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Contournement autoroutier Est de Rouen: le Mayer-Rossignol chante à tue-tête au sommet du clochemerle!
Billet de Florestan:
Le ministre des transports tout sauf amoureux menace: certains projets autoroutiers ne pourraient être conduits à terme au nom de la lutte contre les effets du changement climatique...
A Rouen et en Normandie, on attend depuis soixante ans ou presque la création d'un périphérique autoroutier digne de ce nom pour une métropole normande enclavée dans une géographie locale complexe (un fleuve majeur et les dénivelés importants d'une vallée encaissée à traverser) mais aussi pour permettre le bouclage du contournement autoroutier de la région parisienne par l'ouest à 100 km de la capitale:
En raison du "trou normand et rouennais", le barreau continu 2x2 voies Rouen- Evreux- Dreux-Chartres-Orléans, la fameuse route du blé de la Beauce, manque toujours à l'appel.
Cela a des conséquences locales et régionales importantes et pas seulement sur la seule question de la qualité de l'air: la congestion rouennaise quasi permanente sur les quais de Seine, sur les ponts et dans le tunnel de la Grand' Mare où le trafic de transit local se trouve mếlé au trafic de transit régional, interrégional, national et européen (axe Europe du Nord-Espagne) provoque un impact important sur l'attractivité économique et logistique de la place industrialo-portuaire de Rouen qui reste la 3ème de France derrière celles du Havre et de Marseille mais aussi, bien entendu, sur la qualité de l'air que les Normands et les Rouennais respirent car l'émission des particules fines par le trafic routier explose en situation de circulation ralentie ou de circulation dite "en accordéon" à cause du freinage et du rédémarrage fréquents des moteurs mis à l'arrêt...
Toutes les études techniques le démontre: l'achèvement de liaison autoroutière Ouest via le Pont Flaubert, la Sud III (Rive gauche) et l'A150 (Rive droite) sera bénéfique pour fluidifier le trafic rouennais et inter-normand mais ne sera pas suffisant pour détourner des quais et du centre-ville de Rouen le trafic du transit national et européen.
Comme souvent, la réalité est toujours plus complexe que l'idéologie qui prétend l'araisonner...
Les opposants au projet du contournement Est déclaré d'utilité publique objectent de lourds impacts environnementaux dans le couvert forestier de la métropole rouennaise et la vallée de l'Aubette ainsi que pour le site patrimonial d'intérêt régional du manoir d'Oissel: ces arguments ne doivent pas être sous-estimés et les mobilisations des élus locaux devraient se concentrer pour demander les financements suffisants pour obtenir toutes les compensations environnementales et patrimoniales nécessaires, à commencer par la sauvegarde du site du manoir d'Oissel, d'une manière ou d'une autre.
Autre argument des opposants: le futur contournement sera payant et le coût du péage serait dissuasif limitant ainsi l'intérêt de circuler sur cet ouvrage. Il faut reconnaître que cet argument porte dumoins dans certains sondages récents.
Rappelons que le niveau du tarif du futur péage dépendra du niveau de la subvention d'équilibre qui sera apportée au financement global de l'ouvrage par les collectivités territoriales concernées. En clair: l'actuel maire et président de la métropole de Rouen en refusant d'entrer dans le tour de table financier du futur ouvrage sait très bien que c'est ainsi le meilleur moyen de ruiner ce projet en arguant d'un futur tarif de péage trop élevé sinon dissuasif...
On peut appeler ça du sabotage!
Dans l'article qui suit, le député macroniste local se veut rassurant sur les intentions du gouvernement: le contournement Est de Rouen ne ferait pas partie des projets stoppés au nom de la Très Sainte Religion du Climat.
En revanche, le maire et président de la métropole de Rouen fait tout pour que cela soit le cas en entretenant un clochemerle politique local montrant, une fois de plus, au pouvoir central parisien et à ses administrations jacobines sourcilleuses que les élus Normands sont hélas fidèles à la désastreuse réputation qu'ils ont depuis des lustres dans la capitale, à savoir:
d'indécrottables localistes pinailleurs incapables de s'entendre autour du moindre projet commun utile à l'intérêt général de la Normandie et qu'il serait, par conséquent, facile à manipuler pour justifier, du côté de Bercy, que l'on ne finance pas un projet soi-disant d'intérêt général qui divise plus qu'il ne rassemble...
On peut appeler ça aussi du sabotage!
Le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué ce mardi 26 septembre 2023 sur France Inter l'arrêt de "plusieurs projets autoroutiers". Quid du contournement Est de Rouen ?
« On va en maintenir quelques-uns, car ils sont utiles, et on va en arrêter certains. » Invité mardi 26 septembre 2023 dans la matinale de France Inter, le ministre des Transports Clément Beaune s’est exprimé sur les grands projets autoroutiers en France.
S’il a défendu le projet de l’A69 entre Castres et Toulouse, qui électrise les débats depuis quelques jours, il s’est aussi exprimé sur la volonté du gouvernement de mettre un terme à certains autres chantiers. Alors, qu’en est-il du contournement Est de Rouen ?
« Plusieurs projets seront arrêtés »
« Je prendrai des décisions fortes dans les prochaines semaines. Il y a plusieurs projets qui seront arrêtés. Il y a des projets encore en discussion et en cours. Et pour beaucoup de projets, on prendra des décisions courageuses d’arrêt », a déclaré le ministre des Transports au micro de France Inter. Hormis l’A69, aucun autre nom précis n’est cité.
Clément Beaune a également annoncé que pour « les projets qui sont en cours, on va réduire leur impact sur l’environnement ». Avant de conclure sur cette phrase : « Plus de rails, et moins de routes. »
« Il ne rentre pas dans la case des projets qui pourraient être stoppés »
Interrogé par 76actu, Damien Adam, député LREM de la Seine-Maritime, indique que « comme pour l’A69, le contournement Est de Rouen est lancé ». Ainsi, selon lui, il ne rentre pas dans la case des projets qui pourraient être stoppées.
« L’appel d’offres pour la concession se poursuit. Il y a eu une déclaration d’utilité publique qui a été purgée de tous ces recours. Le projet est bien lancé ! », assure le député LREM.
Si j’entends scrupuleusement ce que dit le ministre, le projet du contournement Est de Rouen ne sera pas annulé.
Damien AdamDéputé LREM de la Seine-Maritime
Le contournement Est de Rouen continue d’animer les débats en cette rentrée 2023. En effet, début septembre, la Métropole Rouen Normandie, opposée au projet – elle s’est notamment retirée du financement en février 2021 − a communiqué sur un sondage qui révèle qu’une majorité des habitants du territoire est opposée à la future autoroute A133-A134.
Opposants et soutiens au contournement Est se répondent
En réponse, les présidents du Département de la Seine-Maritime et de la Région Normandie, farouches soutiens de ce futur ruban goudronné de 41,5 kilomètres de long, ont écrit à la Première ministre Élisabeth Borne pour réaffirmer leur volonté de voir avancer le chantier. Pour l’heure, ils n’ont pas obtenu de réponse.
Dans cet épineux dossier, la prochaine échéance capitale est l’annonce « dans les prochaines semaines », par le ministre des Transports, d’une revue complète de tous les grands projets autoroutiers, qui tranchera définitivement sur les chantiers arrêtés et ceux qui se poursuivront.
« On verra bien ce qu’il sera annoncé lors de cette revue », confie Damien Adam. Même s’il croit dur comme fer à la réalisation du contournement Est de Rouen, il « ne peu[t] pas assurer à 100 % qu’il se réalisera ».
Sur Twitter, Charlotte Goujon, maire de Petit-Quevilly et vice-présidente en charge de la transition écologique à la Métropole Rouen Normandie, a dit « attend[re] avec impatience l’annonce de l’arrêt du contournement Est ».
Interrogé, Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, préfère rester prudent : « On verra bien les annonces du gouvernement ». Le président de la Métropole souligne par ailleurs « qu’il ne faut pas faire croire à nos concitoyens que l’on pourra tout financer. Il faut des priorités et la priorité, c’est le train ».
Sollicitée par 76actu, la préfecture de la Seine-Maritime n’a pas souhaité apporter de précisions sur le sujet.
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