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Une Première ministre dans le Havre normand d'un ancien Premier ministre pour respirer l'air du large après des fumées âcres...
Billet de Florestan:
Humm! Qu'il est doux de respirer le bon air marin du large dans un grand port maritime normand après les fumées âcres de cinq jours d'émeutes après... 95 jours d'apaisement et une journée foirée par un remaniement ministériel foireux après une fête nationale neutralisée, soit un peu plus de "cent jours" au total! Mais pour Elizabeth Borne, l'horizon se dégage après un mois de juillet exceptionnellement froid et pourri de ce côté-ci de l'Hexagone... Elle est toujours là marchant sur les eaux du Havre-de-Grâce d'Edouard qui a fait tout ce qu'il fallait pour qu'elle reste tandis que fort logiquement, après ses "Cent jours", l'Autre, à 17000 km de là, contemple son Waterloo dans la police devenue cette morne plaine rebelle qui n'en peut mais!
Le gouvernail reste dans les mains du capitaine, il y a des voies d'eau dans chaque compartiment du paquebot régalien et le nain de Tourcoing qui aurait aimé être sur le perron de Matignon laisse monter la colère policière: Nouméa c'est loin!
Et Macron nous est, plus que jamais, apparu en différé, en duplex, en décalage, à côté, déconnecté, lointain, inutile, lunaire, orwellien avec son désordre trois fois répété: dans la police, dans la justice et dans des territoires désormais en sécession ouverte d'avec la République ou la France... On ne parle évidemment pas d'éventuelles nuits bleues régionalistes visant à arracher à l'état central parisien l'indépendance de la Bretagne, de la Corse, du Pays-basque, de l'Alsace ou de la... Normandie!
A Paris, donc, on gouverne à vue, de crise en crise, de séquence en séquence, d'un récit à l'autre... On dirait l'animation d'un village Potemkine ou plutôt l'agitation d'un plateau de théâtre qui hésite entre la farce, le vaudeville ou le drame frisant la tragédie car policiers et gendarmes, eux, ne jouent pas !
En Normandie et au Havre en particulier, enfin, on va pouvoir sérieusement parler de l'avenir possible de notre pays:
Ici nous sommes dans la réalité!
Le 25 juillet 2023 à 20h03
Élisabeth Borne était au Havre, mardi 25 juillet, entourée de six ministres et accueillie par le maire Édouard Philippe, l'un de ses prédécesseurs à Matignon. Un déplacement plusieurs fois reporté, qui a permis d'entériner plusieurs investissements : port, université, LNPN…
C'est un déplacement "aussi attendu qu'espéré", selon Édouard Philippe, et plusieurs fois reporté en raison de l'actualité sociale "particulièrement vive" en France ces derniers mois. Le maire du Havre, ancien locataire de Matignon, recevait, mardi 25 juillet, la Première ministre, pour une visite consacrée à des investissements dans les domaines portuaires et universitaires.
Deux unités dédiées aux biocarburants
Entourée de six membres de son gouvernement, dont la locale Agnès Firmin Le Bodo, Élisabeth Borne a annoncé, dans la matinée, l'implantation prochaine de deux projets développés par Engie, pour un total de 1,2 milliard d'euros.
Le premier, baptisé Salamandre, permettra de produire 11 000 tonnes de biométhane par an dès 2027, à partir de biodéchets (bois ou industriels) chauffés à très haute température. Un projet mené en collaboration avec CMA-CGM, qui doit permettre de "décarboner" le transport maritime.
Une seconde unité permettra de produire 70 000 tonnes par an de e-kerosène, à partir de 2030. Ce carburant de synthèse bas carbone sera produit pour les besoins d'Air France.
Près de 5 000 emplois seront nécessaires pour la construction de ces deux projets puis "entre 150 et 200 emplois" en phase opérationnelle.
Édouard Philippe aux manettes
En bateau sur le port, en déambulation sur le front de mer… C'est Édouard Philippe qui a mené la danse et les discussions, mardi 25 juillet. Le maire s'est mué en guide pour celle qui fut autrefois l'une de ses ministres.
Un ancien chef du gouvernement qui s'est joué de la presse, s'éclipsant discrètement lors de l'inévitable "micro tendu"… Sans doute pour éviter d'avoir à réagir aux récentes déclarations d'Emmanuel Macron, en déplacement à Nouméa. Interpellé sur une potentielle candidature d'Édouard Philippe à l'Élysée, l'actuel président a en effet classé Édouard Philippe parmi ceux qui pourraient "prendre le relais" de sa politique en 2027.
Édouard Philippe a finalement été interrogé sur ce point… et a éludé la question : "lorsque j'étais Premier ministre, je m'étais fixé une règle consistant à ne traiter que du sujet qui faisait l'objet du déplacement. C'était une bonne règle, j'ai décidé de me l'appliquer à moi-même encore aujourd'hui".
100 millions d'euros pour le campus du Havre
La Première ministre a également signé un avenant au contrat de plan Etat-Région qui prévoit la construction d'un nouveau bâtiment sur le campus universitaire du Havre, dans le quartier des Docks. Il abritera l'IUT (qui déménagera de Caucriauville), une antenne de l'École nationale des arts et métiers et un restaurant universitaire. Un investissement de 100 millions d'euros porté par différents partenaires dont la Région Normandie et Le Havre Seine Métropole.
23 millions d'euros pour les facs normandes
La Première ministre a également annoncé que l'université du Havre, l'université de Caen et l'université de Rouen étaient lauréates de l'appel à projets "ExcellencES" dans le cadre du plan national France 2030. Une enveloppe de 23,5 millions d'euros pour soutenir les facs normandes dans leurs projets de recherche.
LNPN : "une question d'équité"
Élisabeth Borne a confirmé la poursuite du projet de Ligne Nouvelle Paris Normandie, censée porter Le Havre à 1 h 40 de Paris en train. "La Normandie est l'une des rares régions qui ont vu les temps de parcours (ferroviaires) s'allonger" ces dernières années, a reconnu la Première ministre. "Réaliser cette LNPN est une question d'équité, nous suivrons le calendrier", affirme Élisabeth Borne. Elle ne suivra donc pas les préconisations du Conseil d'orientation des infrastructures qui préconisait un décalage. Matignon évoque un coup d'envoi des principaux travaux à la fin de ce quinquennat.
Voir aussi dans Paris-Normandie:
Edouard Philippe a invité la Première ministre dans son bureau de l’hôtel de ville du Havre aux alentours de 10 heures. Elisabeth Borne a notamment signé le livre d’or et recu la médaille de la ville.
L’actuelle et l’ancien Premier ministre ont eu des échanges cordiaux. Edouard Philippe a notamment vanté « la très belle expo Marquet au MuMa du Havre ».
Après s’être entretenus à l’hôtel de ville, Philippe et Borne se sont dirigés vers le port du Havre.
Députés (Jean-Paul Lecoq…) et élus locaux (Gastinne…) ont pu saluer de la Première ministre et le maire du Havre, sur les quais le long du port de plaisance.
Suivis des ministres et élus locaux, Élisabeth Borne et Édouard Philippe sont montés à bord d’une navette de tourisme.
La navette passe par Port 2000 afin d’évoquer les réussites d’Elisabeth Borne, (SIC !!!) en tant que Ministre des transports et Première ministre. « 75 % des exports passent par Le Havre et Haropa port, premier terminal de France », vante le directeur général de Haropa. Il poursuit qu’il faut « faire en marche forcée cette transition écologique dans le port du Havre ».
Les extensions de port 2000 sont terminées, côté maritime. « C’est important que ce projet soit terminé, ainsi que celui de la chatière ». « On a préparé un truc énorme », s’exclame Edouard Philippe.
(Commentaire de Florestan: "un truc énorme" qui n'est possible que par le financement de la Région Normandie... Merci pour le "on"!)
L’objectif du port du Havre, c’est vraiment « de récupérer les parts des ports d’Anvers et Rotterdam ».
(Commentaire de Florestan: Bon courage! Si l'on garde la même organisation logistique terrestre aberrante avec un entreposage totalement ou presque découplé du passage maritime avec l'obligation d'utiliser le camion pour toutes les boucles finales du transport et du débotage des conteneurs que cela soit par la voie fluviale ou la voie ferrée! Bon courage enfin! Si l'on garde la même gouvernance portuaire, à savoir une caste de haut-fonctionnaires parisiens qui n'a qu'un rapport consultatif aux réalités maritimes normandes!)
Alors que ministres et élus locaux naviguent au large du port du Havre, une épaisse fumée noire est visible. Pour rappel, la FNPD a déclaré la grève de 11h à 15h.
Non loin de la future chatière, des fumées restent visible (sic!).
(Commentaire de Florestan: les dockers ont tenté de mettre de l'ambiance en mêlant la fumée de leur bouderie aux nuages d'un ciel à la Boudin. Il faudra améliorer la concertation sinon la gouvernance dans le grand machin complexe fusionné d'HAROPA et dont la complexité du fonctionnement a entraîné des frais inattendus qu'il a bien fallu répercuter sur le tarif des escales facturées aux armateurs. Pour reprendre des parts de marché à Anvers, il va falloir sérieusement s'y prendre autrement!)
Haropa port est revenu sur le projet Salamandre. Le port fournit un terrain de 24ha pour ENGIE, terrain libéré par l'usine Lafarge (qui réduit son espace), au fond du canal du Havre.
Une usine de production du biométhane (mélange de biomasse et déchets solides) sera construite avec CGM, investisseur. La présidente d'ENGIE est "fière de ce projet". Ce biométhane sera liquéfié et alimentera les navires.
« Le CO2 produit par Salamandre servira pour produire du biokérosène », précise-t-elle.
Le maire du Havre rappelle que la pointe de Floride va être transférée (sic!) en promenade, donnant sur le front sud de la ville. Deux nouveaux terminaux seront construits.
« Notre enjeu, c'est de faire venir les touristes au Havre, qu'ils n'aillent pas seulement sur les plages du Débarquement », invoque Édouard Philippe.
(Commentaire de Florestan: le localisme d'Edouard Philippe s'exprime là sans aucune vergogne! Pas sûr que l'aménagement de la pointe de Floride en promenade soit suffisant pour attirer autant de touristes que ceux qui viennent se souvenir de l'Histoire tragique de l'été 1944 sur les plages du Débarquement. Cette sortie d'Edouard Philippe est maladroite sinon indécente! Car Le Havre a souffert le même martyre absurde de la Liberté tombée du ciel en septembre 1944.
S'il fallait VRAIMENT attirer les touristes sur une destination authentiquement havraise et maritime du côté de la pointe de Floride nous suggérons, à nouveau, à Edouard Philippe l'idée de créer le grand musée d'histoire maritime qui manque au Havre avec un partenariat avec le musée de la Marine de Paris (comme il peut en exister un entre le Louvre et le Louvre-Lens) et en installant enfin les merveilleuses collections de la "French Line" dans un lieu digne de l'histoire des grands paquebots!)
Archive de l'Etoile de Normandie, 7 novembre 2020:
Le Havre, ville maritime et culturelle: Créer le grand musée national de la Marine sur la pointe de Floride!
http://normandie.canalblog.com/archives/2020/11/07/38636295.html
Manifestation en cours
En marge de la visite d’Elisabeth Borne au Havre, une manifestation se tient dans la cité Océane. « On était venu montrer un mécontentement dans une période post réforme des retraites, contre le programme du gouvernement pour le sécurité, le service public et retraite. La police nous empêche de rentrer , et si on sort on peut plus rentrer. A chaque déplacement d’un ministre c’est la même chose. C’est n’importe quoi», indique François Brisot, secrétaire général adjoint cgt Le Havre.
La Première ministre Elisabeth Borne a insisté mardi sur « la nécessité que la justice puisse faire son travail sereinement » après la polémique sur l'incarcération d'un policier à Marseille.
Niant toute divergence sur le sujet entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernent, en déplacement au Havre, a assuré: « tout le monde dit la même chose ».
(Commentaire de Florestan: Tout le monde dit effectivement la même chose: "chienlit! chienlit! chienlit!")
« La ligne nouvelle Paris Normandie est essentielle pour la compétitivité du port, de la zone industrielle tout comme la qualité de vie des habitants (...) Alors relier Paris au Havre en moins de 1h40, c'est très cher, compliqué mais nous sommes déterminés », indique Édouard Philippe à Élisabeth Borne.
(Commentaire de Florestan: bilan d'Edouard Philippe en tant que Premier Ministre? Faire voyager les Normands en train à 250km/h ou emmerder les Français (Georges Pompidou) en bagnole à 80 km/h?)
Lire aussi:
Portuaire, enseignement supérieur… Ce qu’il faut retenir des annonces d’Élisabeth Borne au Havre
Commentaire de Florestan:
Hervé Morin, le président de la Normandie était annoncé lors de cette visite officielle mais il n'est finalement pas venu en promenade pour faire des ronds dans l'eau du port du Havre. Il ne pouvait, semble-t-il, y avoir deux puissances invitantes au Havre puisqu'un ancien premier ministre en recevait un autre. La logique de la proximité parisienne s'est manifestement imposée à nos réalités normandes même si les deux Premiers ministres en question ont leurs attaches électéro-féodales en Normandie. Hervé Morin n'était donc pas présent à la promenade mais Jean-Baptiste Gastinne vice-président régional en charge des transports et premier adjoint-au-maire du Havre ainsi que la conseillère régionale et sénatrice de la Seine-maritime Catherine Morin-Desailly étaient là pour représenter la région Normandie sans l'argent de laquelle le "truc énorme" dont rêve un ancien Premier ministre ne serait pas possible!
En revanche, Hervé Morin était bien présent pour la signature du contrat d'excellence entre l'Etat et la Normandie pour le financement de l'enseignement supérieur et les universités de la région: un sujet ô combien sensible puisque le président normand a bataillé ferme pour obliger l'Etat à s'engager financièrement plus fortement qu'il ne l'avait jamais fait auparavant pour l'avenir de la recherche et de l'enseignement supérieur en Normandie.
Déclaration d'Hervé Morin postée sur page FB:
"J’étais aujourd’hui aux côtés de la Première ministre et du Maire du Havre pour annoncer l’implantation, au Havre, de l’École Nationale des Arts et Métiers au sein d’un nouveau campus pour lequel la Région Normandie va mobiliser 26,5 millions d’euros.
Vous l'avez remarqué, à "Sire de sei", nous avons la mémoire longue puisque nous suivons nos dossiers normands avec une méfiance toute normande sinon cauchoise pour "celles et ceux" qui, vivant sur une planète politique qui reste éloignée de notre bonne vieille Terre, pratiquent l'art virtuose des sincérités successives: on l'a vu récemment sur la question de l'énergie électro-nucléaire avec une certaine Elizabeth Borne...
Puisqu'il a été question, semble-t-il, de la LNPN lors de cette énième visite officielle au Havre alors que ce projet a été récemment attaqué par une sortie inopportune de Valérie Pécresse qui a pris le risque inutile de donner de l'eau au moulin des écolos qui veulent remplacer la LNPN par la LNPM (M pour... Mantes-la-Jolie), alors que ce projet structurant pour notre région et jugé d'intérêt national a fait l'objet de spéculations inquiétantes quant à un nouveau report des travaux aux calendes grecques sinon normandes, alors que la SNCF s'amuse, en ce moment, à nous refaire le coup d'un débat public qui a déjà eu lieu en 2011, notre correspondant Michel Duval qui suit pour nous les questions portuaires, logistiques et ferroviaires normandes, nous propose, lui aussi, l'archive suivante:
Voir aussi:
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