Samedi 26 février dernier, Valérie Pécresse a, semble-t-il, survolé la ruralité normande...

Billet de Florestan:

En Normandie, la réalité rurale et agricole est double... D'un côté, il y a la campagne avec des champs ouverts et labourés de "grande culture" céréalière pour faire, à l'origine, le pain qui nourrit les hommes: ainsi autour de Caen et de Falaise ou d'Argentan, d'Evreux ou encore le grand plateau de Caux. De l'autre, il y a le bocage avec des terres laissées en herbe (prés) pour la pâture des bovins de la race normande qui porte la filière laitière qui fait l'identité et le prestige de la Normandie depuis au moins deux siècles: bocage fait de haies d'arbustes ou d'arbres plantés sur talus qui délimitent des parcelles où les bêtes broutent l'herbe de leur pré et peuvent se mettre à l'abri des rigueurs météorologiques sous la canopé des arbres.

Cette bigarure, cette mosaïque de la ruralité normande était, autrefois, faite de bien plus de nuances qu'aujourd'hui avec des transitions entre pays de pleine campagne et pays de plein bocage avec des assolements mixtes entre labours et pâturages mais aussi des prés complantés avec vergers de pommiers et de poiriers: il y a encore soixante ans, l'agriculture normande pratiquait une réelle poly-activité et une véritable poly-culture avec des échanges entre les activités notamment sur la question essentielle des compléments de nourriture pour l'élevage bovin qui ne peut pas manger de l'herbe toute l'année.

Mais aujourd'hui, après 60 années d'industrialisation, d'intensification, de spécialisation et de bureaucratie, la campagne travaille une terre morte, le bocage a été massacré, recule devant les labours pour les ensilages (maïs) destinés à la nourriture des bovins et la coupure des relations entre pays normands de campagne et pays normands de bocage est total puisque les éleveurs importent depuis l'étranger les nutriments qu'ils ne peuvent pas fabriquer eux-mêmes tel que le soja importé par bateau depuis l'Amérique du Sud.

Valérie Pécresse, à l'initiative d'Hervé Morin, était sur le plancher des vaches dans le Bessin samedi dernier... Alors qu'elle traverse avec sa meute médiatique la cour d'un GAEC, un agriculteur normand tente d'expliquer à celle qui prétend à nos suffrages les réalités exposées ci-dessus: l'urgente nécessité de renforcer les relations entre céréaliers et éleveurs sur la question essentielle des compléments alimentaires destinés à l'élevage pour nous épargner la peine d'être dépendants de l'incertitude des marchés mondiaux et de renforcer la souveraineté agricole et alimentaire de la France...

Les internautes normands, ont semble-t-il, apprécié à sa juste valeur la qualité de la candidature de Madame Pécresse...

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https://www.paris-normandie.fr/id283381/article/2022-03-01/presidentielle-2022-en-normandie-lattitude-de-valerie-pecresse-choque-des?utm_source=mailing&mgo_eu=b00E80C&mgo_l=3c1e1fde-3ad2-42a8-887c-ef96496fce88.3.0&utm_campaign=mediego-matin&utm_medium=email

Présidentielle 2022. En Normandie, l’attitude de Valérie Pécresse choque des internautes

La candidate Les Républicains à la Présidentielle 2022, Valérie Pécresse, en déplacement en Normandie, a provoqué un bad buzz. Alors qu’elle discute avec un exploitant agricole, elle continue son chemin...

En Normandie, la campagne présidentielle bat son plein. Sur une exploitation agricole du Calvados, la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, est accueillie samedi 26 février.

Le monde rural se plaint souvent d’être peu pris en considération par les politiques, mais cette fois, jour d’ouverture du Salon international de l’agriculture, une candidate est sur le terrain.

La vidéo de nos confrères d’Ouest France aurait pu lui servir. Si ce n’est cette fraction de seconde filmée : alors que l’exploitant agricole qui l’accueille chez lui, lui expose ses problèmes, la candidate, souriante, tourne soudainement la tête et relance la marche.

Juste avant, elle semble pourtant attentive au discours de l’agriculteur, en hochant la tête.

Entre railleries et scandales

Il n’en fallait pas plus pour déclencher la colère des internautes. Certains y voient un désintérêt pour l’agriculteur, d’autres une incompétence à occuper la fonction présidentielle. D’autres enfin, essaient d’en rire.

Au Salon de l’agriculture, elle défend une politique agricole

Deux jours plus tard, Valérie Pécresse se rend au Salon de l’agriculture. Dans un tweet publié pendant qu’elle y déambule, lundi 28 février, la candidate à la présidentielle affirme qu’elle «  mettra un terme à l’agri-bashing et restaurera l’agrifierté  ».

La veille déjà, elle publiait un communiqué condamnant l’attaque non-violente du stand du syndicat agricole FNSEA par Extinction rébellion.

Quant à sa visite dans l’exploitation normande le samedi, Valérie Pécresse en retient : «  on me parle de l’enfer bureaucratique qui pénalise nos agriculteurs  ». Et de promettre : «  J’y mettrai fin  ».

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Commentaire de Florestan:

On n'est pas obligé de la croire...

Voir aussi les principales propositions des principaux candidats à la présidentielle sur les questions agricoles:

https://www.paris-normandie.fr/id283325/article/2022-03-01/salon-de-lagriculture-2022-les-propositions-des-candidats-la-presidentielle-pour