Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 45 659
Derniers commentaires
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Pages
25 janvier 2023

Domfront-en-Poiraie: Danfron ou Danfront? Un jacobin éradicateur vitupère et ne dit rien contre le Globiche qui accélère...

Langue normande sous les poiriers de Domfront...

a727678d00d36db27678d00d39f276v-960x640

La mairie de Domfront en Poiraie souhaite faire revivre la langue normande via de nombreux panneaux bilingues placés aux entrées de la commune. 

Elle interroge la population sur le choix de la graphie en langue normande : Danfron ou Danfront ?

Jean-Philippe Cormier, président de l'ARD (Association pour la restauration du château de Domfront):  "On peut s'interroger sur le bien-fondé d'une telle initiative"

http://actu.fr/normandie/domfront-en-poiraie_61145/sondage-a-domfront-a-vous-de-choisir-le-panneau-bilingue_56850382.html

Sondage à Domfront : à vous de choisir le panneau bilingue

Janvier 2023 : la municipalité de Domfront en Poiraie interroge la population sur le choix de la graphie en langue normande : Danfron ou Danfront ?

Dans le bulletin municipal de janvier 2023, la municipalité de Domfront en Poiraie interroge la population sur le choix de la graphie en langue normande qui s’affichera sur les prochains panneaux d’entrées de ville. Deux possibilités : Danfron ou Danfront ?

Comme cela se fait déjà dans de nombreuses villes françaises, la mairie de Domfront en Poiraie souhaite faire revivre la langue normande via de nombreux panneaux bilingues placés aux entrées de la commune. Ils s’ajouteraient à ceux déjà mis en place. Les visiteurs pourraient donc voir écrit le nom normand ainsi que le nom actuel de la ville. « Il arrive encore d’entendre ces expressions et ces mots en patois, mais cela se raréfie. Selon l’UNESCO, notre patois normand est en sérieux danger. En 2019, la région Normandie a lancé un projet de sauvegarde et de valorisation des parlers normands et la Ville de Domfront en Poiraie souhaite le rejoindre », explique le maire, Bernard Soul.

Une graphie à déterminer

A la suite de la demande déposée par la commune auprès de la Région, le Conseil scientifique et culturel (CSC) des parlers normands (en charge de la traduction) a soumis la graphie « Danfron ». Néanmoins, en l’absence d’enquête orale récemment effectuée sur le territoire, le CSC ne peut pas affirmer cette graphie.

Bernard Desgrippes, membre de la commission Scientifique et culturelle régionale des parlés normands, a été consulté pour ce projet. Selon ses recherches, ce dernier a une préférence pour la graphie « Danfront ».

Au vu de ces deux propositions, la municipalité souhaite interroger la population par le biais d’un sondage. Pour donner son avis jusqu’au 28 février, il suffit de découper le bon qui se trouve dans le bulletin municipal, de cocher son choix et de le déposer en mairie dans l’urne dédiée ou alors sous format numérique sur le site Internet de la ville : www.ville-domfront.fr

POINTS DE VUES

"On peut s'interroger sur le bien-fondé d'une telle initiative"

Jean-Philippe Cormier. Président de l'ARCD

« On peut s’interroger sur le bien-fondé d’une telle initiative, qui s’inscrit dans un mouvement « régionaliste » national qui veut promouvoir les langues et les patois locaux. Cela relève beaucoup d’un effet de mode, mais pas seulement. Cela participe aussi de l’effacement de l’État, concurrencé à sa base par le régionalisme, voire le localisme, et au-dessus par le supra-nationalisme européen, voire par la mondialisation.

Jacobinisme fédérateur

Au-delà de ce débat, pourtant éminemment politique et fondamental, surtout dans un pays dont la tradition centralisatrice ne s’était jamais démentie, de la monarchie de l’Ancien Régime, et même dès le Moyen-âge, au jacobinisme fédérateur de la Révolution, puis de l’Empire et des régimes républicains qui se sont succédé ensuite, on peut s’interroger sur la promotion d’un patois, qui repose surtout sur la prononciation et des tournures particulières, augmenté parfois de certains termes spécifiques.

Est-ce bien une langue au sens strict ? On constate qu’il n’est nulle part question de reconnaître l’existence d’une langue normande. Je serai personnellement plus attaché au fait que les jeunes générations s’expriment dans un français correct, tant à l’écrit qu’à l’oral, ce qui est de moins en moins le cas de nos jours. La déliquescence en ce domaine est devenue péniblement supportable. 

Au fil de l’Histoire

Le problème du patois normand est qu’il n’a été par définition guère écrit, sauf peut-être dans des ouvrages très récents ; c’était surtout question d’accent et de conversations vernaculaires. Je n’oserai donc dire comment on prononçait le nom de notre ville dans les temps anciens (Gérard Louise a cependant noté qu’on devait prononcer Mantilleu pour Mantilly, puisqu’on le trouve écrit ainsi dans un document de 1299).

Par contre, je peux dire comment on l’écrivait. Je résume ci-dessous, sans donner les cotes des manuscrits originaux que j’ai consultés ; je ne me réfère pas à des transcriptions, qui peuvent ne pas être entièrement fidèles, sauf pour les chroniques les plus anciennes, pour lesquelles j’utilise leurs éditions plus ou moins récentes : 

  • Ces dernières emploient le plus souvent Domfront et les adjectifs domfrontis, domfrontensis en latin (charte de fondation de l’abbaye de Lonlay par Guillaume de Bellême, vers 1015-1025, Chromique de Ducs de Normandie par Benoît de Sainte-Maure), mais aussi Danfront (Guillaume de Poitiers, Histoire de Guillaume le Conquérant, Wace, Roman de Rou), en latin ou en langue vernaculaire. 
  • Ordéric Vital, dans son Histoire ecclésiastique (en fait une chronique de l’histoire de la Normandie), emploie Damfront, vers 1135, avec m. 
    Au début du XIIIe siècle, on trouve Danfront dans une charte du roi Philippe Auguste (1204), puis Damfront.
  • À la fin du XIIIe siècle, au XIVe et au XVe, le nom de la ville est presque systématiquement écrit Danfront (en français ; comptes des baillis de Robert II d’Artois 1289-1302, enquête contre le bailli Jean de Carcassonne 1292, comptes de la vicomté de 1332 à 1342, documents « anglais » pendant la guerre de Cent Ans, mais rédigés sans doute par des clercs français). On peut cependant parfois lire Dampfront (comptes de travaux du vicomte Pierre d’Avranches, 1335, travaux au château en 1437, dans lequel on trouve les deux formes), ou Dompfront (Livre de Marie d’Espagne [enquête forestière], 1346). 
  • À partir du XVIIe siècle, la graphie Dompfront s’impose (par exemple pièce d’un procès pour une place à l’église Saint-Julien, 1631). 

Le P ne devait pas se prononcer, et la forme actuelle Domfront semble être définitivement employée à partir du XVIIIe (exemple, copie du manuscrit de Boispitard en 1738). 

Donc, quelle époque faut-il considérer ? Moyen-âge et Renaissance, ou époque plus récente, XVIIIe – XIXe siècle, voire début XXe ? En tout état de cause, il a toujours été mis un T à la fin à l’écrit. C’est d’ailleurs logique, si on considère que le nom de la ville provient de saint Front qui aurait été un des évangélisateurs du Passais au VIe siècle.

*ARCD : Association pour la restauration du château de Domfront

Danfront, Danfron ou… ni l'un ni l'autre

Didier BoisblucheRiverain de Domfront en Poiraie.

« Dans le dernier bulletin municipal domfrontais, nous est proposé un sondage sur l’attribution d’un nom « normand » pour notre douce ville. Peut-être une troisième option pourrait-elle figurer : « aucune des deux propositions »…

Identité ?

J’entends l’argument « identité » en référence à nos proches voisins qui ont d’ailleurs attribué des noms bretons à des villes où cette langue n’a jamais été parlée puisque la Haute Bretagne (partie orientale) pratiquait le gallo. Ce parler contient d’ailleurs nombre de similitudes avec notre « patois » du Passais ce qui semble peu étonnant vu notre proximité.

Que cette double dénomination soit pertinente, ou pas, cela ne nous regarde pas vraiment même si parfois il arrive à « l’étranger » d’être quelque peu perdu avec la multiplication des panneaux.

Concernant Domfront, bien que sexagénaire ayant entendu couramment dans mon enfance, mes grands-parents pratiquer notre parler ancestral, je n’ai pas souvenir d’avoir entendu « Danfron » à la place de « Domfront ». Peut-être suis-je encore trop jeune…

J’ai en tout cas quelques difficultés à comprendre que l’éventuelle  « invention » d’une dénomination supposée ancienne de la ville permettrait de « sauvegarder » la richesse de notre patrimoine linguistique qui n’a plus, et c’est heureux, cette connotation négative qu’il pouvait avoir au XXe siècle. Dans le livre  » Domfront-10 siècles d’histoire « , je n’ai d’ailleurs pas remarqué de référence à « Danfron ».

Un choix plus éclairé

À ce jour, le sondage ne semble guère être mis en évidence sur le site de la ville, je me permets donc de suggérer de le mettre plus en avant et de mettre en ligne quelques éléments de recherche historique qui permettrait à tout citoyen domfrontais de faire un choix plus éclairé.

Personnellement, je me sens incapable de le faire… Quelle que soit la décision finale, que l’année 2023 vous soit, malgré le contexte général, la plus douce possible…». 


 

Commentaire de Florestan:

Les vieux croûtons ont donné leur avis?

Place aux jeunes... Qui risquent de nous baragouiner (un mot d'origine bretonne) la langue de Wejdène: elle remplacera dans peu de temps la langue française et ça ira plus vite que la tentative d'éradication depuis 230 ans des racines dialectales régionales authentiques et historiques de la langue de Molière et de Corneille par tous les zélés collaborateurs du pouvoir jacobin parisien.

Publicité
Publicité
Commentaires
G
À plus de 100 € le panneau sans aucune utilité, combien de panneaux seront mis en place ?<br /> <br /> Même en Bretagne, je ne connais aucun breton qui dise j'habite ou je vais faire mes courses à An Oriant au lieu de Lorient, ça amuse juste quelques vieux cons à cheveux miteux façon Stivell, catogan bobo, vareuse rougeâtre et petit bonnet à triskell.
Répondre
B
la suite:<br /> <br /> <br /> <br /> https://actu.fr/normandie/domfront-en-poiraie_61145/orne-verra-t-on-une-multiplication-des-panneaux-bilingues-francais-normand_56865534.html
Répondre
Publicité