain, protecteur des femmes », analyse-t-elle. « Quitte à perpétuer le mensonge. »
Météo touristique normande en avril 2024: le printemps est mucre !
La saison touristique a débuté calmement en Normandie, et les professionnels du tourisme sont moyennement satisfaits du mois d’avril qui vient de s’écouler. Interrogés par Normandie Tourisme dans le cadre de l’enquête de conjoncture régionale mensuelle, 39,7% des professionnels témoignent d’un mois d’avril moyen, 33,9% pensent qu’il a été mauvais et seuls 26,4% qu’il a été bon. Pour plus de la moitié d’entre eux (53,4%), le mois d’avril 2024 a été moins bon que le mois d’avril 2023.
Le constat de ce début de saison est logiquement expliqué par plusieurs éléments cités par les professionnels du tourisme. Tout d’abord, la conjoncture économique est difficile pour les potentiels voyageurs français, et cette clientèle domestique est la plus présente en début de saison (accueillis par 90,3% des répondants).
Ensuite, la météo a été mauvaise, elle n’a pas encouragé les courts séjours ou les week-ends d’excursions en Normandie malgré les vacances scolaires.
Enfin les ponts de mai et les grands évènements de juin semblent retarder le lancement de la saison estivale – étant donné la météo pluvieuse et la baisse de pouvoir d’achat de beaucoup de vacanciers, ils préfèrent attendre avant d’effectuer leurs séjours.
La majorité des touristes observés par les professionnels du tourisme sur le territoire normand en avril sont français, 75,7% de Franciliens et 66,5% de Normands, mais quelques nationalités étrangères de proximité sont tout de même déjà présentes : 64,5% des répondants ont observé sur leur territoire des Belges, 57,8% des Britanniques, 49% des Néerlandais et 46,6% des Allemands.
Sur une note un peu plus positive, les répondants dont l’activité est située en milieu urbain sont tout de même relativement satisfaits de leur fréquentation du mois d’avril (44,4%), ainsi que les gestionnaires de sites et lieux de visite (42,6%) – des formes de tourisme qui se pratiquent plus aisément en cas de mauvais temps !
Enfin nos professionnels du tourisme répondants pensent malgré tout que le mois de mai ne sera pas mauvais : les réservations dans les hébergements marchands sont stables (47,7%) par rapport à mai 2023, les ponts favorables aux week-ends prolongés et les évènements estivaux dont la programmation débute maintenant encouragent les visiteurs à venir.
Les professionnels s’attendent également à des réservations de dernière minute pour mai si la météo est meilleure.
La métropole de Rouen Normandie est très bien gérée... Démonstration !
L'Etat sénégalais rachète la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor: on se réjouit de savoir que l'intégrité de ce trésor intellectuel soit préservé à Dakar au Sénégal. En revanche cela pose la question de savoir ce qui pourrait encore rester sur place dans la maison normande de l'illustre écrivain-poète- président si le projet d'en faire une maison d'illustre est toujours d'actualité: il serait regrettable que la maison de Verson ne soit plus qu'une boîte vide habillée de rayons lasers et autre fantômes lumineux pédagogico-numériques...
Le Sénégal acquiert la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor
L'État sénégalais acquiert la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor, riche de plusieurs centaines d'ouvrages dédicacés, dont certains écrits par Jacques Prévert ou Louis Aragon. Ce rachat ouvre la voie à un transfert des livres à Dakar.
La transaction, dont le montant n'a pas été communiqué, fait suite à deux semaines de négociations entre l'héritière de Léopold Sédar Senghor et l'État du Sénégal, représenté par son ambassadeur en France, El Hadji Magatte Seye. Mi-avril, une vente aux enchères avait été suspendue en Normandie, dans le nord-ouest de la France, à la demande des autorités sénégalaises.
Cette acquisition est une très bonne nouvelle pour Jean-Gérard Bosio, conseiller culturel et diplomatique de Léopold Sédar Senghor pendant 35 ans. « C'est une félicitation à accorder au gouvernement du Sénégal et à son chef d'État d'avoir décidé de tout faire pour retrouver, réacquérir et reconstruire ainsi ce que l'on appelle un patrimoine Senghor », estime-t-il.
« Cette nouvelle équipe de dirigeants poursuit ainsi ces grands dossiers de l'État du Sénégal et pourra aussi, nous l'espérons, conserver et transmettre cette histoire, ces créations, ces visions, ces philosophies Senghor qui sont autant de messages d'éducation pour une jeunesse. Je crois qu'il y a ce besoin d'offrir à la jeunesse d'un pays les enseignements des anciens et les produits des œuvres de beauté qu'ils ont assuré », ajoute Jean-Gérard Bosio.
« Il existe aujourd'hui un moment extraordinaire où ceci peut se faire, pour recevoir et exposer les œuvres d'une façon pérenne. Je crois que c'est une opportunité assez fantastique dont le gouvernement du Sénégal, les hommes du Sénégal se saisiront. Pour nous, senghoriens, c'est notre voeu et notre conseil », conclut-il.
Ce rachat est aussi une très bonne nouvelle pour Céline Labrune-Badiane, historienne et membre du groupe de recherche sur Léopold Sédar Senghor. Un groupe composé de chercheurs de l'Université Cheick Anta Diop de Dakar et de l'École normale supérieure. « Nous redoutions la dispersion de cette bibliothèque, dont certains ouvrages permettent de documenterl'émergence du mouvement de la négritude », explique-t-elle.
Néanmoins, le retour prochain de ce patrimoine au Sénégal suscite des réactions mitigées parmi les Sénégalais, selon elle : « Vu du Sénégal, on a un peu du mal à comprendre pourquoi Senghor a laissé l'ensemble de son patrimoine en France. Le fait que l'État sénégalais ait à le racheter, cela génère un peu d'amertume. D'autant que la mémoire de Senghor n'est pas totalement apaisée, notamment du fait de ses liens très étroits avec la France. Mais il y a aussi cette idée que c'est un patrimoine qui appartient au Sénégal ».
En octobre dernier, L'État sénégalais avait déjà acquis pour 240 000 euros des objets de Léopold Sédar Senghor : des médailles, des décorations officielles ou encore des stylos plumes en or. « Il y a encore tout un travail à faire pour rassembler le patrimoine senghorien, qui est dispersé, principalement entre la France et le Sénégal », rappelle Céline Labrune-Badiane, qui espère que les derniers rachats ouvriront une nouvelle dynamique afin d'assurer sa préservation. La chercheuse souhaite que soient transmises au Sénégal des copies numérisées des archives encore présentes dans l'ancienne maison de Léopold Sédar Senghor, à Verson en Normandie, « car c'est tout un pan de l'histoire du Sénégal des années 60 aux années 80 que l'on peut retracer à travers ces archives ».
Régions et SNCF: je t'aime moi non plus... Lire le dossier proposé par La Tribune (7 mai 2024)