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Grand Port Maritime du Havre : à l'Ouest, décidément, rien... n'est simple !
Sur le billet du 1er avril de votre serviteur titré " Trafic maritime de conteneurs d'Haropa : et vogue la prévision pour cacher la vérité d'un port maritime handicapé par les camions ! ", le commentateur Verdevase avec lequel je suis souvent en phase vient de publier le commentaire suivant :
Il faut savoir positiver :
Au port du Havre, MSC confirme et amplifie ses investissements
Le Marin Publié le 22/05/2023 16:45 | Mis à jour le 23/05/2023 11:11
https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/au-havre-msc-confirme-et-amplifie-ses-investissements-47438
Il se trouve que votre serviteur a déniché, ensuite, un article bien plus développé que celui proposé par Verdevase sur le même événement, article que voici :
Le Havre : TIL investira 900 M€ à Port 2000
Ports et corridors 23 mai 2023 Hervé Deiss
https://portsetcorridors.com/2023/le-havre-til-investira-900-me-a-port-2000/
Moins d’un an après l’annonce de ses investissements sur les postes à quai de Port 2000, le groupe TIL (Terminal Investment Limited) a indiqué augmenter le montant à 900 M€. L’occasion pour l’opérateur de faire le point sur la future configuration de ce terminal.
En juillet 2022, Terminal Investment Limited (TIL), filiale manutention du groupe MSC, est venu au Havre annoncer un investissement de 700 M€. Une somme que le groupe destinait à des équipements pour améliorer la productivité de son terminal de Port 2000. Dans le même temps, le groupe a signé un accord avec le syndicat des dockers du Havre pour augmenter la productivité.
Un terminal qui compte sur le range nord européen
Moins d’un an après, le 22 mai 2023, les dirigeants de TIL sont revenus au Havre. Leurs ambitions de faire de Port 2000 un terminal qui compte sur le range nord Europe est encore plus pressante. En effet, le groupe a annoncé avoir rallongé son enveloppe pour ce terminal de 200 M€ pour la porter à 900 M€.
Neuf portiques pour traiter des navires avec 27 conteneurs de large
La première phase de ce budget est consacrée à l’achat de neuf portiques. Ils ont été commandés auprès du constructeur chinois ZPMC. Chaque portique représente une enveloppe de 13 M€. Ils auront la capacité de traiter les navires avec 27 largeurs de conteneurs. « Actuellement, les plus grands navires disposent de 24 conteneurs en largeur. En construisant ces portiques, qui seront les premiers de la sorte au monde, nous pourrons traiter des navires de la prochaine génération », a indiqué David Elbez, directeur général de TIL. D’autre part, ces nouveaux portiques de quai pourront manutentionner deux conteneurs de 40’ simultanément en twin lift.
Des portiques opérationnels fin 2024
Leur arrivée est prévue pour l’année prochaine. « Ils seront opérationnels en fin d’année 2024 », indique un responsable havrais du terminal de TIL. À cette date, le terminal disposera de 15 portiques contre 11 unités aujourd’hui. À terme, la filiale de MSC prévoit de disposer de 24 portiques sur son terminal havrais. Alors, certains des engins actuels seront retirés pour laisser la place aux nouveaux. De plus, ces portiques ne nécessiteront pas de travaux spécifiques sur le terminal. Ils seront fabriqués avec le même écartement de rails qu’actuellement, à savoir 34 m.
Des RMG sur le terminal
De plus, le budget alloué par TIL pour ce terminal prévoit l’acquisition de cavaliers de terminal sur rail, RMG. La date de leur arrivée n’est pas précisée mais se fera au cours des six ans du projet. Aujourd’hui, le terminal travaille avec des cavaliers thermiques. Demain, avec ces RMG, le terminal fera un nouveau pas dans l’amélioration de sa productivité. En effet, l’entrée en service de ces engins permettra de stocker sur six hauteurs les conteneurs.
L’impact modéré des mouvements sociaux
Alors, si TIL mise sur Port 2000, c’est aussi en partenariat avec le syndicat des dockers. « Sans l’accord que nous avons signé en juillet, nous n’investirions pas. Les dockers sont partie prenante du développement de ce terminal », continue David Elbez. Depuis l’arrivée à 100% dans le terminal de Port 2000 du groupe TIL, en décembre 2021, le dialogue social s’est maintenu. Certes, les mouvements sociaux de février et mars ont perturbé l’activité au Havre, sans altérer la volonté de la filiale manutention de MSC. « Tous les ports connaissent des mouvements sociaux. Ceux que nous avons vécu ces derniers mois ne sont pas dirigés contre le port. Il s’agit de revendications nationales qui ont eu des répercussions locales mais au final, depuis juillet, nous constatons une amélioration de la productivité ».
Doubler l’effectif dockers
Et pour les représentants de TIL, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En passant à 25 mouvements par heure, le terminal TIL de Port 2000 s’accorde avec les objectifs fixés par l’accord de juillet. Une amélioration de la productivité qui s’accompagne de nouvelles embauches. Déjà, TIL a embauché une centaine de dockers supplémentaires et des salariés dans les postes de maintenance. Au final, le projet dans sa totalité prévoit d’agrandir encore la famille avec 900 dockers de plus par rapport à décembre 2021 et environ 200 salariés dans les postes de maintenance et annexes. Des arrivées qui doubleront les effectifs avec en contrepartie de tripler la productivité.
TIL aligne les tarifs du Havre sur Anvers et Rotterdam
Édouard Philippe, maire du Havre, et David Elbez, directeur général de TIL. © Hervé Deiss
Et pour parfaire le tout et donner au Havre une position de choix sur le range, TIL a décidé d’aligner ses tarifs sur ses concurrents. La manutention d’un conteneur au Havre sera au même prix que celui d’Anvers et de Rotterdam. Un argument pour attirer de nouveaux clients vers le port normand. « La situation géographique du Havre lui permet d’être le premier port desservi en entrée de Manche et le dernier en sortie d’Europe du Nord. Il faut jouer sur cet atout », a souligné David Elbez. Ces annonces ravissent le maire du Havre, Édouard Philippe. Il s’est félicité de voir que le projet est suivi d’effets. « C’est une belle transformation et un engagement fort en faveur de l’axe Seine », a confirmé l’édile havrais.
Six postes à quai en continu pour chaque opérateur
Avec ses 12 postes à quai, Port 2000 offre au Havre un outil compétitif. Or, les deux derniers postes à quai ont été concédés à la GMP, filiale du groupe CMA CGM. Ces postes 11 et 12 sont situés à l’ouest du terminal. Cela signifie que la GMP disposera de quatre postes sur la partie est du terminal et de deux postes à l’ouest. Pour sa part, TIL dispose de six postes continus sur le terminal. La question se pose de déplacer le terminal de TIL vers l’ouest pour que chaque opérateur puisse travailler avec six postes à quai en continu.
TIL attend un intérêt à ce « rippage »
Le sujet est depuis plusieurs mois sur le bureau de la direction du port. Les négociations entre les concessionnaires de Port 2000 et l’autorité portuaire se terminent. « Nous devrions annoncer la décision finale en juin », assure Stéphane Raison, président du directoire de Haropa Port. Du côté de TIL, ce « rippage » sur les deux derniers postes doit aussi lui apporter un intérêt. « Nous ne sommes pas demandeur. Nous acceptons de le faire mais nous voulons aussi avoir un intérêt dans cette opération. Déplacer deux postes à quai ne se fait pas simplement », plaide David Elbez. Il rappelle que dans ce dossier, s’il faut « arranger » son concurrent, il espère des retours en échange.
Accroître la part modale du ferroviaire
Il reste que pour les responsables de TIL, le terminal ne fait pas tout. La connectivité constitue un élément important. Avec la construction prochaine de la chatière, le fluvial pourra se développer. Déjà, les services reliant Le Havre à la région parisienne sont en pleine croissance. Ensuite, sur le ferroviaire, plusieurs préoccupations demeurent. « Nous avons une écoute attentive de SNCF Réseau. Notre objectif est de voir la part modale du ferroviaire progresser. »
Créer des ports secs ferroviaires en France
Et pour cela, David Elbez appelle de ses vœux le développement de plates-formes dans le pays pour dynamiser le fret ferroviaire. Il souhaiterait que ces installations se développent dans des villes comme Orléans, Niort, Bordeaux, Lyon ou encore Strasbourg. La création de ces installations permettrait de redynamiser les ports français, et notamment celui du Havre. Pour expliquer sa position, le directeur de TIL se place comme opérateur logistique global. « Un industriel du centre de la France gagnerait de 24h à 48 h de plus pour sa fabrication s’il disposait d’une connexion ferroviaire avec Le Havre par rapport à Anvers. « Or, pour profiter de cet atout géographique, le terminal du Havre doit disposer d’une meilleure connectivité. Et tout cela passe par un maillage de plates-formes ferroviaires intérieures. Pour y arriver, la direction de TIL attend du gouvernement une plus grande implication dans le développement de la logistique.
La connectivité maritime, le troisième élément oublié
Par ailleurs, cette connectivité terrestre doit aussi prendre en considération le transport maritime à courte distance. Pour David Elbez, il est important de créer un véritable réseau de feedering avec les ports de l’Atlantique pour désengorger les routes de l’ouest français. Une position personnelle de son approche logistique globale qu’il défend en proposant la création de services mutualisés des flux. « Un armateur seul ne peut assumer une rentabilité sur un service de ce type entre Bordeaux, Nantes Saint-Nazaire et Le Havre », constate le responsable de TIL. Alors, il appelle à la création d’une structure indépendante pour réaliser ces rotations, quitte à ce qu’elle soit soutenue, dans les premiers temps, par des aides gouvernementales. Ainsi, TIL transforme son ambition pour Le Havre mais attend désormais du gouvernement qu’il réponde à ses appels du pied.
Commentaire :
On ne peut que se réjouir des informations suivantes découlant de la démarche entreprise par le groupe TIL :
. Accroissement d'investissement de cet opérateur portuaire ;
. Amélioration de la productivité du terminal de cet opérateur :
. Signature d'un accord avec le syndicat des dockers pour augmenter la productivité ;
. Anticipation des performances des portiques de manutention vis-à-vis des navires de la prochaine génération ;
. Accroissement des effectifs de dockers ;
Mais là où ça se complique, c'est quand on évoque la connectivité du port avec son hinterland ! Cette problématique est évoquée dans les trois derniers paragraphes de l'article, que nous allons reprendre ci-dessous, et commenter plus en détail :
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Accroître la part modale du ferroviaire
Il reste que pour les responsables de TIL, le terminal ne fait pas tout. La connectivité constitue un élément important. Avec la construction prochaine de la chatière, le fluvial pourra se développer. Déjà, les services reliant Le Havre à la région parisienne sont en pleine croissance. Ensuite, sur le ferroviaire, plusieurs préoccupations demeurent. « Nous avons une écoute attentive de SNCF Réseau. Notre objectif est de voir la part modale du ferroviaire progresser. »
Créer des ports secs ferroviaires en France
Et pour cela, David Elbez appelle de ses vœux le développement de plates-formes dans le pays pour dynamiser le fret ferroviaire. Il souhaiterait que ces installations se développent dans des villes comme Orléans, Niort, Bordeaux, Lyon ou encore Strasbourg. La création de ces installations permettrait de redynamiser les ports français, et notamment celui du Havre. Pour expliquer sa position, le directeur de TIL se place comme opérateur logistique global. « Un industriel du centre de la France gagnerait de 24h à 48 h de plus pour sa fabrication s’il disposait d’une connexion ferroviaire avec Le Havre par rapport à Anvers. « Or, pour profiter de cet atout géographique, le terminal du Havre doit disposer d’une meilleure connectivité. Et tout cela passe par un maillage de plates-formes ferroviaires intérieures. Pour y arriver, la direction de TIL attend du gouvernement une plus grande implication dans le développement de la logistique.
La connectivité maritime, le troisième élément oublié
Par ailleurs, cette connectivité terrestre doit aussi prendre en considération le transport maritime à courte distance. Pour David Elbez, il est important de créer un véritable réseau de feedering avec les ports de l’Atlantique pour désengorger les routes de l’ouest français. Une position personnelle de son approche logistique globale qu’il défend en proposant la création de services mutualisés des flux. « Un armateur seul ne peut assumer une rentabilité sur un service de ce type entre Bordeaux, Nantes Saint-Nazaire et Le Havre », constate le responsable de TIL. Alors, il appelle à la création d’une structure indépendante pour réaliser ces rotations, quitte à ce qu’elle soit soutenue, dans les premiers temps, par des aides gouvernementales. Ainsi, TIL transforme son ambition pour Le Havre mais attend désormais du gouvernement qu’il réponde à ses appels du pied.
Commentaire :
Pour "désengorger les routes de l’ouest français", David Elbez,le responsable de TIL, n'envisage que "de créer un véritable réseau de feedering avec les ports de l’Atlantique" mais « Un armateur seul ne peut assumer une rentabilité sur un service de ce type entre Bordeaux, Nantes Saint-Nazaire et Le Havre »
Tiens, tiens ! Cela voudrait-il dire que la solution ferroviaire pour relier le Havre à Bordeaux et Nantes-Saint Nazaire est inenvisageable ? Tout comme la réalisation d'un franchissement ferroviaire de l'estuaire de la Seine proche du Havre et son raccordement à un réseau ferroviaire performant !
Sapeur de fond s/c Sire de sei
Autre commentaire:
On rappelle pour mémoire que la voie ferrée reliant la darse de Port 2000 au terminal de fret ferroviaire mesure 35km de long: pour 42€ l'unité, les conteneurs font un circuit sur le terre-plein du Havre et cela me rappelle quelques souvenirs d'enfance...
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