L'humeur d'Eric Valin: le mépris jacobin de Macron à 17000km de la Normandie, ça nous concerne aussi!

L'humeur d'Eric Valin:

Macron piège à c.... ?

L'état de la France est désespérant mais celui des Français est déprimant. Discuter en groupe revient à se demander où se trouve un électeur d'Emmanuel Macron, sauf à trouver l'imbécile de service qui ose dire que l'on avait pas le choix au second tour (si, il y avait une candidate de rupture modérée après de nombreux reniements de son héritage) et au premier tour une dizaine de compétiteurs dont un ou deux plus sérieux que les autres.

 Onze millions de Français ont écouté l'allocution du Président prononcée à Nouméa ; par obligation professionnelle, curiosité malsaine ou pour être informé et se prémunir des catastrophes à venir ?

Voilà un homme qui ne se contente pas de penser le pire des Français mais ose le dire en même temps qu'il compromet l'avenir de la France par sa compromission avec l'Union Européenne et sa soumission à la repentance en général dont le sommet de naïveté, aussi perverse que cynique, est atteint avec l'Algérie.

 Trois aspects du voyage présidentiel en indo-pacifique ont déclenché l'ire du régionaliste légitimiste* que je suis et en tirant le fil, la pelote s'est déroulée.

D'abord, ne pas aller à Wallis et Futuna en prétextant l'éloignement c'est insulter l'avenir et les gens qui ne vaudraient pas le détour ; c'est leur donner l'idée que la métropole étant loin pourquoi y rester attaché. Bravo !

Ensuite, attribuer le plus haut grade de la légion d'honneur a une figure des indépendantistes (Madame Djibaou) sans leur rappeler qu'ils ont perdu trois scrutins malgré des règles électorales, concoctées par Michel Rocard, qui leur sont favorables, en violation des us et coutumes de la citoyenneté et de la démocratie françaises. En même temps il aurait pu leur signifier que leur dépendance aux agents étrangers n'était pas la marque d'une autonomie revendiquée et que leur talents de gestion dans les provinces qu'ils président (là encore par des arrangements électoraux) ne conférait pas un brevet de compétence.....

Enfin, l'annonce d'une réforme de la Constitution, pourquoi pas, afin de reconnaître un statut particulier à la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la République ; NON, c'est dans le cadre de la France.

Par ailleurs, ce voyage avait deux sous-entendus :

• Premièrement : un rattrapage d'influence dans cette zone stratégique compte tenu du laxisme antérieur, des déboires récents (Australie, pas toujours innocente quant à la Nouvelle Calédonie) et de l'offensive de l'AUKUS dont nos voisins britanniques sont un membre actif.

• Secondement : redorer une image désastreuse d'un Président absent durant les émeutes de banlieues, laissant le soin aux Préfets et maires (méprisés en temps ordinaire) de résoudre le problème.

Et là ? ça coince encore.

 Au cours de l'allocution, il a parlé de "répartir les difficultés" : tout le monde a compris mettre un peu partout en France les racailles de banlieues. Le concept est déjà en application avec les mineurs isolés à la charge des Conseils départementaux (au détriment des contribuables locaux) et avec les centres d'accueil des déboutés du droit d'asile (qui ne risquent pas de partir un jour) ; sauf en Île- de- France (d'où ils viennent) , en Hauts- de- France (saturées, et déjà quasi devenues "régionistan" en maints endroits), en Corse (pour cause de "spécificités locales"). Régionaliser les carences multi-décennales du pouvoir jacobin ce n'est pas du régionalisme, par contre le régionalisme Corse, dont on peut avoir une analyse critique, semble avoir au moins un bon effet....

 Cette politique, si on peut appeler ça ainsi, relève du brigandage du jeu de bonneteau dont Emmanuel Macron est familier ; il déplace problèmes et charges sans imagination ni bénéfice, au contraire il donne à la gangrène l'occasion de se développer.

Quelques exemples pour rafraîchir les mémoires :

• Le reste à charge pour les soins basculé vers les mutuelles dont les cotisations explosent.

• La taxe d'habitation supprimée , donc les impôts fonciers augmentent, les locataires ont un usage gratuit des services communaux au frais des propriétaires... Et on surtaxe les particuliers qui pourraient être les investisseurs d'une politique de logement aujourd'hui défaillante ; génial.

• A chaque problème de société créer un comité "citoyen Théodule" qui contourne la représentation nationale élue et dont la composition ainsi que le pilotage par des consultants experts garantissent le résultat (pour la fin de vie, pour la déontologie des médias visant à éliminer C-News avant la prochaine présidentielle, après la crise des gilets jaunes, etc).

• Invoquer le retour à l'ordre, quand on est incompétent et discrédité mais élu, ça plaît à des électeurs que l'age, sauf exceptions, ne pousse pas à l'audace dans les urnes ni à considérer que le déluge survienne avant leur mort. En attendant, ce n'est pas la racaille qui paye la casse estimée à un milliard d'euros mais les cons-tribuables.

• Ce transfert de charge est aussi le moyen d'acheter la paix sociale en endettant la France au point de voir sa notation internationale fragilisée et que le mécanisme d'ajustement financier européen (MES), en clair, une tutelle digne du Tiers-monde, soit sur le point d'être sollicité. Faute d'argent le pays ne peut plus investir quand l'Allemagne peut se le permettre à partir de ses excédents budgétaires antérieurs. Emmanuel Macron sape tous les fondements et potentiels de la France depuis six ans et pour longtemps.

• Dernier bonneteau de l’illusionniste pendant ce voyage, suggérer que Édouard Philippe pourrait être son successeur: c'est déplacer les conversations pour qu'on l'oublie et, en même temps, c'est faire un croche-pied à Bruno Lemaire et Gérald Darmanin qui manifestent trop d'appétit pour 2027.

Terminons par un aparté sur Édouard Philippe puisqu'il en était question et que le sujet s'y prête. Mais d'abord, souvenons nous de ce roi fainéant que fut Jacques Chirac sauf pour être malfaisant (racines chrétiennes de l'Europe, instauration du quinquennat, référendum de 2005), radical de gauche sur le fond mais avec une apparence de droite dont il a su jouer (aveu d'un jour : "Ce n'est pas de ma faute si j'ai la gueule d'un homme de droite").

Édouard Philippe c'est le même profil: rocardien adoubé par Ali Juppé, sélectionneur d’Élisabeth Borne pour son gouvernement et qu'il a soutenue début juillet pour sa prolongation à Matignon. A ces caractéristiques révélatrices on ajoutera le documentaire complaisant d'un homme de gauche pour "son ami de droite" qui vient de se révéler d’"extrême droite" au sujet de l'immigration alors qu'il n'avait rien fait dans ce sens quand il en avait le pouvoir.

Dans le genre congélation de la vie politique et démagogie on citera les principaux faits peu glorieux d'un psycho-rigide (sous prétexte d'incarner l'Etat) sur la taxe carbone (gilets jaunes), sur le 80 km/h (conditions draconiennes pour le retour au 90 face à la bronca), de l'échec de la réforme des retraites (qu'il souhaite à 67 ans maintenant qu'il est sur le banc de touche), la crise covid sans apporter de mesures correctrices à l'état du système hospitalier mais avec l'assignation à résidence stricte et une inédite limitation de nos libertés fondamentales depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Ce Chirac en gestation visible devrait sortir mi-septembre un livre où il expose que les lieux où l'on a vécu sont constitutifs de notre personnalité. D'abord rien d'original à cela, des centaines de psychologues, géographes et historiens en ont parlé et puis ce n'est pas à nous régionalistes qu'il apprendra cette évidence.

Alors en conclusion, le piège à ces c .... d'électeurs qui fonctionne si bien pour Macron, fonctionnera aussi bien pour Philippe (ou un autre).

Il y une martingale efficace : pèlerinage tartuffesque à Colombey- les- deux- Églises suivi d'un pèlerinage à Oradour pour glaner des voix, le tout assorti d'une programmation de films et émissions de mise en ambiance sur les merdias du service publique (déportation, résistance, etc) et le tour sera joué pour n'importe quel bonimenteur du second tour de 2027.

Ça a encore fonctionné en 2022 en France mais aussi en Espagne où la démonstration vient d'être répétée, le Général Franco servant de repoussoir.

Le Général de Gaulle a jugé que la plupart des Français étaient des veaux:  dans le prolongement de cette idée généreuse, j'en viens à dire qu'ils sont devenus des bœufs, parfaitement infertiles, qui vont à l'abattoir en chantant les louanges de l'équarisseur quel que soit son nom.

Le sort de la Normandie étant lié à celui de la France...... à suivre.

Eric Valin

*À ne pas confondre avec l'ethno-régionalisme (basé sur l'usage de la langue avec une population supposée homogène dans un périmètre historique) ni avec le techno-régionalisme (vision purement administrative de gestion d'un territoire dépourvue d'affect socio-culturel en vogue chez les jacobins de Paris et Bruxelles).