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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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11 mars 2023

ROUEN SEINE NORMANDE 2028: la vraie capitale européenne de la culture doit enfin monter sur scène!

Billet de Florestan:

"L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine."

Simone Weil, 1943

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La candidature - Rouen Seine Normande 2028 (rouen2028.eu)

En parcourant la documentation colorée et renouvelée présentant le projet de candidature de Rouen et du territoire associé au titre de capitale européenne de la culture pour l'année 2028 en route pour la sélection définitive de décembre prochain comme autrefois un Viking pouvait remonter un fleuve à la recherche de toutes les richesses qui pourraient stimuler sa curiosité, nous devons avouer notre déception d'avoir à rentrer bredouille de cette nouvelle expédition...

Une fois encore, derrière des mots convenus et des phrases lovées sur elles-mêmes autour de formules sonores mais creuses, le projet culturel proposé manque assez cruellement de cette substance essentielle qui pourrait emmener derrière lui tout un territoire en quête de fierté, de beauté et de sens pour réunir des générations, des expériences ou des savoir-faire trop dispersés au sein même d'une population locale qui aujourd'hui doute trop souvent d'elle-même dans l'inquiétude face à un avenir globalement incertain faute de connaître, toutes les richesses formidables des héritages du patrimoine civilisationnel de l'évidence normande, un patrimoine qui a une dimension européenne.

Pour lors, de ce point de vue essentiel, le projet actuellement proposé pour Rouen capitale européenne de la culture en 2028, au- delà de nous faire bouger ensemble dans un énième carnaval festif, ne nous propose rien.

Du vide donc... A l'instar de nos billets de banque en euros qui figurent seulement des portes ouvertes sur rien et des ponts traversant le vide si ce n'est des époques historiques reflétant vaguement les grandes périodes d'une histoire européenne millénaire allant de l'empire romain à notre époque contemporaine car on ne sait quel puritanisme idéologique nous appelant sans cesse à nous repentir de ce que nous sommes, nous interdirait d'accéder à toute incarnation concrète et contemporaine de nos héritages spirituels, intellectuels, politiques et techniques qui font encore la présence d'une civilisation européenne millénaire qui existe bel et bien quand bien même quelques idéologues fâcheux qui ne représentent qu'eux-mêmes voudraient nous convaincre de son absence ou de sa mort sauf à nous laisser croire à quelques vagues valeurs humanistes générales qui pourraient être celles du règlement intérieur d'un aéroport, d'un hôtel ou d'une galerie marchande.

Bref! le projet tel qu'il est encore défini flotte en ces fondements: il flotte mais ne coule pas, du moins pas encore. Alors qu'il faudrait naviguer beaucoup plus loin et plus fort en ayant recours à plus de certitudes, en osant les affirmer avec fierté.

Pour le dire directement:

Il serait temps que les Rouennais qui pilotent trop prudemment leur barque sur la scène de la capitale européenne de la Culture en faisant des ronds dans l'eau des lieux communs de notre temps abandonnent ce "fluctuat nec mergitur" qui ne nous concerne pas pour oser dresser le mât et hisser la voile en rentrant les rames de la galère pour prendre enfin l'air du large, le large et puissant vent de mer de l'évidence géo-historique normande, car les Normands "peuple de l'Europe" ont été l'une des plus puissantes matrices de cette civilisation européenne que certains voudraient remiser dans la poubelle jaune de l'Histoire...

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Rouen, la vraie capitale européenne de la culture doit enfin monter sur scène: la scène normande qui se déploie de Cherbourg au Mont-Saint-Michel à Dieppe en passant par Caen, Alençon ou Evreux si l'oiseau qui se prépare à survoler la Seine voulait bien déployer totalement ses ailes d'une rive à l'autre sur le plus ancien territoire géo-historique des régions françaises ou sur le "visage de majesté de la France" que chante Jules Michelet.

Une Seine normande dont le rideau s'ouvre en profondeur sur la scène européenne car depuis Rouen et cette Normandie si accueillante dont le nom signifiant "le pays des Hommes du Nord" nous raconte l'intégration culturelle totale d'étrangers périphériques à la civilisation centrale, cas unique en France, les Normands se sont projetés en Europe dans toutes les directions en créant des civilisations dont les richesses et les héritages fascinent encore: de l'Islande, voire l'Amérique, à la Norvège ou l'Angleterre et l'Irlande au Nord et à l'Ouest, à l'Italie et à la Sicile au Sud, jusqu'au Liban et à l'actuelle Syrie à l'Est, dans tous ces territoires, le souvenir normand est considéré comme prestigieux: récemment, le maire de Palerme n'avait-il pas déclaré qu'il était fier d'être Normand? Pour toutes les populations concernées  ce souvenir normand est une source de fierté pour garder espoir et agir demain.

Comme toutes les évidences, l'évidence normande peine à être saisie par ceux qui devraient pourtant naturellement s'en saisir: trop souvent, nous oublions ce nez que nous savons au milieu du visage puisque le recours à l'évidence normande permettrait de faire résonner la fierté normande sur tout notre territoire et bien au-delà sur deux années et non pas une seule car nous pourrions faire de l'année 2028 une année européenne de la culture normande après avoir célébré en 2027 le millénaire de la fondation de la civilisation anglo-normande avec l'anniversaire de la naissance du duc Guillaume dit le Conquérant dans le but de jeter un nouveau pont vers le Royaume-uni qui a choisi le Brexit tout ayant à sa tête un roi conscient de l'héritage civilisationnel normand européen.

L'évidence qu'il conviendrait de mettre en figure de proue est donc la suivante:

Si Rouen a toute légitimité de candidater pour la capitale européenne de la culture en 2028 c'est parce que la Normandie est la région française dont l'histoire est la plus européenne.

En conséquence: si la candidature de Rouen Seine Normande à la capitale européenne de la culture en 2028 pouvait embrasser une mission comme autrefois les chevaliers normands avaient le courage d'en embrasser une, ce serait de partager et de faire vivre une fierté normande à l'échelle européenne pour que les Normands de Rouen et de toute une Normandie qui vient d'être réunifiée mais qui demeure encore divisée dans le doute, l'inquiétude voire une certaine haine de soi, retrouvent une belle et franche fierté pour se projeter résolument dans l'avenir avec tous les projets innovants et savoir-faire nécessaires.

Quel est, en effet, l'intérêt de célébrer une capitale européenne de la culture?

Organiser un énième divertissement spectaculaire sous prétexte d'animation culturelle pour, finalement, fuir plus encore un vide intérieur si ce n'est le néant d'un éternel présent?

Ou, au contraire, assumer et célébrer un authentique enracinement embrassant passé, présent et avenir qui donne du sens?

L'enracinement dans l'évidence normande n'est pas un enterrement mais la possibilité de faire naître et croître en nous la vie, la joie, la beauté, la fierté car tout être humain a une âme et parce que l'évidence normande est le seul objet collectif réellement positif que nous ayons à notre disposition ici et maintenant en ces temps de crises...

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Car il s'agirait de partager concrètement notre fierté normande avec les Norvégiens, les Islandais, les Danois, les Anglais, les Italiens... Mais aussi avec les Libanais, les Syriens et, bien au-delà, avec toutes les autres nations dans le monde qui ont rencontré des Normands dans leur histoire -pensons au droit normand qui est à l'origine de la common law britannique et de l'actuel droit américain- car l'évidence civilisationnelle normande peut se déployer aussi à l'échelle mondiale tout comme elle pourrait l'être à l'échelle européenne ou française puisque les Normands par leurs créations spirituelles, intellectuelles, politiques ou économiques ont puissamment contribué à faire l'Histoire de ce pays qui a son centre à Paris depuis plus de mille ans sans oublier le sacrifice de leur vie dans la résistance et le martyre de leurs villes écrasées sous les bombes de la Libération, il y a quatre-vingt ans pour éviter que la France et l'Europe ne se défassent définitivement dans un enfer totalitaire...

Pour finir, si l'on devait résumer et fixer le cap des valeurs d'une candidature rouennaise et normande pour la capitale européenne de la Culture:

La France c'est la Liberté. La Normandie est le navire qui permet d'y aller. Un navire qui est aussi une équipe solidaire car dans la vieille langue norroise, l'équipe et le navire c'est la même chose...

 

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 L'évidence normande européenne est entrée en scène à Rouen dès cette année 2023... Les metteurs en Seine de 2028 y penseront-ils pour que la scène européenne soit normande?

Normands. Migrants, conquérants, innovateurs | Musée des Beaux-Arts (mbarouen.fr)

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L’exposition aux musées des Antiquités et des Beaux-Arts met avant tout en avant la complexité et la richesse des liens tissés entre la Normandie et le reste du monde dès cette période médiévale des IXe-XIIe siècles. Plus de 250 œuvres sont ainsi présentées comme autant de jalons de la grande épopée des Normands, bâtisseurs d’une Europe avant l’heure, qui ont en leur temps élu domicile dans différents pays, de l’Angleterre à la Sicile.

Porter un nouveau regard sur un pan entier de l’histoire de la Normandie, prenant en compte les nouvelles lectures historiques mais aussi les nouvelles dynamiques migratoires actuelles, telle est l’ambition de cette exposition. Un travail à la fois anthropologique, archéologique et historique, mais se situant pleinement dans le champ de l’art puisque ce sont les œuvres – des images, des textes, des objets – qui servent de repères dans l’arpentage de cette longue période autour de l’an mil. Certaines œuvres font figure de véritables trésors, comme la Bible de Lambeth, tout enluminée, qui n’avait jamais quitté l’Angleterre.

Des manuscrits témoignant d’une communauté de goût entre des lieux éloignés se trouvent rassemblés, tandis que des textes anciens montrent la singularité des approches orientales et occidentales, autant que la reprise à leur compte par les Normands de la rhétorique du pouvoir ou encore de la place conférée aux femmes dans les différentes cultures en présence. Les objets portent les traces de ces emprunts, déplacements, hybridations, témoignages à partir desquels on chemine dans l’exposition. Chaque section rappelle les événements politiques, ou les mouvements de populations qui rythment cette période à l’aide de cartes et de généalogies. Car les contours des grands jalons historiques ainsi que des grandes figures s’avèrent en effet plus poreux que ne le laissent entendre les grandes dates qui fondent le roman national mais traduisent bien mal le mouvement toujours lent, hésitant, progressif par lequel l’histoire imprime les territoires et les corps.

Une coopération franco-allemande

Le Reiss-Engelhorn-Museen, à Mannheim, a ouvert une première exposition sur les Normands en septembre 2022, puis ce sera le tour de Rouen en avril 2023. Conçues autour de thèmes communs, le contenu de ces expositions diffère sensiblement, puisque 60 % des œuvres présentées en Normandie sont inédites du fait d’une approche davantage centrée sur les Normands de Normandie et leur rayonnement au-delà des frontières régionales.

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Commentaires
G
cette fantaisie coûteuse est toujours reliée à une ville, pas à une région, les prédécesseurs n'ont pas inscrit leur projet dans une région, pas de Lille FLandres, ni de Marseille en Provence, en même temps soyons clairs, en dehors de donner aux politiciens une occasion de se faire reluire en balançant toujours un peu plus d'argent public dans des niaiseries pour cacher les manques criants dans des domaines régaliens, bref, comme un ménage qui préfère faire du shopping à crédit pour avoir les dernières fringues à la mode sans s'occuper de réparer la toiture ou d'entretenir le jardin...
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V
Entièrement d'accord avec l'analyse de l'auteur; quand on veut être reconnu au niveau européen en terme de culture, on doit prendre en compte le rayonnement européen de l'épopée normande et pas seulement le nombril de Monsieur Mayer Rossignol. <br /> <br /> Pour que Rouen donne encore l'impression d'être une capitale normande, et non une banlieue de Paris, il faudrait que les Rouennais cesse de se la péter parce qu'ils vivent dans une ville ayant un passé et qu'ils se comportent quotidiennement en vrai normand de Granville au Tréport.
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