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Projet "Normandy Memory": Le mépris d'une tribune écrite dans "Monde" pour la Normandie, son histoire et les Normands...
Billet de Florestan:
Ah! Ecrire une tribune dans un grand quotidien du soir dit de référence... C'est du dernier chic! Et ce n'est pas à la portée du pékin moyen. Sauf que l'étoile du quotidien de révérence a quelque peu pâlie: on vient de le constater avec la navrante fausse nouvelle reprise sans vergogne par les donneurs de leçons bien pensantes du Monde au sujet d'un hôpital de Gaza soi-disant détruit par l'armée israélienne alors qu'il s'agissait d'un accident de roquette en provenance d'une milice islamiste alliée du Hamas...
La crédibilité du "Monde" est donc toute relative tant sur les faits que sur son objectivité revendiquée sur le traitement journalistique des faits puisque cet organe nous chante sa foi religieuse dans une objectivité chimiquement pure qui, par principe, n'existe pas. Notamment dans les pages du Monde qui accueille aussi la parole de tribunards qui sont tout sauf objectifs:
Le Monde, tant par les écrits de sa rédaction que par ceux laissés par ses plumitifs auxiliaires, est un journal d'opinion comme les autres alors qu'il refuse de l'assumer en se cachant derrière le masque de l'esprit de sérieux ou le faux-nez d'une pseudo-objectivité bien pensante qui n'hésite pas à condamner.
C'est donc du dernier chic que de s'en prendre au projet d'éducation populaire "Normandy Memory" de transmettre, via un spectacle théâtral, la mémoire de l'été 1944 normand au grand public d'aujourd'hui et de demain dans une tribune du Monde signée d'un certain Prochasson, ancien recteur de l'académie de Caen.
Ce monsieur a beau être bardé de titres ronflants cela ne lui donne pas le droit intellectuel et encore moins moral d'abuser de l'argument d'autorité... morale!
Pour le dire plus crûment:
Le Monde emmerde le peuple et ce n'est pas nouveau. Publication pour bobos nantis, il nous produit un nouvel articulet condescendant, indigent et pour le cas insignifiant.
Le tribunard du Monde considère les Normands comme des ploucs. Les Normands peuvent donc s'autoriser le droit d'ignorer ce plumitif du Monde et cette feuille de choux prétentieuse.
La Normandie a apporté et apporte beaucoup à la France. Elle sait mieux que quiconque exprimer son histoire et n'a pas besoin pour cet usage de la béquille branlante d'un tribunard prenant la pose dans journal "Le Monde". Bien plus, elle prend soin de s'en tenir à l'écart.
Ci-après, on prendra connaissance du début de cette tribune à charge puisqu'il faut payer pour la lire en intégralité: inutile donc de s'infliger cette peine quand on sait qu'un véritable procureur adresse toujours son réquisitoire en public et en accès libre.
Payer pour se faire critiquer avec malveillance? Un comble!
TRIBUNE
L’invasion des émotions comme seule forme d’apprentissage est une régression, déplore Christophe Prochasson, directeur d’études de l’EHESS, qui, dans une tribune au « Monde », conteste vivement le projet de spectacle « immersif » sur le Débarquement.
Faut-il le rappeler ? L’exercice de l’intelligence n’est pas synonyme d’ennui. A l’heure où les promoteurs de Normandy Memory (anciennement Hommage aux héros) plaident le désintérêt du public pour justifier leur projet de spectacle immersif sur le Débarquement, une mise au point sur la transmission du passé paraît nécessaire.
En Normandie, comme ailleurs, il est d’autres façons d’intéresser le public à l’histoire que celles qui considèrent nos concitoyens comme des enfants dominés par le jeu de leurs affects. Les grands historiens savent aussi passionner auditeurs ou téléspectateurs sans recourir à l’histoire bling-bling que des marchands de mémoire vantent aujourd’hui comme la meilleure voie pour susciter l’intérêt que l’on doit au passé.
Par le truchement d’émissions de télévision ou de radio, par la réalisation de documentaires, par les moyens de conférences publiques ou d’expositions, de Marc Ferro à Georges Duby, ils ont été nombreux à entretenir les passions pour l’histoire et à éveiller les consciences civiques. Ils ont toujours procédé avec une économie de moyens qui fait le pari de l’intelligence. On peut passionner, on peut enthousiasmer, y compris les plus jeunes, sans opposer les émotions à la raison ni la pédagogie au plaisir. Elles peuvent aller de pair.
L’histoire n’est pas non plus une morale
L’Historial de Péronne, musée consacré à la Grande Guerre ouvert en 1992, n’a pas eu recours aux expériences immersives. Ses concepteurs n’ont pas cru indispensable d’accabler les visiteurs du bruit assourdissant des obus ou des odeurs pestilentielles des tranchées pour leur enseigner ce que fut la terrible expérience des soldats de 14-18.
Les scolaires et les curieux d’histoire y trouvent un riche récit, qui fait confiance à leur esprit critique, au meilleur sens du terme, et ne se résout pas à présenter la guerre « comme si l’on y était ». N’est-ce pas d’ailleurs manquer du plus élémentaire respect aux combattants d’hier que de prétendre restituer leurs souffrances et les horreurs des combats sur un théâtre où tout est joué avec artifice ?
(...)
Commentaire de Florestan:
Un inspecteur général en Histoire de l'Education Nationale a validé la lettre du scénario proposé par les porteurs du projet. Qu'en pense l'ancien recteur de l'académie de Caen ?
Sur le fond, on ne voit pas en quoi il serait condamnable de faire, à la fois, des livres, des documentaires, des conférences ou des expositions qui sont les outils académiques habituels déjà validés par ceux qui savent à destination de ceux qui ne savent pas et des expériences immersives plus spectaculaires et immédiates où l'émotion et les sensations peuvent être convoquées au même titre que la raison pour entrer en connaissance avec les faits de l'Histoire et leur mémoire.
La posture de Monsieur Prochasson qui ne voudrait avoir raison qu'avec la Raison est du dernier ringard!
Le rationalisme jusqu'au scientisme à la mode d'une 3ème République laïcarde tentée par l'athéisme c'est plutôt dépassé: aujourd'hui, face à l'urgence d'une certaine forme de décadence anthropologique quant aux capacités cognitives et, tout simplement, quant au niveau de la culture générale commune, le moment est venue d'expérimenter à nouveau dans la pédagogie et la muséographie ou dans tout projet de transmission des héritages historiques vers les nouvelles générations actuelles, ce qui semble pourtant évident sinon naturel chez tout être humain et qui avait déjà été observé par Saint Thomas d'Aquin, voire Aristote:
Toute connaissance, avant qu'elle ne soit éprouvée par la raison, l'est déjà dans le coeur.
Alors, entre Aristote ou le Docteur angélique et... Prochasson, le choix est vite fait!
Voir aussi:
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