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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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31 mars 2023

Avec la Normandie de Léopold Sédar Senghor, chantons l'UNIVERSEL... LE VRAI!

Billet de Florestan:

Une fois n'est pas coutume, le musée des Arts dits "premiers" du quai de Branly à Paris, l'une de nos principales institutions officielles subventionnées par l'Etat culturel prescripteur du Beau, du Vrai et du Bien comme jadis la Sainte Eglise catholique apostolique et romaine, fait un pas de côté pour rendre, enfin, hommage au génie poétique, littéraire et intellectuel de Léopold Sédar Senghor qui avait la langue française pour patrie intellectuelle et la Normandie pour patrie de coeur au point qu'il fut le plus grand poète normand de notre époque contemporaine.

Il s'agit de notre intelligence humaine et de son rapport à l'universalité qui est, somme toute, le but de toute intelligence humaine.

Mais sur l'Universel il faut savoir s'entendre... Tout le problème est là.

S'il s'agit de tout fusionner et confondre en une civilisation universelle donc unique, pour fabriquer, une fois de plus, un "homme nouveau" désormais sous les standards de l'actuel hôpital psychiatrique de l'extrême Occident californien, il est évident que notre cher Léopold aussi Normand qu'Africain serait le premier à en être consterné et à chanter une sainte colère sous la nuit nègre d'étoiles déconsidérées...

Mais s'il s'agit de chercher la part d'universel propre à chaque homme dans chaque voie particulière, d'identités enracinées, dans la voix d'âmes libres d'être chez elles avec les autres, alors nous serons, de nouveau, heureux et joyeux de cheminer sur la seule route qui vaille d'être suivie entre les deux  abîmes qu'il nous faut éviter pour demeurer authentiquement un être humain: 

Ni haine de soi, ni haine des autres pour être pleinement "Sire de sei", c'est-à-dire, souverain de soi-même.

Une liberté, une lucidité mais aussi une force intérieure que Senghor le poète dans son petit livre profond sur la "Normanité" avait identifié comme les principaux éléments du caractère normand.


Notre monde sommé de se mettre au pas de l’hystérie néo-racialiste et de s’enfoncer dans le nombrilisme woke laisse encore un peu de place à la civilisation de l’Universel, si chère à Léopold Sédar Senghor. Tout n’est pas perdu. Plusieurs expositions le prouvent, d’Amsterdam à Madrid en passant par Paris.

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« Senghor et les arts : réinventer l’universel ». Dans un contexte culturel de balkanisation de la pensée et de la création, systématisées en un kaléidoscope d’identités douloureuses et d’altérités délabrantes, le thème de l’exposition en cours (jusqu’au 19 novembre 2023) au musée du Quai Branly-Jacques Chirac a de quoi détonner.

Francophile, amoureux d’une culture occidentale qui a nourri sa propre vision du monde, notamment à travers le modèle de la Grèce antique, et d’une culture africaine chevillée au corps qu’il a pensée comme un humanisme fécond, Léopold Sédar Senghor (1906-2001) est une figure aux antipodes de l’hystérie néo-racialiste actuelle et de son revanchisme cacophonique.

Agrégé de grammaire française, académicien, président du Sénégal et poète, Senghor a assumé une double paternité : celle du concept de négritude et celle de la francophonie. Il est de ceux qui ont cru à « la greffe de la raison intuitive sur la raison discursive », autrement dit à la synthèse des valeurs culturelles négro-africaines et de l’Occident, capables de converger, s’enrichissant de leurs différences, vers cette civilisation de l’Universel qu’il appelait de ses vœux, accessible par la sculpture, la peinture, la musique, la danse, le théâtre, l’artisanat.

Et, par-dessus tout, par la poésie, cet art dont il pensait qu’il était l’espoir du monde, ce « pont de douceur » capable de relier l’émotion à la raison. Le thème de l’exposition renoue donc avec le beau concept d’Universel remplacé aujourd’hui par les grandeurs toutes relatives de l’origine et de l’identité, qui ne sont universelles que par la quantité des monologues qu’elles produisent et par le maigre usage collectif que l’on est prié d’en faire. Il y aurait néanmoins beaucoup à dire sur le parcours proposé par l’exposition. Quoique Senghor ait lui-même distingué « civilisation universelle » (prétention occidentale, selon lui) et « civilisation de l’Universel » (« convergence pan-humaine des vérités complémentaires de chaque nation, de chaque race, de chaque continent »), il aurait été judicieux que cette « obsession de l’Homme » qui était, de fait, la sienne et cette défiance de...

(Lire la suite sur le site de Causeur)

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