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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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3 mars 2023

L'humeur d'Eric Valin: La Normandie est en crise parce que l'Etat français est en crise...

Notre correspondant Eric Valin nous propose plusieurs humeurs sur l'état de notre Normandie au sein de l'Etat de France qui n'est pas en bon état.

La Normandie qui est probablement la plus vieille province historique de France et qui est liée à la France dans son intimité (comme la Champagne à l'Est) en tant que pays dirigé depuis Paris, la plus ancienne ville capitale politique du continent européen (avec Rome), sera toujours en rendez-vous de l'avenir de notre pays. Pour le meilleur et le pire!

Crise industrielle, crise énergétique, crise agricole, crise ferroviaire, crise démographique et migratoire, crise du Brexit, retards en terme d'aménagement du territoire... La Normandie est en première ligne de la crise de l'Etat en France.

R

 

PARCE QUE LA NORMANDIE EST EN FRANCE !

SNCF Société Non Conforme en Faillite.

 On nous annonce que la SNCF a fait un bénéfice de 2,42 MM€ et qu'il faudrait s'en réjouir ; le plus mal classé d'une école de commerce au rabais pourrait en faire autant puisqu'il suffit d'être exonéré de certaines charges, d'en transférer à un quidam contraint (les collectivités locales) pour avoir un semblant de service public et de se faire subventionner par l'État.

Si bien que le contribuable paye trois fois pour la SNCF : au niveau des agglomérations pour les dessertes de proximité, au niveau des conseils régionaux pour l'achat de matériel et la circulation, enfin, au niveau de l'État. En 2021, cela représente 9,4 MM€ pour l'investissement et 5,1 MM€ pour le fonctionnement ; comment peut-on décemment parler de bénéfice après ça ?

Quand le contribuable utilise ce transport, dans des conditions de plus en plus contraignantes d'utilisation, de réservation et de remboursement, il devient un usager (mais pas un client) d'un service public ayant pris deux paris, d'abord le premier sur le quatrième paiement en réservant sa place à des tarifs variables et ensuite le second sur l'heure d'arrivée à destination.

Pendant ce temps, il n'y a plus de connexion ferroviaire pour les usines depuis des lustres, le port du Havre n'a pas le trafic de fret ferroviaire qu'il mériterait et les liaisons de voyageurs Paris-Normandie sont plus longues que celles du milieu du siècle précédent.

Les employés de la SNCF atteindront l'âge de la retraite avant tout le monde avec la clause dite du "grand-père" et pour que l'on en soit bien conscient, ils se mettent en grève sans considération pour la gêne personnelle des contribuables sans parler des conséquences économiques.

 

Sociétés Agricoles Financiarisées.

Le 28 février 2023, le site de l'hebdomadaire Marianne nous apprenait que les SAF détenues par des investisseurs non agricoles possèdent 14 % de la surface agricole française, selon le dernier rapport de l'association Terre de Liens.

La financiarisation, plutôt que le financement, de l'économie nous a valu les déboires de la distribution de l'énergie électrique par des entreprises non productrices qui, sous l'injonction de Bruxelles, achetaient à EDF de l'électricité à bas prix pour la revendre, avec marge évidemment, sur un marché artificiellement créé au nom de la sacro-sainte concurrence.

Le procédé est trois fois malsain: d'abord il détourne les fonds vers des investissements plus spéculatifs que productifs; ensuite cette concurrence artificielle ne peut pas contribuer à la baisse des prix compte tenu du modèle économique de base (confier le marché à des spéculateurs a pénalisé des milliers de Français avec la crise); enfin il a généré les pertes financières de EDF comme le souhaitaient "L'Europe" et l'Allemagne pour handicaper les investissements dans le nucléaire et supprimer le dernier avantage comparatif industriel et énergétique qui restait à la France pour ses entreprises.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il n'est pas souhaitable que les SAF se développent comme c'est le cas ; pour des raisons économiques (filières, aménagement du territoire), des raisons vraiment écologiques (par rapport à ce qu'elles prétendent); des raisons paysagères (remembrement) et sociologiques dans nos campagnes.

L'association Terre de Liens a relevé que 10% des terres agricoles appartenaient aux SAF: on peut craindre une extension de ces SAF compte tenu de la rapacité des spéculateurs et de la situation difficile des agriculteurs tentés de tout leur abandonner faute d'autres repreneurs.

Cette association a demandé une étude au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) pour réaliser une étude nationale sur la propriété foncière agricole ; la dernière remontant à trente ans. Il serait intéressant de savoir ce qu'en disent les Chambres Régionales d'Agriculture, la FNSEA et les syndicats professionnels de l'agro-alimentaire au sens large.

 

PARCE QUE LA NORMANDIE EST EN FRANCE !

La Normandie esclave des problèmes de Paris.

Depuis quelques semaines, les militants de Reconquête se font remarquer dans les médias plus que ceux du RN (surprenant), ou LR (moins surprenant... Quant aux autres pas de surprise), au sujet du projet d'Emmanuel Macron de répartir les immigrés d'origine aussi clandestine que superflue dans nos campagnes. A Callac, à Saint Brévin en Bretagne et d'autres bourgs de Provence sous la contrainte mais aussi le conseil municipal de Bélâbre dans le Berry (Indre) qui l'accepte pour passer le seuil des 1000 habitants qui donne droit à plus de subventions.

Les quelques souvenirs d'éducation religieuse catholique du maire de cette dernière commune ne lui ont pas permis d'intégrer quelque chose au sujet d'un fameux plat de lentilles et pour les emmerdes à venir la population locale se débrouillera.

Ne détaillons pas les arguments connus quant à la culture et la sécurité, le manque de tissu économique initial pour leur emploi ou l'impact sociologique au- delà du coût de la mesure (immobilier, fonctionnaires qui vivent de cette activité de déport de population, charges sociales du Conseil départemental, etc).

Quant à la procédure, on peut la qualifier de jacobine pour ne pas dire de despotique sur le modèle de Staline qui déportait les populations pour "russifier les territoires" avec le résultat que l'on constate du Donbass aux pays Baltes. La France, la Normandie, n'ont pas vocation à ressembler au Liban.

L'Orne, département sous peuplé de Normandie, pourrait être une zone privilégiée pour expérimenter cette politique. Souvenons nous du projet d'enfouissement de détritus parisiens non recyclables dans ce département où, faute de population, les promoteurs de cette mauvaise idée pensaient rencontrer moins de résistance. D'autres zones rurales normandes ne sont pas à l'abri pour autant.

Ce "cadeau démographique" est-il dû au fait que Emmanuel Macron est un technocrate parisiano-bruxellois sans descendance, à l'humanisme et à la culture d'enracinement douteux pour ne voir dans les personnes que des individus relégués au rang de pions que l'on déplace ? Ce n'est pas une bonne approche des problèmes démographiques et d'aménagement équilibré du territoire.

Nos cinq Conseils départementaux dépensent déjà trop d'argent pour les mineurs isolés, selon une injonction de l'État suite à ses carences régaliennes aux frontières, au détriment d'autres projets d'intérêt local.

 

Le contournement est un sujet d'excellence normande.

Le COI (Conseil d'Orientation des Infrastructures) vient de délivrer ses préconisations sous les auspices dans l'ordre de la préservation de la planète, du ferroviaire (surtout dans la partie périphérique des métropoles où c'est le moins rentable, mais on est habitué), l'entretien et la modernisation des routes puisque dans ce domaine la France perd continuellement des places dans les classements mondiaux (on est habitué aussi).

Le "saute mouton" ferroviaire en amont de la gare Saint-Lazare devrait être enfin réalisé, mais encore plus tard, pour contourner le bouchon à l'entrée de Paris pour les lignes normandes.

Ce contournement des difficultés ferroviaires parisienne est censé améliorer les performances du réseau ferroviaire normand afin de réaliser, enfin, l'idée de Ligne Grande Vitesse (ou de Ligne Plus Rapide) par la promesse toujours repoussée aux calendes grecques d'une Ligne Nouvelle Paris Normandie selon un calendrier très allongé et qui, n'en doutons pas selon l'habitude constatée, subira tous les retards et tous surcoûts possibles de réalisation.

Le contournement autoroutier Est de Rouen a une forte probabilité d'enterrement avec la contribution de Nicolas Mayer-Rossignol (d'abord favorable quand il était président de la Haute-Normandie puis opposé par soumission aux écolos pour ses intérêts électoralistes) et du Conseil départemental de l'Eure qui, avec le retrait de leurs financements, ont fait traîner le dossier avec pour conséquence, l'augmentation du coût pour la Seine Maritime et la Région Normandie. La métropole de Rouen en aurait pourtant été la première bénéficiaire sans débourser un centime car ce contournement a pour objecter d'achever la rocade autoroutière de contournement de la région parisienne à 100km de Paris entre Amiens, Rouen et Orléans, un dossier qui traîne depuis soixante ans!

Par ailleurs, il faut aussi contourner les conséquences du Brexit:  90 bateaux de pêche doivent partir à la casse faute de pouvoir pêcher dans les eaux britanniques, 19 navires normands sont éligibles à la procédure d'aide gouvernementale. Encore une fois, on résout par le social un problème économique qui trouve sa source dans la mauvaise négociation parisienne et bruxelloise des modalités du Brexit.

 

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Commentaires
L
On peut faire comme Monsieur Jourdain, retourner la phrase dans l'autre sens : " La crise est en Normandie parce que la crise est dans l'Etat français. "
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