L'Armada de ROUEN ou le grand naufrage musical dans le conformisme du rap ou de la bombarde bretonne!
Billet de Florestan:
Un rappeur provocateur flirtant avec l'Islam radical, d'un côté, et le bruit omniprésent des cornemuses et bombardes bretonnes, de l'autre...
Et entre ces deux caricatures qui résument assez-bien "l'esprit", si l'on peut dire, de l'époque qui consiste à prêter une attention inconsidérée à ceux qui font le plus de bruit à défaut de musique véritable, on ne peut que déplorer un véritable désert musical si ce n'est les quelques têtes d'affiche electro-pop, RNB, rap proposées par une production (qui prend une com généreuse au passage) faisant sa sélection comme l'aurait fait une intelligence artificielle sur une grosse plateforme de "strémingue" le tout sur la ligne budgétaire d'argent public votée par le conseil régional de Normandie...
Un lecteur assidu de ce blogue nous propose l'explication suivante:
Pratiquement toutes les communes de l'agglomération de Rouen ont une école municipale de musique, mais mesdames et messieurs les professeurs étant des spécialistes de la musique savante, les harmonies et fanfares qui existaient encore dans les années 60 70 ont disparu.
On partagera en partie ce constat:
La disparition d'une pratique musicale instrumentale ou vocale populaire et inter-générationnelle par la pratique des fanfares, des chorales ou des groupes de musique traditionnelle ou folklorique. Mais aussi la disparition systématique du grand répertoire de la musique savante classique dans la programmation des concerts gratuits destinés au grand public... Dorénavant, pour entendre du Vivaldi, Bach, Beethoven, Saint-Saens, Fauré, Debussy ou Ravel, il faut s'aventurer dans un parking souterrain puisque la musique classique aurait la réputation de faire fuir de l'espace public les jeunes délinquants et autres trafiquants de drogue.
Aujourd'hui, le fossé générationnel et culturel est devenu abyssal en matière d'écoute, de consommation voire de pratique musicale: 90% du flux de "streaming" musical sur Internet se fait sur le... rap.
N'incriminons pas les profs des écoles de musique et des conservatoires car ils sont les premiers à subir cette évolution néfaste qui est celle d'une réelle décadence globale de la culture générale dont l'art de la musique et sa pratique réelle et exigeante est la première victime.
Moralité! Dans un événement aussi important et populaire de l'Armada de Rouen qui prospère sur le mythe d'une grande fête internationale de rencontres culturelles sur les quais d'une Seine normande par delà les mers et c'était le cas lors des premières éditions avec des musiciens et des fanfares venus du monde entier, c'est aujourd'hui assez navrant de n'avoir que le choix entre du rap, d'un côté, ou du breton, de l'autre, sous prétexte d'une fête célébrant la mer:
On dirait un menu d'hôpital ...
Les Bretons? Ils sont partout! le plumitif de Paris-Normandie est obligé d'en convenir...
Les visiteurs de l’Armada 2023 l’entendront forcément. Sur les quais, lors de l’inauguration, pour accueillir des bateaux, pour le défilé des équipages… Le Bagad de Lann-Bihoué est partout. Paris Normandie vous emmène à sa rencontre.
Le son de leurs cornemuses, caisses claires, bombardes et percussions a trouvé les quais de Rouen pour dicter le tempo aux visiteurs de l’Armada de Rouen 2023. Durant tout l’événement, les musiciens du Bagad de Lann-Bihoué font entendre leurs airs issus du répertoire breton aux visiteurs avides d’une pause musicale.
Difficile de ne pas les croiser : en plus d’arpenter le site de long en large, ils ont participé à l’inauguration, accueillent des bateaux (comme lundi 12 juin 2023 pour l’arrivée du Bima Suci)… Et bien sûr, ils participeront au défilé des équipages, mercredi 14 juin 2023.
Composé de plusieurs pupitres et d’une trentaine de musiciens, le Bagad de Lann-Bihoué représente la Marine nationale et la France dans des manifestations nationales et internationales. La moyenne d’âge ? 24 ans ! « On voit beaucoup de jeunes, c’est assez commun en Bretagne », explique Maëleg. Il joue de la cornemuse depuis ses 9 ans. Son expérience lui a valu le titre de chef d’orchestre du bagad. Ou « penn-soner » en breton.
(Prière de ne pas rire! Des Bretons qui se plaignent d'une Normandie trop ensoleillée...)
Dans l’optique de dépoussiérer le répertoire traditionnel, le bagad élargit sa palette musicale. D’un côté, les compositeurs « traditionnels » sont chargés d’écrire de nouveaux morceaux. De l’autre, les « arrangeurs » remixent et réarrangent des thèmes avec des synthétiseurs et de la guitare. Le tout est à retrouver en CD, ou bien sûr lors des représentations, comme l’Armada de Rouen.
Les défilés du bagad ne sont pas de tout repos pour les jeunes musiciens. « On est dans notre élément » dans ce genre d’événement, apprécie Maëleg. Mais « sous le soleil, c’est difficile. Ce n’est pas évident de garder son souffle et le rythme. »
Envie de rejoindre la troupe militaire ? Des auditions sont organisées tous les ans, en septembre. Chaque année, une dizaine de candidats sont recrutés.
Commentaire de Florestan:
Pour la promotion de l'identité régionale normande, l'Armada de Rouen c'est plutôt le naufrage!
On pensera aussi à cette intuition politique géniale d'Alexis Tocqueville, le Normand fondateur de la science politique contemporaine, qui nous alertait sur le fait que le conformisme démocratique était l'un des plus sûrs moyens d'établir une dictature:
Dans l'univers musical 2023, une dictature quasi totalitaire règne et on ne trouvera guère une bouffée d'air frais en arpentant les quais rouennais de la Seine d'une Armada de la... Liberté.