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Les paradoxes des énergies renouvelables au menu de la séance plénière du conseil régional de Normandie du 12/12/22...
La question des très paradoxales énergies renouvelables dites "ENR" était au centre des débats et contreverses des élus du conseil régional de Normandie lors de la dernière séance plénière à Rouen, le 12 décembre dernier.
On lira avec intérêt les deux interventions du préfet honoraire Yves Bonnet pour le compte du groupe Rassemblement National du conseil régional de Normandie au sujet des éoliennes, d'une part, et du solaire, d'autre part.
A méditer!
Session du CR du 12 décembre 2022
Notre assemblée aura à connaître en cette session des deux applications majeures des énergies renouvelables, le refuge patenté du gouvernement, des gouvernements devrais-je dire, depuis l’installation au pouvoir de coalitions qui font la part belle au parti autoqualifié d’écologique et qui ne poursuivent que des finalités électorales. L’éolien et le solaire.
S’agissant de l’éolien nous sommes confrontés au puissant syndicat des énergies renouvelables qui fait le forcing pour accélérer la mise en place d’un maillage du territoire dont nous trouvons le résultat dans les communications officielles.
Au 6 décembre 2022, 9000 éoliennes ont produit 2013 MW représentant 3% de la consommation nationale d’électricité. Le même jour, les centrales nucléaires, bien que fortement freinées par les initiatives gouvernementales avec le sous-entretien puis la mise en révision d’une bonne partie du parc national, et enfin la fermeture d’une centrale complète, celle de Fessenheim, il est vrai remplacée par une centrale à charbon en Allemagne à quelques kilomètres, à Datteln, les centrales nucléaires, donc, ont produit 36 612 MW soit plus de la moitié de la consommation nationale. C’était, je le rappelle le 6 décembre dernier.
En 2021, la puissance installée des éoliennes s’est accrue de 7% et la production a baissé de 7%.
Je laisse ces chiffres à votre méditation. Sachant tout de même que les dispositions de la loi de 2019 valent toujours et que nous sommes sous la menace de nouvelles fermetures de centrales – 12 - prévue par la loi de transition énergétique qui n’a pas à ma connaissance été abrogée.
Le président de la République qui refuse un parc éolien au large du Touquet, a fait un premier virage en annonçant un retour du nucléaire comme il a annoncé à Illiers le 15 mars de cette année la maîtrise laissée aux maires des implantations d’éoliennes sur leur commune. Allez demander aux maires ce qu’ils en pensent, même quand les commissaires enquêteurs émettent des avis défavorables. Peut-être le courrier ne parvient-il pas jusqu’à Alençon ou Rouen.
Pour sa part, la ministre de l’écologie a annoncé vendredi 9 décembre que le gouvernement maintenait son objectif de 50 % de nucléaire, en prétendant que les EnR remplaceraient intégralement les énergies fossiles. En oubliant froidement que l’éolien exige, je dis bien exige, en raison de son intermittence, le complément de centrales pilotables et que le nucléaire avec son inertie de mise en œuvre ne peut assurer cette fonction. Sinon pourquoi poursuivre la construction de la centrale de Landivisiau et la remise en route de Saint-Avold, demain de Porcheville et du Havre ?
Cette monstruosité technologique, financière et environnementale, les 50 % d’électricité par les EnR, en dit long sur la capacité de ladite ministre à assurer l’indépendance énergétique du pays.
Sur ce sujet de l’éolien terrestre, la confusion règne au sein de toutes les formations, hors les Verts, inconditionnels soutiens du lobby éolien et le Rassemblement National, défenseur de la biodiversité et des libertés communales. Mais l’opposition monte et le bon sens est revenu à une très nette majorité de nos concitoyens – les trois quarts - qui plébiscitent à présent le nucléaire. Nous commençons à voir, comme en Picardie, à quoi ressembleront nos campagnes dans peu d’années et quel sera l’état des sols stérilisés par le béton. Mais revenons sur le sujet du jour, l’éolien maritime.
J’ai, au nom de mon groupe, appelé votre attention, mes chers collègues, sur les conséquences maritimes, financières, et écologiques de l’implantation massive de centrales éoliennes tout au long du plus beau littoral d’Europe. Au large de La Baule, le maire, Franck Louvrier pourtant fervent soutien des éoliennes, commence à s’en mordre les doigts. Plus près de nous, les pêcheurs bretons et normands se mobilisent. Devons-nous les entendre ?
Autre question : Savez-vous, mes chers collègues, combien ce parc miraculeux produira d’électricité ? 13% de la centrale de Fessenheim avant son arrêt. Et quelle sera la superficie stérilisée en mer ? des dizaines d’hectares, alors que Fessenheim n’en occupait pas un ( 0,87 ha ).
J’ai posé des questions, ici même, auxquelles personne ne s’est soucié de répondre, sur le devenir des fonds marins, et les dangers de la navigation au large du port du Havre . La marine nationale s’en préoccupe mais ses chefs ont ordre de se taire.
En attendant le prochain Amoco Cadiz et c’est un préfet du Finistère qui vous parle, France 3 a diffusé récemment un reportage sur la forêt de 70 socles de béton que surmonteront autant d’éoliennes au large de Fécamp. De même, la NASA a publié des images de l’ensablement devant Rouen qui évoquent des turbulences liées aux socles d’éoliennes. Je n’affirme rien, je questionne. Mais les sédimentologues sont-ils saisis du problème ? Aujourd’hui à la faveur de la fermeture des gazoducs et de l’arrêt de exportations russes, se pose la question de notre approvisionnement en gaz et pétrole de schiste par voie maritime. Faut-il demander à Mme Fabienne Rousseau de venir plancher devant notre assemblée ? Sans compter que l’accroissement de notre dépendance aux hydrocarbures exigée par la floraison de générateurs à production intermittente balaie l’enjeu du dérèglement climatique et de la montée des pollutions.
La mer ne nous appartient pas et pourtant nous la salopons comme nous salopons nos campagnes pour des enjeux, très majoritairement financiers. Pour des capitalistes et des fonds de pension étrangers. Devons-nous vraiment faire payer aux Français les retraites des Canadiens ?
Cohérent avec lui-même et meilleur défenseur de l’environnement, comme il l’est à l‘Assemblée Nationale, notre groupe du Rassemblement National ne peut qu’être opposé au texte qui nous est soumis.
12 décembre 2022
Le plan solaire de Normandie
A la différence de l’énergie éolienne, l'énergie photovoltaïque n’entraîne pas de conséquences négatives majeures eu égard à la protection de l’environnement et c’est pourquoi nous prenons acte avec préjugé favorable du rapport qui nous est présenté, non sans soulever trois problèmes auxquels, une fois n’est pas coutume, nous souhaiterions que nous soient apportées des réponses :
- Premier problème : le coût de rachat par EDF de l’énergie produite. Celui-ci est très élevé ce qui a pour conséquence l’augmentation mécanique de la facture de tous les consommateurs, ce qui dans le contexte actuel ne sera pas compensé par une de ces mesurettes de primes d’ailleurs dérisoires. En effet, le coût de rachat se situe entre 150 et 200 euros le mégawatt/ heure, de trois fois celui du nucléaire, soit 50 euros.
Le développement du photovoltaïque signifie alors clairement une augmentation de la facture du consommateur.
- Second problème : beaucoup de particuliers qui investissent dans le photovoltaïque sur leur maison ne le font pas par souci de l’environnement mais par celui de la rentabilité. Ils escomptent que leur investissement sera amorti en quelques années et qu’une plus-value de leur bien suivra. Est-ce bien à la Région de financer un investissement sans risque à vocation de rentabilité assurée ?
- Troisième problème : Le principe d’autoconsommation annule les deux observations que je viens de formuler à une réserve près : l’aide régionale et nationale est subordonnée à une condition d’âge. Pourquoi ? Les personnes âgées emportent-elles dans la tombe leurs maisons ? Paient-elles moins d’impôts ? L’important ne réside-ils pas dans la réduction de l’achat d’énergie produite par des équipements collectifs ?
L’autoconsommation ne saurait être limité à certaines catégories de citoyens à supposer qu’elle soit légale. Elle a l’avantage, pour peu qu’elle soit étendue à tous, de supprimer l’objectif de rentabilité exclusif, puisque le coût de rachat par EDF ne s’applique qu’au surplus de production et qu’il est deux fois moins élevé que pour ceux qui revendent la totalité. Ce faisant la Région prend le parti de n’aider que l’autoconsommation et c’est une bonne chose.
Nous félicitons l’exécutif régional d’avoir pris en considération notre position et souhaitons vivement qu’il manifeste autant de bon sens s’agissant de l’éolien marin.
12 décembre 2022
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