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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
11 mai 2023

L'EURO-REGION ATLANTIQUE REVIENT NOUS HANTER COMME LE MONSTRE DU LOCH NESS...

Billet de Florestan:

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L'année 2014 fut une année historique dans l'histoire millénaire de la Normandie et de la France. Pourquoi? Parce que le président François Hollande, se souvenant de son enfance rouennaise, a décidé de reconstituer la géo-histoire millénaire normande en aval de la région parisienne dans la vallée de la Seine. Parce qu'il fallait commémorer dignement le 70ème anniversaire du débarquement de 1944 sur nos plages suivi du martyre des Normands et de la Normandie pour la Libération de l'Europe du Nazisme... Mais aussi parce que "Flandise" alias "Guimauve le conquérant" voulait emmerder un certain Laurent Fabius qui voulait à tout prix sa région "Arc-Manche" du Mont-Saint-Michel à la frontière belge.

Pour revenir au fond des choses en y mettant la clarté qu'on ne trouvera jamais dans aucune de ces cervelles politiques ou technos qui se croient supérieures au point de prétendre nous gouverner, on trouvera l'affrontement idéologique entre deux conceptions fondamentalement opposées de la géographie et de la politique:

Soit on a une conception fonctionaliste, utilitariste, matérialiste voire cynique de ces nobles matières humaines et on verse dans un constructivisme venu d'en haut plutôt méprisant pour les subtiles réalités d'en bas: cela donne des grands néo-machins sur de grands espaces qui ne ressemblent à rien et que personne ne connaît sauf sur une carte ou dans la moulinette de données chiffrées d'un tableur Excel... Des néo-régions juste bonnes à gérer le quotidien entre un passé méconnu voire annulé et un avenir incertain.

Soit, au contraire, on a des territoires et de leur géographie une conception humaine sinon humaniste enracinée dans les mémoires, les héritages et les patrimoines, basée sur une solide culture générale qui permet une lucidité géo-historique ou géo-politique nécessaire à une vision véritable et une ambition pour l'avenir car quand on sait d'où l'on vient on sait, en principe, mieux où l'on doit aller...

Le "bassin parisien" ou "l'Axe Seine", ou encore "Paris Seine Métropole" sont les noms donnés à des ensembles géographiques qui ont le paradoxe d'être précis dans les données chiffrées agrégées qui semblent pouvoir les justifier tout étant flous sinon incertains dès qu'il s'agit d'être précis en terme de géographie humaine, de géo-histoire, d'espace-vécu voire de géo-politique: Madame Hidalgo qui n'a pas les pieds sur terre surtout à Paris, rêve parfois d'une fusion territoriale Ile-de-France/Normandie pour faire Paris-sur-Mer tandis qu'à Rouen son petit oiseau de compagnie rêve déjà de faire de l'ancienne capitale de la Normandie, une seconde Mantes-la-Jolie visitée par les bateaux mouches de la Seine parisienne.

Pas sûr que la majorité des Normands soit d'accord avec ces délires géographiques pas plus que les Parisiens ou les Franciliens d'ailleurs sans préjuger de l'intensité des relations privées, professionnelles ou institutionnelles entre la région parisienne et la Normandie: cette fusion serait une confusion alors que le retour de l'unité normande depuis 2015 a mis sur la Seine en aval de Paris un verrou géo-historique millénaire qui empêchera probablement que le futur Grand Paris ne quitte définitivement le cadre national français vers le cadre européen plus vaste selon une logique fonctionnaliste totalement opportuniste sinon égoïste...

Les souverainistes arcqueboutés à l'idée d'une République française "une et indivisible" sombrent facilement dans une paranoïa jacobine contre l'idée régionale sous prétexte que l'Union européenne et ses institutions bruxelloises travaillent sourdement mais sûrement à la relativisation voire à l'affaiblissement décisif du cadre national de chaque pays membre pour mettre en avant l'échelon régional...

Sauf que parler de l"'échelon régional" ou d'"espace régional" ou d'"euro-région" qu'elle soit "macro" ou non, cela ne veut strictement rien dire de vrai ou de précis dès lors que l'on convoque l'histoire et la géographie: nos soi-disant élites sont plus techniques que cultivées quand elles additionnent des carottes et des choux ou quand elles croient pouvoir célébrer le mariage de la carpe et du lapin comme Laurent Fabius et son "Arc Manche" mal bandé...

On se souviendra aussi de l'ineffable initiative "PREGO" autrement dit, "Pour une Région Grand Ouest" portée jadis par un Pierre Méhaignerie maire centriste de Vitré qui avait vu avant tout le monde le mirage d'une Bavière démocrate chrétienne dans l'Ouest français, du Bas-poitou vendéen à la Basse-Normandie avec Nantes comme "euro-métropole": ce délire a chauffé bien des cervelles dans de nombreux cénacles encravatés des années 1990-2000 mais il a fait long feu face aux réalités.

Ces visions territoriales technocratiques qu'on apprécie dans les bureaux de Bruxelles ou sur les bancs des assemblées élues ne correspondent pas aux réalités régionales vivantes telles qu'elles sont avec, toujours bien présent, malgré des décennies de massacre fonctionaliste de la géographie, le sous-texte d'une géo-histoire millénaire. La folie d'un Couesnon bureaucratique n'y pourra rien: depuis 1626 ans, le Mont-Saint-Michel est du bon côté et le restera encore longtemps.

Voilà donc pour rassurer nos amis souverainistes les plus intelligents (ceux qui ne verseront pas dans un jacobinisme bête et méchant): les vraies régions-provinces du pavage géo-historique millénaire de la France ne remettront jamais en cause l'unité nationale ou politique du pays puisqu'elles en constituent la forme même.

Cependant, il n'est pas interdit de réaliser des projets d'intérêt général ou d'intérêt national et de les financer sur la base d'une coopération interrégionale spécifique ou de créer des associations de territoires pour défendre et valoriser telle ou telle réalité économique, sociale ou culturelle qui risquerait de ne pas l'être si l'on devait attendre qu'un bureaucrate de Paris ou de Bruxelles soit moins méprisant pour s'apercevoir, enfin, de son existence:

Il est donc légitime que les régions, a fortiori, les vraies, se rassemblent au sein du cadre national pour défendre certaines urgences: on l'a vu, récemment, avec la gestion plus que médiocre par l'Etat central français parisien des conséquences concrètes du Brexit sur l'économie maritime des régions riveraines de la Manche. Il a manqué un groupe de pression des régions des côtes de la Manche ou plus largement, une association des régions maritimes comme il pourrait en avoir une avec les régions montagneuses ou les régions qui ont des langues régionales à défendre contre une extinction définitive face à une Education Nationale aussi indifférente que jacobine.

Ces solidarités institutionnelles régionales sont légitimes dans le cadre national a fortiori celui d'un état fortement centralisé qui a besoin de contre-pouvoirs.

En revanche, cela devient plus délicat lorsque cette coopération interrégionale transcende les frontières nationales: on a déjà le cas des "euro-régions", objets bien mal nommés à cheval sur certaines frontières nationales comme par exemple celle du Rhin et que l'on devrait plutôt qualifier d'espaces "transfrontaliers"...

Voir, par exemple, la carte suivante qui récapitule l'ensemble des divers périmètres de diverses coopérations transfrontalières qui couvrent, désormais, la totalité de la frontière terrestre française, de la Belgique (Flandres) à l'Espagne (pays Basque et Catalogne). On aurait pu ajouter, pour être complet, le périmètre de coopération entre la Normandie et les îles Anglo-normandes...

http://www.espaces-transfrontaliers.org/uploads/tx_tmswmotressources/map/Carte_MOT_territoires_2012_01.png

Capture d’écran du 2023-05-11 23-14-36

Capture d’écran du 2023-05-11 23-15-41

Cette coopération transfrontalière locale est légitime d'autant plus qu'elle s'appuie sur une géo-histoire commune: cela concerne la Flandre, Mulhouse et le canton de Bâle, la Savoie, le Valais suisse et le Piémont, la Catalogne et le Roussillon, le Pays basque sur les deux pentes des Pyrénées et, bien entendu, nos îles anglo-normandes...

En revanche, si cette coopération au-delà de nos frontières nationales se développe à une échelle européenne sur la base d'espaces dits "régionaux" encore plus artificiels que nos grands machins régionaux issus de la réforme de 2015, cela peut devenir, franchement, problématique.

C'est ainsi que le comité des régions de l'Union européenne pousse à la création d'une "macro" région atlantique, de l'Irlande à l'Espagne qui serait un espace de coopérations spécifiques renforcées doté d'un budget propre...

Les arguments?

Etre plus efficace que les Etats-Nations concernés pour défendre la pêche et le reste de l'économie bleue, pour lutter contre un effet de périphérie, pour travailler à nouveau avec l'île britannique après le Brexit du Royaume-uni et... pour planter un maximum d'éoliennes au large de nos côtes. Bigre!

Si déjà au moins les régions maritimes françaises pouvaient s'associer entre elles pour porter ces problématiques, ce serait déjà très bien!


 

 Union européenne : création d'une macro-région atlantique | vie-publique.fr

Union européenne : vers la création d'une macro-région atlantique ?

Publié le 13 avril 2021

Les régions atlantiques sont confrontées à une double crise liée à l'épidémie de Covid-19 et au Brexit dont les effets se font ressentir dans les domaines de la pêche, du tourisme, du commerce et des transports. Pour y faire face, le Comité européen des régions plaide pour la constitution d'une macro-région atlantique.

Dans un avis adopté à l’unanimité, lors de la session plénière des 17, 18 et 19 mars 2021, le Comité européen des régions s'est prononcé en faveur de la mise en place d'une nouvelle approche de la stratégie maritime pour la région atlantique. Elle devra comprendre des "mesures (…) spécifiquement conçues pour les régions côtières et maritimes de l’Atlantique" qui se situent en Irlande, en France, en Espagne et au Portugal.

C'est quoi une macro-région ?

Une macro-région est un espace transnational rassemblant plusieurs pays ou régions d'Europe réunis autour de problématiques communes et soutenu par l'Union européenne. Les macro-régions peuvent rassembler des pays membres de l'Union ainsi que des pays tiers.

L’Union européenne compte actuellement quatre stratégies macro-régionales, créées entre 2009 et 2015 :

  • la région de la mer Baltique ;
  • la région du Danube ;
  • la région Adriatique et Ionienne ;
  • la région Alpine.

Prendre en compte de nouveaux impératifs

Les membres du Comité des régions appellent à la création d’une macro-région atlantique dotée d’un cadre budgétaire adapté à la réalité et au potentiel du bassin atlantique.

Le plan d’action révisé pour l’Atlantique a été adopté par la Commission en juillet 2020. Limité à la coopération actuelle des villes et des régions aux questions maritimes et portuaires, ce plan devrait s'étendre aux problématiques environnementales (économie circulaire, mobilité durable, écosystèmes marins...).

Au-delà, le Comité évoque la nécessité de prendre en compte de nouveaux impératifs face à  : 

  • la détérioration de la situation socio-économique liée à la crise sanitaire du Covid-19 et son incidence sur l’emploi et la croissance bleue liée aux activités économiques maritimes ;
  • le retrait du Royaume-Uni de l’Union et la dimension qu’aura finalement la réserve d’ajustement au Brexit.

Se concentrer sur de nouveaux secteurs

La stratégie maritime atlantique adoptée par la Commission en 2011 a montré des "limites en termes de gouvernance"selon le Comité. "Pilotée jusqu’à ce jour par les États"cette stratégie serait également limitée en termes de financements "car elle n’a pas de budget dédié". La macro-région serait un "outil essentiel pour concourir pour les fonds du nouveau cadre financier pluriannuel de l’UE et pour développer des projets stratégiques communs dans l’économie bleue".

Si la macro-région atlantique voit le jour, elle devrait notamment se concentrer sur des "secteurs qui présentent une véritable capacité transnationale", tels que l’énergie maritime, la pêche, la protection de l’environnement, le changement climatique, les transports et la recherche scientifique et technologique.

Mais c’est également dans toute une série d’autres secteurs qu'elle pourrait créer de la valeur ajoutée comme celui des énergies marines. À une condition : "les régions doivent jouer un rôle actif dans la gouvernance de l’Atlantique".

Compte-tenu des répercussions du Brexit pour la façade atlantique, les régions atlantiques estiment que le moment est opportun pour proposer la création d'une macro-région atlantique. Ce dispositif pourrait jouer le rôle d’une plate-forme pour la coopération avec certaines entités territoriales du Royaume-Uni qui manifesteraient un intérêt à cet égard.

 

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