Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 45 800
Derniers commentaires
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Pages
14 octobre 2022

LA HAGUE: Les contradictions de la gauche française face au nucléaire... Sortons les archives audiovisuelles normandes!

Billet de Florestan:

Avec l'implantation de l'usine de retraitement des déchets nucléaires de la COGEMA dans la lande de Jobourg, au sommet de la pointe de la Hague au début des années 1970, puis de l'arrivée, dans les années 1980, sur le cap de Flamanville de la centrale électro-nucléaire que les Bretons n'ont pas voulu à Plogoff, dans la douleur des manifestations locales, les Normands du cru en leur immense majorité silencieuse, acceptèrent, pour le meilleur et pour le pire, le "pacte faustien" du nucléaire. D'un côté: le viol esthétique d'une terre rurale immémoriale, un bout du monde farouche, par la toute puissance technologique de la maîtrise du risque de la radio-activité. De l'autre: des emplois, de l'argent, du développement, des formations de haut niveau pour les jeunes du pays, l'indépendance énergétique de la France face au choc pétrolier des années 1970 et, aujourd'hui: la lutte efficace contre les émissions de CO² responsables du changement climatique.

Un vrai dilemme qui a opposé les "vrais amoureux du Cotentin" (Didier Decoin), ceux qui avaient pactisé avec l'industrie nucléaire, aux autres qui soutenaient, plus ou moins discrètement, les provocations militantes de l'association anti-nucléaire Greenpeace qui reçoit ses financements d'un lobby industriel énergétique éolien concurrent du lobby industriel énergétique nucléaire d'EDF.

Mais ce dilemme du nucléaire traverse la gauche française et la crise énergétique que nous subissons aujourd'hui en est même l'une des principales conséquences les plus désastreuses:

En effet, de par sa tradition ouvriériste, populaire, nationale et prométhéenne, le Parti Communiste Français (PCF) et la Confédération Générale du Travail (CGT) ont toujours soutenu avec fermeté le Plan Messmer de développement de l'industrie électro-nucléaire en France car il s'agit de la valorisation triomphale de la figure de l'ouvrier technicien issu du peuple qui maîtrise par son savoir-faire et son génie propre, le pouvoir fabuleux de produire une énergie électrique permanente, abondante, décarbonée pour tous et au meilleur prix:

Pour une fois, l'idéal républicain de gauche le plus central, à savoir celui de l'égalité, était réalisé dans le domaine essentiel de l'énergie sans avoir à faire couler des fleuves de sang humain... 

On comprend donc que la gauche française républicaine et communiste soit attachée à cet héritage nucléaire plutôt positif car il est aussi, peut-être, le meilleur fruit de l'alliance politique fondamentale qui fut scellée dans la Résistance et la Libération de 1944 entre les Communistes et les Gaullistes au nom de la République Française et de la défense de sa souveraineté nationale et populaire.

En conséquence, Gaullistes et Communistes eurent un ennemi politique commun: le gauchisme qui, dans sa fougue nihiliste de déconstruction d'une réalité humaine excécrée, voulait faire advenir, ici et maintenant, le grand soir de la Révolution. On connaît le résultat: il fut catastrophique. Et comme les ouvriers ne sont pas tombés dans le panneau du gauchisme, ils votent aujourd'hui massivement à droite, le gauchisme est allé ravager d'autres terrains politiques que celui de l'usine ou de la question sociale. Et c'est ainsi qu'au moment même où la solution technique électro-nucléaire sortait de la terre ingrate balayée par le vent d'un bout du monde normand, l'idée d'Environnement commençait à être polluée par l'Ecologisme, autrement dit, une idéologie gauchiste plutôt... radio-active!

C'était le 19 janvier 1999... Sous la breune froide de l'hiver, le comité d'accueil d'ouvriers normands de la COGEMA, tous à la CGT ou presque, recevait MM. Cohen-Bendit candidat écologiste accompagné de Noël Mamère pour dire aux habitants et salariés du lieu qu'il faudrait fermer une usine qui emploie quelques 5000 personnes.

Dans l'archive INA plutôt édifiante à revoir ci-après, ces provocateurs, avec une fausse naïveté confondante, s'étonnent de la réaction nucléaire de la réalité humaine locale.

Vingt ans plus tard, le déni du réel persiste dans une large partie de la gauche française qui a cédé face au terrorisme intellectuel et moral des gauchistes écolo-anti-nucléaires:

Les solutions énergétiques alternatives vaporisées ou ventilées par nos soi-disant experts gauchistes écolo-anti-nucléaires, ne fonctionnent pas.

R

Sortons les doudounes et les bougies!


Daniel Cohn-Bendit à la Cogema de la Hague | INA

Capture

 Le Viking délégué du personnel de la CGT de la COGEMA n'a, visiblement, pas été impressionné par la houle gauchiste...

Capture1

Publicité
Publicité
Commentaires
G
la mode est aux procès instruits sur internet par des Fouquier-Tinville et des Robespierre aux petits pieds d'autant plus virulents qu'ils ne risquent pas grand chose, faire le procès aujourd'hui de ceux qui ont freiné le nucléaire français cherchent un peu vite un bouc émissaire.<br /> <br /> <br /> <br /> Le nucléaire a toujours suscité une certaine réticence dans le grand public car associé depuis 1945 à Hiroshima. La technique mal comprise et la difficulté à maitriser la radioactivité en cas d'accident a toujours servi de repoussoir plus ou moins efficace. <br /> <br /> Et puis, il y a eu Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, puis Fukushima en 2011 qui ont largement tempéré l'enthousiasme pour le nucléaire, l'opinion française s'est progressivement détournée du nucléaire et ceux qui en chantent le plus fort les louanges aujourd'hui essaient trop souvent de faire oublier leurs prises de positions passées, pacte faustien, THT et compagnie.<br /> <br /> <br /> <br /> L'opinion semble s'être retournée, au moins dans le discours car je ne crois pas que l'implantation d'une nouvelle centrale serait accueillie avec des hourras où qu'elle soit. <br /> <br /> Pourtant, si on en croit les projections devenues projets, c'est 14 réacteurs à construire d'ici 2050... Jusqu'ici, on joue sur du velours en envisageant seulement d'étendre des sites déjà existants, mais on évite soigneusement de parler des 8 autres réacteurs à construire et encore moins des l'implantation des sites de stockage des déchets qui devront être étendus et même créés, il me semble que la nouvelle piscine de la Hague n'est pas accueillie avec joie, je voyais récemment un reportage sur un village refusant une antenne GSM, je pense que l'installation de nouvelles centrales ne sera pas si facile... Les centrales réclament beaucoup d'eau pour leur refroidissement et on a vu cet été qu'en période de canicule, les centrales sur les fleuves posent des problèmes quand le débit ralentit un peu trop. Qui voudra de nouvelles centrales sur ses côtes?
Répondre
Publicité