Le Syndicat des Bouilleurs Ambulants Manche Calvados (SYBAM) s’est réuni pour son assemblée générale, samedi 13 avril 2024, à la Brasserie du Centre à Aunay-sur-Odon (Les Monts d’Aunay), en présence d’une dizaine d’adhérents.
Nous refaisons aujourd’hui les statuts de notre syndicat, qui n’ont pas été mis à jour depuis de nombreuses années. Cela va nous permettre de récupérer notre compte bancaire et, plus tard, de fusionner avec le syndicat de l’Orne. Sur les deux départements, la Manche et le Calvados, il ne reste qu’une dizaine de bouilleurs ambulants. En nous unissant avec ceux de l’Orne, nous serons plus forts.
Une victoire historique contre le fisc
Historiquement – ou plus exactement, depuis Napoléon -, les bouilleurs de cru jouissent d’avantages fiscaux qui leur permettent de distiller sans payer de taxes.
Mais ces avantages ont été réduits sous Pierre Mendès France. Si bien que ceux qui jouissent de « l’exonération héréditaire » sont aujourd’hui nonagénaires.
Cependant, la nouvelle génération de bouilleurs de cru, forte d’environ 90 000 individus, arrive, et elle vient de remporter une bataille menée depuis de nombreuses années.
En effet, après des décennies de lutte pour récupérer le droit des 10 litres d’alcool pur en franchise pour tous les bouilleurs de cru, la réglementation a évolué depuis le 1er janvier 2024.
Une exonération de 50 litres d’alcool pur pour les alcools distillés par un particulier bouilleur de cru a été créée. Nous remercions tous les responsables, bouilleurs de cru et bouilleurs ambulants, qui se sont battus pendant des années.
Ainsi, à chaque campagne de distillation, tous les bouilleurs de cru sont désormais exonérés de taxes sur leurs 50 premiers litres d’alcool.
Vers un renouveau des bouilleurs de cru ?
Cependant, tout n’est pas rose, toujours selon le SYBAM.
Nous ne pourrons pas distiller pour autant de clients, dans une journée, que par le passé. Donc, soit notre journée de travail va s’allonger, et impacter nos autres activités, soit nous ne pourrons pas répondre à toutes les demandes de nos clients. Nous espérons que ces nouvelles directives nous seront bénéfiques, et que cela va inciter tous les jeunes récoltants, et pas seulement les agriculteurs, à profiter de cette chance de sauver une partie des récoltes, et profiter d’un produit régional et artisanal, en opposition à tous les produits industriels.