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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
9 juillet 2022

HAIES du bocage normand: il faut sortir de la schizophrénie! De toute urgence!

Billet de Florestan:

http://normandie.canalblog.com/archives/2020/02/18/38034906.html

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Sous la pression de plus en plus forte d'une opinion publique inquiète quant à la préservation de l'environnement naturel, les institutions, les collectivités territoriales et les associations déploient des initiatives, des moyens financiers de plus en plus importants pour préserver les haies de bocage en Normandie, voire à organiser des opérations médiatiques de recréation de linéaires de haies disparues... Mais, on est trop souvent, hélas, rappelé au réel, un réel qui nous renvoie à une certaine forme de schizophrénie de notre société régionale normande sur l'usage dont elle fait, jusqu'aux pires abus, de ce patrimoine naturel végétal qui est pourtant constitutif de l'identité de la Normandie.

En effet, malgré toutes les subventions distribuées, le coup de pouce de l'Europe, le discours bien vert du président de l'intercommunalité ou la prose encourageante sinon volontariste du site Internet de la région, on continue d'arracher, de couper, d'essarter, de massacrer des haies en Normandie:

Cela signifie que du côté des exploitants agricoles la sauvegarde des linéaires de haies de bocage n'est toujours pas une priorité au regard de certaines pratiques agricoles qui imposent d'autres contraintes aux exploitants: des contraintes à ce point lourdes que l'urgence de préserver le bocage ne pèse pas grand chose.

Tant qu'un exploitant agricole ou un éleveur laitier trouvera son intérêt immédiat dans le massacre des arbres et des haies d'un bocage qu'il juge inadapté au passage d'engins agricoles trop lourds ou trop puissants ou qu'il considère comme un obstacle naturel à dégager de son exploitation agricole alors que d'autres pratiques permettraient, au contraire, de faire de la haie de bocage un atout précieux (par exemple: protéger un cheptel de vaches laitières des excès du ciel...), les déclarations et autres propositions décrites ci-dessous ne seront d'aucune utilité!

Il ne faut pas mettre la charrue environnementale devant les boeufs de l'agriculture: tant que les pratiques agro-industrielles intensives actuelles nées il y a 60 ans persisteront, probablement jusqu'à la mise à la retraite ou jusqu'au suicide du dernier exploitant agricole de la génération actuelle, il restera impossible de sauver et de valoriser le bocage.

En 2022, la moitié des exploitants agricoles français ont plus de 50 ans...

Le sujet va donc venir très vite avec des départs massifs à la retraite d'ici la fin de cette décennie, avec le risque d'un abandon d'une majorité d'exploitations agricoles faute de repreneurs car ce boulot, certes de passion et de vocation, est très dur et mal payé car l'agro-industrie mondialisée préférant la quantité à la qualité est structurellement incapable de garantir un revenu agricole décent à nos exploitants: c'est la raison pour laquelle certains d'entre eux s'en prennent aux arbres de notre bocage dans le vain espoir qu'ils pourraient y trouver quelques avantages en suivant quelques fausses lunes idéologiques de l'écologisme ambiant (par ex: la vente de bois de chauffage aux collectivités)... Quitte à être traîné devant les tribunaux et ce, de plus en plus, car les riverains, les associations et les collectivités n'hésitent plus, désormais, à porter plainte dès le constat d'un massacre à la tronçonneuse.

Gramsci, un philosophe communiste italien spécialiste du combat idéologique disait qu'il fallait s'armer de patience: les idées de nos adversaires meurent surtout lorsque ceux qui les font vivre... disparaissent.

Le départ massif à la retraite qui s'annonce dans l'agriculture française est donc l'occasion d'en finir avec le modèle idéologique encore dominant dans cette profession de l'agro-productivisme intensif à condition que la nouvelle génération qui doit prendre la relève ait la lucidité, le courage, l'intelligence, l'envie de faire autrement...

De toute façon, vu l'état de notre modèle agricole, ils ne pourront pas faire autrement pour qu'il y ait, demain, encore des exploitants agricoles ou des éleveurs en France, ce pays qui a vu, depuis un millénaire, se développer l'une des plus grandes civilisations rurale et agricole de toute l'histoire de l'Humanité et dont les haies de notre bocage normand restent encore le fier témoignage!


 

https://www.normandie.fr/preserver-et-restaurer-la-biodiversite-et-le-patrimoine-naturel#haies-bocageres

Avec près de 130 000 km de haies, la Normandie fait partie des régions de France aux linéaires de haies les plus importants, mais ceux-ci diminuent malgré tout d’année en année.

La Région Normandie mène des actions en faveur de la préservation bocagère et appelle les collectivités et les acteurs du territoire à se mobiliser pour la préservation et la restauration des haies, marqueur de la biodiversité normande. 

La préservation bocagère est indispensable :

  • à la préservation de la biodiversité : abris et zone d’alimentation pour les espèces, continuités écologiques…
  • à l’agriculture : protection du bétail, protection intégrée des cultures, préservation des sols…
  • à la gestion de l’eau : ralentissement du ruissellement, prévention des inondations, amélioration de la qualité des eaux, alimentation des nappes…
  • à l’atténuation des changements climatiques : production d’une ressource de bois énergie renouvelable, captation de carbone, zone de fraîcheur… 

Les lauréats de l'Appel à Manifestation d'Intérêt 2022 :

  • La Communauté d’agglomération Seine-Eure
  • La Communauté d’agglomération de Saint-Lô
  • Le Havre Seine Métropole - Caux Seine Agglo - Communauté de communes Campagne de Caux – Communauté d’agglomération Fécamp Caux Littoral
  • La Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche
  • Le Pôle d'équilibre territorial et rural du Pays de Bray
  • Le Pôle d'équilibre territorial et rural du Pays du Bocage
  • Le Parc naturel régional du Perche
  • Intercom Bernay Terres de Normandie
  • La Communauté de communes de Honfleur Beuzeville
  • La Communauté urbaine Caen la mer
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Commentaires
B
je connais un agriculteur laitier de l'Orne qui a 10 kilomètres de haie sur sa ferme. Quand il élague 1 km, cela lui permet de chauffer intégralement (chauffage et eau chaude) ses installations et sa maison pour une année.<br /> <br /> Autonomie complète et respect de la biodiversité, il est gagnant sur tous les tableaux. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui... Les haies, ce n'est que du bonheur.
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G
les communautés de communes et les communes sont les premières responsables de la disparition de haies et de fossés, combien de fossés ont été busés pour des questions d'esthétique et de modernité? je connais des fossés dans le pays d'Auge qui ont été busés d'un côté, dommage, c'était le côté qui coulait en permanence, c'était là qu'enfant nous attrapions des salamandres qui se cachaient sous les pierres, les fossés restants ne sont plus entretenus chaque année, résultat, ils se bouchent peu à peu avec les feuilles et les limons de la route.<br /> <br /> Les agriculteurs éleveurs connaissent l'intérêt des haies, mais ils ont de moins en moins de salariés et des engins de plus en plus conséquents pour remplacer, et entretenir une haie, cela se faisait avec le personnel en hiver quand les travaux sont moins importants, et on récupérait du bois de chauffage, avec les engins modernes, on ne fait plus un entretien en douceur, on taille grossièrement avec les disques, mais sans distinguer. pour avoir 30 mètres de haie bocagère à entretenir, j'en connais le coût, tous les 3 à 4 ans, j'en ai pour 50€ le mètre, en me laissant le bois de chauffage à débiter et en hachant le trop petit pour les chaufferies industrielles.<br /> <br /> Une haie, c'est vivant, si on laisse des arbres prendre trop d'ampleur en hauteur comme en largeur, on s'expose à le voir partir avec une tempête, se dévitaliser, les têtards ça s'entretient et pour un exploitant agricole c'est difficile à entretenir seul, sans parler des contraintes de sécurité modernes (quand je paie l'entretien, il faut régulièrement un camion nacelle pour une partie)... comme c'est vivant, il y a aussi des arbres qui meurent et des jeunes qui remplacent, à condition que les conditions permettent au renouvellement naturel de se faire, sinon, il faut acheter des plants. En parlant d'acheter des plants, pour planter des haies avec subvention et au moindre coût on a importé des frênes de pays de l'est dont la Pologne qui était un réservoir à chalara... mais il faut bien reconnaître que les pépinières en France, sont de moins en moins nombreuses et ne se spécialisent pas dans ces arbres qui rapportent moins que les trucs moins encombrants dont sont friands les apprentis jardiniers qui veulent décorer leur jardin entre le jaccuzi et le jardin de pierres et sa statue de bouddha... ;))<br /> <br /> <br /> <br /> Les ruraux reçoivent assez difficilement les leçons de biodiversité données par des néo ruraux ou des urbains qui ne savent planter que des palissades et goudronnent le tiers de leur terrain libre pour garder un carré de pelouse sous la balançoire...
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