Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 46 003
Derniers commentaires
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Pages
1 décembre 2023

AGRICULTURE MENACÉE: PLUS DE 10% DE LA SURFACE AGRICOLE UTILE FRANÇAISE SERAIT EN FRICHE...

Billet de Florestan:

proxy-image

Voilà un constat inquiétant: plus de 10% de la surface agricole utile française serait aujourd'hui en friche... Ces friches se concentreraient essentiellement sur deux types de terroirs:

1) Les zones de moyenne montagne avec terrains en pente et les zones de haut-bocage collinaire où l'on retrouve aussi ces contraintes de pente et de difficulté d'accès pour les engins d'un machinisme agricole de plus en plus gros et puissant.

2) Les zones périphériques de l'urbanisation où les terres agricoles sont en sursis ou déjà préemptées pour de futures zones artisanales, commerciales, industrielles ou d'habitat avec leurs inévitables chapelets de ronds-points: c'est la France "moche" qui se développe là.

La Normandie du bocage et de la campagne est donc doublement concernée par ce défi de l'extension du domaine de la friche et les historiens au long cours savent bien que l'accroissement du "saltus" au détriment de l'"ager" après l'effondrement de l'empire romain d'Occident fut aussi la conséquence d'un replis de la civilisation: l'ensauvagement du sol est concomittant de celui des esprits car depuis Cicéron, il est permis de faire le lien entre l'agriculture et la culture.


 

https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/agriculture-pres-de-3-millions-dhectares-de-terres-seraient-abandonnes-en-france-2d82def0-719c-11ee-8ee4-6d23d2858b34

Agriculture : près de 3 millions d’hectares de terres seraient abandonnés en France

Ce sont les premières estimations du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux. Sur les dix dernières années, en moyenne 20 000 hectares de terres agricoles sont délaissés tous les ans. Pourtant, la préservation et l’accès au foncier agricole, notamment pour les jeunes agriculteurs, sont au cœur des préoccupations.

2,7 à 3 millions d’hectares de terres agricoles seraient « en état d’abandon » en France, selon les premières estimations du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), chargé par le ministère de l’Agriculture d’une « mission de prospective » au sujet « des terres délaissées ».

C’est l’équivalent de « plus 10 % » de la surface agricole utile, précise le CGAAER dans un rapport intitulé « Stratégies d’usage des terres en France dans l’objectif d’assurer la souveraineté alimentaire et de préserver la biodiversité », publié mercredi 18 octobre 2023.

Les dix dernières années, l’agriculture a ainsi perdu, en moyenne tous les ans, « 60 000 ha, dont un tiers est artificialisé, un tiers passe à un usage forestier et le dernier tiers est abandonné ».

Pour les hauts fonctionnaires, cet abandon est un « angle mort » du « débat sur l’usage des terres agricoles et son optimisation en fonction des objectifs de souveraineté alimentaire et de protection de la biodiversité », dans lequel « est sous-jacente l’inquiétude sur l’insuffisance du foncier agricole pour nourrir une population croissante (débats sur l’artificialisation des sols, sur les arbitrages entre extensification ou intensification, place faite à la biodiversité…) ».

Peuvent-elles revenir à l’agriculture ?

Ces terres « sans usage », « hors artificialisation ou reboisement », pourraient-elles retourner à l’agriculture ? « On n’est pas sur les mêmes qualités de terrain », souligne Nicolas Agresti. Le directeur des études à la fédération nationale des Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) distingue « trois types de friches ».

Les parcelles qui sont « devenues définitivement inexploitables », comme des terrains pollués. Celles où l’agriculture a eu des difficultés à « maintenir sa présence ». Des terrains en coteaux compliqués à mécaniser, des petites parcelles difficiles d’accès, le recul d’une activité d’élevage… Et celles liées à la « rétention foncière », notamment en bordure de zone urbaine. Avec des propriétaires qui espèrent que « leur parcelle passe à bâtir » ou qui refusent de la mettre à « disposition de l’agriculteur qui est autour ».

Pour Nicolas Agresti, certaines sont « intéressantes » à repérer parce qu’elles pourraient faire l’objet d’une potentielle « reconquête agricole », d’autres parce qu’elles pourraient accueillir des activités « qui, autrement, iraient consommer du foncier agricole ».

Ces friches sont malgré tout « compliquées » à repérer, signale-t-il. Les territoires sont plus ou moins concernés par le sujet. « On a des situations très différentes ». Ainsi, « les Safer du nord de la France sont un peu moins concernées » par le sujet, selon lui, du fait de leur relief « moins montagneux » ou parce que ce sont des « secteurs à dominante grandes cultures »« on a peu de problèmes d’enfrichement ».


 

Commentaire de Florestan:

On en discutera probablement lors des prochaines assises nationales de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait qui aura lieu à Alençon les 6 et 7 décembre 2023: le maintien d'une filière laitière qualitative dans le cadre d'une AOC/AOP "Lait de Normandie" est la seule solution durable pour assurer l'avenir et l'entretien du patrimoine naturel et culturel du bocage normand. La qualité doit se prouver, se faire connaître, doit être aussi défendue et protégée et payée à son prix. Il est évident qu'il faudra un jour ou l'autre arrêter le suicide libre-échangiste mondial et européen sur les questions agro-alimentaires: le liquide blanc des pisseuses de lait des usines à vaches néo-zélandaises n'a rien à faire chez nous!

Autre question: alors qu'avec la fameuse loi "Zéro Artificialisation Nette" on discute actuellement avec âpreté des conditions concrètes d'application d'une loi abstraite inapplicable- une spécialité française que personne ne nous envie- ne serait-il pas temps de réserver ces terres agricoles en périphérie urbaine et préemptées pour l'artificialisation pour permettre la reconstruction des couronnes maraîchères et de vergers qui existaient autrefois jusqu'à l'orée des années 1970 autour de nos grandes villes? La situation caennaise, par exemple, est assez pathétique en tant que cas d'école puisque l'ancienne abbaye- aux- Dames fondée par Mathilde de Flandre, l'épouse de Guillaume Le Conquérant, actuellement siège du Conseil Régional de Normandie s'était spécialisée sous l'Ancien Régime dans le commerce des fruits et légumes sur le côteau et le plateau Nord-Ouest de la ville de Caen avec exportation de ces productions vers le marché parisien via la mer à partir du port de Caen: de cette activité jadis florissante et dont certains éléments restèrent vivants jusqu'aux années 1990 pour ce qui concerne les arbres fruitiers, il ne reste aujourd'hui plus rien si ce n'est la série de "clos" (Grand Clos, Clos Joli, Clos Herbert, Clos Vaubenard etc...) qui s'étendent de l'abbaye-aux-Dames à Hérouville-Saint-Clair.

Au lieu de nous emmerder sur la question de savoir s'il est décent ou non de fêter Noël avec des crèches, les élus écolos du conseil régional de Normandie devraient s'emparer de cette question de faire renaître ce magnifique patrimoine environnemental en exigeant la recréation de vergers et de jardins maraîchers autour des grandes villes normandes...

proxy-image

Publicité
Publicité
Commentaires
B
"Des terrains en coteaux compliqués à mécaniser, des petites parcelles difficiles d’accès, le recul d’une activité d’élevage" quelle formidable opportunité pour y implanter des panneaux solaires et éoliennes !<br /> <br /> <br /> <br /> Pourquoi un Etat qui n'est plus souverain se poserait-il la question de sa souveraineté alimentaire ? on fera comme l'Europe nous dira de faire.
Répondre
Publicité