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ARMADA de Rouen: ici nous n'avons pas attendu qu'un ministre nous dise de "maritimiser notre esprit"!
Billet de Florestan:
Alors qu'une nouvelle édition de l'Armada de Rouen débute depuis ce 8 juin 2023 pour près de dix jours de fêtes nautiques sur les quais de la Seine à Rouen dans le but de ne pas oublier notre identité maritime normande qui a fait la grande découverte du Monde, "à la française" du Canada à la Nouvelle-Zélande en passant par la Guyane ou la Terre-Adelie dès le début du XVIe siècle, il fallait bien qu'un sous-ministre du gouvernement portant un nom sonnant bien normand et venu de l'outremer, nous fasse quelques clapotis sur la "maritimisation" dans le grand lac d'eau plate de la communication médiatique et politique...
La "maritimisation"? Nous n'avons pas attendu qu'un ministre vienne sur les quais de Rouen pour que notre esprit y soit sensibilisé puisque l'un des angles principaux de notre blogue régionaliste normand "Sire de Sei" est de faire la veille critique de l'actualité de ce qui demeure malgré toutes les avanies qu'on lui fait subir depuis quelques bureaux centraux et parisiens la première région maritime de France du maillot de bain au porte-conteneur en passant par la coquille Saint-Jacques ou la construction de sous-marins nucléaires...
La "maritimisation"? Qu'est-ce donc au fait?
C'est la plus ou moins grande part des activités économiques directement liées au commerce maritime et à la logistique terrestre qui lui y est associé dans l'économie générale d'un pays. En clair, c'est la part de l'eau salée dans le PIB national: on considère que plus cette part est élevée plus le pays en question compte et pèse dans la mondialisation.
La France maritime a encore de beaux restes hérités d'un grand passé maritime, à l'avenant:
Le second domaine maritime mondial
La première marine militaire d'Europe
Le 3ème armement mondial (CGA CGM)
Rouen premier port européen pour l'exportation des céréales
Le Havre premier port français pour le trafic de conteneurs et premier port importateur européen de café haut- de- gamme
Cherbourg port de construction des sous-marins nucléaires
Et la Normandie comme première région française pour l'économie maritime, tout secteur confondu...
On vous laisse avec le sympathique Hervé Berville pour une nouvelle séquence de "Yakafokon" tout en faisant des ronds dans l'eau entre rive droite et rive gauche sur la Seine à Rouen puisque la "maritimité" est un sujet consensuel... tant que nos amis écologistes qui ont le mal de mer restent à terre.
Secrétaire d’État en charge de la Mer, Hervé Berville était de passage à Rouen pour le premier jour de l’Armada, jeudi 8 juin 2023. L’occasion d’évoquer l’annonce présidentielle pour 2025 et de revenir sur les actions menées pour préserver les océans.
Balade express sur la Seine et, surtout, visite du Canopée, cargo hybride qui transportera des morceaux d’Ariane 6 en Guyane : le secrétaire d’État en charge de la Mer, Hervé Berville, était à Rouen, jeudi 8 juin 2023, pour l’Armada 2023, « excellente vitrine de la culture, du savoir-faire et du patrimoine maritime français, symbole important notamment en cette journée mondiale des océans », a-t-il rappelé. Entretien court sur le fleuve.
Paris Normandie : Le président de la République a déclaré ce jeudi 8 juin 2023 que 2025 serait « l’année des océans ». Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?
Hervé Berville : « Qu’il faut maritimiser les esprits, mettre de l’eau salée dans toutes nos manifestations et faire en sorte que la protection des océans soit au cœur de l’action publique et dans l’esprit des acteurs de notre société. Les océans sont des régulateurs du climat, ils captent le carbone, fournissent 50 % de l’oxygène et sont le berceau de notre biodiversité. Le combat que porte la France, et c’est le seul pays à avoir une position aussi claire et ferme, c’est la lutte contre l’exploitation minière des fonds marins. Il y a donc un travail politique et diplomatique pour convaincre les autres pays de nous rejoindre afin d’empêcher des dommages irréversibles sur la biodiversité marine. La France s’est beaucoup impliquée pour obtenir un traité des Nations Unies qui donne un cadre juridique protégeant la haute mer, ce qui représente 50 % de la surface du globe ! Cela s’ajoute à notre lutte contre toutes les formes de pollution des océans. En 2025, quand la France accueillera le sommet des Nations Unies à Nice pour les océans, nous aurons des résultats concrets à présenter. Il en va de notre capacité à lutter contre le changement climatique mais aussi de notre souveraineté économique car les océans sont des lieux de compétition, de tensions géopolitiques où transite 80 % du commerce mondial. »
Toute l'actualité de l'Armada est sur Paris Normandie
Ce qui n’empêche pas la France d’être chahutée concernant sa position sur le chalutage. Que répondez-vous à la polémique ?
« Non, nous n’avons pas été chahutés. Mais il y a une volonté de la commission européenne d’interdire non pas le chalutage mais tout ce qui touche les fonds marins dans les aires maritimes protégées. Or, la pêche artisanale, comme la pêche à la coquille en Normandie, touche le fond mais n’est pas destructrice de son environnement. Il faut du bon sens, regarder aire protégée par aire protégée et s’attaquer aux vrais fléaux : la pêche illégale, la surpêche, la pêche industrielle. L’Union européenne doit regarder cela avec un esprit de responsabilité et ne pas mettre en place des politiques qui conduiraient à une hausse des importations des produits de la pêche – nous importons déjà 80 % ! – et qui condamneraient la pêche artisanale, que ce soit de la coquille, de la crevette, des huîtres plates ou des algues. »
Commentaire de Florestan: qui fera le corsaire contre les bureaucrates de Bruxelles qui envoient notre pêche artisanale au naufrage? Monsieur Berville? Berville après Duquesne, Duguay-Trouin, Surcouf ou Pléville-Lepelley cela ne ferait pas tache sur cette glorieuse liste!
Le cargo Canopée reste polluant mais l’usage de ses voiles permet d’économiser 15 % de carburant par jour. C’est suffisant ?
« Cela va dans le bon sens. En France, nous investissons 400 millions d’euros pour accélérer la décarbonation du transport maritime. Canopée est l’exemple parfait de ce que nous devons accompagner pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Nous avons lancé les « Jeudis de l’innovation maritime », qui permettent de rencontrer des scientifiques, des porteurs de projet, de lever les freins… Il y a des résultats. Et la propulsion vélique, j’y crois vraiment. »
Quel avenir pour l’éolien en mer ?
Alors que l’éolien offshore se développe au large des côtes normandes, le secrétaire d’État est revenu sur les oppositions à ces projets : « La réponse, c’est la planification maritime. Il faut, à la fois, tenir la souveraineté alimentaire, donc permettre aux pêcheurs de nous nourrir, et répondre à l’exigence de la souveraineté énergétique, ce qui implique de développer l’éolien en mer pour atteindre les 40 Gigawatts d’ici 2050, tout en préservant la biodiversité. Nous lançons un an de débat public sur ces questions majeures, c’est une démarche nécessaire car, comme tous les grands projets, cela intéresse. »
Commentaire de Florestan:
Et quand il y aura un grave accident maritime sur le chenal d'accès du Havre cerné de parcs éoliens marins qui ne servent à rien ou presque, on dira que la planification maritime n'a pas été suffisante...
Voir aussi:
L'avenir est au retour de la marine de commerce à la voile...
Un nouveau porte containers à voiles - Transport KINATRANS (transport-kinatrans.fr)
Un cargo à voiles circule déjà entre Le Havre et le Brésil pour importer du café:
Le Havre : le retour des cargos à voile (francetvinfo.fr)
Archive de l'Etoile de Normandie:
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