Pêche post-Brexit: peut-on craindre le pire pour l'avenir de nos héritages normands?
"Quand on n'a qu'un marteau on ne peut qu'enfoncer des clous." Mark Twain.
Face à la désinvolture britannique post-Brexit qui ont beau jeu de s'abriter derrière les procédures d'un nouveau traité de libre échange avec l'Union européenne fort mal négocié par un commissaire savoyard n'y connaissant rien à nos affaires maritimes et normandes et qui plastronne dans une primaire pré-électorale à droite, le gouvernement Macron a décidé de sortir son gourdin: d'où la référence à la célèbre citation de Mark Twain car nous pouvons craindre le pire pour nos héritages normands communs que nous partageons avec Jersey et Guernesey.
Le gouvernement annonce donc un catalogue de mesures de rétorsion contre nos "amis" Anglais: on espère ne pas voir dans ces mesures, des décisions aussi stupides que:
1) Couper l'électricité venant de la centrale de Flamanville pour alimenter Jersey. (On peut craindre le pire...)
2) Suspendre toute coopération culturelle et économique entre Jersey et la Normandie continentale française: serait ainsi mise en péril, la formation en droit normand des magistrats et avocats des îles anglo-normandes à l'université de Caen. Serait aussi mise en péril, toute la politique culturelle et économique qui avait resserré les liens entre la Normandie et les îles à la satisfaction générale... (On peut espérer que les crânes d'oeuf du gouvernement ont pu tenir compte du point- de- vue normand d'Hervé Morin)
3) Interdire toute débarque des pêcheurs des îles sur la côte normande du Cotentin.
Alors au lieu de taper un coup de marteau n'importe ou et n'importe comment, le gouvernement devrait avoir l'intelligence (espérons-le encore...) de cibler un peu...
Par exemple: suspendre sine die les accords léonins du Touquet qui obligent la police française de faire le sale boulot de tri humain parmi les migrants et autres "sans papiers" qui errent sur notre littoral pour le compte des autorités britanniques...
Dès le 2 novembre, les produits de la mer britanniques feront l'objet de contrôles renforcés dans les ports français.
Dans le conflit avec la Grande-Bretagne sur les licences de pêche post-Brexit, la France avait menacé de mesures de rétorsion «dans la deuxième quinzaine d'octobre». Elle s'apprête à les mettre à exécution. La liste détaillée doit en être publiée dans les heures ou les jours qui viennent, a précisé mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, à l'issue du conseil des ministres.
Dès le 2 novembre, «des contrôles douaniers et sanitaires systématiques sur les produits débarqués en France et l'interdiction de débarquement de produits de la mer» seront mis en place, selon Gabriel Attal. Dans un second temps, «dans les semaines qui suivent», une autre série de mesures «énergétiques» concernera la fourniture d'électricité aux îles anglo-normandes, Jersey et Guernesey, comme cela avait déjà été évoqué. La liste doit être précisée par un communiqué commun du Quai d'Orsay et du ministère de la Mer. À moins, bien sûr, d'un changement de position britannique d'ici-là.
Près de la moitié des demandes de licences refusées
«Notre patience a des limites, a martelé Gabriel Attal. Nous ne laisserons pas la Grande-Bretagne s'essuyer les pieds sur les accords du Brexit.» Selon lui, près de la moitié des demandes de licences effectuées par les pêcheurs français n'ont toujours pas été satisfaites, malgré la fourniture des documents réclamés par les autorités britanniques. Il s'agit de petits bateaux pêchant dans la zone côtière de 6-12 milles au large des côtes britanniques et des îles anglo-normandes.
La ministre de la Mer, Annick Girardin, a rencontré le premier ministre Jean Castex mardi sur ce dossier, qui a été discuté au conseil des ministres. Une réunion a également eu lieu mercredi matin avec les élus locaux des régions concernées, Hauts-de-France, Normandie et Bretagne, pour coordonner la mise en œuvre de ces dispositions.
La France «affiche depuis plusieurs semaines la plus grande fermeté qui soit» sur le sujet, affirme Gabriel Attal. Elle l'a porté auprès des autorités européennes, lors d'un conseil des ministres de la Pêche, puis auprès de la Commission, afin de mobiliser le soutien des Vingt-Sept. Celui-ci a été quelque peu décevant, puisqu’une partie des États membres n'a pas souhaité s'impliquer sur la question. La réponse à ce qui s'apparente à une provocation de Londres risque donc de rester franco-française.
Les premiers effets des mesures de rétorsion françaises à l'encontre des pêcheurs britanniques sont déjà là: