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SACCAGE de la basilique du Sacré Coeur de ROUEN: c'est le coeur de la spiritualité chrétienne normande qui a été profané!
Billet de Florestan:
"Il faut toujours dire ce que l'on voit ; surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit."
Charles Péguy, "notre jeunesse" (1914)
Remettons, si vous le voulez bien l'église ou plutôt la synagogue au milieu du village pour ce qui est de la détestable recrudescence de la haine anticonfessionnelle en France...
Selon des derniers chiffres d'un ministère qui ne maîtrise guère son intérieur et qui peut être parfois quelque peu inculte, les actes antisémites se montent à plus de mille-deux-cents depuis le début de cette année (avec une explosion effrayante depuis le début des tragiques évènements de "Terre sainte" le 7 octobre dernier), suivis par les actes christianophobes à raison de plus cinq- cents tandis que les actes authentiquement islamophobes ont dépassé les deux- cents...
Que cela soit bien clair! C'est deux-cents, cinq-cents ou mille-deux-cents de trop!
Le saccage ignoble survenu en la basilique du Sacré-Coeur de Rouen dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier, est pour nous et par principe, un acte christianophobe contrairement à ce que la grande presse régionale et nationale voudrait nous faire accroire selon le deux-poids-deux-mesures habituels qui définit ad nauseam la moraline des professionnels bien-pensants de l'indignation... Ce ne serait donc pas un acte anti-chrétien sous prétexte qu'aucune revendication, slogan ou tag sataniste, anarcho-nihiliste ou islamiste souillant un mur de l'église n'a été retrouvé...
On peut être au moins sûr d'une vérité: ce n'est pas un chrétien qui a fait ça. Mais il est aussi une autre vérité dont on peut être hélas certain: la déchristianisation dans laquelle nous sommes désormais plongée n'invite pas à respecter davantage nos églises. Pour les nouvelles générations, ces lieux sont même devenus quelque peu mystérieux même si l'aura patrimoniale continue de s'exercer pour imposer aux plus adultes, un minimum de respect.
Etranges pudeurs de gazelles médiatiques et politiques quand il s'agit de vandalisme dans une église alors que l'indignation générale se fait en mode quasi automatique dès qu'il s'agit d'une mosquée voire lorsque même aucune voie de fait haineuse, raciste ou xénophobe n'est objectivement ou judiciairement démontrée car chez nos professionnels de la moraline d'indignation, le récit préfabriqué dans des consciences qui dorment dans le confort de savoir à l'avance ce qui est vrai ou faux, bien ou mal importe plus que la réalité et ses vérités toujours fragiles, inconfortables ou décevantes: les tartuffes d'une certaine gauche progressiste bien-pensante qui a encore pignon dominant sur la rue médiatique ne veulent pas savoir que la raison du plus faible n'est pas forcément la meilleure et que les nouveaux damnés de la Terre sont en train d'emmener la gauche française et occidentale dans un nouvel enfer avec la confusion morale et intellectuelle de nature antisémite entre islamisme et gauchisme.
Dans ce contexte trouble qui voit le retour de la "bête immonde" de l'antisémitisme par le mauvais côté, celui de l'extrême-gauche, le côté que refusent de voir nos professionnels médiatiques et politiques de l'indignation, tous occupés à s'indigner d'indignations trop souvent imaginaires (le soi disant racisme systémique; les violences policières; le patriarcat; l'islamophobie), nos responsables politiques refusent de voir en face les réalités conséquentes et croissantes d'une christianophobie protéiforme et aux causes variées, de peur de faire le jeu de... De qui?
Certaines belles âmes plutôt de gauche mâtinées d'athéisme laïcard et parfaitement libres de penser ce qu'elles veulent au point de mener parfois des croisades pour la Tolérance contre des fidèles croyants de confessions religieuses qui laissent leurs couteaux dans les tiroirs de leurs cuisines, considèrent que les actes christianophobes sont inévitables, banals sinon normaux pour la simple et bonne raison qu'il y a sur le territoire de la République française, plus de 70000 édifices cultuels chrétiens, tous cultes, époques et statuts confondus: en conséquence, à les entendre, il serait plus simple de s'en prendre à une église qu'à une mosquée ou à une synagogue...
On conviendra du jésuitisme de cet argument...
Mais il faut aussi dire que le clergé catholique lui-même dont les lieux de culte sont régulièrement exposés à toute sorte de vandalisme, rechignent à nommer clairement le Mal qu'on cherche à faire aux églises:
Par réflexe irénique chrétien, par souci d'une charité pensée sans discernement, prêtres et curés, refusent souvent que l'on parle de christianophobie voire même que l'on puisse évoquer les faits quitte à refuser de porter plainte au point, d'ailleurs, d'agacer les officiers de la police judiciaire en charge de mener les enquêtes.
Pour en revenir à cet acte christianophobe grave qui a profané la basilique du Sacré Coeur de Rouen, propriété de l'archidiocèse de Rouen car cette église a été achevée en 1912, soit après la loi de Séparation de 1905, les dégâts, chiffrés à près de dix millions d'euros, sont très importants puisque le maître-autel a littéralement été détruit sans pour autant que les mystérieux vandales ne puissent violer l'intégrité du tabernacle...
Grâce à l'efficace alerte donnée par le père Geoffroy de la Tousche, le très dynamique curé des paroisses du centre de la ville de Rouen, les médias régionaux et nationaux, CNEWS bien évidemment, ont, pour une fois, relayé cet acte christianophobe au-delà de la rubrique du fait-divers local. Notons, cependant, que le Père de la Tousche refuse de parler de christianophobie: pour lui, le mobile semble stupidement crapuleux, les vandales étant à la recherche d'objets de valeur ou d'argent. Mais au tréfond de la bêtise humaine rien ne s'oppose à être, en même temps, un voleur et un vandale anti-chrétien.
Cependant, il faut constater la réaction plus que timorée des autorités de l'Etat (le ministre de l'Intérieur) voire l'absence de réaction publique et officielle, dans un premier temps, des autorités civiles locales, en l'occurrence, le maire socialiste de Rouen, Monsieur Mayer-Rossignol qui a fini, vu l'ampleur médiatique inédite que prenait cette affaire, par se fendre d'un message de soutien à l'attention du père de la Tousche...
Terminons l'analyse critique de cette consternante actualité anti-chrétienne par deux considérations normandes que l'on ne trouvera qu'ici:
1) Depuis 1400 annés d'existence en tant que métropole administrative politique et religieuse, la ville de Rouen carrefour commercial et culturel, capitale spirituelle de la Normandie et riche d'un grand passé catholique, protestant et juif, a la chance d'être pourvue d'une autorité morale qui s'incarne en la personne de son archevêque, primat de Normandie:
C'est une belle tradition historique rouennaise que de voir se dresser la haute figure morale de l'archevêque qui habite toujours en son palais de centre-ville au chevet de sa cathédrale et qui, par l'aura de cette autorité morale pluriséculaire, fait consensus et l'unanimité pour pacifier et rassembler les consciences lorsque la ville ou le pays connaissent de graves tribulations (par exemple, la Seconde guerre mondiale) ou lorsque les autorités civiles peuvent se montrer défaillantes:
Ce fait fondamental, la présence continue à Rouen de cette haute autorité morale religieuse et spirituelle chrétienne catholique, est, d'ailleurs au fondement historique de la Normandie depuis le baptême du chef viking Rollon en 911.
L'actuel archevêque de Rouen, "primat de Normandie", mgr Dominique Lebrun, a parfaitement compris cette dimension particulière de sa mission pastorale: lors du martyre du Père Hamel assassiné par un jeune au cerveau lessivé par l'idéologie islamiste, il avait fait de sa cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, l'église mère de toute la Normandie, une maison de paix et de consolation. A n'en pas douter, il fera de même en la basilique du Sacré Coeur qui vient d'être odieusement profanée.
2) C'est la basilique du Sacré Coeur proche du Mont Riboudet qui a été saccagée. Cet acte anti-chrétien, de fait, s'en prend à l'âme sinon à l'identité même de la spiritualité catholique rouennaise et normande:
En effet, la dévotion au Sacré Coeur de Jésus et de Marie, qui permet une co-rédemption de tout pêcheur dans la prière et la contemplation des deux "fournaises d'Amour" (Sainte Thérèse de Lisieux) du Christ et de sa Mère a été inventée par deux grands mystiques normands du XVIIe siècle, non pas à Rouen mais à... Caen, à savoir: Saint Jean Eudes (1601- 1680) et Jean de Bernières (1602- 1659). Mais cette dévotion mystique aux Sacrés coeur de Jésus et de Marie n'aurait pas pu s'établir sans une autre invention spirituelle normande, rouennaise celle-là, à savoir: l'Immaculée conception de la Vierge Marie célébrée chaque 8 décembre et qui l'était dès la fin du Moyen-Age à Rouen au point que chaque 8 décembre, c'était la "fête des Normands" à l'occasion du fameux "Puy de palinods", un concours de poésie dédiée à la Vierge Marie...
Cet acte lamentable a donc profané le coeur de l'héritage spirituel d'un catholicisme normand qui nous a donné l'église du Canada ou notre petite Thérèse connue et priée dans le monde entier!
Au delà de l'indispensable messe de réparation présidée par Mgr Lebrun qui a eu lieu dans la basilique profanée, ne serait-il pas judicieux de faire connaître, d'une manière ou d'une autre, ce magnifique patrimoine spirituel normand au plus grand nombre comme nous pourrions jeter mille lumières dans les sinistres ténèbres actuels, un 8 décembre, par exemple?
La fête des Lumières célébrée chaque 8 décembre à Lyon s'est laïcisée tout en gardant son âme spirituelle depuis un voeu fait en 1843 à la Vierge de l'Immaculée conception à l'occasion d'une épidémie de choléra. Le 8 décembre à Rouen, ne pourrait-on pas faire de même?
Revue de presse:
Saccage de la basilique de Rouen : pas un mot de Darmanin - Boulevard Voltaire (bvoltaire.fr)
Gérald Darmanin réagit suite au saccage d'une église de Rouen | 76actu
Autel vandalisé, vases sacrés volés : à Rouen, la basilique du Sacré-Cœur cambriolée (lefigaro.fr)
Lire aussi, sur Linked In, la réaction d'Alexandra Sobczak-Romanski, présidente de l'association Urgences patrimoine:
La Basilique du Sacré-Coeur de Rouen a été pillée et vandalisée dans la nuit du 14 au 15 novembre, les dégâts sont considérables. Cette information a (pour une fois) été relayée dans tous les médias. D'après le prêtre de la paroisse, le très dynamique Père Geoffroy de la Tousche, il ne s'agirait pas d'un acte christianophobe, mais bel et bien d'un cambriolage. Nous allons nous rapprocher de la paroisse, puisque nous sommes presque voisins, afin de proposer de prendre en charge gracieusement, dans le cadre de notre dispositif "Un Geste à l'Édifice", la restauration de certains objets dégradés. Encore une fois, nous regrettons que nos églises ne soient que rarement protégées par des systèmes de vidéo-protection. C'est d'ailleurs ce constat que font bon nombre d'internautes en commentaires sous les articles de presse relayant cette triste affaire. C'est bien pour cette raison qu' Urgences Patrimoine a créé il y a un an, un "Pack Sécurité" avec la société VPSitex, un des leaders européens de la protection des biens. Depuis des années, nous militons pour la mise en sécurité des édifices religieux, afin de limiter ces intolérables actes de vandalisme, et notre pack permet de rendre les prestations de vidéo protection enfin accessibles en termes de coûts. Il est donc grand temps de sensibiliser les communes et les Diocèses, afin de protéger ce patrimoine religieux auquel nous sommes tous très attachés, que nous soyons croyants ou non. Notre patrimoine religieux est précieux. Protégeons-le.
Ainsi que le commentaire de Paul Astolfi, membre de l'association des amis de l'église Saint-Maclou de Rouen:
Paul ASTOLFI sur LinkedIn : Odieux vandalisme dévastateur dans la basilique du Sacré-Coeur de…
Odieux vandalisme dévastateur dans la basilique du Sacré-Coeur de Rouen Après le bris d'un vitrail du 16e siècle de l'église Saint-Godard de Rouen le 15 septembre 2021, après des tags injurieux sur l'église Saint-Patrice le 18 août 2022, après la destruction d'une gargouille le 17 décembre 2022 à l'église Saint Maclou, c'est la basilique du Sacré-Cœur qui subit le 16 novembre 2023 un véritable saccage dont les dégâts pourraient s'élever à 10 millions d'euros. Face à un climat insécuritaire et délétère qui s'empare de la ville de Rouen, qui n'épargne pas les églises de la ville aux 100 clochers, l'actuel maire de Rouen, M Mayer-Rossignol ne semble pas prendre la mesure d'une situation qui se répète, augmente en gravité et bien plus, tarde à prendre las mesures indispensables pour endiguer cette escalade déshonorante pour Rouen et pénalisante pour les rouennais.
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