Economie régionale normande: en 2022 le déficit du commerce extérieur s'est creusé...
Billet de Florestan:
On lira ci-après, à partir des données statistiques de l'INSEE Normandie qui nous propose depuis la réunification un précieux tableau de bord des réalités économiques et sociales normandes, un article de Paris-Normandie sur un sujet intéressant, à savoir, l'état de la balance des échanges commerciaux qui passent par les entreprises et infrastructures de l'économie normande.
On se permettra de remarquer d'emblée ce qui n'est pas noté par la rédaction de Paris-Normandie qui se contente de relever les faits statistiques fournis par l'INSEE faute, peut-être, d'avoir en tête quelques évidences normandes:
1) En volume, la balance commerciale régionale normande est la 6ème des régions françaises alors que la balance bretonne se trouve, pour une fois, en dernière place... La raison? La Normandie maritime portuaire et logistique permet, de fait, une connection privilégiée de l'économie française au reste du monde: cela montre que la vallée de la Seine normande en aval de la région parisienne est un territoire d'intérêt national vital. On est donc loin d'un réduit breton qui fait fantasmer les journalistes de Paris!
2) En structure, la balance commerciale régionale normande marquée par la forte présence des produits énergétiques (on pense, bien évidemment, aux hydrocarbures passant par le grand port maritime du Havre) a aggravé son déficit en raison de la hausse des prix sur ces matières en lien avec les tensions géopolitiques que nous savons (par ex: fin du gaz russe et importation de GNL américain beaucoup plus cher par la voie maritime).
Par ailleurs, on s'inquiétera de trouver l'électricité et les déchets comme éléments aggravant le déficit de la balance commerciale normande: en effet, en 2022 la Normandie électro-nucléaire pourtant puissante avec six réacteurs de plus de 1200 MGW installés dans les centrales de Flamanville, Penly et Paluel, n'a pas été au rendez-vous en terme de performance de production en raison de maintenances prolongées et aussi en raison du retard du fameux EPR de Flamanville qui n'est toujours pas branché au réseau!
Enfin, concernant les déchets, voilà une importation dont les Normands directement concernés se passeraient bien puisqu'il s'agit de la Normandie servant de poubelle aux travaux du Grand Paris: une fois de plus, il faut interpréter de façon qualitative des données quantitatives qui, en soi, n'ont aucune signification ou ont une signification qui confine à l'absurde...
En revanche, en positif, la balance commerciale normande peut compter sur les exportations de céréales depuis le grand port maritime de Rouen qui ne manqueront pas d'être à nouveau sollicitées par des pays africains qui craignent à tout instant la suspension de l'accord international très fragile permettant la sortie des céréales ukrainiennes du port d'Odessa dans le contexte de la guerre entre la Russie et l'Ukraine...
Chaque semaine, en partenariat avec l’Insee Normandie, Paris Normandie vous propose le décryptage d’une donnée économique. Aujourd’hui, l’état du commerce extérieur en Normandie.
En 2022, en Normandie, dans un contexte notamment de tensions géopolitiques et de crise énergétique, les importations dépassent les exportations de 17,6 milliards d’euros, ce qui correspond à une forte progression par rapport à 2021 (7,2 milliards d’euros).
Le creusement de ce déficit s’explique par la plus forte hausse des importations (qui arrivent dans la région, +32 %) que celle des exportations (qui partent de la région, +11 %). En 2022, la valeur des échanges est de très loin la plus importante depuis 2017, que ce soit à l’importation (+46 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021) ou à l’exportation (+22 %).
La Normandie se situe au 4e rang français pour le « déficit commercial » et au 6e rang au classement des échanges commerciaux avec l’extérieur (7,8 % des importations nationales et 7,3 % des exportations).
La chute du solde commercial normand s’explique principalement par le renchérissement des produits énergétiques qui constituent près de 43 % des importations de la région. Les « hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets » et les « produits pétroliers, raffinés et coke » contribuent significativement au déficit commercial régional.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’Insee Normandie
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