Où l'on reparle du Pont Colbert de Dieppe...

Le 11 février dernier, après plus d'un an de mise en sommeil, l'assocation du Comité de Sauvegarde du Pont Colbert de Dieppe faisait son assemblée générale:

L'objectif principal de l'association est atteint: le pont Colbert ne sera pas détruit. Mais tout reste encore à faire...

Pont Colbert à Dieppe - Chasse Marée (chasse-maree.com)

Après une mise en sommeil due entre autres choses au contexte sanitaire, le Comité de Sauvegarde du Pont Colbert a enfin pu tenir son assemblée générale le samedi 11 février 2023 à la Maison des Associations de Dieppe.

Elle a réuni 14 personnes et à son issue a été procédé à l'élection du nouveau bureau du CSPC. En voici la composition :

Président : Michel MICH

Vice-Présidente : Marie-Paule VOISIN-DAMBRY

Trésorière : Catherine SONREL

Trésorier adjoint : Clément ALLAIS

Secrétaire : Marc LETOMBE

Secrétaire adjoint : Jean-Pierre LIGNY

Conseiller technique : Philippe BROUARD

Président d'honneur : Pascal STEFANI

Cette AG a permis de faire un bilan positif des actions passées, et d'envisager des actions futures susceptibles de répondre aux préoccupations relatives à la date, aux modalités et à la durée des travaux de restauration du pont Colbert.

Parmi les décisions prises lors de l'AG figurent :

1. une prise de contact avec d'autres associations concernées, telles que les Citoyens du Pollet, le groupe folklorique « les Polletais », l'association des commerçants « Vitrines de Dieppe »,

2. une demande d'audience, successivement auprès de la municipalité et de Ports de Normandie,

3. la rédaction d'un tract d'information suite à ces audiences et à destination de la population riveraine,

4. la tenue par Ports de Normandie d'une réunion publique d'information.

Ci-après, on pourra lire en son intégralité le rapport moral présenté lors de cette assemblée générale:

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Tout reste à faire en effet! Car après avoir délivré le dernier pont tournant métallique de la fin du XIXe siècle encore en exercice dans toute l'Europe des griffes d'Alain Levern de sinistre mémoire, il faut s'atteler à la restauration de ce pont désormais classé Monument Historique: un classement qui délivre une protection juridique mais qui n'offre aucune protection concrète...

Et la tâche s'annonce coûteuse. Et puis il y a un problème de doctrine de fond: un ouvrage industriel peut-il faire l'objet d'une démarche patrimoniale complète à l'instar d'un bâtiment ou d'une oeuvre plus culturelle ou esthétique? En clair: faut-il automatiser le pont et ne plus faire appel au savoir- faire des pontoniers qui actionnent manuellement les pompes hydroliques qui mettent le pont en mouvement depuis la fameuse cabine dessinée par un certain Jean Prouvé?

Pont Colbert à Dieppe : une rénovation hors de prix | Les Informations Dieppoises (actu.fr)

Pont Colbert à Dieppe : une rénovation hors de prix

Les devis pour rénover le pont Colbert à Dieppe ont explosé. Les travaux sont donc reportés à 2024. Et l'automatisation est toujours décriée par le comité de sauvegarde du pont.

Le comité de sauvegarde du pont Colbert s’est réuni en assemblée générale samedi 11 février 2023 à la maison des associations, à Dieppe (Seine-Maritime). « 90 % de nos objectifs ont été atteints », note Pascal Stefani, le président de l’association. En effet, l’ouvrage métallique a été classé aux Monuments historiques en 2020. « Le pont restera en place ! » se félicitent les membres de l’association.

Le comité de sauvegarde se bat depuis de nombreuses années pour cet ouvrage d’exception qui relie le quartier du Pollet au centre-ville de Dieppe. Le seul pont tournant d’Europe qui fonctionne encore avec son mécanisme hydraulique d’origine. « Voici l’exemple d’une belle aventure humaine, du succès d’une intelligence collective », sourit Pascal Stefani.

Les travaux de rénovation reportés

Les commerçants comme les « îliens » s’inquiétaient des futurs travaux de rénovation du pont Colbert. Programmé en mars 2023 pour une durée de 18 mois, le chantier est finalement reporté, la faute à l’inflation et au coût des matières premières qui ont explosé.
Ports de Normandie, propriétaire de l’ouvrage d’art, avait initialement prévu une enveloppe de 13 millions d’euros pour ces travaux hors norme. « Mais les offres reçues des entreprises dépassent le budget prévu et de beaucoup », souligne Bertrand Marsset, directeur adjoint de Ports de Normandie.
L’instance qui gère les ports de Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe se voit donc dans l’obligation de reconsulter les cofinanceurs, à savoir la Région, le Département, l’Agglomération Dieppe-Maritime et l’État puisque le pont est classé Monument historique.
Un budget à boucler
« Nous essayons de faire en sorte de boucler ce budget dans un délai relativement court. Le marché pourrait être notifié dans un délai de quelques semaines à un mois », poursuit Bertrand Marsset.
Ensuite, il y aura une période de préparation du chantier assez longue, d’une part en raison de la nature exceptionnelle de ces travaux de rénovation, d’autre part parce que la pose d’une passerelle pour ne pas couper l’île du Pollet du reste de la ville est envisagée. Passerelle qui devra être fabriquée. « Au mieux, nous pourrions démarrer début 2024 », confie le directeur adjoint.
Une annonce faite au conditionnel car pour l’heure, en ce qui concerne ce nouveau calendrier prévisionnel, rien n’est moins sûr. Ce qui est certain en revanche, c’est que la circulation ne sera donc pas interrompue en 2023.

M. DS.

Des divergences

En effet, ce dernier a souhaité passer la main. C’est Michel Mich, le secrétaire, qui a été élu président de l’association. Car, même si les activités du comité sont moins nombreuses après l’organisation des 130 ans du pont Colbert, des combats restent à mener, comme celui de l’automatisation de l’ouvrage portuaire et la défense des intérêts des Polletais, habitants et commerçants.

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« Nous avons des divergences avec le propriétaire Ports de Normandie, précise Pascal Stefani. J’ai du mal avec l’idée que le pont soit considéré comme une passerelle… Pour nous, il s’agit d’un objet patrimonial. » S’il fonctionnera toujours à l’eau, Ports de Normandie veut l’automatiser.

Un point de friction entre le comité et la collectivité territoriale qui demeure. « Le savoir-faire des pontiers doit être conservé », ajoute-t-il. La manœuvre manuelle deviendra facultative.

Pas d’ambition

« Je regrette qu’il n’y ait pas d’ambition patrimoniale pour ce pont », poursuit Pascal Stefani. Par ailleurs, la Direction régionale des affaires culturelles a donné son accord pour l’automatisation.

« On nous a proposé de faire des vidéos, des maquettes… pour conserver le patrimoine immatériel des pontiers, mais nous n’avons pas souhaité aller dans cette direction. »

Pascal Stefani