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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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16 novembre 2023

Hervé MORIN: arrêtons le massacre de l'agrivoltaïsme! Fort bien! Mais quid des éoliennes monsieur le président?

Billet de Florestan:

Hervé MORIN, notre président normand a poussé un coup de gueule remarqué le 11 novembre dernier dans la presse hebdomadaire nationale pour dénoncer à juste titre et de façon fort convainquante les absurdités délirantes de l'agrivoltaïsme consistant à recouvrir les prés de nos bocages et les champs de nos campagnes de panneaux solaires fabriqués en Chine:

On voit bien les conséquences catastrophiques pour la filière agro-alimentaire française déjà confrontée à bien des difficultés par une Commission européenne qui a opté pour l'idée suicidaire d'ouvrir le marché agro-alimentaire européen à tous les mauvais vents de la mondialisation en signant, par exemple, un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande premier producteur mondial industriel de lait de vache. Le risque est donc grand pour l'avenir de l'emblématique filière laitière normande dont les exploitants agricoles se fatiguent à sortir un maigre revenu mensuel toutes charges payées...

Alors dans ces conditions, face à une pisseuse de lait en usine néo-zélandaise, le litre de lait d'une vache de race normande ayant brouté de l'herbe ou de foin d'une belle prairie augeronne sera toujours trop cher! D'où la tentation de troquer les vaches normandes pour un troupeau statique de panneaux solaires made in China!

On comprend donc fort bien l'inquiétude sinon la colère du président normand: avec cette situation commerciale intenable plus une démographie agricole en déclin (le mur massif du départ à la retraite des exploitants agricoles qui arrive), il est plus que temps de sonner l'alarme sinon le tocsin.

Mais on pourrait dire à notre cher président normand que si l'on devait remplacer les panneaux photovoltaïques par des ... éoliennes, il pourrait tenir un raisonnement identique pour dénoncer les mêmes conséquences:

Un massacre de notre Normandie rurale et de notre secteur agro-alimentaire normand pour du... vent! Un vent largement subventionné qui ne produit rien ou pas grand chose contrairement à nos centrales nucléaires et nos vaches normandes!


 Hervé Morin : « Sur l’agrivoltaïsme, arrêtons le massacre ! » (lepoint.fr)

Capture

Hervé Morin : « Sur l’agrivoltaïsme, arrêtons le massacre ! »

TRIBUNE. Le président de la région Normandie dénonce un développement anarchique poussé par les lobbys, qui met notre agriculture en péril.

Hervé Morin, président de la région Normandie

Publié le 11/11/2023 à 07h00, mis à jour le 11/11/2023 à 10h52

L'agrivoltaïsme fait partie des nouvelles absurdités de la politique française en matière énergétique. La France fait un pas de plus qui pourrait apparaître comme secondaire face au défi énergétique mais qui est en fait très sérieux sur le moyen et le long terme.

Les articles fleurissent pour vanter ce nouveau modèle [qui associe l'exploitation de cultures agricoles et la production d'électricité grâce à des panneaux solaires, NDLR], des intérêts financiers puissants alimentant les lobbys qui font feu de tout bois auprès d'élus qui s'inquiètent. Oui, l'agrivoltaïsme peut avoir sa place sur certaines cultures – le maraîchage, par exemple – et dans certaines régions, mais évitons le massacre irrémédiable vers lequel nous nous dirigeons au nom de l'urgence énergétique, comme si nous étions en panique au point de faire n'importe quoi.

Perte de notre souveraineté alimentaire

La France est une grande puissance agricole qui faiblit. Le gouvernement se désole de la perte de notre souveraineté alimentaire. Pas une semaine ne se passe sans que soient évoqués le recul de la balance commerciale agricole et son déséquilibre croissant sur les viandes et les protéines végétales ; pas une journée sans que soient évoqués le caractère stratégique de la production agricole et son corollaire l'industrie agroalimentaire au regard de la démographie de la planète et du réchauffement climatique.

À lire aussi « C'est le Far West » : le solaire met le monde agricole en ébullitionEt pourtant, dans une vision totalement irresponsable et au nom de l'urgence énergétique de notre pays – qui est la conséquence de l'abandon du nucléaire pendant deux quinquennats pour s'offrir Nicolas Hulot et quelques voix écolos – la France va couvrir nos espaces agricoles et nos pâturages de panneaux photovoltaïques fabriqués en Chine.

En clair, les zones agricoles au potentiel de culture plus faible que les plaines de Caen ou du pays de Caux, comme les terres d'élevage du nord de la France, vont devenir les champs de jeu de la puissante industrie de l'énergie. Au lieu d'avoir des vaches ou des moutons, nous aurons des panneaux dont, d'ailleurs, le bilan carbone est plus que discutable !

4 000 euros l'hectare de redevance

Pourquoi un agriculteur continuerait-il à s'épuiser à faire du lait ou de la viande alors qu'on lui propose des sommes faramineuses pour couvrir ses champs de panneaux ? On parle de 4 000 euros l'hectare de redevance en Normandie, auxquels s'ajoutent des primes importantes à l'installation. Personne ne résistera à de telles propositions !

Pourquoi, dans les terres de bocage, de marais, s'épuiser l'échine à traire ses vaches deux fois par jour et à soigner ses bovins toute l'année quand il suffira d'attendre tranquillement le versement annuel des opérateurs énergétiques ? On y mettra anecdotiquement quelques moutons ou quelques vaches pour faire mine…

Au bout du compte, ce sont des volumes considérables qui ne fourniront plus notre industrie agroalimentaire. Là où il n'y a pas de production de matière première, il n'y a pas d'usine ; là où il n'y a pas de lait, il n'y a ni Lactalis, ni Danone, ni Isigny. Ainsi, les quelques belles usines au fin fond de nos campagnes, qui font vivre des dizaines de milliers de familles rien qu'en Normandie, disparaîtront. Belle réindustrialisation, magnifique politique d'aménagement du territoire !

Massacre de nos paysages

Qu'on ne nous raconte pas qu'il suffira d'imposer des cahiers des charges très rigoureux pour maintenir des productions agricoles. Qui peut imaginer un seul instant que, constatant l'absence réelle de cultures sous des panneaux photovoltaïques, on imposera à un agriculteur de reprendre l'élevage ou de prévoir l'enlèvement desdits panneaux ? On voit d'ailleurs, dans un autre domaine qu'est la méthanisation, à quel point l'État est d'ores et déjà incapable de faire respecter les règles selon lesquelles les productions agricoles ne doivent pas représenter plus de 15 % des entrants du méthaniseur.

Avec cette politique, la France va créer une nouvelle catégorie de rentiers qu'on n'aurait pas pu imaginer : les agriculteurs ! Et bien entendu, ils garderont leurs exploitations le plus longtemps possible, empêchant ainsi l'évolution des pratiques agricoles et, surtout, l'installation de jeunes agriculteurs.

À lire aussi Quand les énergies renouvelables favorisent l'artificialisation des terres agricolesNon seulement nous perdrons une partie de notre potentiel agricole et industriel mais nous massacrerons aussi nos paysages et notre environnement. J'imagine le bonheur des touristes et des Normands qui, en ouvrant leurs volets le matin, auront le spectacle de versants du bocage couverts de panneaux chinois ! Le massacre de nos paysages ira de pair avec l'affaiblissement du tourisme résidentiel pourtant capital pour le commerce et l'artisanat en milieu rural.

Il y a suffisamment de toitures, de bâtiments industriels, de surfaces commerciales et de parkings pour installer ces panneaux sans massacrer des pans entiers de notre agriculture, sans défigurer nos paysages, notre France ! De grâce, commençons par les zones déjà artificialisées plutôt qu'aller vers des solutions de facilité.


 

Lire aussi cet article proposé par Ouest-France:

Pourquoi les agriculteurs normands n’ont plus le droit de toucher à leurs prairies (ouest-france.fr)

Pourquoi les agriculteurs normands n’ont plus le droit de toucher à leurs prairies

Plus de 50 000 hectares de prairies permanentes ont disparu en Normandie depuis 2018. Les agriculteurs de toute la région ont désormais interdiction de les transformer en cultures.

Depuis un arrêté ministériel du 31 octobre 2023, la surface de prairies permanentes ayant trop chuté depuis 2018 en Normandie et dans les Pays de la Loire, les agriculteurs de ces deux régions ont, jusqu’à nouvel ordre, interdiction d’y toucher. Ces prairies, appelées aussi « naturelles », sont en herbe depuis plus de cinq ans.

Lire aussi : La Conf’ dénonce la diminution des prairies

Dans la nouvelle Politique agricole commune (PAC), le maintien des prairies permanentes est la première des BCAE (Bonnes conditions agricoles et environnementales). Or, en cinq ans, la Normandie en a perdu 50 000 hectares, soit une baisse de 7,43 %. Les agriculteurs vont même devoir remettre en place des prairies là où elles ont disparu il y a moins de deux ans, pour verdir le bilan régional.

« Du bon sens agronomique »

Un non-sens, selon Anne-Marie Denis, présidente de la Fédération régionale des exploitants agricoles. « Des prairies ont été retournées pour planter des protéines dans le but de restreindre l’importation de soja, dont le prix a explosé ces dernières années. C’est du bon sens agronomique et ça participe à l’équilibre financier de l’exploitation. »

Pour la Coordination rurale comme pour la Confédération paysanne, ce sont les éleveurs qui pratiquent les « rotations longues » de cultures qui vont trinquer. Jusqu’à présent, les éleveurs en système herbager pâturant, emblématiques du bocage normand, pouvaient gérer les rotations de leurs parcelles de cultures et de prairies comme ils l’entendaient. Et beaucoup laissaient leurs prairies au repos pendant sept ou huit ans avant de les retourner en cultures, puis de les repasser en prairies.

« Ce n’est pas logique »

Une gestion de ses terres qui convenait bien au système à 75 % en herbe de Gilles Delaunay, de la Confédération paysanne, éleveur à Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne). « La prairie a un effet nettoyeur. Avec cette interdiction, je serai obligé de retourner les prairies tous les cinq ans, avant qu’elles ne deviennent « permanentes ». Non seulement c’est dommage, mais environnementalement, ce n’est pas logique. »

Charles Deparis, représentant de l’organisation des producteurs Gilot, ne décolère pas. « Il y a beaucoup de contraintes pour ceux qui font de l’herbe. Ceux qui font du maïs ne sont pas du tout impactés. On fait considérer la prairie comme une contrainte alors qu’on devrait la considérer comme un atout, surtout en Normandie. La politique n’incite pas à préserver ni à mettre en valeur les prairies. »

Tous deux demandent que les systèmes herbagers à plus de 75 % soient exclus de l’interdiction.

« On aurait aimé que le calcul des taux de prairies permanentes ne soit pas fait au niveau régional, mais au niveau national – si c’était le cas, il n’y aurait aucune région d’impactée », grince Anne-Marie Denis. Reste à savoir qui seront les agriculteurs qui devront réimplanter des parcelles en prairies permanentes, parmi ceux qui les ont retournées ces deux dernières années.

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Commentaires
P
Ces debats sont incroyables, et ces panneaux solaires qui fleurissent partout dans les campagnes... qu'en penser. C'est une façon aussi de completer des revenus souvent modestes d'une maniere decentralisée...<br /> <br /> <br /> <br /> Ce Far West a surement du bon aussi !
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