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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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31 octobre 2023

L'humeur d'Eric Valin: pour un régionalisme français au XXIe siècle.

L'humeur d'Eric Valin

Pour un régionalisme français au XXIème.

"L'enracinement, premier besoin de l'âme humaine" (Simone Weil, 1943)

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 Contre la rumeur (persistante) d'un nouveau redécoupage des grandes régions fusionnées en 2015, Madame Carole Delga, la patronne socialiste de la néo-région "Occitanie", s'insurge au prétexte que la proximité régionale serait le meilleur rempart contre le Rassemblement National.

 Étant à la tête de cette grande région Occitanie, elle devrait effectivement se prononcer pour le redécoupage d'une trop grande région artificielle afin de satisfaire son obsession imbécile de proximité alors que ce critère de périmètre géographique ne peut être à lui seul l'alpha et l'oméga de l'aménagement du territoire.

Le régionalisme est, cependant, la solution qui semble la plus motivante et la plus efficace pour administrer les territoires et leurs populations mais à condition de ne pas confondre le régionalisme avec la régionalisation qui est le niveau supérieur de la décentralisation de l'Etat. Mais le régionalisme ne peut se concevoir et se pratiquer aujourd'hui au XXIe siècle comme il avait pu l'être aux temps passés.

En effet, depuis trente ans, la Mondialisation et l'amorce de son reflux après la crise sanitaire du Covid et la guerre en Ukraine se sont traduits par une puissante délocalisation d'un certain type d'entreprises et par la relocalisation partielle de celles-ci, mais selon une organisation et un mode de production qui ne sont pas un retour à la situation antérieure en termes qualitatifs et quantitatifs d'emplois. Ce n'est pas neutre pour l'aménagement du territoire.

Le patronat, du restaurateur à la multinationale, a embauché plus ou moins illégalement une masse considérable d'immigrés selon l'adage capitaliste consistant à privatiser les bénéfices et à collectiviser les pertes. Les soi-disant responsables politiques ont négligé les conséquences démographiques et sociologiques considérables de cet afflux de populations hexogènes, quand ils ne l'ont pas encouragé, au point que l'unité culturelle qui constituait le socle évident de la Nation, malgré ses déclinaisons régionales, a disparu. Les actuels désordres urbains et sociaux sont le prix que l'on paye pour ces dérives irréversibles. Compte tenu de ce brassage de populations diverses, le régionalisme ne peut plus se concevoir sur la seule base ethnico-linguistique comme cela peut être encore le cas, mais à partir d'un rapport existentialiste de l'Homme à un lieu d'histoire et de culture héritées: à ce titre, la Normandie qui nous raconte l'histoire de l'assimilation et l'intégration réussies du peuple étrange et étranger des "Hommes du Nord" à la civilisation chrétienne romano-gallo-franque en témoigne brillamment.

Succédant au marxisme, l'écologie politique est devenue le nouveau mantra mondialiste et c'est une nouvelle tentation totalitaire quasi religieuse parce qu'elle voudrait déterminer les processus de production, d'aménagement du territoire et les comportements sociaux en diffusant la grande peur de l'apocalypse climatique et imposer ainsi la grande décroissance capitaliste que le gauchisme révolutionnaire marxisme avait échoué à nous imposer... Les ONG illustrent, ainsi, la très lucide observation du Normand Alexis Tocqueville voyant déjà à l'oeuvre dans la démocratie américaine des années 1840, la tyrannie de minorités militantes agissantes sapant l'État et confisquant, de fait, la démocratie.

Face à la paralysie de l'Etat-nation régalien par un état de droit instrumentalisé par l'idéologie: le recours aux régions?

Comment pourrions-nous formuler un modèle de régionalisme (aspect étatique) à partir d'une culture historique (aspect sociologique) qu'il faudrait concrétiser face à un monde du virtuel et de l'artificiel de plus envahissant et puissant (résistance par l'enracinement) ?

Comment cicatriser les plaies sociales et culturelles ouvertes par la Mondialisation (destruction des repères locaux et ruine des territoires), par le Libéralisme (dilemme permanent du citoyen enraciné et socialement intégré affligé de n'être qu'un individu égoïste, calculateur consommateur isolé), par l'Union Européenne (projet de substitution de idéal anthropologique civilisationnel de l'Etat-Nation européen par un supermarché politico-commercial en tant qu'avant-garde d'un état mondial universel) ; trois aspects d'une menace cohérente ? Celle d'un désarmement civilisationnel d'un Occident en phase terminale face à d'autres aires civilisationnelles tentées par la vengeance ou la revanche? (Huttington)

Dans ce nouveau contexte géopolitique inquiétant, un régionalisme "à la française" ne doit pas être qu'un art de la politique ou de l'administrion (ce qui sera évoqué ultérieurement) cela doit être aussi et surtout la communion culturelle qui le justifie.

Cette mise en relation entre un régionalisme de la raison et celui du coeur est-elle encore possible? Et si c'est le cas, sur quelles bases, et de quelles manières? Surtout lorsque l'on fait le constat, hélas, que la connaissance de l'histoire des gens et des lieux que l'on croit savoir ou pouvoir habiter relève, de plus en plus, de l'exception, quand les séries de Netflix qui promeuvent des réalités sociales, culturelles et idéologiqes qui ne sont pas exactement les nôtres saturent l'univers mental des gens pourvus d'une attention de poisson rouge, quand la communication la plus intense des réseaux sociaux relève de la bêtise ou d'une nouvelle Inquisition...

Pourtant, l'Homme, social et grégaire par nature (Aristote), reste toujours à la recherche de moments compensatoires de partage pour rompre son isolement et ainsi se réhumaniser. On le voit lors de marches blanches communautaires après un tragique "fait divers" ou des événements sportifs : pourquoi ne pas tenter politiquement la résurgence d'identités régionales ainsi ré-appropriées et vécues de façon contemporaine ?

L'offre régionaliste française est, de fait, un humanisme existentiel, sociologiquement et socialement fédérateur des individus sur une base géographique concrète. L'histoire et le  patrimoine régional et les expressions artistiques enracinées peuvent susciter des moments (fêtes, festivals, expositions, etc) de mémoire, de pédagogie, de rencontre. Parallèlement, le patrimoine des paysages ruraux ou urbains de caractère dont l'authenticité n'a pas été trop dégradée par une agressive modernité matérielle, incitent à penser et à s'approprier avec sérénité l'histoire et la vie culturelle d'un lieu.

Loin d'être l'enfermement dans une "France moisie" (Philippe Sollers), le régionalisme "à la française" participatif et non séparatiste est une puissante contribution à l'insertion sociale et au maintien de la cohérence d'une Nation française qui se plaît à se proclamer "une et indivisible" par l'action millénaire d'un état central ayant cousu et fusionné ensemble un patchwork de petites nations provinciales bigarées:

C'est une belle originalité que cette civilisation française qui offre sa précieuse contribution à la préservation d'un aspect essentiel d'une humanité qui serait terriblement appauvrie et dénuée de toute capacité d'échanges et de création de richesses si elle était unifiée dans une triste uniformité selon le désir funeste de certains idéologues mondialistes...

Ni haine de soi, ni haine des autres: pour un régionalisme d'assimilation et d'intégration.

Pour le petit être humain qui vient ici au monde comme pour celui qui vient ici d'un ailleurs du monde, comme pour toute greffe, il faut un minimum de compatibilité pour permettre l'enracinement et la croissance d'un arbre jusqu'à ce qu'il donne de beaux fruits. Mais pour qu'un arbre humain puisse prendre racine et pousser, il faut, au préalable, que la terre de nos cultures nationales et régionales soient cultivées et préservées. L'adhésion ou la tolérance à l'esprit du lieu où l'on vit qui est, lui-même, aimé et célébré par ceux qui vivent déjà là n'est pas obligatoire mais cela facilite bien les choses d'être un horsain accueilli par des habitants qui aiment ce qu'ils sont et le lieu où ils habitent surtout dans une société très impactée par le déracinement de la mobilité professionnelle.

Migrants de France, de Navarre et d'ailleurs faites un effort, les sédentaires de toutes les petites patries de France se chargeront du reste et vous proposeront de le partager.

Eric Valin, le 14 mars 2023

Philippe Cléris, le 31 octobre 2023

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Commentaires
L
@Valin<br /> <br /> <br /> <br /> Sauf votre respect, cet article pertinent risque devenir obsolète :<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.crashdebug.fr/le-coup-detat-federal-de-von-der-leyen-est-en-marche-nda<br /> <br /> <br /> <br /> Ainsi, malgré les appréhensions de Lino Borsa, nous n'aurons pas ça :<br /> <br /> <br /> <br /> http://drakkarfuribard.canalblog.com/archives/2021/01/22/38773981.html<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement
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