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Localisme péninsulaire: David MARGUERITTE célèbre dix années de séparatisme pour le Cotentin du Nord.
Billet de Florestan:
Le Nord-Cotentin, dans la langue normande de ce pays, le "Haupais", c'est-à-dire, le haut-pays par rapport au bas-pays des marais, s'est toujours plus ou moins considéré comme une presqu'île qui pourrait en redevenir une si les marais entre Carentan au Sud-Est et La Haye-du-Puits à l'Ouest étaient "blancs" à l'année, c'est-à-dire, inondés comme ils le furent par l'Occupant allemand de 1943 à 1944 pour d'évidentes raisons militaires. Voire... S'ils étaient remis en eau de façon permanente par la remontée progressive du niveau de la mer en raison du changement climatique.
Sur cette carte, le "Haupais" est en blanc et le "Bapais" est en vert...
On raconte même que le choix d'installer en 1969 le nucléaire (Jobourg et Flamanville) dans la Hague au bout du bout du Nord-Cotentin aurait été inspiré par cette configuration de presqu'île qui pourrait être facilement isolée à la hauteur de Carentan en cas d'accident nucléaire majeur: on dira que cette spécialisation nucléaire (si l'on ajoute l'arsenal des sous-marins de Cherbourg) n'a fait que renforcer, depuis 50 ans, un réel particularisme du Nord-Cotentin.
Un particularisme que certains régionalistes normands font même remonter à l'arrivée, à partir des années 840, de colons norvégiens chassés d'Irlande dans le Nord du diocèse de Coutances (ou Cotentin) ainsi que dans l'Ouest du diocèse de Bayeux (ou Bessin).
Un particularisme normand qui a toujours sa variation linguistique locale de la langue régionale normande, le "patois" du Cotentin étant, d'ailleurs, avec le "cauchois" la partie la plus vivante de ce qui nous reste de notre patrimoine linguistique régional...
Un particularisme qui a même son drapeau, le drapeau aux "treis cats", aux trois "chats" ou léopards inventé et valorisé par le grand écrivain et poète patoisant Louis Beuve dans les années 1930: la reprise du blason de la maison royale d'Angleterre avec ses trois lions angevins (Plantagenêts) parés à nos couleurs normandes rouge et or avait pour but de valoriser le Nord-Cotentin comme étant la plus grande île de l'archipel anglo-normand, une île normande rattachée malencontreusement à la terre continentale française. Et tant pis si le port militaire de Cherbourg a été voulu par Louis XVI et Napoléon 1er pour être une sorte de pistolet français braqué sur la tempe de la Perfide Albion...
On notera, en passant, la confusion symbolique et assumée comme telle depuis 1790 entre le nom du département joignant en un seul territoire les anciens diocèses de Coutances et d'Avranches et le nom de la mer qui baigne l'ensemble: la Manche étant dans la Manche, le Nord-Cotentin est donc une île que certains aiment à situer "entre Normandie et Bretagne" et dont on n'a de nouvelles régulières qu'en regardant la page météo quotidienne des grands médias nationaux parisiens...
Inutile de dire que cette confusion symbolique savamment entretenue peut avoir quelques effets fâcheux lorsqu'il s'agit de penser l'évidence de l'unité normande de la Bresle au... Couesnon!
La figure de proue du drakkar normand...
Au-delà de ces rêveries plus ou moins mêlées de vraie histoire qui permettent de revendiquer, légitimement, un particularisme local fort qui fait, hélas, fort défaut ailleurs en Normandie, il faut veiller à ce que cette fierté cotentino-nordique soit, avant tout, la plus authentique fierté normande pour que les "Normous" vivant partout ailleurs en Normandie, en deça des marais limitant un pays qui pourrait paraître presque féérique (il n'y a pas que la Bretagne!) deviennent, enfin, de vrais Normands fiers d'eux-mêmes.
En un mot, si le Nord-Cotentin est un particularisme de la fierté normande sinon son avant-garde, on ne pourra qu'en être. En revanche, si ce particularisme quasi insulaire du Nord-Cotentin est instrumentalisé pour en faire un fief ou une baronnie politique ou partisane pour servir la carrière d'un élu localiste on risque de ne plus être d'accord. Mais vraiment plus d'accord du tout!
En cette fin du mois de janvier 2023, David Margueritte a formulé ses vœux aux militants du Cercle du Cotentin, parti créé il y a dix ans et qu'il préside.
« Au Cercle du Cotentin, on ne cherche pas à savoir d’où vous venez mais plutôt où vous voulez aller avec nous. » Pour formuler ses vœux à sa famille politique, David Margueritte, président du Cercle du Cotentin, a repris les bases de la création de son parti, le Cercle du Cotentin. « Notre parti c’est le Cotentin, un territoire avant d’être un parti politique ».
Il faut dire que cette année 2023 résonne particulièrement pour eux. C’est le dixième anniversaire du Cercle du Cotentin. « Nous avons essuyé des grosses tempêtes, vécu des combats et des épreuves, mais quand on voit aujourd’hui que nous comptons plus de 500 adhérents, dont certains depuis la première heure, 70 élus à tous les niveaux sur notre territoire, je ne peux que saluer tout le chemin parcouru », s’enthousiasme-t-il.
À la tribune derrière lui, plusieurs élus justement sont venus le soutenir et saluer son engagement. « Il sait dire quand les choses vont mais aussi quand elles ne vont pas. Je suis fière de faire partie de cette belle famille, dont David est la tête de proue », a assuré, entre autres, la sénatrice, Béatrice Gosselin. « On vous doit énormément, sans vous, nous ne serions rien. Nous nous sommes engagés à 200 % avec David Margueritte depuis 10 ans, et il fait preuve d’une énergie qui surprend tout le monde », a souligné de son côté, Frédérik Lequilbec, vice président de l’agglomération.
Des victoires et des projets
Après de nombreux éloges, et devant près de deux cents personnes, le président du Cotentin a alors pris la parole. « Vous êtes ma force », a-t-il assuré. Un leitmotiv qui l’a conduit à prendre des mesures, affirme-t-il, comme « le pack Normandie énergie » pour aider les entreprises à penser des solutions, la « fourniture aux lycéens d’ordinateurs pour mettre fin à la reproduction sociale », le guichet unique pour répondre à la lutte contre les passoires énergétiques ou le bus Cap Cotentin et ses 513 points d’arrêt à la demande « unique en France ».
Il a aussi répondu aux critiques de la nouvelle collecte des déchets.
On ne peut plus enfouir 259 kg de déchets non valorisables par habitant chaque année à Montebourg. Vider la poubelle noire, remplir la jaune, c'est un enjeu responsable auquel nous avons l'obligation de répondre !
David Margueritte
Demain, d’autres projets animent encore l’élu. Il croit dans le grand chantier de contournement de Cherbourg, dans les capacités économiques du territoire et notamment du port de Cherbourg. « C’est pour cela que je tenais à célébrer ces vœux, ici, à la gare maritime », dans les campus à venir… « Je ne veux pas uniformiser mais harmoniser notre territoire, pour agir », détaille David Margueritte avant de conclure par un souhait : « Le mouvement doit encore grandir, nous sommes le parti du Cotentin (sic!), vous êtes ma force ! »
Pour aller dans le même sens:
Pour préparer son prochain hors-série, La Presse de la Manche fait appel à ses lecteurs et lectrices et les interroge: qu'est-ce qui fait, selon vous, la spécificité de la presqu’île ?
http://actu.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin_50129/pour-son-prochain-hors-serie-la-presse-de-la-manche-fait-appel-a-ses-lecteurs-et-lectrices_56997411.html
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