En 2070, la Normandie devrait perdre 222 000 enfants et adolescents de 3 à 18 ans, scolarisables : ils seraient 439 000, contre 661 000 en 2018, soit une baisse de plus d’un tiers (-34 %).
La région perdrait 93 000 jeunes d’ici 2030, au rythme de 4 300 par an. Des chiffres d’une ampleur qui surprend les enquêteurs de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) ayant établi ces projections.
Ils se sont basés sur des données de 2018 : baisse de la fécondité au cours de la décennie 2010, solde migratoire déficitaire, vieillissement de la population, études plus longues et entrée plus tardive dans la vie active, davantage de femmes qui travaillent et retardent leur maternité…
Il faut ajouter à tout cela un phénomène plus difficilement quantifiable : les inquiétudes des jeunes parents qui ont des enfants de plus en plus tard, ou y renoncent devant une « éco-anxiété » liée à des lendemains incertains et au réchauffement climatique.
La plus forte baisse des régions en France
En novembre 2022, l’Insee avait déjà tablé sur une population normande de 2,9 millions en 2070 (contre 3,3 millions aujourd’hui). Alors que, toujours en 2070, un Normand sur trois sera âgé de 65 ans et plus.
« Toute la France métropolitaine verra sa population des 3-18 ans baisser, prévoit Camille Huard, qui a réalisé l’enquête. Aucune région n’est épargnée. Mais si la baisse est de 8 % en 2070 en Occitanie, 11 % en Auvergne Rhône-Alpes et 12 % en Ile-de-France, la Normandie ferme la marche des régions françaises avec 34 %, derrière la Bourgogne Franche-Comté (33 %). »
La pyramide des âges s’en trouvera changée avec un pied, les 1-20 ans, qui rétrécit et un sommet, les 60-90 ans, qui s’élargit. La part des 3-18 ans dans la population normande serait ainsi divisée par deux en un siècle : de 30 % en 1968, elle passerait à 15 % en 2070.
Lire aussi : La Normandie perd des habitants et doit relever le défi du rajeunissement
Les départements ruraux plus affectés
Dans le détail, les départements les plus ruraux (l’Eure, l’Orne et la Manche) seront les plus affectés par la baisse de la population des 3-18 ans (respectivement en recul de 42 %, 41 % et 40 %). Alors qu’en Seine-Maritime et dans le Calvados, les deux départements les plus peuplés, la baisse serait de 27 % et de 31 %.
Celle-ci interviendrait en trois temps. D’ici 2040, le nombre des 3 à 18 ans diminuera fortement de 6 700 en moyenne, par an. Suivra une période de stabilité, de 2040 à 2050, avec une baisse limitée à 600 par an. Puis une rechute est prévue entre 2050 et 2070, à cause du vieillissement de la population et de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer (-3 500 jeunes par an).
Résultat : d’ici 2030, il y aura 23 000 enfants de moins à scolariser en pré-élémentaire. Ce qui entraînera automatiquement des fermetures de classe, d’écoles en milieu rural et de suppressions de postes d’enseignants. Des projections sur lesquelles l’Insee ne s’aventure pas.
Voir aussi:
https://www.latribune.fr/regions/demographie-ce-peril-jeune-qui-guette-la-normandie-958564.html
Ci-après, un autre écho, venu d'Arnaud Brennetot, une fois de plus qui nous alerte sur la crise démographique normande:
Arnaud Brennetot sur LinkedIn : Depuis 2008, la Normandie a perdu plus de 36 000 emplois salariés (quand…
Depuis 2008, la Normandie a perdu plus de 36 000 emplois salariés (quand la Bretagne en a gagné 43 000) ! Mercredi 12 avril, j’aurai le plaisir de présenter mes dernières analyses des dynamiques régionales de l’emploi à la commission « évaluation des politiques publiques » du CESER de Normandie. Après une présentation des instruments de diagnostic économique actuellement disponibles, je mettrai en évidence les différents secteurs responsables du déclin économique normand et la répartition inégale de celui-ci au sein du territoire régional.
Cependant et dans l'immédiat, c'est plutôt la satisfaction de l'APEC qui constate un recrutement inédit de cadres dans les entreprises normandes: effet de rattrapage après les années de crise sanitaire ou embellie passagère?
On pourrait, aussi et surtout, se dire que si les besoins en encadrement dans l'industrie et les entreprises normandes sont si forts c'est parce que la Normandie reste une région sous diplômée par rapport à la moyenne nationale et parce que les jeunes Normands qui peuvent être diplomés quittent en nombre notre région faute de pouvoir trouver tant à Caen, Rouen ou Le Havre les conditions favorables suffisantes pour accéder à une formation supérieure et à un premier emploi correctement rémunéré.
Niveau record pour l’emploi cadre en 2022 :
Avec 7210 embauches de cadres, la Normandie enregistre une hausse de 7 % par rapport à 2021
Une dynamique qui ralentit légèrement avec 6920 recrutements de cadres attendus en 2023
L’Apec publie ses derniers chiffres de conjoncture qui portent sur le bilan des recrutements de cadres en 2022 et les prévisions pour 2023. Dans la lignée du fort rattrapage de 2021, l’emploi cadre s’est montré extrêmement dynamique en 2022, avec plus de 300 000 embauches réalisées au niveau national.
L’ensemble des territoires a bénéficié de cette dynamique.
En Normandie, avec 7210 recrutements réalisés, l’année 2022 s’est soldée par une hausse, moins intense par rapport au national.
En 2023, les recrutements de cadres pourraient se contracter avec 6920 recrutements attendus (– 4% par rapport à 2022), dans un contexte où la conjoncture est incertaine et incite à la prudence.
« Après la crise 2020 et la reprise entamée en 2021, l’économie régionale retrouve de la vigueur. Le volume des recrutements de cadres (7 210) a ainsi progressé de 7 % en 2022, une hausse cependant inférieure au niveau national (+15 %). Pour autant, ce volume de recrutements de cadres réalisés constitue un record pour la Normandie.
Pour 2023, les entreprises normandes font preuve de prudence compte tenu des incertitudes et des aléas qui pèsent sur la croissance. Leurs intentions de recrutements de cadres pourraient se contracter de 4 % soit 6 920 embauches prévues. Un niveau qui resterait supérieur à celui observé avant-crise »
Marc Lesueur
Délégué régional Apec Normandie
La Normandie, grande région industrielle, confirme sa position privilégiée dans l'industrie aéronautique française: la filière aéronautique a été identifiée par la région comme l'une des plus stratégiques pour l'avenir.
Ça plane pour Normandie AeroEspace et la Région Normandie | La Gazette Normandie
Ça plane pour Normandie AeroEspace et la Région Normandie
La Région renouvelle son engagement auprès de la filière normande aéronautique, spatiale, défense et sécurité. Ce sont ainsi 2,8 millions d’euros qui sont alloués aux entreprises via une contractualisation avec NAE.
La collaboration entre Normandie AeroEspace (NAE) et la Région Normandie est une affaire… qui décolle ! Ce 5 avril, à Ménilles (Eure), le réseau normand des acteurs du domaine aéronautique, spatial, défense et sécurité, et la Région ont renouvelé le contrat de filière qui les lie pour la période 2023-2025.
« Nous avons tenu nos objectifs »
« Nous avons signé le précédent contrat en février 2020, se remémore Philippe Eudeline, président de NAE. Ce plan ambitieux, bien entendu, ne prenait pas en compte le Covid et un mois plus tard toutes les activités étaient à l’arrêt. » Pour autant, les entrepreneurs n’ont pas baissé les bras. « Nous avions des engagements vis-à-vis de la Région, et nous nous sommes organisés », poursuit le président du réseau. Lequel se réjouit de constater que 99,9 % de l’enveloppe budgétaire ait été finalement consommée. Globalement, leurs objectifs ont été tenus. Preuve de l’efficacité et de la flexibilité de NAE pour accompagner les entreprises, y compris en période de crise.
Aujourd’hui, les marchés, notamment dans le secteur de la défense, offrent des opportunités et les chantiers engagés sont nombreux : diversification, contrat internationaux, recrutement, décarbonation, RSE et cybersécurité sont au cœur des réflexions. « La décarbonation ou la RSE sont aujourd’hui des points essentiels pour gagner des marchés », illustre Philippe Eudeline qui appelle les entrepreneurs à ne pas rater le coche sur ces sujets.
2,8 millions d’euros
Un constat partagé par Sophie Gaugain, première vice-présidente de la Région Normandie, qui estime indispensable la contractualisation pour offrir une véritable visibilité aux entreprises. « Ce sont ainsi 2,8 millions d’euros que nous apportons à la filière sur trois années », souligne-t-elle. L’élue sait que les entreprises sont à une période charnière et ont besoin de soutien. « La France est à la croisée des chemins sur les modèles économiques et la taille des entreprises, particulièrement pour les sous-traitants, pour permettre de maintenir une forme de souveraineté nationale dans le secteur industriel. »
Sur les enjeux actuels, la Région se veut en phase avec les besoins des entreprises. Sophie Gaugain rappelle « les grands projets industriels portés en Normandie sur toute la partie énergie décarbonée comme le projet nucléaire à Penly, la filière hydrogène vert ou encore, dans le domaine de la cybersécurité, le cyber campus à Caen… ». La Région se dit par ailleurs attentive aux problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs et composants indispensables dans l’industrie. Pas de doute, la Région et la filière parlent le même langage et devraient naviguer ensemble encore longtemps !
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont
Commentaire de Florestan: il ne faudrait pas que ce volontarisme normand en terme d'intelligence économique et de souveraineté industrielle soit contrarié par des décisions nationales ou européennes qui pourraient être opposées...
Identifier et indexer sur une plateforme numérique dédiée toutes les images et films disponibles dans les archives du Débarquement du 6 juin 1944:
Lancement du projet d’indexation collaborative « Débarquement de Normandie » | Site ECPAD
C’est la première fois que l’ECPAD fait appel aux contributeurs afin d’améliorer l’indexation des fonds qu’il conserve. Après avoir acquis en 1990 la série de films « Débarquement de Normandie » constituée de copies de rushes des actualités américaines, l’établissement vient de les rendre accessibles en ligne sur son site ImagesDéfense. Ces 208 bobines sont également conservées à la National Archives and Records Administration (NARA) à Washington aux États-Unis.
Ces images du débarquement de Normandie ont été tournées en 1944 par des caméramans de l’United States Army Signal Corps, unité de l’armée américaine chargée de l’information et de la communication des forces armées, sur support film au format 35 mm. Elles se distinguent, pour la plupart, par leur grande qualité technique visuelle. Ces films documentent le débarquement allié sur les côtes normandes le 6 juin 1944, les débarquements de matériels et de troupes qui se sont succédés les jours suivants, les combats de la bataille de Normandie dans le bocage normand, puis la poursuite des armées vers Paris. Quelques images du front du Pacifique sont également présentes dans quatre bobines.
Cependant, la description actuelle des documents d’origine de ces films est lacunaire et perfectible. Pour améliorer l’indexation de ces 208 rushes, l’ECPAD lance un appel à contribution auprès des internautes en les sollicitant afin qu’ils enrichissent les légendes. Le projet d’indexation collaborative « Débarquement de Normandie » est ouvert à tous les contributeurs.
La cour régionale des comptes de Normandie a contrôlé les comptes de la ville de Rouen... Lire, ci-après, la synthèse de ce bilan proposée par les magistrats:
Confirmation que Rouen n'est plus dans Rouen (pour ce qui est des investissements notamment). La ville de Rouen serait-elle le principal "passager clandestin" du paquebot de la métropole de... Rouen Normandie?
Commune de Rouen (Seine-Maritime) | Cour des comptes (ccomptes.fr)
La chambre régionale des comptes Normandie a examiné la gestion de la commune de Rouen pour les exercices 2016 à 2020.
Synthèse
La situation financière de la ville de Rouen s’est sensiblement améliorée depuis le dernier contrôle de la chambre. En 2015, sa capacité d’autofinancement, nette des remboursements d’emprunts, était négative et son niveau d’endettement atteignait plus de 200 M€, portant sa capacité à se désendetter au-delà de 15 ans.
Dès 2014, la commune a mis en place un plan de redressement conduisant à stabiliser les charges de personnel puis à les faire diminuer, et à limiter ses investissements au strict minimum pour permettre un désendettement progressif. Ce plan a permis à la commune de retrouver une capacité d’autofinancement nette positive dès 2016, tandis que sa dette a décru pour atteindre 146 M€ en 2020. Sa capacité à se désendetter est retombée, la même année, à 5,3 années.
L’exercice 2021 a suivi la même tendance. La dette communale a de nouveau baissé pour s’établir à 138 M€. Comparativement aux communes de même catégorie, le niveau d’endettement de Rouen reste néanmoins élevé.
Malgré ce redressement, la situation financière de la commune reste fragile.
D’une part, les dernières revalorisations salariales ont absorbé les marges que la commune s’était données, obérant toute évolution des effectifs que pourraient nécessiter les projets de la nouvelle équipe municipale. D’autre part, après avoir drastiquement limité ses investissements (les dépenses d’équipement ont été divisées par 2,6 entre 2011 et 2020), la commune devra faire face à des charges en nette augmentation pour financer les projets du mandat sans sacrifier l’entretien de son patrimoine et sa mise aux normes. Des arbitrages devront être opérés entre tous les projets recensés, dont le coût dépasse très largement les capacités actuelles et futures de la commune. En tout état de cause, celle-ci ne pourra pas durablement conserver le niveau d’investissement constaté au cours de la période 2016 à 2020, durant laquelle elle a investi moitié moins que les communes de sa catégorie.
Cette période de rigueur a également eu pour conséquence de réduire les capacités de pilotage de la collectivité. Ainsi, entre 2016 et 2020, les emplois de direction et de conception ont été réduits de plus de 30 équivalents temps plein (ETP). Le pilotage des services a donc peu progressé depuis le dernier contrôle alors qu’il avait été identifié comme un point de faiblesse.
La collectivité ne dispose pas encore d’une analyse complète des risques sur laquelle construire une stratégie de contrôle interne et d’audit. Les actions entreprises, notamment par l’inspection générale des services, sont donc essentiellement déterminées par les événements. Le pilotage des services repose sur des outils disparates, peu formalisés et hétérogènes.
Le système d’information de la commune illustre ces constats. La collectivité n’a ni stratégie globale, ni analyse des risques, mais un schéma directeur en matière de ressources humaines a été lancé, par anticipation, motivé par l’urgence d’harmoniser les outils. De même, des orientations ponctuelles sont arrêtées mais elles ne sont pas traduites par des plans d’actions formalisés, accompagnés d’objectifs mesurables et d’indicateurs d’évaluation. Si la mise en sécurité du système d’information progresse, c’est essentiellement sous la pression des événements, des normes imposées par l’État (sécurité informatique, règlement général de protection des données) et de l’investissement des cadres chargés de ces questions.
La gestion des ressources humaines, également identifiée comme un point de faiblesse par le dernier contrôle de la chambre, s’inscrit dans ce contexte. Jusqu’en 2021, la stratégie de la collectivité, principalement déterminée par une constante volonté de maîtrise de la masse budgétaire, est restée non véritablement formalisée.
L’absence d’outil de suivi des projets, couplée à une rotation particulièrement importante des effectifs de direction, a pu conduire à différer le règlement de certains dossiers à fort enjeu. Ainsi, le plan de lutte contre l’absentéisme n’a été que partiellement mis en œuvre et n’a jamais été évalué. Il en va également ainsi de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, pour laquelle les initiatives restent timides mais qui demeure une nécessité pour gérer efficacement un effectif d’environ 2 500 agents, dont 1 900 permanents.
À l’inverse, l’aboutissement de la réforme du temps de travail, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, outre qu’elle a permis de mettre fin au régime dérogatoire qui avait cours auparavant, apparaît comme une réussite, même si cette réforme a suscité de multiples mouvements sociaux.
Principales recommandations:
- Adopter un plan de contrôle interne ;
- réaliser une cartographie des risques ;
- réaliser un schéma directeur immobilier ;
- mettre à jour et mettre en œuvre le plan de lutte contre l’absentéisme ;
- formaliser la stratégie des systèmes d’information, incluant une politique de sécurité.
Obligations de faire:
- Modifier le régime indemnitaire des professeurs et des assistants territoriaux d’enseignement artistique ;
- appliquer les conditions d’origine de la prime de rendement et de la prime de départ à la retraite ;
- payer les intérêts moratoires dus ;
- fiabiliser l’inventaire comptable et amortir les immobilisations mises en service ;
- compléter les annexes budgétaires relatives aux engagements hors bilan.
Pays d'Auge-Côte fleurie: après la fermeture de l'école municipale de musique de Trouville, les parents qui veulent donner une culture musicale à leurs enfants doivent se débrouiller!
Avec « Musiques en Côte fleurie », la musique continue à résonner à Villers et Saint-Arnoult | Le Pays d'Auge (actu.fr)
On a beaucoup parlé ici et à juste titre du projet de contournement autoroutier Est de Rouen. Mais il est un autre projet dont on parle moins et qui risque d'être totalement oublié alors qu'il pourrait être tout aussi urgent de le réaliser dans une vision globale normande des infrastructures routières:
Il s'agit du doublement Sud du périphérique Sud de Caen entre la route de Flers à l'Ouest et l'autoroute A 13 à l'Est car l'interconnexion Est-Ouest à l'échelle de toute l'ex Basse-Normandie se fait encore au niveau d'un périphérique Sud de Caen souvent saturé et coupé à l'occasion des manifestations...
Contournement sud de Caen : " Il est temps de faire avancer ce dossier " | Les Nouvelles de Falaise (actu.fr)
Alors qu'outre Couesnon, les panneaux en langue bretonne sont nuitamment retirés par des Bretons en colère qui défendent le "gallo" l'autre langue régionale bretonne, de ce côté- ci, les panneaux en langue normande sont de plus en plus nombreux, à la satisfaction plutôt générale...
Cotentin. Sur les panneaux, ces communes s'affichent désormais en langue normande ! | La Presse de la Manche (actu.fr)
Cotentin. Sur les panneaux, ces communes s'affichent désormais en langue normande !
À l'entrée de Bricquebec-en-Cotentin et des Pieux (Manche), de nouveaux panneaux portant le nom des communes en version normande ont récemment été inaugurés.
Depuis quelque temps, les habitants de Bricquebec-en-Cotentin (Manche) ont vu apparaître, sous les panneaux traditionnels d’entrée de la ville, en français, les indications « Bricbé ». Ils ont bien sûr deviné qu’il s’agit de la version normande.
Le 31 mars 2023, ils ont été officiellement inaugurés. « Le parler normand fait partie de notre patrimoine et la décision de faire paraître le nom Bricbé sur les panneaux d’entrée de la ville a été votée en 2021 au conseil municipal. Merci aux Amis du Donjon qui ont œuvré pour cela », a déclaré le maire, Denis Lefer.
Forme orale
Stéphane Laîné, docteur en sciences du langage, qui travaille avec la Région, a insisté sur l’aspect scientifique :
Le principe essentiel est de permettre l'émergence d'une forme orale encore en usage localement durant les cent dernières années, en parallèle à la forme officielle, puis de la pérenniser en l'affichant et en favorisant son emploi.
Stéphane Laîné
Alors que Benoît Fidelin, conseiller départemental, explique que « sans repères – et ce sans pour autant aller vers un repli sur soi -, on ne peut avancer » et qu’on ne voyage bien qu’en ayant des racines, « notamment étymologiquement et historiquement », la sénatrice Béatrice Gosselin rêve, elle, de voir se développer encore davantage l’apprentissage du normand dans les écoles.
« Un passé riche »
« L’inauguration d’aujourd’hui est le travail de la Région. Il concrétise le fait que le parler normand est bien en vie. Nous sommes fiers en Normandie d’avoir un passé riche, des repères historiques et de revenir à l’essentiel », commente de son côté le président de l’Agglomération du Cotentin et vice-président de la Région, David Margueritte.
Conseiller régional en charge de la mission Patrimoine, Édouard de Lamaze rappelle que c’est en 2019 que le président Hervé Morin a décidé de faire revivre la langue normande alors que le normand était en train de mourir.
Pour la mise en avant de ce patrimoine immatériel, trois étapes ont été définies avec tout d'abord le désir de l'enseigner aux jeunes générations. Un courrier a été envoyé au ministère de l'Éducation nationale. Hélas, la langue normande n'a pas été reconnue... et on doit employer le terme de « parler normand », ce qui va avec le développement d'ateliers de normand au collège, et non de cours.
Édouard de Lamaze
L’objectif serait maintenant d’avoir plus de professeurs susceptibles de transmettre cette discipline. À l’université de Caen, une formation diplômante existe.
Une renaissance ?
À « Bricbé », le collège Marcel-Grillard est déjà en pointe dans le domaine. « Une langue exprime la nature profonde d’un peuple, son identité, son âme », explique Renaud Girard, professeur d’histoire-géographie… et de normand dans l’établissement.
Citant Gilles Perrault, il ajoute : « Il ne s’agit pas de jouer le normand contre le français. Il s’agit de sauvegarder un atout. De ne pas laisser s’abolir une différence… De ne pas laisser s’effacer une tache de couleur infiniment précieuse face à l’uniformité menaçante ». Et si ces panneaux étaient le prélude à une réelle renaissance du parler normand ?
Les Pieux deviennent « Les Pû »
De nouveaux panneaux traduits en langue normande ont aussi fait leur apparition à l’entrée des Pieux.
C’est ainsi que l’indication « Les Pû » a rejoint « Les Pieux ». Pourquoi une telle valorisation de la langue normande ? « Le normand est parlé aujourd’hui par 30 000 personnes, du Pays de Caux jusqu’aux îles anglo-normandes. C’est l’une des principales langues d’oïl, classée parmi les langues sérieusement en danger par l’Unesco », explique le vice-président de la Région Normandie, Hubert Dejean de la Batie.
Puisque le normand est une langue « en grand danger » selon l’Unesco, la Région Normandie a choisi de mettre en place une stratégie pour la sauvegarder. Alors, elle poursuit son objectif de renfoncement du sentiment d’appartenance à une culture normande, de mise en valeur de la richesse de ses patrimoines et de son savoir-faire, en installant notamment des panneaux d’entrée de ville en langue normande. Après Bricquebec, c’est au tour des Pieux. Ces communes font partie des 164 sélectionnées qui mettent en place ce dispositif.
De nos correspondantes Élisabeth GAVARD et Laure GHANNAM
Du côté de la choule crosse, ça bourge aussi: ci-après, un panorama des projets de la FALE (la fédération régionale des associations culturelles normandes) pour l'année 2023...
(20+) PLO - choule à la crosse 🏑 : Les Goubelins Chouleus | Facebook
Alors que la culture régionale authentique, enracinée et populaire, se porte bien, la culture officielle subventionnée idéologique hors-sol "en région", donne des signes de faiblesse qui devrait alerter tout le monde... Mais on n'en fera rien car en France on taxe ce qui marche et on subventionne ce qui ne marche pas!
C'est la crise à l'opéra de Rouen:
Crise des subventions qui ne couvrent plus l'explosion des coûts... Mais il y a aussi une autre crise dont on ne veut pas parler: c'est la crise du public qui diminue, qui vieillit, qui peine à se renouveler voire, un public qui ne vient plus car avant de sortir le soir à l'opéra il faut d'abord consulter la météo de la mise en scène. Une météo qui est plutôt idéologiquement... maussade!
De Rouen à Bordeaux, les opéras en crise (radiofrance.fr)
Depuis quelques mois, par souci d'économie et dans l'espoir de parvenir à boucler une programmation normale la saison prochaine, les maisons d’opéras françaises sont contraintes de déprogrammer des représentations.
Avec
- Guy Saez politiste, directeur de recherches émérite au CNRS.
Depuis lundi et pour cinq semaines, l’opéra de Rouen a décidé de fermer ses portes et d’annuler les spectacles prévus durant ce mois, emboîtant ainsi le pas à l’opéra national du Rhin ou à celui de Montpellier. Ces derniers ont décidé en pleine saison, de rogner sur les productions pour faire face à la hausse des coûts. Une situation inquiétante pour les amoureux de l’art lyrique qui oblige cependant à questionner le fonctionnement de ces institutions élitistes...
La capitale européenne de la culture... "Une médaille en chocolat?"