Comme la Normandie ferrovaire sans TGV c'est un peu le Far West avec des vaches paissant sur les voies, mais aussi les feuilles mortes tombant sur les rails tout comme les arbres, après chaque tempête, sans parler des pannes de motrices, ou de la panne de réveil du contrôleur, le départ trop avancé d'un train pour avoir la certitude d'arriver à l'heure, ou son annulation pure et simple, voire une grève inopinée organisée sur Facebook ou le suicide d'une malheureuse lycéenne se jetant du haut d'un pont... Il semble évident que le conducteur d'un train sur une voie ferrée normande soit joignable au téléphone en permanence avec une ligne totalement sécurisée.

Or, à la lecture de l'article ci-dessous, on apprend que cela n'est toujours pas le cas en Normandie, donc en France en ce début du XXIème siècle!

proxy-image

https://actu.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin_50129/transports-une-technologie-pour-ameliorer-la-ligne-sncf-cherbourg-mantes_57146518.html

Transports. Une technologie pour améliorer la ligne SNCF Cherbourg-Mantes

Depuis décembre 2022, SNCF Réseau mène des essais entre Cherbourg (Manche) et Mantes pour finaliser le déploiement du GSM-Rail afin d'améliorer la gestion des incidents.

En novembre 2021, nous annoncions que 62 pylônes allaient être érigés de Cherbourg (Manche) jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines) pour déployer « la technologie GSM-Rail (radio sol-train) afin d’améliorer la gestion des incidents ferroviaires grâce au contact direct entre le train et les équipes circulation en gare ».

33,5 millions

C'est l'imposant budget de ce dispositif cofinancé par l'État (50,15 %) et la Région Normandie (49,85 %), auxquels s'ajoutent les coûts de raccordement à la fibre optique, assumés par SNCF Réseau.

Au final, soixante pylônes, espacés de 2 à 9 km, maillent les 310 kilomètres de la ligne Mantes-Caen-Cherbourg. Ils sont raccordés au réseau électrique, mais aussi à la fibre optique.

Le GSM-Rail est un standard européen de télécommunications ferroviaires sans fil déployé dans 18 pays, permettant de relier les équipes à bord des trains aux équipes au sol chargées de la régulation du trafic, de la circulation et de la maintenance du réseau et ainsi permettre une meilleure fluidité de la production en situation nominale ainsi qu'une meilleure réactivité des équipes en cas d'incident.

SNCF Réseau

À lire aussi:

Un train Corail transformé en labo

L’entreprise a permis la visite d’un train d’essais le 30 janvier 2023. Six passages d’un train d’essais sont programmés depuis décembre dernier jusqu’à avril prochain. « Les mesures réalisées par le train d’essais permettent d’assurer que la diffusion du signal radio est conforme au bon fonctionnement du programme de sécurité mis en place par SNCF Réseau », expliquent SNCF Réseau et les deux cofinanceurs que sont la Région Normandie et l’État représenté par la préfecture de Normandie.

Le budget déjà conséquent de 33,5 millions d’euros ne comprend pas le raccordement à la fibre optique, assumé par SNCF Réseau sur ses fonds propres à hauteur de 4 millions d’euros.

« Les essais techniques, qui permettent de vérifier que la transmission répond aux exigences, sont réalisés à l’aide d’une voiture laboratoire type Corail. » En effet, ce train d’essais est composé de deux motrices thermiques et d’une ancienne voiture voyageur réaménagée en laboratoire.

SNCF Réseau assure que ce système permettra de couvrir la ligne à 100 %, y compris dans les tunnels et zones rurales : « Le chef de bord est joignable directement sur toute la ligne, y compris dans les tunnels. Cette technologie permet aux conducteurs de pouvoir joindre les postes d’aiguillage et régulateurs en tout point du réseau. Les avantages sont nombreux. » 

Le trafic est fluidifié grâce à la possibilité de passer des appels pour demander au conducteur de ralentir ou accélérer. Elle permet également de partager la météo du trafic avec l'ensemble des agents sur l'axe, et de fait d'améliorer l'information voyageurs donnée à bord des trains.

SNCF Réseau

C’est aussi un « gain de sécurité : le conducteur peut avertir d’un danger en temps réel ». Cette technologie permettra « une réactivité très élevée en cas d’incidents : 2 secondes au lieu de 5 à 10 minutes ».