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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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9 septembre 2022

THE QUEEN, NOTRE DUC...

Communiqué du Cercle Normand de l'Opinion suite au décès de sa Gracieuse Majesté Elizabeth II reine d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande du Nord et... duchesse de Normandie pour les îles anglo-normandes.

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LA REINE ET LA NORMANDIE

 

               S.M. la Reine Elizabeth II d’Angleterre vient de mourir après un règne de soixante-dix ans. Peu de régions en France doivent se sentir concernées par la disparition de la souveraine du Royaume-Uni et du Commonwealth autant que la Normandie. Le Cercle Normand de l’Opinion présente toutes ses condoléances à la famille royale et au peuple britannique, mais plus particulièrement aux habitants des bailliages de Jersey et Guernesey, nos cousins de la Normandie insulaire, ainsi qu’aux ressortissants britanniques habitant en Normandie. Malgré le Brexit, nous ne pouvons oublier que l’Angleterre nous est proche : la Manche est une frontière aisément franchissable… en temps de paix, faut-il le préciser ?

               En tant que descendante de notre Guillaume le Conquérant et des Ducs de Normandie, Elizabeth II appartient par héritage à notre histoire. Si, par le Traité de Paris de 1258, la Monarchie anglaise a renoncé à ses droits sur la Normandie continentale et, par suite, à la Duché – Pairie de la Normandie, en tant  que « Seigneur des Iles », le souverain d’Angleterre a continué à détenir la Normandie insulaire où, d’ailleurs, aujourd’hui, Elizabeth II, Reine d’Angleterre, est toujours désignée comme « Notre Duc » (au masculin). Il en sera de même pour le Roi Charles III.

               Evidemment, comme on ne s’affronte généralement qu’entre voisins, la Normandie fut souvent opposée au Royaume-Uni et elle en porte les stigmates (fortifications à la Vauban, batailles navales, Blocus continental et contrebandes, etc.), mais nous n’oublions pas non plus que les Iles de la Manche furent souvent le refuge des persécutés normands du protestantisme ou de la période révolutionnaire et, bien entendu, les événements de la Seconde guerre mondiale (Saint-Valéry 1940 – Dieppe 1942 – 6 juin 1944 et bataille de Normandie : les nombreuses tombes du Commonwealth qui parsèment la Normandie en sont les témoignages poignants).

               C’est aussi tout cela qu’a incarné S.M. Elizabeth II et elle honora de sa présence, en 2014, les cérémonies commémoratives de la Bataille de Normandie à l’invitation du Président Hollande.

               Autre visite officielle de la Reine en Normandie : le 19 mai 1972, lorsqu’à l’issue d’une visite d’État en France, Elle vint à Rouen retrouver le yacht royal Britannia, après avoir  parcouru les allées du plus grand cimetière britannique, à Saint-Sever.

               En dehors de la fonction royale, Elizabeth II marqua toujours un grand intérêt pour la Normandie et vint plusieurs fois à titre privé dans des haras normands car, pour Elle, la Normandie était une « Terre de cheval » et que les paysages normands, notamment ceux du Pays d’Auge, lui rappelaient ceux du Sud de l’Angleterre. A noter que le Prince de Galles, Charles, fréquenta aussi souvent incognito une campagne normande où il se sentait tout à fait à l’aise : le Roi Charles III sera donc aussi très attentif au devenir de la Normandie : ses prises de position remarquées en faveur des A.O.C. normandes pourraient se révêler décisives pour le renom de l’excellence normande.

               Les obsèques de la Reine vont se dérouler selon un cérémonial datant de la monarchie anglo-normande : cela ne peut nous laisser indifférents, de même que la dignité avec laquelle Elizabeth II a assumé  sa mission royale. Les soixante-dix ans de son règne resteront le cadre incontournable de notre époque contemporaine : Adieu et merci, Majesté, Vous nous avez accompagnés.

 

                                                                          C.N.O. - 9 septembre 2022


 Lire aussi:

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/elizabeth-ii-etait-duchesse-de-normandie-voici-pourquoi-2609924.html

La Reine Elizabeth II s'est éteinte le jeudi 8 septembre 2022. La monarque qui régnait depuis plus de 70 ans sur le trône britannique était aussi duchesse de Normandie.

Le plus long règne de l'Histoire sur le trône britannique. Une Reine qui veillait sur 130 millions de sujets, répartis en 16 pays. Mais Elizabeth II qui s'est éteinte ce jeudi 8 septembre à l'âge de 96 ans laisse aussi un vide pour de nombreux normands... Elle était aussi duchesse de Normandie pendant plus de 70 ans 

A Jersey, dans un des nombreux couloirs de l'Assemblée, un portrait de la reine est accroché, mais sans sa couronne. Depuis Guillaume le Conquérant, Elizabeth II porte le nom de duchesse de Normandie. "Our duke"... voilà comment les habitants des Etats de Jersey, Guernesey, Aurigny et Seigneurie de Sercq la surnommaient depuis son couronnement le 2 juin 1953 à l'abbaye de Westminster, à Londres. Les îles Anglo-normandes font partie de la Normandie mais elles sont toujours sous couronne britannique et sont donc gouvernées par les rois et reines d'Angleterre.

 

Duchesse ou duc ?

Elizabeth était en réalité « Duc de Normandie », au masculin. Une règle grammaticale qui s’applique en Anglais comme en Français. En effet, elle était surnommée « Duke of Normandy » et pas « Duchess ».
L’explication est simple, dans la hiérarchie des appellations royales « Duke », « Duc » est plus fort que « Duchess » et rien ne peut être plus fort qu’un monarque, donc il ou elle, peut importe le sexe, doit demeurer le plus fort, d’où cette appellation qui reste masculine. Et si elle était « Duke of Normandy », elle était en revanche « Duchess of Edimbourgh » donc « Duchesse d’Edimbourgh », pourquoi et bien parce qu’elle était l’épouse du Duc, le Prince Philipp qui est décédé l’an dernier. L’étrange genre de ce titre de « Duc de Normandie » pour une femme, en tout cas cessera avec Charles III. La royauté redevient masculine.

 

Une Reine attachée à la Normandie


Elizabeth II connaissait bien la région. Faut-il rappeler ses innombrables visites lors des commémorations du Débarquement ? Sans oublier les haras. La reine est une "fan" d'équitation depuis son plus jeune âge, et une cavalière émérite.

Les visites officielles pour la mémoire

Elle est la dernière visite royale d’Elizabeth II en France : celle des 70 ans du débarquement en Normandie, sur la plage d’Ouistreham, le 6 juin 2014. À l’époque, Barack Obama, Vladimir Poutine, François Hollande étaient présents. Elle était alors la seule cheffe d’Etat à avoir connu la guerre.

Bien avant encore, en 1984, elle participe aux commémorations avec Ronald Reagan et François Mitterrand à Utah Beach et à Arromanches aux côtés des vétérans britanniques. En 1994 elle est à Omaha Beach où elle se recueille aux côtés de Bill Clinton et en 2004 elle retourne à Arromanches avec Jacques Chirac, Georges Bush et Vladimir Poutine.

Autre visite pour la mémoire. En 1972, elle se rend à Rouen et traverse la ville jusqu’à la Place du Vieux-Marché pour un hommage à Jeanne d’Arc et visite le cimetière britannique de Saint-Sever. L’un des plus grands de la Guerre 1914-1918.

Les visites privées de la reine

Pour la reine d’Angleterre, la Normandie recélait aussi un trésor : les chevaux , son intime passion. En 1967, elle fait une visite privée des Haras normands. Pendant trois jours elle prend ses quartiers dans le château de Sassy, entre Argentan et Alençon. Elle sillonne la campagne ornaise et visite notamment le Haras du Pin. Vingt ans plus tard en 1987, la passionnée d’équitation et d’élevage revient aux côtés des purs sang. Elle répond à l’invitation de l’entraîneur Alec Head, propriétaire du Haras du Quesnay.

Un lien fort, historique et affectif avec la Normandie. Et les Normands lui rendent bien. Au mémorial britannique de Ver-sur-Mer, dans le Calvados, une allée d’arbres va être offerte : 70 arbres locaux, pour les 70 ans de règne de la reine y seront plantés à l’automne prochain.


Le point de vue de Laurent Ridel, professeur d'histoire à l'université de Caen: le souverain britannique ne peut pas se prétendre "duc de Normandie" mais ce n'est pas ce que l'on dit dans la Normandie d'outremer!

https://actu.fr/societe/mort-d-elizabeth-ii-charles-iii-devient-il-le-nouveau-duc-de-normandie_53684391.html

https://www.tendanceouest.com/actualite-402360-manche-la-reine-elizabeth-ii-etait-aussi-duc-de-normandie


En septembre 1987, celui qui n'était alors que le Prince Charles de Galles s'était rendu à Caen pour rendre hommage à Guillaume le Conquérant à l'occasion du 900ème anniversaire de sa mort.

https://www.ouest-france.fr/culture/people/elizabeth-ii/il-y-a-35-ans-le-roi-charles-iii-etait-dans-le-calvados-pour-un-hommage-a-guillaume-le-conquerant-f38ba7d8-303b-11ed-9e46-e8e99a9e99a0

Il y a 35 ans jour pour jour, Charles III rendait hommage à Guillaume le Conquérant dans le Calvados

9 septembre 1987. Caen et Bayeux (Calvados) reçoivent une (courte) visite d’importance : le prince Charles et sa femme Lady Diana. Le couple princier venait rendre hommage à Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre, à l’occasion du neuvième centenaire de sa mort. Ils ont passé quatre heures et trente minutes, montre en main, dans le département.

C’était le 9 septembre 1987, il y a trente-cinq ans jour pour jour. Le prince Charles et son épouse Lady Diana étaient venus passer pas moins de… quatre heures et trente minutes dans le Calvados. Le temps qu’il faut pour rendre hommage, au pas de course mais en grande pompe, à Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre, à l’occasion du neuvième centenaire de sa mort.

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Le couple princier a d’abord été reçu à l’hôtel de ville de Caen, et a profité d’un somptueux buffet servi dans le réfectoire de l’abbaye aux Hommes. Abbaye qui abrite le tombeau de Guillaume le Conquérant. L’évêque de Bayeux, Mgr Badré, et le cardinal Hume, archevêque de Westminster, ont célébré un office commémoratif.

Vingt-cinq minutes à la Tapisserie de Bayeux

Ils se sont ensuite rendus à Bayeux, toujours sous les applaudissements d’un public nombreux, pour visiter la Tapisserie de Bayeux en… vingt-cinq minutes !

C’était il y a trente-cinq ans, mais Antoine Verney en parle comme si c’était hier. « Le prince Charles a prononcé un très beau discours à Bayeux », raconte le conservateur de la célèbre Tapisserie, avant de citer celui qui est aujourd’hui roi : « La tapisserie est un héritage exceptionnel, que nous avons en partage. » Et de commenter : « Je trouve cette phrase très juste et très belle. Et bien sûr, il l’a prononcée en français dans le texte ! »

À l’issue de cette visite, le couple a dévoilé la plaque qui commémorera leur passage et a officiellement remis à la Ville le fac-similé du Domesday book. Cet ouvrage, rédigé en 1086, consigne le nom de tous les propriétaires terriens récompensés par Guillaume après la bataille. (ndlr: erreur! Il s'agit de la déclaration fiscale générale de tous les habitants propriétaires du royaume d'Angleterre afin de permettre une plus juste levée de l'impôt, aussi juste que ne le serait l'ange du Jugement Dernier, d'où le titre de cet autre monument historique normand exceptionnel).

Et pour clore cette journée presque royale, le maire de Bayeux, Jean Le Carpentier, a lancé une invitation : « A votre fils William, que nous espérons recevoir bientôt à Bayeux. » A bon entendeur…


 En 1984, le couple royal britannique faisait une visite privée "officielle" à Caen sur la tombe de Guillaume Le Conquérant:

https://actu.fr/normandie/caen_14118/mort-delizabeth-ii-recit-dune-visite-privee-de-la-reine-a-caen-il-y-a-38-ans_53689947.html

Dans un genre plus gaulois, on lira aussi ceci:

https://le-drakkar-furibard.over-blog.com/2022/09/le-duc-de-normandie-elisabeth-ii-est-mort-vive-le-duc-de-normandie-charles-iii.html

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L
Derrière la façade respectable de la monarchie britannique, l'empire britannique a prospéré au moyen d'une politique économique peu reluisante... :<br /> <br /> Comment le colonialisme britannique a tué 100 millions d’Indiens en 40 ans<br /> <br /> Source : Ajazeera, Dylan Sullivan 17 octobre 2023<br /> <br /> Traduit par les lecteurs du site Les-Crises<br /> <br /> https://www.les-crises.fr/comment-le-colonialisme-britannique-a-tue-100-millions-d-indiens-en-40-ans/<br /> <br /> Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines de l’Union soviétique, de la Chine maoïste et de la Corée du Nord réunies.<br /> <br /> Ces dernières années ont été marquées par une résurgence de la nostalgie de l’empire britannique. Des ouvrages très médiatisés, tels que Empire : How Britain Made the Modern World de Niall Ferguson et The Last Imperialist de Bruce Gilley, affirment que le colonialisme britannique a apporté prospérité et développement à l’Inde et à d’autres colonies. Il y a deux ans, un sondage YouGov a révélé que 32 % des Britanniques étaient fiers de l’histoire coloniale de leur pays.<br /> <br /> Cette image idyllique du colonialisme est en contradiction flagrante avec les données historiques. Selon les recherches de l’historien économique Robert C. Allen, l’extrême pauvreté en Inde a augmenté sous la domination britannique, passant de 23 % en 1810 à plus de 50 % au milieu du XXè siècle. Les salaires réels ont baissé pendant la période coloniale britannique, atteignant leur niveau le plus bas au XIXè siècle, tandis que les famines devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Loin d’avoir profité au peuple indien, le colonialisme a été une tragédie humaine qui n’a guère d’équivalent dans l’histoire.<br /> <br /> Les experts s’accordent à dire que la période allant de 1880 à 1920 – l’apogée de la puissance impériale britannique – a été particulièrement dévastatrice pour l’Inde. Les recensements exhaustifs de la population effectués par le régime colonial à partir des années 1880 révèlent que le taux de mortalité a considérablement augmenté au cours de cette période, passant de 37,2 décès pour 1000 habitants dans les années 1880 à 44,2 dans les années 1910. L’espérance de vie est passée de 26,7 ans à 21,9 ans.<br /> <br /> Dans un récent article publié dans la revue World Development, nous avons utilisé des données de recensement pour estimer le nombre de personnes tuées par les politiques impériales britanniques au cours de ces quatre décennies brutales. Il n’existe de données solides sur les taux de mortalité en Inde qu’à partir des années 1880. Si nous les utilisons comme base de référence pour la mortalité normale, nous constatons qu’environ 50 millions de décès excédentaires se sont produits sous l’égide du colonialisme britannique au cours de la période allant de 1891 à 1920.<br /> <br /> Cinquante millions de morts, c’est un chiffre stupéfiant, et pourtant il s’agit d’une estimation prudente. Les données sur les salaires réels indiquent qu’en 1880, le niveau de vie dans l’Inde coloniale avait déjà considérablement baissé par rapport à ce qu’il était auparavant. Allen et d’autres chercheurs affirment qu’avant le colonialisme, le niveau de vie en Inde était peut-être « équivalent à celui des régions en développement de l’Europe occidentale ». Nous ne connaissons pas avec certitude le taux de mortalité de l’Inde avant la colonisation, mais si nous supposons qu’il était similaire à celui de l’Angleterre aux XVIè et XVIIè siècles (27,18 décès pour 1000 habitants), nous constatons que l’Inde a connu une surmortalité de 165 millions de personnes au cours de la période allant de 1881 à 1920.<br /> <br /> Bien que le nombre précis de décès soit sensible aux hypothèses que nous faisons sur la mortalité de base, il est clair qu’environ 100 millions de personnes sont mortes prématurément à l’apogée du colonialisme britannique. Il s’agit de l’une des plus importantes crises de mortalité d’origine politique de l’histoire de l’humanité. Elle est plus importante que le nombre combiné de décès survenus pendant toutes les famines en Union soviétique, en Chine maoïste, en Corée du Nord, au Cambodge de Pol Pot et en Éthiopie de Mengistu.<br /> <br /> Comment la domination britannique a-t-elle pu provoquer ces pertes humaines considérables ? Il y a eu plusieurs mécanismes. Tout d’abord, la Grande-Bretagne a effectivement détruit le secteur manufacturier de l’Inde. Avant la colonisation, l’Inde était l’un des plus grands producteurs industriels du monde, exportant des textiles de haute qualité aux quatre coins de la planète. Les étoffes de pacotille produites en Angleterre ne pouvaient tout simplement pas rivaliser. Cette situation a toutefois commencé à changer lorsque la Compagnie britannique des Indes orientales a pris le contrôle du Bengale en 1757.<br /> <br /> Selon l’historien Madhusree Mukerjee, le régime colonial a pratiquement éliminé les droits de douane indiens, permettant aux produits britanniques d’inonder le marché intérieur, mais a créé un système de taxes exorbitantes et de droits internes qui empêchaient les Indiens de vendre du tissu dans leur propre pays, et encore moins de l’exporter.<br /> <br /> Ce régime commercial inégal a écrasé les fabricants indiens et a effectivement désindustrialisé le pays. Comme le président de l’East India and China Association s’en est vanté devant le parlement anglais en 1840 : « Cette société a réussi à convertir l’Inde d’un pays manufacturier en un pays exportateur de produits bruts. » Les industriels anglais ont bénéficié d’un avantage considérable, tandis que l’Inde a été réduite à la pauvreté et que sa population a été exposée à la faim et à la maladie.<br /> <br /> Pour aggraver la situation, les colonisateurs britanniques ont mis en place un système de pillage légal, connu des contemporains sous le nom de « drainage des richesses ». La Grande-Bretagne taxait la population indienne et utilisait ensuite les revenus pour acheter des produits indiens – indigo, céréales, coton et opium – obtenant ainsi ces biens gratuitement. Ces produits étaient ensuite consommés en Grande-Bretagne ou réexportés à l’étranger, les recettes étant empochées par l’État britannique et utilisées pour financer le développement industriel de la Grande-Bretagne et de ses colonies de peuplement : les États-Unis, le Canada et l’Australie.<br /> <br /> Ce système a privé l’Inde de biens d’une valeur de plusieurs milliers de milliards de dollars en monnaie d’aujourd’hui. Les Britanniques ont été impitoyables en imposant cette ponction, obligeant l’Inde à exporter des denrées alimentaires même lorsque la sécheresse ou les inondations menaçaient la sécurité alimentaire locale. Les historiens ont établi que des dizaines de millions d’Indiens sont morts de faim au cours de plusieurs famines considérables provoquées par la politique britannique à la fin du XIXè siècle, alors que leurs ressources étaient siphonnées vers la Grande-Bretagne et ses colonies de peuplement.<br /> <br /> Les administrateurs coloniaux étaient pleinement conscients des conséquences de leurs politiques. Ils ont vu des millions de personnes mourir de faim et n’ont pourtant pas changé de cap. Ils ont continué à priver sciemment les populations des ressources nécessaires à leur survie. L’extraordinaire crise de mortalité de la fin de la période victorienne n’est pas le fruit du hasard. L’historien Mike Davis affirme que les politiques impériales de la Grande-Bretagne « étaient souvent les équivalents moraux exacts de bombes larguées à 18 000 pieds d’altitude ».<br /> <br /> Nos recherches montrent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à une surmortalité d’environ 100 millions de personnes au cours de la période 1881-1920. Il s’agit d’un cas simple de réparation, avec un précédent solide dans le droit international. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a signé des accords de réparation pour indemniser les victimes de l’Holocauste et, plus récemment, elle a accepté de payer des réparations à la Namibie pour les crimes coloniaux perpétrés dans ce pays au début des années 1900. Dans le sillage de l’apartheid, l’Afrique du Sud a versé des réparations aux personnes qui avaient été terrorisées par le gouvernement de la minorité blanche.<br /> <br /> L’histoire ne peut être changée et les crimes de l’empire britannique ne peuvent être effacés. Mais les réparations peuvent contribuer à remédier à l’héritage de privation et d’inégalité que le colonialisme a produit. Il s’agit d’une étape essentielle vers la justice et la guérison.<br /> <br /> Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.<br /> <br /> Dylan Sullivan<br /> <br /> Chercheur associé à l’École des sciences sociales de l’Université Macquarie<br /> <br /> Jason Hickel<br /> <br /> Professeur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB) et membre de la Royal Society of Arts<br /> <br /> Jason Hickel est professeur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB), chercheur invité à la London School of Economics et membre de la Royal Society of Arts. Il est l’auteur de The Divide et Less is More.<br /> <br /> Source : Ajazeera, Dylan Sullivan, 02-12-2022<br /> <br /> Traduit par les lecteurs du site Les-Crises<br /> <br /> <br /> <br /> ... et la fortune de la famille royale britannique et de l'oligarchie anglo-saxonne s'est constituée sur l'exploitation colossale et impitoyable de l'homme par l'homme.
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