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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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12 mars 2023

MACRON: LA DECENTRALISATION CONTRE LES BARONS... A QUAND DE VRAIES REGIONS?

Billet de Florestan:

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Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron fait, à nouveau, tourner sa petite musique personnelle sur la décentralisation:

Les néo-régions issues du grand chambardement des années 2014-2015 sont trop grandes, artificielles et coûteuses dans leur fonctionnement. Pis! Elles ont comme principal défaut selon l'actuel locataire de l'Elysée peu enclin à partager le pouvoir dans la République, d'avoir recrée de grandes baronnies néo-féodales qui opposent un contre-pouvoir à la volonté de Jupiter: on le sait depuis 2018. Mais au cours de son second mondat non reconductible, Macron se sent libre d'expérimenter tout et n'importe quoi sans avoir à craindre quelques vengeances partisanes ou électorales.

Après la réforme des retraites pour faire plaisir à la banque centrale européenne, après la poursuite du carnaval sociétal et progressiste (l'IVG inscrit dans la Constitution, l'autorisation de l'euthanasie...) voici donc le retour des expérimentations territoriales:

A l'avenant:

-Sortir du placard des vieilleries sarkozystes le projet de conseiller territorial siégeant tant au département qu'à la région.

- Le redécoupage de certaines néo-régions trop grandes ou trop artificielles qui ne suscite aucun sentiment d'appartenance selon une suite ininterrompue de sondages... Dans le viseur: le "Grand-Est" avec la question alsacienne mais aussi l'Arvernorhodalpie d'un Laurent Wauquiez dont il faut toujours se méfier... Mais aussi: la Nouvelle-Aquitaine bordelaise peu appréciée au Nord de la Gironde ou une Occitanie plus large que l'authentique Languedoc.

-Plus inquiétant pour nous: la tentation d'une fusion Grand-Paris/Normandie sur l'Axe Seine même si Edouard Philippe n'en dit rien pour le moment... Méfité!

En tout cas, pour l'instant aucune véritable solution ne semble être agitée pour prendre enfin la question régionale au sérieux sur ses bases géo-historiques les plus évidentes, à moins que le lobby breton ne s'active de façon décisive pour faire tomber le tabou imposé par le Rouennais François Hollande, à savoir de ne pas descendre au niveau de la maille départementale pour redessiner une vraie carte des régions enfin plus respectueuse des réalités géographiques et historiques.

En attendant, si ce blocage typiquement corporatiste des élus principalement concernés perdure, ça pourra toujours consolider les rares régions qui ont la chance d'être appuyées sur leur évidence géo-historique, à savoir:

Notre Normandie réunifiée, la Corse qui est une île, l'Alsace enfin sortie du "Grand Est" et la Bretagne qui doit reprendre pied sur la Loire.

Cela obligera aussi et surtout à faire la démonstration que la géographie humaine fondée sur ses réalités et ses évidences géo-historiques parfois millénaires donne plus de à résultats positifs qu'une géographie fonctionnelle ou constructiviste d'abord liée au développement des métropoles, des infrastructures et des bassins économiques ou industriels.

L'idéal serait d'avoir des régions pouvant combiner ces deux aspects: la Normandie le permet déjà mais il faudrait que les élus se servent enfin de cet outil ou qu'ils apprennent enfin à s'en servir car on enfonce pas efficacement un clou avec le manche d'un marteau...


 

Lire dans le JDD (12 mars 2023):

https://www.lejdd.fr/politique/les-presidents-de-region-ne-veulent-pas-de-redecoupage-133503

Les présidents de Région ne veulent pas de redécoupage

La présidente de la Région Occitanie estime notamment qu’un redécoupage des régions serait une perte d’argent et une dépense d’énergie inutile.

Après la réforme des retraites, Emmanuel Macron veut encore avancer. Et dans le cadre de son projet de réforme institutionnelle, le président reçoit lundi huit associations d’élus, avec les présidents de Région notamment, explique Le Parisien. Si le projet est encore flou, l’exécutif souhaiterait que les Français « sachent un peu mieux qui fait quoi », avec par exemple un redécoupage de certaines régions, jugées trop grandes aujourd’hui. Ce redécoupage territorial ne fait pas l’unanimité, le sénateur socialiste Éric Kerrouche qualifiant la mesure de « complètement stupide » dans Public Sénat début février, car « cela reviendrait à introduire une complexité inutile pour un coût financier considérable ».

Un point de vue que semble partager la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, aussi à la tête de l’Organisation Régions de France, qui entend opposer un refus à Emmanuel Macron lundi. L’ancienne députée explique que personne « n’est favorable à un redécoupage » et que cela « représenterait une dépense d’énergie et d’argent inutile » alors qu’il y a d’autres priorités ». « Ce serait une gabegie financière », tonne la présidente de Région. Pourtant, dans la majorité, l’idée fait son chemin, Stéphane Séjourné mettant en avant au Figaro en janvier « la fin des grandes régions pour revenir à un schéma plus simple à taille humaine ».

« Des surcoûts importants » pour la Cour des comptes

Les régions ne sont pas seulement opposées au projet en lui-même. Auprès du Parisien, Carole Delga souligne les effets du passage de 22 à 15 régions, avec un taux de chômage en baisse et des « économies de fonctionnement ». L’Association des maires ruraux, des collectifs et l’Association des maires de France (AMF) y sont aussi opposés. Avec l’Association des départements de France, l’AMF et les Régions de France avaient écrit à l’exécutif au mois de janvier afin d’organiser une rencontre, rappelant au chef de l’État qu’il avait promis de les rencontrer au moins deux fois par an.

Mais l’exécutif aura des arguments à faire valoir, puisque la Cour des comptes a été beaucoup plus critique sur le redécoupage à 15 régions, estimant que la fusion avait « au moins, dans un premier temps, occasionné des surcoûts importants notamment en matière de rémunération des personnels et d’indemnités des élus » et ce « contrairement à ce qui avait été annoncé ». En outre, des députés de la majorité s’appuient aussi sur l’insatisfaction des Français sur les nouvelles régions, en citant des sondages : 67 % d’insatisfaction dans le Grand Est, 61 % en Occitanie ou encore 60 % en Nouvelle-Aquitaine.


 

 Lire aussi, dans Ouest-France: sans surprise, la Cour des comptes dénonce les surcoûts de fonctionnement de néo-régions trop grandes ou trop artificielles avec des services et des centres de décision trop éloignés des habitants...

https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/cour-des-comptes/le-virage-rate-de-letat-face-a-la-decentralisation-pointe-la-cour-des-comptes-0e05a210-be87-11ed-9958-ce650855cbcb

Le virage raté de l’État face à la décentralisation pointé par la Cour des comptes

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes invite à faire de la réduction des déficits « une priorité nationale » et à clarifier les compétences au niveau local.

Le niveau des dépenses publiques est trop élevé. La qualité des services rendus trop faible. Dans son rapport annuel rendu public vendredi 10 mars 2023, la Cour des comptes n’est pas tendre pour les gouvernements qui se succèdent à la tête de l’État. « Ce sujet doit devenir une priorité nationale », estime Pierre Moscovici qui appelle « à un changement de culture profond ». Mieux cibler les dépenses pour préserver l’avenir. La France est en effet dans le peloton de tête pour le niveau de dépenses publiques au sein de la zone euro.

La situation est-elle plus favorable à l’échelle des collectivités territoriales ? Ce rapport annuel a été l’occasion de faire un bilan de 40 ans de décentralisation. Elle s’est d’abord traduite par « une augmentation du poids des dépenses locales dans le Produit intérieur brut (passé de 8 % en 1980 à 11 % aujourd’hui) sans qu’il soit possible de distinguer la part de cette progression qui a procédé des transferts entre l’État et les collectivités territoriales de celle qui a résulté de la décision prise par les régions, les départements, les communes et leurs groupements », constate la Cour des comptes.

Les services de l’Etat fragilisés en région

Cette décentralisation a aussi fragilisé les services de l’État en région. C’est sur eux qu’ont pesé les économies et non sur les administrations centrales. Et ils peinent à faire face à leurs missions. « L’élan initial s’est essoufflé, le paysage institutionnel s’est brouillé. Il n’y a pas par exemple de coordination sur les politiques du logement. Et les modalités de financement sont devenues plus complexes », ajoute Pierre Moscovici.

Là encore, la Cour des comptes appelle à la simplification et à la clarification des missions face à l’enchevêtrement des compétences. Le niveau de dépenses reste en revanche raisonnable et inférieur à la moyenne européenne.

Beaucoup par ailleurs reste à faire dans la réduction du nombre de petites communes. Un chantier auquel l’Allemagne et l’Italie ont su s’atteler. « Ces constats dessinent un panorama d’ensemble insuffisamment propice à l’efficience de la gestion publique locale, à la responsabilisation des acteurs et à l’intelligibilité de la décentralisation. La tentation de l’immobilisme doit être surmontée », conclut la Cour des comptes qui invite à « rapprocher l’administration des usagers ».

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Commentaires
G
la multiplication des couches n'a jamais généré d'économies, si on regarde la fonction publique, on s'aperçoit qu'on a sérieusement réduit des effectifs de la fonction publique nationale, au point de mettre en danger le régalien, justice, police santé, qui ont vu leurs effectifs baisser ou au mieux stagner alors que la population augmentait. EN parallèle, les fonctions publiques territoriales ont explosé, à tous les étages on a recruté à tour de bras, parfois pour compenser des manques de l'état central mais aussi souvent parce que c'est l'habitude.
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