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Valse du préfet de région, CPER toujours pas signé, Borne débranchée, lobbies nordiste, breton: transport vers le trou normand!
Billet de Florestan:
Cette humeur de notre ami Barreau nous a mis en alerte...
"Pendant que les normands n'arrivent toujours pas à obtenir leur ligne nouvelle LNPN, suscitant les larmoiements de Mayer Rossignol ces derniers jours, voire même des améliorations leur permettant de sortir du moyen âge ferroviaire, la présidente de la région Pays de la Loire en réclame toujours plus ! "
http://actu.fr/pays-de-la-loire/nantes_44109/christelle-morancais-reclame-un-tgv-paris-nantes-en-moins-de-deux-heures-qui-existe-deja_56454863.html
La Normandie va-t-elle devenir définitivement un angle mort des transports, un "trou normand" où même les carosses dotés de leur fameuse cinquième roue n'oseraient s'aventurer?
Sous Louis XV, un Caen- Paris en diligence se faisait en deux jours. Aujourd'hui, un train met plus d'heures pour aller de Paris à Cherbourg que de Paris à Marseille et la fameuse locomotive Pacific mise en musique par Arthur Honegger qui tirait le rapide Paris-Le Havre, au début des années 1960, mettait près d'une demi-heure de moins que la jolie rame Bombardier d'aujourd'hui commandée à grands frais par notre cher président de Région, faute de pouvoir faire mieux! Et ne parlons pas des Turbotrains orange qui tutoyaient les 200 km/h entre Caen et Paris sous Giscard d'Estaing: à l'époque, la Normandie c'était moderne!
Mais on dirait que depuis le début des années 1990 nous soyons entrés dans un tunnel dont on se demande encore aujourd'hui si il a un bout...
Alors que notre (bon) préfet de région vient de valser pour être remplacé par un haut-fonctionnaire qui a oeuvré à la question de ne pas aggraver la différence entre territoires dominants et territoires dominés- il va pouvoir enfin passer aux travaux pratiques en Normandie -; alors que le contrat de plan interrégional pour la vallée de la Seine est toujours en mode sous-marin entre l'Elysée et Matignon et que le contrat de plan normand avec l'Etat n'est toujours pas signé et qu'il devait l'être au printemps par Elisabeth Borne qui a, visiblement, en ce moment, d'autres chats que les nôtres à fouetter; alors que notre LNPN risque de desservir les... calendes grecques et que les lobbies bretons et nordistes sont trop souvent plus talentueux que les Normands pour tirer la couverture à soi et tendre la sébile, on peut être vraiment soucieux pour l'avancée des grands dossiers d'une Normandie toujours en retard en ce qui concerne ses infrastructures de transport:
On ne parle pas des rêveries présidentielles sur des RER ceinturant toutes nos grandes villes (d'ailleurs à Rouen, ce serait plutôt utile).
On parle de ce qui devrait exister dans notre territoire normand depuis dix, quinze, trente, voire... cinquante ans en terme de routes, d'autoroutes ou de voies ferrées sans même parler de la navigation fluviale sur la Seine contrainte d'utiliser certains équipements qui datent encore de l'Après-guerre...
Pourquoi ce coup de gueule? Pourquoi cette alerte?
Parce que nous apprenons que M. Patrice Vergriete, le maire et président de la communauté urbaine de Dunkerque, un proche de Xavier Bertrand, vient d'être nommé président de l'Association de Financement des Infrastructures de Transports (AFIT) par Monsieur Macron qui a sa tête à Amiens et son coeur au Touquet quand Monsieur Bertrand ne rêve pas déjà de faire du pédalo entre deux écluses du futur canal Seine-Nord car dans l'estuaire du Havre c'est plus... compliqué!
Le sus-nommé Vergriete a promis devant les parlementaires qu'il sera capable de tout cumuler, comme Monsieur Philippe Duron autrefois, un élu normand qui occupa le même siège sans que l'on en vit le moindre résultat pour le réseau ferré de notre région... Bien au contraire!
On consultera les archives édifiantes suivantes tirées de l'Etoile de Normandie:
http://normandie.canalblog.com/archives/2020/07/11/38424104.html
http://normandie.canalblog.com/archives/2015/04/17/31909056.html
La gazette des Communes nous dit ceci à propos du nouveau patron de l'AFIT:
Patrice Vergriete était le grand favori pour succéder à Jean Castex (parti diriger la RATP) à la tête de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT). Mercredi 11 janvier, les commissions « développement durable » et « aménagement du territoire » de l’Assemblée nationale et du Sénat ont approuvé la candidature de Patrice Vergriete. Le président de la communauté urbaine de Dunkerque accède donc à un poste dont il a décliné sa vision le matin même devant les deux assemblées. Le tout dans un contexte national tendu autour du rail, d’atermoiements sur les RER métropolitains et du manque de personnel dans les transports urbains.
On pourra nous objecter que l'AFIT est un machin de plus, une sorte de comité Théodule sans intérêt comme il peut en pulluler dans notre belle République pour recaser un copain ou un abonné au retour d'ascenseur. Que nenni!
Bien que doté d'à peine 4 milliards d'euros trouvés à grand peine parce que les fermiers généraux des autoroutes ont longtemps refusé de payer leur écot, l'AFIT est aux infrastructures de transports de France ce que peut être le Vatican pour l'Eglise universelle: un lieu passablement désargenté mais qui peut voir passer beaucoup de monde et beaucoup d'argent, bref! une sorte de tour de contrôle d'où l'on peut tirer de nombreuses ficelles pour faire avancer tous les projets que le patron des lieux aimerait bien voir avancer.
On imagine les priorités du maire de Dunkerque: elles risquent de ne pas être normandes!
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