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A Caen, les statues de Guillaume et de Mathilde ont été inaugurées en catimini par une froide matinée d'hiver...
C'est par une froide matinée d'hiver, le 9 décembre 2022, au pied du château de Caen vers 11h30, qu'une petite assemblée d'une trentaine de personnes convaincues ont participé à l'inauguration en catimini des statues voulues par Hervé Lebel, le président de l'office du tourisme de l'agglomération caennaise, par ailleurs patron du parc d'attractions Festyland pour doter enfin le centre ville qui n'en avait toujours pas d'une représentation monumentale de Guillaume le Conquérant duc de Normandie, roi d'Angleterre et de Mathilde de Flandre son épouse, le couple le plus célèbre de notre histoire normande que l'on peut considérer aussi comme les vrais fondateurs de ce qui deviendra, après eux, la ville de Caen que nous connaissons aujourd'hui.
Nous ne discuterons pas ici de l'esthétique propre à l'artiste Claude Quiesse qui a sa qualité et sa légitimité mais nous redisons encore que cette proposition artistique aurait été davantage à sa place sur un rond-point à l'entrée de la ville car elle est faite pour être vue rapidement depuis une voiture par exemple:
Ce groupe de deux statues équestres présentant un couple androgyne -doit-on dire "gender fluide"?- chevauchant de la même façon leur monture réciproque ne présente, en effet, pas grand chose à contempler. C'est un "signal" fait pour être vu de loin mais dont l'emplacement choisi ne permet pas d'être vue de loin justement tant du côté de la rue Saint- Pierre ou de la rue Saint-Jean.
Il aurait fallu assumer plus clairement ce rôle de "signal" au plus près de ce carrefour central duquel a procédé tout le développement de la ville de Caen depuis près de mille ans.
Enfin, quant à être vu depuis le haut des remparts du château de Caen, rien n'est moins sûr: en effet, le groupe sculpté sera en partie masqué par un bosquet!
Cependant, compte tenu de la médiocrité symbolique de notre époque on se consolera, néanmoins, d'avoir échappé au pire: Claude Quiesse assume, en quelque sorte, une sorte de service minimum de la figuration humaine en osant deux visages au-dessus de sa tréfilerie équestre.
On aurait pu subir la présence un vrai machin de style "art conceptuel" nous infligeant la déconstruction d'une détestable figure historique patriarcale dominante mais le fait que Guillaume soit représenté avec Mathilde, idée que notre collectif "Bienvenue en Normandie" avait eu dès 2001 en militant pour la création d'un monument publique à Caen les représentant tous deux, permettra certainement de calmer certaines ardeurs "wokistes".
Le journaliste de Ouest-France est rassuré: les statues plaisent et c'est bien normal!
Pourquoi?
Parce que cette oeuvre proposée par le couple Lebel/Quiesse est une sorte de Plus Petit Commun Dénominateur des attentes et des désirs qui n'excitera probablement jamais les ardeurs iconoclastes d'un jeune "wokiste" déboulonneur de statues. Mais cet apparent consensus qui ne pourra qu'abuser les lecteurs de Ouest-France s'est imposé au prix de faire débouler au coeur de l'espace public de la ville, le choix arbitraire et esthétique d'une personne privée, en l'occurrence celui d'Hervé Lebel.
Objectivement c'est là le point le plus problématique de cette proposition artistique qui pourrait être ainsi rebaptisée:
"Statue de Lebel Le Conquérant chevauchant avec lui-même la démocratie locale caennaise."
D'ailleurs, la réalité et ses détails dans des hasards toujours signifiants n'a pas tardé à dire aux passants, avec son ironie cruelle habituelle, ce que l'on pouvait vraiment penser de cette initiative:
L'inauguration du chef d'oeuvre de Claude Quiesse s'est faite sous un ciel bas, triste et gris... Mais le lendemain, le 10 décembre, nous eûmes dans le ciel caennais un franc et beau soleil d'hiver qui a, hélas, révélé dans sa lumière cru l'un de ses défauts qui signe, finalement, le manque de qualité intrinsèque d'une oeuvre d'art ratée:
En effet, la plaque en plexyglass transparent apposée sur le socle en pierre calcaire des statues et portant un texte explicatif en français et traduit en anglais composé de lettres noires adhésives, fut rendue totalement illisible par le soleil puisque l'ombre du texte imprimé sur la plaque de plastique se trouvait projetée sur la pierre par en dessous donnant alors la fâcheuse illusion pour tout passant qu'il ait des lunettes ou non, d'un flou artistique à caractère ophtalmologique:
On ne pouvait pas trouver pire symbole pour dire que nos médiocres élites locales sont mal voyantes sur tout ce qui peut les dépasser!
Les deux statues de Guillaume le Conquérant et de son épouse Mathilde de Flandre ont été inaugurées vendredi 9 décembre 2022, au pied du château de Caen (Calvados). Une œuvre de Claude Quiesse qui semble satisfaire les Caennaises et Caennais.
« L’une des questions que l’on nous pose le plus souvent, c’est où se trouve la statue de Guillaume le Conquérant, commence Hervé Lebel, président de l’Office de tourisme de Caen (Calvados). La réponse amusée du personnel d’accueil : à Falaise. »
Désormais, les touristes seront satisfaits. Le duc de Normandie et roi d’Angleterre a sa place, devant son château, au côté de son épouse, Mathilde de Flandre. La statue du couple le plus célèbre de Caen a été inaugurée ce vendredi 9 décembre 2022, en présence de l’artiste caennais, Claude Quiesse, qui vivait « un moment important » de sa vie de sculpteur.
L’artiste heureux de la voir « exposée en pleine lumière »
Lui qui a passé plus d’un an à la concevoir, avec ses deux fils Aurélien et Julien, est « heureux de la voir exposée en pleine lumière, hors de l’espace confiné de l’atelier. Elle rend encore mieux que ce que j’avais imaginé ».
L’artiste est satisfait, le directeur de l’office de tourisme, qui avait lancé cette idée il y a cinq ans déjà, l’est peut-être plus encore…
« L’une des questions que l’on nous pose le plus souvent, c’est où se trouve la statue de Guillaume le Conquérant, commence Hervé Lebel, président de l’Office de tourisme de Caen (Calvados). La réponse amusée du personnel d’accueil : à Falaise. »
Désormais, les touristes seront satisfaits. Le duc de Normandie et roi d’Angleterre a sa place, devant son château, au côté de son épouse, Mathilde de Flandre. La statue du couple le plus célèbre de Caen a été inaugurée ce vendredi 9 décembre 2022, en présence de l’artiste caennais, Claude Quiesse, qui vivait « un moment important » de sa vie de sculpteur.
L’artiste heureux de la voir « exposée en pleine lumière »
Lui qui a passé plus d’un an à la concevoir, avec ses deux fils Aurélien et Julien, est « heureux de la voir exposée en pleine lumière, hors de l’espace confiné de l’atelier. Elle rend encore mieux que ce que j’avais imaginé ».
L’artiste est satisfait, le directeur de l’office de tourisme, qui avait lancé cette idée il y a cinq ans déjà, l’est peut-être plus encore…
Une statue « en mouvement »
Mais qu’en pensent les Caennaises et Caennais ? Les quelques-uns passés devant l’œuvre cette matinée-là semblent convaincus. « C’est la première fois que je ressens une certaine modernité dans la représentation des éléments de la statue, raconte un passant, armé de deux appareils photo. On est habitué à des formes classiques, à du bronze entier, et là, il y a du cuivre et du laiton en plus. Ça a dû représenter un travail colossal de traduire ces courbes, ces éléments qui donnent du mouvement. »
Selon le directeur de l’office de tourisme, il n’y avait pas d’autre choix que de faire une œuvre contemporaine, à la fois pour s’inscrire dans son temps, mais aussi car « il n’existe aucune iconographie du couple royal » . Une forme « élégante et non mastoc », selon Danielle, qui vient de capturer les deux cavaliers sur son téléphone portable.
L’œuvre « pousse à la rêverie »
« Ce côté aérien nous pousse à la rêverie », appuie Philippe Vervaeke. Cofondateur de la Confrérie normande, collectif d’associations de reconstitution historique, il attendait beaucoup de cette statue au cœur de Caen. Pour lui, c’est une réussite : « Elle est de son époque. Si vous allez à Falaise, vous avez une représentation qui ne ressemble pas du tout au Guillaume du XIe siècle. C’est une représentation du XIXe siècle. Ici, on a un Guillaume et une Mathilde du XXIe siècle, donc c’est parfait. »
Un moyen de « promouvoir la Normandie »
Plus loin, Abderrahim Elmoataz s’arrête un instant pour l’admirer. Pour le professeur à l’université de Caen, cette réalisation est un excellent moyen de « promouvoir la Normandie et l’histoire des Normands » .
Guillaume Cholet ne dira pas le contraire. Selon ce badaud, il était temps qu’elle arrive : « Guillaume le Conquérant est fondateur de Caen, c’est tout à faire normal qu’il soit visuellement présent dans sa ville. C’était presque une erreur qu’il ne le soit pas. » Le tort est réparé.
Commentaire de Florestan:
Pour mémoire, il existait un autre projet que nous avons tenté de porter par nos propres moyens et ceux de la société civile au moyen d'une souscription publique.
C'est donc le projet porté par un proche de l'actuel maire de Caen qui l'a emporté puisque choisi depuis le début de cette aventure... Dans la République caennaise des copains, les projets des simples citoyens n'ont aucune chance ou presque!
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