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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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16 novembre 2022

ROUEN, le 15 novembre 2022: signature du protocole d'accord pour le premier contrat de plan de la Normandie réunifiée.

Alors que le protocole d'accord pour un futur Contrat de Plan Etat-Région est enfin signé à Rouen entre l'Etat et la Normandie réunifiée, ce mardi 15 novembre 2022, le géographe universitaire rouennais Arnaud Brennetot dans un article de Paris-Normandie reprenant les éléments d'une note de synthèse qu'il a récemment publié sur son compte Linked In et que nous vous proposons de lire ici en intégralité, ouvre avec utilité et lucidité LE débat normand que nous aurions dû avoir lors des dernières élections régionales si les médias régionaux et locaux faisaient un peu plus leur travail et si nos concitoyens normands s'intéressaient davantage à l'avenir de la région qu'ils croient habiter ou aimer pour certains.

Disons clairement les choses:

Sept années de réunification normande n'ont pas été suffisantes pour effacer, comme par enchantement, cinquante années de division régionale voire d'effondrement de l'ambition territoriale normande dans la paresse intellectuelle du localisme avec le passif qui va avec:

De la fin des années 1970 aux années 2010, la Normandie reconstruite de l'Après Guerre qui s'est crue être la région la plus moderne de France, a regardé passer tous les trains notamment celui de la métropolisation régionale qui permet de construire l'avenir et de le fixer dans le territoire.

En un mot: la Normandie réunifiée a enfin retrouvé son corps mais elle n'a toujours pas de tête digne de ce nom.

C'est ainsi que Rouen, l'une des villes les plus anciennement métropolitaines de France, autrefois seconde ville du pays et qui aurait pu devenir la métropole d'équilibre du Nord-Ouest entre Lille et Nantes ou Rennes, n'est même pas capable d'être une véritable capitale régionale!

En conséquence, nous dit Arnaud Brennetot, la Normandie industrielle et ses performances vantées légitimement par Hervé Morin qui fait tout ce qu'il peut là où il se trouve, est fragile au point d'être exposée à une nouvelle vague de désindustrialisation qui pourrait être aussi grave que celle des années  1985-1995, faute d'avoir les métiers et services métropolitains supérieurs suffisants à Caen, Rouen ou Le Havre pour encadrer, protéger ou renouveler notre économie régionale.

Accès limité aux formations supérieures, niveau de diplômes trop faible, retard scolaire, retard dans la recherche scientifique et la recherche-développement, enclavement routier et ferroviaire, manque de mobilité, isolement du Cotentin, retards logistique et portuaire, satellisation parisienne de la métropole de Rouen, égoïsme territorial, sous-encadrement, déserts médicaux et ruraux, filière laitière en berne... Liste non exhaustive!

Dernier exemple en date avec quelques échos du désert dentaire normand:

https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/penurie-de-dentistes-en-normandie-une-solution-provisoire-est-possible-selon-le-conseil-de-l-ordre-1668509407

Pourtant, l'excellence normande existe et elle est même d'une qualité supérieure au point d'avoir, dans tous les domaines ou presque, une renommée mondiale. Mais, en quantité et en terme de masse critique, la Normandie reste, sur tous les sujets qui comptent, en dessous de la moyenne nationale française.

Ainsi, nous héritons du passif de la division normande et la Normandie réunifiée doit surmonter des retards structurels: à qui la faute?

  • Du côté des décideurs publics et privés normands: le manque d'ambition, de vision, le localisme, la méfiance, le savoir-faire sans le faire-savoir, l'introversion, la honte de soi...
  • Du côté de l'Etat: un sous-investissement chronique dans tous les contrats de plan signés avec les deux demi-Normandie depuis le début des années 1980, avec une répartition inégalitaire de l'effort financier de l'ordre de 60% pour les Normands et de 40% pour l'Etat.

Conscient de ce passif et de ses causes, notamment du côté du sous-investissement chronique de l'Etat, Hervé Morin, président de la Normandie réunifiée a joué la carte du rapport de force avec l'Etat central, carte qui n'avait jamais vraiment été abattue dans le jeu d'une Normandie qui évoque encore trop souvent chez les petits marquis des ministères parisiens une réalité bovine passablement placide à qui on ne donne rien puisque qu'elle ne demande pas grand chose...

"Le compte n'y est pas! Je ne signerai pas!" A t-on entendu depuis l'abbaye-aux-Dames de Caen pendant des semaines sinon des mois et ce, non sans raison, puisque Hervé Morin dénonçait, par exemple, le manque d'engagement de l'Etat dans le domaine stratégique pour l'avenir de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Bien évidement, dans un avis rendu public le 13 octobre dernier, le CESER de Normandie présidé par Jean-Luc Léger (qui a des relations plutôt fraîches avec Hervé Morin) a fait savoir qu'il ne partageait pas le bien fondé de cette stratégie:

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De guerre lasse, il fallut quand même bien signer ce protocole d'accord, la Normandie étant la dernière région de France à n'avoir toujours pas son contrat de plan... Mais le rapport de force a donné quelques résultats: pour la première fois, semble-t-il, depuis 1982, la région aura moins à débourser que l'Etat (486€ pour l'Etat, 407€ pour la Normandie) notamment sur les volets transition écologique et attractivité des territoires normands... Sur la question essentielle de l'enseignement supérieur et de la recherche, la parité de financement a été, enfin, obtenue entre l'Etat et la Normandie. En revanche, ce ne sera pas le cas sur le dossier de la mobilité: les Normands auront à sortir 76 millions de plus que l'Etat. Cependant, l'urgence de rattraper le retard normand en matière de désenclavement routier fera l'objet d'une contractualisation particulière qui sera ajoutée au contrat de plan signé l'année prochaine.

Tout cela va plutôt dans le bon sens même si l'on peut regretter que cette maquette (encore en évolution semble-t-il) de ce qui sera le premier contrat de plan entre l'Etat et la nouvelle Normandie réunifiée ne soit pas présenté ni perçu comme le contrat de plan fondateur de la réunification normande avec l'objectif clairement affiché de financer des politiques publiques correctives des principaux défauts et retards hérités de la division...

Lire ci-après, les considérants justifiant la décision prise le 17 octobre 2022 par Hervé Morin de signer avec l'Etat le protocole d'accord au futur contrat de plan "Etat- région" dont la signature définitive est prévue au premier semestre 2023 en présence de Madame la Première ministre...

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 Bref! la collaboration entre le président de région et le préfet de région fonctionne bien mais c'est un peu le service minimum...

En effet, au cours de la conférence de presse, Hervé Morin n'a pas manqué de faire savoir qu'il n'y avait même pas l'espace d'une feuille de papier à cigarettes entre lui et le préfet de région et, interrogé sur le sort réservé au futur contrat de plan interrégional consacré au développement de la vallée de la Seine et qui sera traité indépendamment du futur contrat de plan normand, Hervé Morin a dit qu'il vallait mieux que la Normandie travaille avec l'Etat plutôt qu'avec l'Ile-de-France, voire qu'elle travaille davantage avec elle-même: sur le fond on ne pourra qu'être d'accord mais pour que la Normandie travaille davantage avec elle-même encore faudrait-il que le président de région ne soit pas contraint de travailler seulement avec lui-même faute de trouver à Rouen, Caen ou Le Havre des élus sérieusement et authentiquement intéressés au succès de nos affaires normandes...

En effet, la Normandie réunifiée existe mais il ne faudrait pas que cela soit une belle carrosserie avec un moteur métropolitain en panne sous le capot!

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Du côté métropolitain, MM. Philippe (Le Havre), Mayer-Rossignol (Rouen) et Bruneau (Caen) ont oublié la courroie de transmission normande tandis que du côté des cinq départements MM. Bellanger (76), Morin (celui du 50), Dupont (14), De Ballore (61) et Le Hongre (27) refusent de monter à bord du véhicule normand qui, comme tout véhicule n'a qu'un seul volant, un volant dans les mains d'Hervé Morin...

Ce sont là des parasites de l'avenir normand!

Il serait temps d'en tirer quelques conséquences politiques... Non?


 Historique signature du protocole d'accord préparant le premier contrat de plan entre l'Etat et la Normandie réunifiée à Rouen, le 15 novembre 2022, entre Hervé Morin président de la Normandie et Pierre André-Durant, préfet de région:

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Lire le communiqué de presse:

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LIRE L'INTEGRALITE DU PROTOCOLE DE SIGNATURE DU CONTRAT DE PLAN ETAT-REGION NORMANDIE (2021-2027):

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