Le trésor de Vindelev n’a pas fini de révéler ses secrets. Hier, mercredi 8 mars, le Musée national du Danemark a partagé une récente découverte au sujet de ce fabuleux ensemble de grands médaillons et de pièces de monnaie romaines transformées en bijoux mis au jour en 2020. Les scientifiques ont étudié les 22 éléments en or après exposition, et notamment une bractéate (du latin bractea), mince feuille de métal circulaire présentant des ornements en relief typique d’Europe du Nord, qui faisait office de médaille ou de monnaie. L’objet pourrait changer l’histoire de la mythologie nordique. Lisbeth Imer, runologue au Musée national du Danemark, a déclaré que l’inscription était la première preuve solide qu’Odin était vénéré dès le Ve siècle, soit au moins 150 ans avant la date établie par les spécialistes. Jusqu’à présent, la première mention du dieu avait été identifiée sur une broche découverte à Nordendorf (Allemagne) et datée de la seconde moitié du VIe siècle.
« L’homme d’Odin »
« C’est l’une des inscriptions runiques les mieux exécutées que j’ai jamais vues », confie Lisbeth Imer. Pour rappel, les runes sont la plus ancienne forme d’écriture connue au Danemark. Ce sont des signes écrits qui représentent différents sons d’une forme primitive de l’ancienne langue nordique, ancêtre des langues parlées aujourd’hui en Scandinavie. Peut-être en partie inspirées de l’alphabet latin, les runes ont été utilisées à partir de l’ère chrétienne et tout au long de l’ère Viking et du Moyen Âge. L’inscription runique présente sur la bractéate signifie : « Il est l’homme d’Odin ». Si l’iconographie du personnage à la chevelure tressée accompagné d’un cheval (qui pourrait représenter la scène de guérison du cheval de Badlr par Odin) avait déjà mis la puce aux oreilles des chercheurs au moment de sa découverte. La mention du dieu principal de la mythologie nordique sur cette bractéate signifierait que ces divinités étaient déjà connues au début du Ve siècle.
Ce projet, intitulé Calvados Vision 2030, fixe le socle de valeurs et le cap pour répondre à des enjeux majeurs pour le territoire (transition environnementale, défis sociaux et sociétaux, transformation numérique) et assumer des ambitions fortes et transversales, dans une logique d'actions concrètes, visibles et utiles. Plus de 200 projets pour accompagner les Calvadosiens (sic!) dans leur quotidien.
Permettre à chacun d'avoir sa place dans notre société
Qu’il s’agisse des interventions en faveur des territoires, des usagers des services publics de proximité, de l’environnement et du cadre de vie, du sport et de la culture, des jeunes et des collégiens, l’ensemble des politiques publiques menées par le Département vise à permettre à chacun de trouver sa place dans notre société. Cela implique évidemment et avant tout de lutter contre toutes les formes d'exclusion sociale, qu'elles soient liées à la pauvreté, au handicap, à l'isolement ou à la discrimination. Le Département s'est ainsi fixé comme objectif de renforcer l'accompagnement des personnes les plus fragiles :
- Protection de l'enfance : poursuivre le dimensionnement des capacités d'accueil aux besoins et continuer de faire de la prévention un axe fort ;
- Autonomie : favoriser le maintien à domicile et imaginer les solutions innovantes au placement ;
- Insertion : adapter en permanence les dispositifs en phase avec les besoins réels, mettre en place un service public de l'insertion.
Créer de l'attractivité et un environnement favorable à l'activité
Le Calvados dispose de marqueurs identitaires forts (sic!), son authenticité, son cadre de vie reconnu dans lequel il puise une double attractivité, qu’elle soit touristique ou résidentielle (avec un bon prix du mètre carré sur le littoral). Dynamisation de la façade maritime (avec remplacement des locaux par les "Parisiens"), revitalisation des centres-bourgs, aménagement numérique, nouvelle stratégie pour la jeunesse (les faire fuir...), adaptation des logements, bouquet de services publics et d'équipements, développement des sports de nature, réalisation de grands projets... l'enjeu consiste à porter une action publique forte, équilibrée et équitable. Ainsi, le Calvados maintiendra durablement sa qualité de vie, son identité et son attractivité, pour conserver tous ses talents et en attirer de nouveaux !
Commentaire de Florestan: l'urgence de la crise démographique et de trouver des solutions efficaces pour y répondre n'est pas abordée en tant que telle. La vision du borgne ou de l'aveugle volontaire...
Réussir ensemble la transition environnementale du Calvados
Le Département peut et veut agir directement à travers ses compétences en matière de préservation de l'environnement et de la biodiversité, de mobilité douce, de gestion de l'eau, d'éducation, de résorption de la précarité énergétique, par ses achats responsables etc.
Plus généralement, il cherche à être exemplaire sur la conduite de toutes ses politiques publiques, y compris celles qui semblent les plus éloignées de la transition environnementale (avec vue imprenable sur des parcs éoliens marins).
Des rencontres sur le territoire jusqu’à l’été
Six rencontres publiques sont programmées entre 20 mars et le 3 juillet afin de présenter et partager cette feuille aux Calvadosiens (sic!):
Commentaire de Florestan: "Calvadosien", autrement dit, si l'on s'en tient à l'étymologie: "le chien chauve..."
... Enfin presque!
- Lundi 20 mars à Lisieux - 18 heures (espace Victor Hugo)
- Lundi 27 mars à Falaise - 18 heures (Forum)
- Lundi 22 mai à Bayeux - 18 heures (Auditorium)
- Lundi 12 juin à Pont-l’Evêque - 18 heures (cinéma le Concorde)
- Mercredi 28 juin à Condé-en-Normandie- 18 heures (cinéma le Royal)
- Lundi 3 juillet à Caen - 18 heures (bibliothèque Alexis de Tocqueville)
Tous les détails sont à retrouver sur www.calvados.fr
Focus sur l'avenir de la pêche artisanale normande dans la baie de la Seine:
Les contraintes de tous ordres s'accumulent sur nos artisans pêcheurs... Choc énergétique augmentant le coût d'exploitation des navires; choc du Brexit réduisant le périmètre des zones de pêche; choc en retour d'une concurrence de la pêche industrielle venue de Belgique ou des Pays-Bas; choc des parcs éoliens marins qui vont réduire plus encore les zones de pêche avec un impact non négligeable sur l'environnement marin: ça beaucoup, ça fait même trop alors que les pêcheurs normands sont engagés dans une démarche qualitative visant à respecter les ressources halieutiques locales.
En Baie-de-Seine, les pêcheurs normands craignent de succomber à l'arrivée d'industriels belges et néerlandais bénéficiant d'un manque de contrôle des autorités. Témoignages.
Face à l’arrivée massive des industriels belges et néerlandais en Baie-de-Seine, les pêcheurs normands ont peur de disparaître. (©VM/76actu)
Le sentiment d’impuissance est écrasant pour le petit pêcheur artisan, soufflé par la vague du mastodonte qui s’affale à côté de lui. Un bateau tellement plus gros, tellement plus rentable, qui pêche tellement plus. Mais ce rapport de force ne s’arrête pas à une histoire de gabarit.
Une association dépose plainte
Illustration le 16 février 2023, lorsque l’association Bloom (qui œuvre pour la préservation de la biodiversité, des habitats marins et du climat, Ndlr) dépose plainte auprès du procureur de la République du Havre (Seine-Maritime) et de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) contre deux navires belges et deux néerlandais qui auraient illégalement débarqué et vendu du bar, une espèce interdite à la pêche, protégée par un repos biologique.
Le parquet du Havre indique à 76actu avoir saisi la gendarmerie maritime pour enquête.
« Ca pose des problèmes de surpêche »
Le pêcheur Philippe Calone, qui a porté plainte avec Bloom, a filmé la scène dans le port du Havre. Sur les images, on distingue clairement une personne débarquant du poisson directement dans le camion, sans procéder à la pesée, pourtant obligatoire.
« Le pêcheur témoin a appelé le centre national de surveillance des pêches pour demander des explications, on lui a expliqué qu’il y avait un plan commun entre la Belgique et la France et le poisson serait pesé à son arrivée en Belgique, explique Laetitia Bisiaux, chargée de projet pour l’association. Il va pouvoir faire des centaines de kilomètres entre Le Havre et la criée belge, avec des détours possibles. Ca pose des problèmes de surpêche. »
« Les Belges ont une dérogation »
Vu de l’extérieur, cette affaire pourrait ressembler à n’importe quel litige. Pour les marins, c’est une preuve nette qu’on savonne la planche à la pêche artisanale pour laisser un boulevard aux industriels belges et néerlandais depuis 2016. « Quand on en parle aux gendarmes maritimes et à ceux qui nous contrôlent, ils nous disent qu’ils ont des instructions pour la pêche artisanale, mais pas pour l’industrielle, regrette Philippe Calone. Les Belges n’ont pas besoin de faire la pesée à la débarque. Ils ont une dérogation, on ne sait pas pourquoi. Ils mettent le poisson directement dans le camion et montent le rendre en Belgique, ça ne gêne pas… »
L'hérésie, c'est que les industriels hollandais viennent chez nous, pêchent du maquereau, de la raie, ce qu'ils veulent et ne sont jamais contrôlés. Nous pensons qu'au niveau européen, la pêche hollandaise est protégée, ce n'est pas possible autrement. A l'heure où un Français a du mal à acheter un bateau neuf, qui coûte entre 600 et 800 000 euros, un Hollandais déboule avec des bateaux à cinq ou six millions. Ca montre le pouvoir d'investissement qu'ils ont.
Vincent Lamidel Pêcheur au Tréport
« Ils ont vidé l’océan »
Mais pourquoi ces bateaux viennent-ils en Baie-de-Seine et en Manche Est au lieu de pêcher plus proche de chez eux, en mer du nord ? « Parce qu’ils ont vidé l’océan, répond Laetitia Bisiaux. Il n’y a plus rien chez eux, c’est devenu un désert maritime. Ils se retrouvent dans une situation où ils doivent aller chercher du poisson ailleurs. Au départ, ils étaient plutôt vers Boulogne ou Calais, et ils descendent de plus en plus à l’ouest. Maintenant, ils débarquent au Havre. Si on ne fait rien, ils vont aller en Bretagne.
A Dunkerque, « ils ont tout massacré ! »
C’est ainsi qu’a fermé la criée de Dunkerque le 22 octobre 2020, notamment à cause de la pêche électrique et la senne démersale, deux techniques très controversées. « Aujourd’hui, il n’y a presque plus de bateaux là-bas, alors qu’il y en avait quasiment 40 avant, s’insurge Philippe Calone. Ils ont tout massacré ! Ils faisaient des marées à plus d’une tonne de soles. Ah oui, ils ont fait de l’argent, mais ils ont hypothéqué notre avenir. C’est de la folie ce que laissent faire nos autorités… »
« Le jour où on a un problème sur la coquille Saint-Jacques… »
Désormais, les pêcheurs de Baie-de-Seine craignent de subir le même sort. Déjà, beaucoup ont dû se rabattre sur la coquille Saint-Jacques pour continuer à travailler. Philippe Calone a été obligé de changer de bateau :
Avant, je ne faisais que le poisson, mais depuis deux ans, ce n'est plus assez rentable. J'ai du faire un report de pêche. Mais le jour où on a un problème sur la coquille, on peut couper en deux le nombre de bateaux en Normandie.
Philippe Calone, pêcheur
Cinq parcs éoliens prévus en Baie-de-Seine
Et ce jour pourrait arriver plus tôt que prévu à en croire Vincent Lamidel, pêcheur au Tréport : « La Baie-de-Seine est le plus gros gisement d’Europe. Mais elle va se prendre trois parcs éoliens dans la figure et une interdiction de pêche dans toutes les aires marines protégées, donc on ne poura plus y mettre les pieds. Etant donné qu’on est devenu mono espèce, quand le couperet va tomber, on n’aura plus d’alternative. »
Au total, cinq parcs éoliens vont voir le jour dans la zone, à Courseulles-sur-Mer (Calvados), Fécamp, Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), et deux au large de Barfleur (Manche).
« On n’a pas peur que ça arrive, c’est en route »
Pour Philippe Calone, cette « raréfaction forte de la ressource » permise par « du lobbying industriel » au niveau européen est en train d’étouffer les pêcheurs artisans: « On est en train de se mettre une grosse balle dans le pied. Si on n’arrive pas à faire bouger l’opinion publique, on va disparaître. On n’a pas peur que ça arrive, c’est en route. Et avec l’éolien, ça va s’accélérer… »
Contactés, le député européen Pierre Karleskind (vers qui nous a orientés le Parlement européen) et le Ministère de la mer n’ont pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations.
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Une période de repos biologique, qui représente une interdiction totale de pêche, doit être respectée pour le bar de zone Nord du 1er février au 31 mars.
Le Havre. La Halle aux poissons se transforme en tiers-lieu culturel autour de la mer (76 actu 22 août 2022)
Dans le cadre de Réinventer Le Havre, la Halle aux poissons fait l'objet d'un projet de création de tiers-lieu culturel. Elle restera ouverte jusqu'au 30 octobre 2022.
En tendant bien l’oreille, on peut entendre résonner la voix des crieurs, qui s’égosillaient autrefois pour vendre leur pêche du jour. Des raies, des maquereaux, des soles… Pourtant, aujourd’hui, c’est un tout autre décor qui s’est emparé de la Halle aux poissons, au Havre (Seine-Maritime). Le bâtiment, inauguré en 1953, se mue en un tiers-lieu culturel autour de la mer et de l’écologie, dans le cadre de l’appel à projets Réinventer Le Havre.
« Sensibiliser les publics à l’éco-responsabilité »
« Il faut absolument qu’on arrive à sauvegarder les espèces, les fonds marins, la signification des océans, le plastique… Le sujet est infini, souffle Martin Liot, responsable de la Halle. L’objectif est de sensibiliser les publics à l’éco responsabilité. » Pour cela, depuis le 18 juin et jusqu’au 30 octobre 2022, se succèdent des ateliers, des conférences, des rencontres, des débats et toutes sortes d’événements.
"Pendant des années, la culture, c’était soit la musique, soit des expos, soit le théâtre. Nous, on a envie de dire : élargissons la culture au bricolage, au jardinage, à la cuisine… Plutôt que de jeter et de racheter, on répare. On est sur le côté recyclage, réutilisation et réparation. On peut être autonome en herbes aromatiques, ne pas utiliser d’engrais chimiques…"
Martin Liot Responsable de la Halle aux poissons
Huit boutiques sélectionnées
Si la structure, privée et labellisée économie sociale et solidaire, n’est pas subventionnée, elle bénéficie tout de même d’un loyer « à un prix défiant toute concurrence » de la part de la mairie. Son but n’est « pas de faire du profit », mais de « créer du lien social ». Ainsi, elle a émis un appel à résidence et sélectionné huit boutiques, qui ne paient ni loyer, ni facture d’eau, ni d’électricité. Tout est mis à disposition gratuitement.
Selon Martin Liot, le responsable de la Halle aux Poissons, l’endroit a deux gros soucis : un thermique et un acoustique. “On ne peut pas le chauffer, explique-t-il. Il est hors de question qu’on chauffe un bâtiment de 1 200 mètres carrés, ce n’est pas possible. Écologiquement et économiquement, ce serait une aberration. Il va falloir qu’on trouve des astuces.”
Côté acoustique, la salle résonne. Des investissements sont prévus afin de traiter les murs et certains plafonds. Également, des travaux devraient être réalisés pour aménager une terrasse sur la toiture intermédiaire de la Halle, à trois mètres du sol.
« Il faut donner une chance à des gens qui se lancent, assure Martin Liot. On a sélectionné des personnes qui ont une démarche écolo ou qui tourne autour de la mer, pour faire en sorte qu’il y ait une dynamique, que tous ces artisans insufflent beaucoup de bonnes énergies. Ce qui nous intéresse, ce sont les projets, sinon on s’ennuie. » On y trouve donc des vendeurs d’habits d’occasion, un céramiste, des fleuristes, des artistes, une brodeuse et un tatoueur.
« On mise sur le futur »
A ceux-ci s’ajoutent une exposition photo, une salle de projection de documentaires et un bar, qui ne sert que des produits locaux. L’année prochaine, le responsable espère ouvrir début avril avec quelques améliorations et, d’ici deux ans, que la Halle aux poissons tourne toute l’année. « On mise sur le futur, assure-t-il. On perd de l’argent, mais ce n’est pas grave, on regarde les résultats sur 20 ans. »
Commentaire de Florestan:
Miser sur le futur cela consiste à laisser l'Union Européenne détruire nos réalités professionnelles et artisanales pour les remplacer par des activités culturelles subventionnées qui n'intéressent que ceux que cela peut intéresser. Pas sûr que nous y gagnons!
Culture normande: une fois de plus les Horsains (ici une parisienne originaire du Berry) font preuve de la curiosité intellectuelle qui manque à bien des Normands... Marion Pollin se passionne pour la vie et l'oeuvre littéraire poétique de Marie Ravenel:
Passionnée par la poétesse meunière Marie Ravenel, décédée en mars 1893 à Fermanville (Manche), la Parisienne Marion Pollin veut se battre pour populariser son œuvre.
Un véritable coup de foudre. C’est ce qu’a ressenti Marion Pollin, une Parisienne de 53 ans, quand ses yeux ont parcouru pour la première fois des vers écrits au XIXe siècle par Marie Ravenel.
Dans le Cotentin, tout le monde associe ce nom au moulin à eau de La Coudrairie, situé au cœur du Val de Saire à Réthoville (commune déléguée de Vicq-sur-Mer). Sa visite est une plongée dans le passé. Mais combien savent qu’au-delà de la meunière, cette femme hors du commun était également une grande poétesse ?
« Des vers du même niveau que Lamartine »
Ce manque de notoriété, Marion Pollin veut y remédier afin que les œuvres complètes de Marie Ravenel soient connues du grand public, hors des frontières du seul Cotentin. « Elle est contemporaine de Lamartine, qui est très célèbre, or selon moi ce sont des vers d’une très grande qualité, du même niveau. Le problème c’est qu’elle n’avait pas son aisance financière… », estime Marion Pollin, qui a découvert la femme de lettres en même temps que le Cotentin lors d’un séjour de deux semaines, à l’été 2022.
Depuis, elle lui voue un culte, jusqu’à l’obsession. Pour l’anniversaire des 130 ans de sa mort, « j’ai fait fleurir sa tombe de Fermanville à distance. Mon mari m’avait offert au moulin le recueil de ses œuvres. Désormais, dès que je trouve d’anciennes éditions, je saute dessus pour les acheter. Car souvent, il y a des préfaces qui recèlent des informations. Je fais tout pour retracer sa vie, son œuvre », explique notre Parisienne, qui travaille dans la gestion locative.
J’ai grandi dans le Berry, ce qu’elle raconte, ce qu’elle a vécu, ça me parle ! C’était une femme très pieuse, qui a appris à lire, à écrire, toute seule : elle devait avoir un don. Elle accepte son sort avec une sorte de joie, il y a une forme de sagesse en elle, c’est tout cela qui m’attire.
Marion Pollin Passionnée par Marie Ravenel
Née en 1811 à La Coudrairie de parents cultivateurs et meuniers, Marie Ravenel sait lire dès l’âge de 5 ans, et se passionne pour la littérature. Sa mère décède quand elle n’a que 17 ans, la jeune femme rentre habiter au moulin et épouse (en 1830) Yves-Jean Le Corps, le domestique de son père. Pour la petite histoire, son mari est… illettré ! Le couple donne naissance à trois enfants.
Un compte Instagram
Après avoir peaufiné sa plume pendant de nombreuses années, le premier recueil des poésies de Marie Ravenel sort en 1852. Un ouvrage réédité et enrichi en 1860 après une médaille d’or reçue du Congrès scientifique de Cherbourg.
La meunière poétesse décède à Fermanville le 8 mars 1893, une date qui signifie de nos jours la lutte pour les droits des femmes… Tout un symbole !
« J’ai déjà créé un compte Instagram, et je vais bientôt écrire aux maires pour qu’ils donnent son nom à des rues, des places, des écoles ou autres… (NDLR : c’est déjà le cas notamment à Fermanville, Cherbourg et Tourlaville). On va revenir en mai pour prendre des photos de la campagne où elle vivait, voir la stèle en son hommage, rencontrer des gens, aller à Fermanville. Je me suis baladée avec Google Street View, et j’ai retrouvé sa maison grâce à la porte sur une photo, on va s’y rendre aussi. On a hâte de revenir dans le Cotentin ! »
Sécurité nucléaire: RAS-LE-BOL du jacobinisme centralisateur parisien simplificateur et niveleur!!!
Alors que l'exécutif veut fusionner l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la polémique enfle, les soutiens arrivent.
Le 8 mars 2023, la commission des Affaires économiques du Sénat a successivement auditionné Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et Jean-Christophe Niel, directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur la réforme annoncée lors du Conseil de politique nucléaire du 3 février 2023.
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À cette occasion, les sénateurs ont unanimement contesté la méthode, par le biais d’amendements au projet de loi sur le nouveau nucléaire « n’ayant fait l’objet d’aucune concertation, ni d’aucune évaluation ».
« Méthode insupportable »
« La méthode utilisée par le gouvernement pour procéder à la fusion de l’ASN et de l’IRSN est insupportable », dénonce la présidente de la commission Sophie Primas.
On ne se réveille pas un matin avec l'idée de cette fusion. Il est anormal qu'une telle réforme n'ait pas été présentée dans le projet de loi initial, soumis à étude d'impact et à avis du Conseil d'État. Cela témoigne du peu de considération dont fait preuve le gouvernement à l'égard du Parlement, et singulièrement du Sénat, qui a dû examiner ce projet de texte initial en urgence.
Sophie Primas Présidente de la commission des affaires économiques du Sénat
Cette réforme, insistent les sénateurs, « ne doit pas déstabiliser le système de contrôle, à l’heure de la relance de la filière du nucléaire, ni engendrer de pertes de compétences d’expertise ou de recherche, ni générer de la confusion entre les fonctions d’expertise et de contrôle ».
Ils seront donc « particulièrement vigilants » quant aux dispositions du texte adoptées par l’Assemblée nationale, qui en débute l’examen ce lundi 13 mars 2023.
La commission des affaires économiques avait été attentive au renforcement de la sûreté et de la sécurité nucléaires lors de l’examen du projet de loi au Sénat. « Nous avons souhaité consolider les attributions et les moyens de l’ASN, mais aussi les études environnementales et la participation du public. Une telle fusion ne saurait revenir sur ces avancées importantes », souligne le rapporteur, Daniel Gremillet.
« Ne pas transiger sur la sûreté »
Les élus régionaux écologistes et de Génération.s, Laetitia Sanchez, Rudy L’Orphelin et Marianne Rozet, ont de leur côté adressé une lettre ouverte aux présidents des conseils départementaux de la Manche et de Seine-Maritime, ainsi qu’au président du conseil régional.
« Le dispositif de gouvernance actuel de la sûreté nucléaire est dit dual, avec d’un côté l’IRSN, chargé de l’expertise et de la recherche, et de l’autre l’ASN, organe de décision. Cette structure est le fruit d’une longue évolution, influencée notamment par des crises sanitaires (vache folle, sang contaminé…), qui a abouti à l’inscription du principe de séparation de l’expertise et de la décision dans le code de l’environnement », observent-ils. Un principe mis à mal par les amendements du gouvernement.
Adressé à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, voici le courrier de la députée de la Manche, Anna Pic, cosigné par Karine Duval, conseillère départementale ; Benoit Arrivé, maire de Cherbourg-en-Cotentin ; Jean-Michel Houllegatte, sénateur.
"Nous ne pouvons que vous signifier notre commune désapprobation de ce projet. Le Cotentin est un territoire particulièrement sensibilisé aux questions relatives à la filière nucléaire. Qu’il s’agisse d’acteurs de cette filière, civils ou militaires, ou de citoyens, favorables ou défavorables à cette énergie, chacun s’accorde sur la nécessité de conserver deux entités indépendantes, aux fonctions distinctes et complémentaires. Cette double existence, pour les habitants de la Manche et de la presqu’île en particulier, est fondamentale : elle assure, au moins partiellement, l’acceptabilité des installations comme la confortation des opinions favorables à celles-ci.
Par ailleurs, vous comprendrez, Madame la Ministre, qu’il est essentiel de maintenir une indépendance entre la fonction de régulateur (ASN) et celle d’expertise (IRSN). En effet, dans un domaine aussi sensible et aux risques aussi considérables que la sûreté nucléaire, il est fondamental que l’expertise (IRSN) n’ait à prendre en compte que la science dans la formulation de ses avis, là où le régulateur prend également en compte les dimensions économiques, industrielles et budgétaires.
Ce projet de fusion est d’autant plus incompréhensible qu’il intervient malgré les satisfecits de la Cour des Comptes sur la bonne gestion de ces organismes, la reconnaissance internationale de la qualité de la sûreté nucléaire en France, renforcée par l’absence d’accident grave ou majeur.
Enfin, ces amendements de dernière minute ne permettent pas de répondre à l’obligation constitutionnelle d’une étude d’impact et de l’avis du Conseil d’Etat. Ceci ne peut que conduire à la désapprobation, voire à la suspicion, particulièrement lorsqu’il s’agit de la sureté nucléaire.
Nous tenions à vous faire part de cette position et nous vous demandons de bien vouloir réexaminer le dépôt de vos amendements à la lumière de nos arguments."
La Manche et plus largement la Normandie sont des territoires fortement nucléarisés. « Que nous soyons pour ou contre la relance du nucléaire, nous pensons que nous ne pouvons transiger sur la sûreté et la protection de nos concitoyens. »
Ils demandent donc aux trois présidents de soutenir l’IRSN « et de faire connaître votre opposition à son démantèlement, qui menace l’indépendance et la qualité de l’expertise, au détriment de la sûreté et de la confiance des citoyens ».