Jacques Sylvain-Klein nous conte l'histoire d'une Normandie terre bienveillante et accueillante pour les Juifs.

Alors que nos frères et prédécesseurs dans la foi célèbrent cette semaine la fête d'Hanouka, fête des "Lumières" qui commémore la reconsécration du temple de Jérusalem après sa profanation par Nabuchodonosor et que sera célébré par les Chrétiens du monde entier, ou presque, la naissance du juif Jésus, le Messie (qui ne vient pas d'Argentine) Fils de Dieu sauveur de notre humanité, voici LE livre à laisser au pied d'un sapin normand pour la veillée de la Nouée...

L'excellent Jacques-Sylvain Klein était à Caen vendredi dernier pour la présentation et la signature de la seconde édition de son livre passionnant "Le royaume juif de Rouen" qui nous raconte au-delà du cas particulier rouennais, le compagnonage au long cours entre nos ducs de Normandie et rois d'Angleterre et la communauté juive avec, bien sûr, des hauts et des bas mais avec toujours des hauts très hauts qui signent une authenticité civilisationnelle anglo-normande s'épanouissant du XI au XIIIème siècle dont on peut être, avec le recul, tout particulièrement fier...

Saluons, notamment, un Guillaume Le Conquérant qui fut l'un des premiers souverains de l'Occident a accorder la liberté religieuse et sociale aux Juifs et qui fut à l'origine de la fondation de la synagogue de Londres...

Jacques-Sylvain Klein nous raconte dans ce livre érudit et parfaitement documenté, la présence archéologique extraordinaire des vestiges d'une école rabbinique datant du XIIème siècle dans les fondations de l'actuel palais de justice de Rouen qui fut aussi notre "Parlement de Normandie" qui symbolisa, il y a trois ou quatre siècles,  l'autonomie ou l'indépendance de notre région à l'égard d'un pouvoir parisien totalisant (qui n'a pas beaucoup aimé les Juifs dans sa longue histoire...)

Cette épopée d'une Normandie juive ou judéo-chrétienne encore bien méconnue nous est donc contée dans ce livre qui rappelle que cette histoire a, néanmoins, laissé des traces importantes dans la plupart des villes normandes qui ont toutes ou presque dans leur toponymie ancienne une "rue des Juifs" qui signale au moins la présence d'une synagogue.

Malheureusement, cette belle originalité normande finira, hélas, par s'estomper lorsque la normalisation française de la Normandie s'accomplira au cours du XIIIe siècle, le siècle d'un très saint Louis IX qui aurait probablement fini son règne par l'expulsion des juifs de son royaume s'il n'était pas mort à Tunis en 1271: il aurait aussi été probable, si ce malheur était arrivé, que les juifs expulsés de Paris auraient trouvé un refuge provisoire à Rouen ou dans d'autres villes normandes car la coutume de Normandie, un droit civil et public en avance sur son époque, mettait déjà en pratique le principe de l'égalité de tous devant la même loi sans discrimination aucune quelle soit religieuse sociale, culturelle ou sexuelle...

Notons, pour finir, que la "rude bataille" dont on nous parle dans la présentation de la 4ème de couverture de cet ouvrage est terminée puisque les vestiges de "la maison sublime" mis en valeur font désormais l'objet d'un programme régulier de visites organisées par l'office de tourisme de la métropole de Rouen.

Comments

[Saint-Patrick]

Ah... le temps béni où l’on sortait les écus du tronc des pauvres. Saviez-vous qu'avec la religion, il y en a qui en perdent leur belle mine ? Ce qui fut les cas des Borgia avec leurs célèbres papes infimes. Pourtant, qu'attendre de papes fous de la messe et toqués de la bible ?



Florestan (et les autres), j'attends votre réaction avec impatience.

[Guerin]

Tellement bienveillante et accueillante que le 26 janvier 1096, les juifs sont rassemblés dans une église de Rouen et passés par les armes sans distinction d'âge ou de sexe pour ceux qui ne voulaient pas se convertir (c'était un prélude à la première croisade...

En 1205, lors du ralliement de la Normandie à la France, à nouveau quelques massacres de juifs pour marquer l'événement...



Il nf faut pas repeindre en rise plus qu'en noir les événements historiques.