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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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28 mars 2024

REGIONS: ça se corse en Corse et ça zizanise en Savoie! Les jacobins parisiens se régalent!

Billet de Florestan:

 

L'actualité récente sur la question régionale pourrait donner, hélas, du grain à moudre à tous les Jacobins centralisateurs de Paris, bas de plafond avec leur bêtise à front de taureau, puisque avec les deux articles à lire ci-après on a, précisément les deux bouts ridicules du débat public sur l'idée régionale.

 

D'un côté, la crainte d'un démantèlement de la France métropolitaine à cause de l'ouverture de la boîte de Pandore de l'autonomie régionale en Corse. De l'autre une guéguerre aussi localiste que médiocre entre les deux départements savoyards.

Et au milieu? 

 

L'évidence de la Normandie, région-province quasi parfaite à partir de laquelle il y a désormais urgence à faire prospérer tant par la réflexion intellectuelle que par l'action politique, un régionalisme de la sagesse.

POLITIQUE
Ça se corse pour la République une et indivisible

Le 12 mars fera-t-il date dans l'histoire de France ? Ce jour-là, le ministre de l'Intérieur et les élus de l'île sont parvenus à s'entendre sur un projet d'« écriture constitutionnelle » destiné à reconnaître le statut d'autonomie de la Corse. Le document tient en une page, consultable sur Public Sénat.

Les uns protestent, comme Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR. C'est selon lui « un pas dangereux à franchir ». Il dénonce une « constitutionnalisation du communautarisme » et une volonté de « contourner le Parlement ». À l'inverse, Gilles Simeoni exulte. Pour le président du Conseil exécutif de Corse, il s'agit d'« un pas décisif ». Il se félicite que « le principe d'un pouvoir de nature législative, soumis à un contrôle du Conseil constitutionnel, soit aujourd'hui clairement acté ». En l'état actuel du projet, se faire une opinion n'est pas chose aisée. Notons que cette démarche est un paradoxe de la Macronie, jugée centralisatrice et rivée à l'exercice solitaire du pouvoir.

 

Pourtant, c'est bien le chef de l'État qui est à la manœuvre : l'idée germe après la mort en mars 2022 du militant indépendantiste Yvan Colonna, agressé à la prison d'Arles. Le tueur du préfet Claude Érignac a encore des émules. Les manifestations violentes qui s'ensuivent sur l'île amènent l'exécutif à ouvrir des discussions pouvant « aller jusqu'à l'autonomie ». Le 28 septembre 2023, lors de sa visite en Corse, Emmanuel Macron donne six mois aux groupes politiques insulaires pour arriver à un « accord », lequel est scellé le 12 mars.

Que dit le texte ? La Corse est décrite sous l'angle de « ses intérêts propres liés à son insularité méditerranéenne, à sa communauté historique, linguistique, culturelle, ayant développé un lien singulier à sa terre ». Comment savoir s'il y a un doute sur l'attachement à la France ? Observons que la crise de l'État, dont les services publics sont toujours plus défaillants, conduit certains territoires à se dire qu'ils y arriveraient mieux tout seuls. L'espoir est si fort chez les autonomistes que Corse Matin titrait « fumée blanche place Beauvau ». Le projet devra quand même être voté par les deux chambres du Parlement, puis adopté par le Congrès à la majorité des trois cinquièmes. Les Corses hostiles à cette évolution espèrent que le Sénat jouera son rôle de garde-fou.

Pour Gérald Darmanin, « il n'y a pas de séparation de la Corse avec la République » puisqu'on « n'évoque ni le peuple, ni le statut de résident, ni la co-officialité de la langue » (Actu.fr). Rappelons que l'autonomie n'est pas l'indépendance, comme le note TF1 : « La Polynésie française, (…) [est] dotée de l'autonomie, en vertu de l'article 74 de la Constitution. (…) La collectivité peut agir sur un vaste périmètre : droit à l'emploi, fiscalité, formation professionnelle, commerce extérieur, desserte maritime, droit du travail, sécurité civile ou encore enseignement du second degré. »

La Corse n'aurait-elle pas à y perdre ? L'autonomie en ferait-elle une sorte de DOM-TOM ? L'Île de Beauté – cette montagne dans la mer – a toujours cherché à surmonter son insularité, en se plaçant sous suzeraineté continentale, de Gênes ou de Paris. Aucun État ne lui a jamais reconnu une quelconque indépendance. Le rattachement à la France en novembre 1789 se fit à la demande des députés corses. Et l'homme des Lumières Pascal Paoli (1725-1807) disait qu'il aimait« l'union avec la libre nation française car désormais nous sommes tous à égalité avec les autres citoyens ».

Justement, le risque d'une rupture d'égalité existe-t-il ? Si l'éducation devenait régionale, qui recruterait les enseignants et quelles perspectives s'offriraient aux étudiants ? Qu'adviendrait-il de la santé si la carte vitale venait à disparaître ? Déjà, la Corse ne dispose pas de CHU pour ses 350 000 habitants. L'autonomie serait un prétexte poli et commode qui accroîtrait le sentiment d'abandon.

Un risque de contagion se profile aussi : le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard (ex-PS) a déjà demandé à Gérald Darmanin de « reconnaître la diversité des territoires dans un cadre commun ». Selon lui, notre pays « crève de son centralisme ». Dès le 14 mars, Frédéric Bierry, président (LR) de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), indiquait aussi qu'« on doit prendre en compte d'autres territoires qui ont une histoire particulière ». À ce compte-là, certains imaginent déjà que la Seine-Saint-Denis réclamera un jour son autonomie.

Louis Daufresne

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Le localisme départementaliste depuis 1790 ne produit rien de bon! On connaît ce mot d'un célèbre révolutionnaire jacobin parisien disant préférer 83 roquets à une quinze gros chiens. 

S'il y a une couche de crème à dégager du millefeuille territorial trop épais c'est la couche départementale: il y a belle lurette qu'on aurait dû avoir un département Savoie et pas deux car on sait, notamment, en Normandie qu'il a été difficile de faire asseoir deux paires de fesses demi-normandes sur le splendide trône de l'évidence normande. Même problème en Savoie qui devrait être non pas deux départements isolés et noyé dans le grand machin néo-régional Arvernorhodalpin mais une région à part entière!

 

«Désormais, ce sera chacun de son côté» : en tourisme, la guerre des deux Savoie (msn.com)

«Désormais, ce sera chacun de son côté» : en tourisme, la guerre des deux Savoie

« C'est un crève-cœur, mais désormais, ce sera chacun de son côté ». Les mots de Vincent Rolland, député de la Savoie et co-président démissionnaire de l'Agence Savoie Mont Blanc sont forts, quand il évoque la crise que traverse depuis plusieurs mois cette structure de promotion touristique. Pilotée par les deux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, l'agence a vu démissionner ses deux co-présidents depuis le mois de décembre, et s'approche d'une dissolution qui paraît inexorable.

 

Créée en 2006, cette structure bi-départementale portait à son origine un projet clair : faire exister touristiquement les deux Savoie sur le plan national et international, et tenter de faire jeu égal avec les grandes destinations montagne et ski, que sont le Tyrol en Autriche, les Dolomites en Italie ou l'Amérique du Nord. Dotée de 9,8 millions d'euros chaque année, abondés par les deux départements à 98%, l'agence portait de grandes campagnes de communication, en France et à l'étranger, pour promouvoir les 112 stations de ski des deux départements et plus globalement les territoires de montagne, été comme hiver.

Elle s'inscrivait dans un contexte plus large de tentatives de rapprochement entre les deux départements, à l'image du Conseil Savoie Mont Blanc, créé en 2016 pour mener des politiques communes dans différents domaines : tourisme, agriculture, enseignement supérieur, culture…

 Détricotage »

Mais le projet commun a fait long feu. Et les deux camps tirent désormais à boulets rouges l'un sur l'autre. Au cœur du problème : une demande de la Haute-Savoie de réformer les statuts de l'agence pour que sa présidence ne revienne pas d'office à un élu, mais soit ouverte à des professionnels du tourisme. « C'est une modification très simple que nous demandons car au niveau de la Haute-Savoie, il nous semble qu'il n'est plus possible qu'un conseiller départemental préside une association qui touche 5 millions d'euros du conseil départemental », explique au Figaro le président du département, Martial Saddier.

Une question juridique qui ne serait qu'un prétexte à un « détricotage » du projet commun, selon la Savoie : « Ce qui se passe à l'agence n'est que le prolongement de la dissolution du Conseil Savoie Mont Blanc début 2023. On a le sentiment aujourd'hui que pour la promotion touristique, c'est « Haute-Savoie first ». Nous avons une divergence de projet », déplore Vincent Rolland. Une divergence qui semble désormais insoluble : dans une lettre datée du 15 mars, Hervé Gaymard, le président du Conseil départemental de Savoie appuyait ainsi sur la nécessité d'une « dissolution à l'amiable » de l'agence, pour mettre fin à cette crise. « Nous avons clairement répondu que nous n'étions pas d'accord sur cette dissolution », martèle de son côté Martial Saddier.

Restent les conséquences pour le rayonnement touristique des deux départements, et notamment de leurs domaines skiables, à l'heure où le réchauffement climatique rend leur exploitation de plus en plus difficile, à l'image de cette saison hivernale marquée par un déficit d'enneigement important en moyenne montagne : « C'est maintenant qu'il faudrait jouer la solidarité, alors qu'on va assister à un retour à la case départ. Sans parler de la perte de la force de frappe qu'avait l'agence pour promouvoir le territoire à l'échelle internationale », regrette un des administrateurs de la structure.

La dissolution, qui pourrait être actée dans les prochaines semaines, devrait laisser place à deux structures distinctes, dans lesquelles serait répartie la quarantaine de salariés de l'Agence Savoie Mont Blanc, qui porteront désormais des projets touristiques distincts.

Commentaire de Florestan:

J'aime tellement la Savoie que j'en veux deux ! dixit les rats agréablement logés dans les fromages savoyards...

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