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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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14 avril 2023

l'Humeur d'Eric Valin: à propos de "l'ethno-régionalisme", dernière lubie de Benjamin MOREL le Jacobin...

L'humeur d'Eric Valin:

A PROPOS DE L'ETHNO-RÉGIONALISME.

Capture d’écran du 2023-04-14 06-35-20

Il s'agit de l'essai de Benjamin Morel "La France en miettes" sous titré "Régionalismes, l'autre séparatisme" (éditions du CERF) dont je vous livre mon analyse.

Notons au passage, d'une part, que le sous-titre laisse à penser qu'il y a plusieurs conceptions du régionalisme (ce que je crois) mais une seule est traitée et, d'autre part, qu'il y a un autre séparatisme (clairement celui des banlieues) qui supposerait qu'il y ait eu intégration un jour.

Benjamin Morel, en introduction de son livre, se dit lanceur d'alerte contre les ethno-régionalistes et conclut en disant que, finalement, la source de leur succès croissant réside dans la faiblesse morale, intellectuelle et de caractère des élus et de hauts fonctionnaires de l'état central.

Sa description de l'ethno-régionalisme est peu élogieuse aux niveaux de ses sources, de ses contenus programmatiques, de ses comportements militants. La documentation abondante et précise constitue le point fort de l'ouvrage (normal de la part d'un universitaire) mais il y a deux points faibles majeurs qui sont, d'une part, l'ignorance des ethno-régionalismes ultra-marins et, d'autre part, l'ignorance, ne serait qu'à titre de comparaison, d'émanations régionalistes non ethniques.

Pour découvrir la palette des régionalismes possibles, il faut regarder au-delà de la focalisation de l'auteur sur l'Alsace, la Corse, la Bretagne, le pays Basque et la Catalogne.

Qu'expose t-il ?

Il part des origines du régionalisme politique de droite post-révolutionnaire suivi d'un fort développement sociétal, touristique et commercial à la fin du XIXème siècle. Puis avec la Première guerre mondiale, l'ajout d'un volet économique suivi d'un volet ethnique avant et pendant la Seconde guerre mondiale.

Cette dernière évolution laissant des traces gênantes, explique l'ancrage à gauche de la plupart des mouvements ethno-régionalistes pour se faire pardonner (par exemple, en Bretagne), d'autant plus que leur ligne de réflexion principale est le rapport colonialiste de Paris sur la province qui les conduit à réfléchir en marxiste.

D'autres accusations ne sont pas moins lourdes, en particulier celle concernant le coté artificiel des langues régionales promues dont l'utilité se limite à borner par l'usage le territoire de la revendication identitaire et la nuisance consistant à écraser les patois locaux de chaque région tels qu'ils sont. (par exemple, la Bretagne encore et sa relation actuellement difficile avec le patois gallo...)

A ce sujet l'auteur, qui ne manque jamais d'ironie, pense que ce type de revendication linguistique pour délimiter une région pourrait donner de mauvaises idées du côté de la Seine- Saint- Denis. Ironie encore quand Bretons et Corses qui ne vivent que d'exonérations et de subventions, se prétendent colonisés.

Il ne manque pas non plus d'ironie pour s'adresser aux successeurs de Charles Maurras et Philippe Pétain dont les points de vue et réalisations en matière de régionalisme sont présentés avec une honnêteté intellectuelle qui mérite hommage, tant la chose est rare.

La crainte de l'auteur est que la course à l'échalote que les ethno-régionalistes imposent à l'appareil gouvernemental central parisien ne conduise à des situations similaires à celles de Grande-Bretagne et d'Espagne auxquelles il fait fréquemment allusion.

La comparaison est rarement raison, dit-on, mais dans ce cas, moins encore, dans la mesure où les cultures et histoires nationales ne sont pas identiques ; un fédéralisme différencié intégral me semble peu probable en France et pas du tout souhaitable.

Selon Benjamin Morel, tous ces mouvements qui se disent ethniques, quand les études génétiques sérieuses les contredisent, se placent, en fait, dans une logique de "nation-building" aussi artificielle, donc excessive, que les corps expéditionnaires des Etats-Unis d'Amérique sous l'égide de l'ONU en Afrique ou ailleurs.

 L'obsession de l'auteur est la crainte pour l'unité de la France qui confine à l'uniformité car il n'envisage pas, en matière de souplesse de gestion, autre chose qu'une dose raisonnable de décentralisation pour ce que l'on appelle le "régionalisme fonctionnel", à savoir un régionalisme techno n'ayant qu'une finalité économique sans histoire ni culture autrement que pour le folklore et le tourisme. Un peu court jeune homme!

Quoi qu'il en soit, cet ouvrage nous livre le kit et la procédure qu'un régionaliste pourrait suivre pour faire aboutir ses revendications: à coté de l'intérêt historique qu'il présente, à défaut de susciter l'enthousiasme, c'est l'aspect utile de ce livre.

Mais nous ne pouvons que nous opposer au point de vue de Benjamin Morel pour qui le régionalisme n'est qu'un mouvement élitaire ayant une parfaite maîtrise de la technique de manipulation d'un peuple qui n'y comprend rien quand il ne s'en fout pas....

 

EV 13/4/23

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Commentaires
L
" ce type de revendication linguistique pour délimiter une région pourrait donner de mauvaises idées du côté de la Seine- Saint- Denis."<br /> <br /> <br /> <br /> Les 3/4 de la Seine-Saint-Denis ne parlent pas ou plus le Français. Quant à ceux qui le parlent, ils le parlent mal.<br /> <br /> <br /> <br /> Benjamin Morel qui sévit sur les chaînes parisiennes, comme d'autres fréquentent les bordels, aime sûrement Montesquieu qui affirmait " J’aime bien les paysans : ils ne sont pas assez intelligents pour raisonner de travers. " <br /> <br /> <br /> <br /> https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1978_num_28_3_5296
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