Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 45 905
Derniers commentaires
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Pages
21 janvier 2023

21 janvier 2023: 230ème anniversaire de la mort de Louis XVI, le roi de France qui aimait la Normandie.

Ce 21 janvier 2023, nous pouvons commémorer le 230ème anniversaire de la décapitation de Louis XVI, roi de France condamné injustement à mort pour avoir refusé de jouer le rôle que les plus cruels acteurs d'une Histoire devenue folle auraient voulu qu'il jouât.

En effet, Louis XVI n'a pas souhaité faire couler le sang de son peuple parti en Révolution en tentant de reprendre le cours des événements par la brutalité et la cruauté. Bien au contraire! la seule fois où il fut tenté de le faire, à l'occasion de la fameuse fuite à Varennes qui avait pour destination non pas la trahison à l'étranger mais le replis dans la forteresse royale de Montmédy  pour, ensuite, mettre le siège de Paris, ce fut un échec. Un échec qui le convainquit qu'il devait accepter avec un courage royal son destin sacrificiel à l'instar de celui du Christ lui-même...

Louis XVI fut aussi de tous les souverains de la lignée des Bourbons, celui qui aimait le plus la Normandie.

Ci-après, on vous propose de relire cette archive de l'Etoile de Normandie (21 janvier 2020)

http://normandie.canalblog.com/archives/2020/01/21/37960856.html

1786... Année bénie dans le règne de Louis XVI qui finira, comme tout le monde le sait, coupé en deux par la guillotine révolutionnaire du Destin, tué, sacrifié comme une victime expiatoire afin d'établir un nouveau régime politique sur la mort de l'ancien:

125777416

Louis XVI a été finalement condamné à mort moins pour le chef d'accusation de haute trahison (après la malheureuse aventure de Varennes) que parce qu'il fut paralysé par son devoir de roi très chrétien face à une Révolution qui n'avait rien de laïque en ce qu'elle voulait remplacer l'antique religion chrétienne par la nouvelle religion de la Raison et de l'Etre suprême. Cela empêcha Louis XVI d'être le souverain d'un Etat qui lui était devenu étrange sinon étranger.

Le seul vrai sujet sur lequel Louis XVI tenta d'avoir prise sur les événements révolutionnaires fut celui de s'opposer à la mise en place d'une église catholique constitutionnelle et nationale formée d'un clergé de fonctionnaires de l'Etat car il savait que cette innovation aussi idéologique qu'inutile allait être un terrible ferment de guerre civile: Louis XVI avait vu juste.

L'autre devoir qui paralysa ce roi qui fut, aussi, un honnête homme du Siècle des lumières, était qu'il refusa de faire tirer sur son peuple et sur le peuple révolutionnaire de Paris: s'il l'avait fait, il serait alors devenu un tyran comme tous les autres en rétablissant provisoirement la solidité de son trône avec le sang du peuple. Mais il est vrai que Louis XVI ne sut ni ne put imposer les réformes qui auraient été nécessaires pour éviter qu'une énième émeute contre la cherté des grains après un été pourri et un hiver trop froid ne se transforme en Grande révolution. Au contrôle général des finances, Necker (le père de Madame de Staël) avait eu de bonnes idées de réformes... Trop bonnes hélas pour avoir eu l'heur de plaire aux puissantes coteries dont bruissait la Cour de Versailles: il est vrai qu'il était question de mettre les aristocrates à l'impôt!

Cette impuissance politique de Louis XVI qui avait tant attristée et déçue notre Charlotte Corday, finira par en faire un roi martyr: d'abord au sens grec du terme, à savoir, un témoin qui ne ne sera jamais réellement un acteur de la Révolution. Enfin, au sens chrétien du terme lorsqu'il fit preuve d'un courage admirable durant tout son procès jusqu'à son exécution capitale sur l'échaffaud, en ce triste jour de janvier 1793 en laissant derrière lui une femme qui fut reine de France et un petit enfant qui fut, à la fois, le dernier Dauphin de France de l'Ancien régime mais aussi le dernier... duc de Normandie.

Ce petit enfant, innocente victime de l'Histoire, mourut dans des circonstances pour le moins affreuses et indignes!

https://actu.fr/normandie/rouen_76540/histoire-etait-dernier-duc-normandie-louis-xvii_29093583.html

125777451

Le dauphin Louis-Charles de France, dernier duc de Normandie, né en 1785 nommé Louis XVII après sa mort en captivité en 1795.

https://www.curieuseshistoires.net/louis-xvii-calvaire-dun-dauphin-de-france/

Revenons à cette année 1786, année d'une bienheureuse escapade normande du Roi hors de Versailles et qui fut pour Louis XVI un très grand succès populaire. Les populations normandes réservèrent, en effet, un accueil triomphal à Louis XVI partout où il passa et si Louis XVI avait eu plus de génie politique, il aurait pu répéter pour chaque province de France ce pélerinage célébrant une union nationale entre les sujets de France et leur roi: ainsi Louis XVI aurait pu obtenir les secours de la Province pour n'être plus le jouet d'une Convention dominée par le parti jacobin de Paris. La Vendée ainsi que tout l'Ouest de la France étaient prêts à le recevoir. Mais Louis XVI n'avait pas davantage l'étoffe d'un chef de guerre pour vaincre dans une nouvelle guerre civile à l'instar de son ancêtre Henri IV...

Bref! en ce 21 janvier 2020, on retiendra que Louis XVI aimait beaucoup les Normands depuis son voyage de 1786...

Et depuis ce jour funeste du 21 janvier 1793, le fantôme du roi rôde au dessus du corps politique de la France qui mit plus d'un siècle à se trouver une forme à peu près stable. Emmanuel Macron et avant lui le Général de Gaulle, le fondateur de l'actuelle monarchie républicaine élective, ont noté que "la place du roi demeure vide" et ce d'autant plus lorsqu'on s'essaye, avec maladresse, de l'occuper!

Pour en savoir plus:

https://actu.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin_50129/histoire-parenthese-enchantee-louis-xvi-decouvre-mer-voyage-normandie_19363429.html

À la différence de son aïeul, le Roi-Soleil, Louis XVI a peu voyagé dans son royaume. C’est donc un événement quand en 1786, il décide de traverser la Normandie pour aller voir les travaux du port de Cherbourg. Le succès populaire de cette escapade normande de huit jours, ne laisse pas présager la chute prochaine de la monarchie. 

125774588

Un voyage express et peu discret

5 h 15. Château de Rambouillet. En ce 21 juin 1786, le cortège royal s’élance en direction de la Normandie. La Cour n’est pas du voyage au grand bonheur de Louis XVI mal à l’aise au milieu des courtisans. Même réduit, le convoi ne passe pas inaperçu. Il comprend près de cent chevaux pour tirer les quelques berlines et cabriolets et transporter les gardes du corps, les officiers de bouche, les valets de chambre et les pages.

Au fur et à mesure de la route, les craintes du souverain s’envolent. On lui avait décrit les Normands comme réservés. Ils sont au contraire enthousiastes à son passage : acclamations et vivats saluent le cortège.

L’Aigle, Verneuil-sur-Avre, Argentan, Falaise : les kilomètres défilent. Le soir, Louis XVI est déjà arrivé à Thury-Harcourt (Calvados) en Suisse normande. Le lendemain, il parvient à Cherbourg alors que la nuit tombe.

Pas de temps à perdre. Après avoir dormi quelques heures, le roi descend jusqu’au port où il s’apprête à vivre un moment inoubliable.

Première expérience marine

En ce matin du vendredi 23 juin, Louis voit pour la première fois la mer. Car, depuis le début de son règne, il n’a jamais voyagé jusqu’aux rivages de son royaume : il s’est principalement déplacé entre ses différents palais d’Île-de-France, notamment Versailles.

Imaginons les sensations nouvelles du souverain devant la Manche : l’air iodé qu’il respire à pleins poumons, le fracas des vagues contre les rochers, les cris des mouettes qui volent au-dessus de sa tête.

Non seulement Louis découvre la mer, mais il fait sa première sortie en bateau. Il peut ainsi voir au plus près l’avancée des travaux titanesques. Cherbourg accueille l’un des plus grands chantiers de son règne. Une digue longue de quatre kilomètres doit enfermer la baie au large. Cette construction s’appuie sur la mise en place de 90 cônes en charpente, lestés de pierres. Quatre forts défendront la rade ainsi créée.

LIRE AUSSI : Histoire. France-Angleterre : la guerre sur mer aux XVIIe et XVIIIe siècle, en Normandie

Le navigateur sur papier

Le lendemain, 24 juin, le programme consiste en une revue navale. Louis embarque donc sur le Patriote, un vaisseau portant 74 canons. Louis se montre très intéressé par la visite. Il questionne, fait des remarques, observe. Et ce n’est pas par politesse. La mer passionne cet homme qui ne l’a pourtant jamais vue. Ses connaissances sont principalement livresques. Longtemps, il s’est contenté de lire des traités maritimes, des cartes marines ou de regarder des modèles réduits de bateaux évoluer sur le grand canal de Versailles.

À bord du Patriote, il peut vivre une expérience de marin et échanger avec des gens du métier. Tout cela, heureusement, sans que le mal de mer l’indispose… au contraire de quelques-uns de ses accompagnateurs. De la visite royale, l’équipage en sort charmé.

Le dernier voyage

Sur le quai, les habitants attendent le retour de Louis XVI. À son arrivée sur la terre ferme, les clameurs s’intensifient : « Vive le roi ! ». Ému, le monarque répond : « Vive mon peuple ! » Les Normands sont conquis. Les inspections continuent le lendemain. Habituellement si timoré au milieu de la cour, Louis XVI se montre à l’aise parmi les humbles, les soldats et les marins.

C’est donc avec regret qu’il quitte Cherbourg à l’aube du 26 juin. Une parenthèse enchantée dans son règne. Il ne fera plus d’autres voyages en province. Sauf, cinq ans plus tard. La France est alors en plein Révolution. Les circonstances n’ont plus rien à voir. Incognito, le roi tente de fuir Paris. On connaît l’issue fatale : reconnu par l'aubergiste qui connaît ses louis d'or par coeur, il est arrêté à Varennes et ramené dans la Capitale de la peine capitale. Un retour bien plus sombre que son escapade normande.


  Lire ci-après, le compte-rendu intégral de l'escapade normande de Louis XVI:

Le Voyage de Louis XVI en Normandie, 21-29 juin 1786, Textes et documents réunis par J.M. Gaudillot, préface de Charles H. Pouthas

https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1970_num_17_2_2074_t1_0323_0000_1

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Effectivement, il ne s'agit pas de Montdidier mais bien de Montmédy et coterie prend bien un seul "t": les corrections ont été faites car il arrive parfois que les cuistres n'aient pas tort. Quant au reste de votre propos sur Louis XVI et le rôle contradictoire d'un ordre de la Noblesse ou du Clergé d'ailleurs aux intérêts sociaux ou idéologiques opposés, je le partage tout comme ce que vous dites de l'évolution du point de vue sur Louis XVI dans les programmes de l'EN même si certains collègues continuent d'adhérer à la légende noire forgée par le parti Jacobin. Enfin, sur la possibilité d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise ou à la suédoise en France sachez que cette expérience a été tentée plusieurs fois chez nous sans réussite durable. La première fois avec Louis XVI de 1790 à 1792 dont la titulature change: il est le premier à porter le titre de "roi des Français". La seconde tentative, plus intéressante, mais encore plus méconnue fut celle de Louis XVIII de 1814 à 1825 dont le règne était adossée à une "charte" très libérale en terme de droits politiques (par ex: la liberté de la presse). La dernière qui fut la plus aboutie mais qui n'a pas vu venir la question sociale liée à l'arrivée de la révolution industrielle en France fut celle de Louis-Philippe 1er, second "roi des Français" de notre histoire et qui tenta de marier symboliquement l'ancien et le nouveau régime en adoptant, par exemple, le drapeau tricolore. Pour revenir à l'expérience de monarchie constitutionnelle sous Louis XVI: elle aurait pu être décisive et définitive si la constituante s'était abstenue de toucher à l'organisation de l'Eglise catholique de France avec la question de la constitution civile du clergé et du serment de fidélité exigé à des prêtres transformés en fonctionnaires de l'Etat: l'idée laïque de séparation n'existait pas. Louis XVI avait prévenu qu'il exercerait son droit de véto sur cette question car il savait qu'elle transformait une révolution acquise pour l'essentiel sur les années 1789 et 1790 en nouvelle guerre civile de religion: on connaît hélas la suite!
Répondre
G
La fuite à Varenne n'avait pas pour destination Montdidier dans la Somme, mais Montmédy dans la Meuse, qui est plus une citadelle qu'une forteresse, près de la frontière Luxembourgeoise, la troupe étant restée fidèle au roi et surtout proche de l'Allemagne et de ses troupes amies. Léonard Autié, coiffeur de Marie Antoinette y serait parvenu avant eux. Sainte Menehould où le roi fut reconnu par le maitre de poste Drouet (selon la légende) et Varenne en Argonne où il fut arrêtés sont entre Reims et Verdun, ce n'est pas du tout la route de Montdidier dans la Somme. Louis XVI aurait-il été victime d'un bug de Waze? d'où sort cette fantaisie? <br /> <br /> <br /> <br /> Il me semble qu'en Alsace Lorraine les curés, pasteurs, imams et rabbins sont rémunérés par l'état au nom du concordat et de leur appartenance à l'Allemagne quand la loi de 1905 a été votée, les allemands prélèvent un impôts sur les catholiques, protestants et juifs pour doter les églises, les pasteurs danois sont rémunérés par l'état, par exemple, y a -t-il pour autant des ferments de guerre civile plus forts que chez nous? et pourtant dieu sait, s'il existe, que je suis pour la séparation des églises et de l'état. <br /> <br /> <br /> <br /> Il y a belle lurette que Louis XVI n'est plus présenté comme le méchant Roi à guillotiner dans les programmes d'histoire de CM1 CM2, le refus de la noblesse de robe et traditionnelle soutenue par la hiérarchie catholique dont les membres sont le plus souvent issus de la noblesse de robe ou pas ont provoqué la réunion des états généraux, ce faisant, ce sont bien eux les premiers à faire tomber la monarchie absolue. Les états généraux ont fini par tourner en constituante, le bas clergé, la noblesse réformatrice se sont alliés au tiers état, l'entrée en guerre de 1792 a certainement concouru au sort de Louis XVI, une monarchie constitutionnelle à mode suédoise, danoise ou néerlandaise aurait-elle fonctionné? nous ne le saurons jamais. <br /> <br /> <br /> <br /> Le pathétique et dramatique de l'histoire est certainement le sort du dauphin qui n'était peut être pas de santé solide comme son aîné mais dont les conditions de détention auront certainement abrégé les jours. <br /> <br /> <br /> <br /> PS : non destiné à être publié<br /> <br /> une cotterie n'existe pas dans le dictionnaire de l'académie ni les autres, la coterie ne prend qu'un T, mon prof d'histoire de première et terminale me l'a barré plusieurs fois dans des devoirs.
Répondre
Publicité