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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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28 mars 2024

OUEST-FRANCE: Le Mont-Saint-Michel normand expliqué pour les NULS d'Outre Couesnon

 

Ras-La-Bolée !!!

 

 

Visiblement, le bizutage des jeunes plumes hésitantes dans les rédactions de Ouest-France, consiste à leur faire écrire l'article le moins sot et le moins désinformé possible sur le... Mont-Saint-Michel!

 

Immigration : 2 000 migrants transférés chaque mois en régions, la stratégie d'« accueil » du gouvernement (sudouest.fr)

 

C’est un des monuments les plus visités de France : Le Mont-Saint-Michel fait la fierté de la Normandie depuis plus de mille ans. Mais les Bretons n’oublient pas les quelques décennies qu’il a passées dans ses frontières.

 

Alors que sa baie peut se targuer d’être à la fois bretonne et normande, Le Mont-Saint-Michel, lui, est bel et bien situé en Normandie. Au sud de la Manche, à quelques kilomètres seulement de la frontière de l’Ille-et-Vilaine.

 

Un emplacement qui relance régulièrement l’éternel débat. Cet été 2023, le Conseil de l’Union européenne s’était trompé et avait placé le monument en Bretagne… On trouve aussi un vieux proverbe Breton (sic!!!), qui dit : « Le Couesnon, dans sa folie, a mis le Mont en Normandie et le rendra aux Bretons dès qu’il retrouvera la raison. »

 

Soixante-six ans en Bretagne (sic!)

 

Pour comprendre le dicton, il faut revenir aux origines de l’îlot rocheux, créé par l’évêque d’Avranches en l’honneur de l’Archange saint Michel en 709. Quand le royaume unifié de Bretagne naît en 849, ses frontières ne comprennent pas la Manche. Mais le roi des Francs de l’époque, Charles le Chauve, a du mal à défendre le territoire face aux assauts des Vikings. Il appelle donc les Bretons à l’aide et leur cède, en échange, le Cotentin et l’Avranchin, dont dépend Le Mont-Saint-Michel, en 867.

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Commentaire et mises au point de Florestan:

 

1) Le territoire de la "Manche" n'existait pas à l'époque carolingienne pas plus que celui de l'Ille-et-Vilaine.

 

2) On n'a gardé nulle trace écrite officielle de ce fameux "tractatus armoricanus" passé par le véritable premier Roi de France (occidentale) Charles le Chauve avec le "royaume" de Bretagne effectivement indépendant pour, effectivement, réorganiser la défense des côtes de la Manche avec aussi l'implantation de colonies militaires saxonnes. On sait que cela ne fut guère efficace notamment pour gérer l'enjeu principal consistant à éviter la remontée de la Seine par les "Hommes du Nord" jusqu'à Paris. La seule solution efficace fut, on le sait, de rétablir l'unité de commandement territoriale de part et d'autre des rives de la Seine en la confiant à un chef viking installé sur place avec ses hommes pour empêcher l'arrivée d'autres Hommes du Nord...

 

3) Le rocher consacré en 709 à Saint Michel l'est par Aubert, évêque d'Avranches car ledit rocher est sur le territoire du diocèse d'Avranches qui faisait partie, depuis le IVe siècle, de la province ecclésiastique de Rouen reprenant le cadre de l'antique Seconde Lyonnaise créée en 297 après Jésus-Christ par l'empereur Dioclétien. Bref! si le Couesnon était aussi fou que le prétend "un vieux proverbe breton" on n'y aurait pas mis l'une des plus anciennes frontières géo-historiques de France. Par ailleurs, dans les temps très troublés du IXe siècle, le clergé de Coutances et d'Avranches dont les diocèses étaient pourtant placés sous la protection militaire des Bretons pour contrer la descente vers le Sud de réfugiés norvégiens expulsés d'Irlande, ne sont pas réfugiés en Bretagne ou à Tours mais à... Rouen signalant ainsi la résistance d'une certaine légitimité territoriale rouennaise qui, plus tard, sera normande.

 

4) En 966 avec l'arrivée sur le célèbre rocher de moines bénédictins en provenant de l'abbaye normande de Saint-Wandrille-Rançon, à la demande du duc Richard 1er de Normandie, il s'agit d'achever et de consacrer la fin de la construction de "la duchée" de Normandie couvrant totalement ou presque le territoire de la province ecclésiastique de Rouen, réalisant le voeu fait par Rollon/Robert lors de son baptême chrétien: la Normandie et ses chevaliers se placèrent donc sous la protection de l'archange Saint Michel patron de la Normandie et de tous les Normands avec une fête régionale célébrée chaque 29 septembre.

 

5) A la rigueur, s'il s'était agi dans cet article bateau échoué sur la grève montoise à marée basse, de faire preuve d'un peu plus de curiosité intellectuelle, l'apprentie journaliste bretonne qui a signé cet articulet aurait pu se pencher, sur la première histoire religieuse et spirituelle authentiquement celte, mâtinée d'Irlande, du fameux rocher avant qu'il ne soit consacré à Saint Michel, avec probablement la présence d'un ermitage placé sous une direction spirituelle irlandaise à la haute époque mérovingienne (VI et VIIe siècles).

6) Pour finir, à partir de 966 et surtout de 1023, l'histoire spirituelle, artistique, monumentale et politique du Mont-Saint-Michel est définitivement normande ou française, notamment à partir de la Guerre de Cent ans, puisque Bertrand Du Guesclin et Jeanne d'Arc en firent, en quelque sorte, notre premier monument national pour la Liberté de la France:

1423-1434, l'héroïque résistance des chevaliers du Mont Saint-Michel (patrimoine-normand.com)

Dans cette histoire là, mise à part la glorieuse exception d'un Du Guesclin se disant plus Français que Breton, les Bretons ne jouèrent qu'un rôle bien secondaire sinon malheureux tant en 1204 lorsqu'ils mirent le feu à l'abbaye profitant du fait que le roi de France Philippe Auguste soit occupé à faire le siège de la formidable forteresse de Château-Gaillard, qu'en 1465 lorsque les chevaliers bretons mirent à sac le Mont Saint Michel, symbole de la monarchie française, au début de la guerre de la "Ligue du bien public" qui fut une révolte des grands féodaux contre la politique de centralisation menée par le roi Louis XI surnommé "l'universelle araigne..."

 

Voir aussi le lien suivant pour confirmer que les journalistes sont bêtes à manger du foin...

Fin d'un énorme débat : le Conseil européen a tranché, le Mont-Saint-Michel se situe en Bretagne - midilibre.fr

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