Avec MM. MACRON et VERAN, le jacobinisme français dévoile son visage impérial romain!
Billet de Florestan:
Le virus de la Covid ne connaît que les réalités médicales et sanitaires: l'Absurdistan du jacobinisme français il n'en a cure!
Ce qui a pour conséquence de jeter une lumière crue sur cette verticalité jacobine typiquement française qui tend à confondre tous les pouvoirs dans les mains d'une seule autorité, celle du président de la République en l'occurrence, au nom de l'efficacité et de l'urgence à intervenir face à une menace pour l'intérêt général de notre pays.
Le problème c'est que ce n'est pas si efficace que cela...
Et c'est bien ennuyeux pour le pouvoir en place car pour qu'une telle autorité et une telle concentration des pouvoirs soient acceptables et considérées comme légitimes, donc respectées, il faut qu'elles aient fait la preuve de leur utilité et de leur efficacité.
La confusion des pouvoirs dans laquelle nous sommes du fait de l'urgence sanitaire (confusion entre pouvoirs exécutif et législatif; confusion entre le pouvoir central et le pouvoir des corps intermédiaires) fait penser à celle qui existait jadis sous le "Principat" d'Auguste, le premier empereur romain: au nom de l'intérêt général du rétablissement de la paix dans la République romaine après des décennies de guerre civile, Auguste, le fils adoptif de Jules César a concentré tous les pouvoirs entre ses mains, en appliquant aux civils ce qui est accepté chez les militaires. A savoir: ne pas discuter des ordres du chef légitime dans son autorité et son pouvoir face au danger de l'ennemi. Cette réalité fonde le principe impérial.
Au nom de l'urgence nécessité, de la défense de l'intérêt général, seul le souverain légitime décide et tout l'appareil de l'Etat, à commencer par la loi et le droit sont mis au service de la politique publique décidée par cette seule autorité.
En France, cette tradition est ancienne puisque c'est l'abbé Suger de Saint-Denis qui suggère au roi capétien Philippe II dit "Auguste" (justement...) de reprendre ce principe juridique impérial romain pour mener plus efficacement la reconquête de son royaume sur le Plantagenêt (confusion entre "auctoritas", "potestas" et "imperium" théorisée dans les décrétales de Gratien par les juristes romains du 1er siècle ap. J.-C.) pour fonder un pouvoir absolu dans lequel le droit et la loi sont au service de la politique conduite par le souverain: le Roi de France s'est donc déclaré "empereur en son royaume" et cette conception a lentement cheminé au cours des siècles avec des moments de recul ou d'accélération pour culminer avec l'absolutisme des rois Bourbons (Louis XIV), l'absolutisme de la Convention jacobine (Robespierre premier dictateur totalitaire de l'histoire contemporaine) et avec l'absolutisme du général Napoléon Bonaparte qui s'inspirait explicitement du modèle antique romain.
(statue de Napoléon 1er en empereur romain, salle de bal du château de Compiègne)
Or tout bon Normand qui aime sa Normandie et connaît son histoire normande sait qu'il existe une autre tradition du droit public que l'absolutisme à la mode de Rome: une tradition où le souverain politique est au service du droit et de son maintien plutôt que l'inverse...
Cette tradition c'est celle de nos ducs et du droit coutumier normand et qui continue de vivre dans la monarchie britannique outre-manche qui a pour devise la phrase française suivante: "Dieu ET mon droit".
Dieu et mon droit — Wikipédia (wikipedia.org)
Retour en France:
Les maires ont-ils été abandonnés et peu écoutés par l'État pendant la crise sanitaire, comme ils ont pu le dire à plusieurs reprises? Aux critiques, Olivier Véran rappelle, dans le nouveau numéro de Society diffusé ce jeudi, qu'en France contrairement à l'Allemagne ou à l'Espagne, la politique est "centralisée". Mais que cette dernière "n'empêche pas une concertation avec les élus, les préfets, et de la souplesse".
"Alors vous avez des élus qui râlent: 'Moi, je voudrais avoir la compétence.' Pas de problème! Il y a un président de région - Renaud Muselier - qui voulait tellement avoir la compétence qu'il a passé des commandes de vaccin russe, je vous propose de lui demander où elles sont", a-t-il répondu, tâclant le président LR du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le ministre de la Santé s'en est également pris à "une présidente de région", sans la citer, qui "se vantait d'avoir distribué des masques, sauf que quand l'avion a été bloqué sur un tarmac en Chine, c'est bibi qui a appelé pour faire en sorte qu'il décolle!"
Un groupe Whatsapp de 300 maires
"La centralisation, politiquement, c'est moins gagnant, mais plus efficace", a encore défendu Olivier Véran.
"Je ne dis pas que tout a été parfait, mais quand on est tous dans le même bateau, il vaut mieux prendre des rames que d'aller sur le pont pour dire 'ça ne rame pas assez vite'. Dans la majeure partie des situations ça s'est très bien passé avec les élus, et dans certains contextes, il y en a qui ont de la péloche", a-t-il affirmé.
Des élus avaient ainsi intégré Olivier Véran dans une conversation Whatsapp, une application de messagerie, avec 300 maires disposant de centres de vaccination. "Ils me posaient des questions, je répondais, ça se passait très bien. Ça n'empêchait pas certains d'entre eux d'aller ensuite un plateau télé affirmer: 'Le ministre ne me répond pas.'", a-t-il regretté.
Sur le jacobinisme et ses méfaits et sur la vigilance normande toute particulière que nous devons avoir (car la Normandie est, à deux heures de Paris, aux premières loges) on vous propose de lire à nouveau l'archive suivante:
Edifiant!
(Archive de l'Etoile de Normandie - 30 septembre 2017)
Face au néo-jacobinisme de Macronaparte 1er, veillée d'armes en Normandie
Maintenant, vous le savez: il y aura, dans l'histoire de la Normandie au XXIème siècle un avant et un après 23 octobre 2017:
Emmanuel MACRON va nous faire l'une de ses grandes messes dont il a le secret pour nous expliquer comment il entend faire de Paris le... Grand Paris de niveau mondial dont tous les experts qui hantent sa cour espèrent l'avènement.
Pour lors, la seule certitude que nous ayons c'est que Macronaparte 1er va reprendre l'idée de Sarkozy-Rufenacht-Grumbach-Delouvrier d'un Grand Paris étendu jusqu'à la mer avec l'Axe Seine: comme en 1960 ou comme en 2010, la Normandie n'est pas pensée en tant que telle mais en conséquence.
Et la conséquence, si l'on ne parle QUE d'un Axe Seine tuyau permettant de brancher le gros village provincial parisien sur l'air du large de la Mondialisation via le Havre, c'est la mort de la Normandie sacrifiée vivante sur la pierre d'autel de l'intérêt national (confondu avec celui de Paris) pour offrir son coeur palpitant, la vallée de la Seine, en offrande au Grand Paris. Bien entendu, la Normandie en tant que telle (la région présidée par Hervé Morin) n'a pas été consultée pour participer à cette initiative et il n'a pas été prévu qu'on lui demande son avis...
Si Edouard Philippe, l'ancien maire du Havre, a soufflé cette idée à Macronaparte 1er, il a pris, l'année du 500ème anniversaire de la fondation du Havre, toutes ses responsabilités. Des responsabilités historiques si la Normandie devait disparaître définitivement dans cette lubie grand parisienne et maritime...
Il n'est pas le seul d'ailleurs: Alain Tourret, notre chevaleresque réunificateur normand nous déçoit beaucoup depuis qu'il rampe en Macronie. Car, à l'entendre désormais (notamment lors d'une réunion publique en Normandie au printemps dernier pendant la campagne présidentielle) la Normandie réunifiée s'est faite belle pour qu'elle soit offerte à l'ogre parisien. Tourret, qui pourrait avoir un certain ascendant sur les autres députés normands "en marche" (sic!), défend maintenant, sans vergogne, une fusion Normandie-Ile de France ! Et les dernières nouvelles des crampes d'un Alain Tourret plutôt allongé que debout sont assez pitoyables !
http://www.lopinion.fr/edition/politique/groupe-lrem-a-l-assemblee-bientot-scinde-134911
Et il faut craindre que les "capitulards" ci-devant normands soient nombreux, notamment dans cet "Axe Seine" qui devrait être le coeur même d'un projet normand hautement défendu et clairement expliqué ou revendiqué: on ne saurait sortir indemne de près de soixante années de paresse intellectuelle dans la soumission au pouvoir parisien... notamment du côté de Rouen !
La Normandie, antiquaille prestigieuse à remiser au musée de l'Histoire géographie, après plus de onze siècles d'existence n'aurait plus rien à faire ou à dire au XXIème siècle?
On devrait plutôt poser une autre question: Est-ce pertinent de faire Paris sur Mer ? Car a-t-on déjà vu un éléphant prendre la mer? Est-ce à un hinterland aussi puissant soit-il de contrôler une façade maritime et portuaire ou l'inverse?
Concrètement les données géographiques et institutionnelles du problème sont les suivantes:
1) Fusion des départements de la petite Couronne avec le département de Paris pour créer le territoire métropolitain du Grand Paris dans une région IDF inchangée.
2) Fusion complète départements- région- et métropole du Grand Paris sur le périmètre actuelle de la région IDF
3) Fusion de Paris et des départements de la Petite Couronne dans une région IDF élargie à l'Oise (ancien Valois francilien)
4) Fusion de Paris et des départements de la Petite Couronne dans une région IDF élargie à l'Oise et à l'Eure et Loir (Chartres et Dreux)
5) Fusion de Paris et des départements de la Petite Couronne dans une région IDF élargie à l'Oise, l'Eure et la Seine-maritime (Axe Seine normand): c'est, semble-t-il ce qui a été envisagé en juillet 2017 dans cette fameuse conversation entre Macron et Patrick Ollier révélée par le Canard Enchaîné le 6 septembre dernier...
6) Fusion de Paris et des départements de la Petite Couronne dans une région IDF élargie à l'Oise mais avec une coopération interrégionale institutionnelle avec la Normandie: une agence nationale de développement de l'Axe Seine pourrait être créée avec une présidence politique. C'est l'option qui pourrait être proposée par Hervé Morin et les Normands... à condition que l'état central parisien accepte (ce serait historique) qu'un enjeu national de l'importance de l'Axe Seine (41% du PIB de la France) soit piloté, gouverné, valorisé et financé depuis la région qui le met en oeuvre, à savoir... la Normandie.
Hervé Morin et les Normands vont devoir construire un rapport de force et ils ont, pour le faire, trois arguments de poids:
1) L'Etat jacobin est impécunieux et n'a plus les moyens concrets (finances) de son arrogance affichée: la "normandisation" de l'Axe Seine proposée par Hervé Morin à l'instar de la "nordisation" du Canal Seine Nord proposée par Xavier Bertrand est la seule solution.
2) Le pilotage centralisé, jacobin, parisien de l'Axe Seine depuis les années 1960, c'est-à dire, depuis la décision de l'Etat de couper la Normandie en deux dans la perspective de faire Paris sur Mer (plan Delouvrier) a été calamiteux: le grand port maritime du Havre stagne, n'est qu'un port de transit des marchandises à destination du seul marché de la région parisienne. Le fret ferroviaire s'est effondré. Rouen, l'ancienne seconde ville de France n'est pas une métropole attractive et la Normandie divisée cumule près de quarante années de retard dans les domaines les plus stratégiques (recherche supérieure, attractivité métropolitaine, niveau des diplômes et des formations, enclavement, infrastructures...). C'est un schéma de type colonial qui a stérilisé la Normandie au lieu de la développer: la tête parisienne s'est donc tirée une balle dans son pied... normand.
Le temps est venu de faire l'inverse.
3) La Normandie, seule vraie région de France, ayant une taille humaine, reconnue dans le Monde entier pour son prestige historique et culturel doit devenir l'antidote d'un Grand Paris menacé d'entropie pour être trop massif et trop complexe, pour n'avoir pas le temps et l'envie de s'occuper d'autre chose que de lui-même. Car l'avenir, de plus en incertain tant du côté de la révolution industrielle numérique en cours que du côté du changement climatique, risque de mettre rudement à l'épreuve le modèle dominant actuel de l'hyperconcentration de tout en un lieu urbain unique. Pour que le Grand Paris ne devienne pas invivable ou inhumain, la solution ne pourra être que normande... A condition que les Normands soient maîtres à bord, en Normandie !
Le 25 septembre 2017 à l'hôtel Mercure de Rouen, à la demande du président de région, Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la région Normandie en charge du dossier de l'Axe Seine recevait, dans une première réunion préparatoire, quelques grands acteurs de la société civile normande pour élaborer un point de vue normand sur le sujet: Hervé Morin souhaite présenter la vision et le projet des Normands sur l'Axe Seine avant que le président de la République n'annonce publiquement ses intentions concernant le Grand Paris.
Mais face au néo-jacobinisme d'Emmanuel Macron qui est une arrogance qui n'en a plus les moyens réels, la fronde n'est pas que normande: elle est, désormais, générale...