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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
15 juin 2022

Port 2000, la chatière, les écologistes : variation sur un aphorisme de Coluche...

     Nous n'avions pas beaucoup entendu les écologistes s'exprimer à propos du projet de chatière entre Port 2000 et le port historique du Havre à travers la digue sud de ce dernier, pour faciliter le trafic fluvial...

     Mais tout vient à point à qui sait attendre :

Port du Havre. La construction d'une "chatière", fausse bonne idée écologique ?

Actu.fr Par Marie-Charlotte Nouvellon Publié le 11 Juin 22 à 13:04 76actu

https://actu.fr/normandie/le-havre_76351/port-du-havre-la-construction-d-une-chatiere-fausse-bonne-idee-ecologique_51533534.html

Elle doit favoriser le transport fluvial, et donc limiter la circulation des camions. Mais le projet de "chatière" dans le port du Havre fait grincer des dents écolos et pêcheurs.

La chatière, qui doit créer un passage pour que les péniches puissent arriver au pied des porte-conteneurs, inquiète pêcheurs et associations écolos. (©Illustration/Haropa)

Ce n’est pas tous les jours qu’ils font front commun. Et pourtant, pêcheurs et associations écologistes se sont récemment unis dans un collectif. Leur objectif ? Préserver la biodiversité de l’estuaire de la Seine. Leur ennemi commun ? Le projet de « chatière », colossal chantier de réaménagement de la digue d’entrée du port du Havre (Seine-Maritime), porté par Haropa.

À lire aussi:

Comment « la chatière » du port Havre va réduire le transport de marchandises par camion

3 millions de m³ de sédiments à draguer

Pour permettre aux péniches en provenance de la Seine d’accéder directement aux porte-conteneurs stationnés dans Port 2000, et ainsi favoriser le transport fluvial, une digue de deux kilomètres de long doit être aménagée. Permettant de protéger les embarcations du vent et des marées, sa construction représente près de 3 millions de m³ de sédiments à draguer. 

Des travaux titanesques, qui risquent de perturber l’écosystème marin de la zone, s’inquiètent les opposants au projet. « On sait que l’estuaire est déjà bétonné, il a fortement été modifié ces 50 dernières années. Avec la construction de Port 2000 et du pont de Normandie, nous avons déjà perdu des zones humides, qui servent de nurserie pour des espèces comme la sole ou le bar », rappelle Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches.

C’est d’ailleurs son organisation qui est à l’origine du collectif baptisé « Préservons l’estuaire de la Seine », estuaire qu’il décrit « comme l’un des plus gros nourriciers : quand on l’ampute, on crée forcément un déséquilibre sur les ressources. » Le bar, la sole, le homard ou encore l’alose figurent dans la liste des espèces potentiellement menacées.

D’autres options plus pertinentes ?

Ces inquiétudes, différentes associations dédiées à l’écologie les partagent. « Ce projet va continuer à consommer de l’espace de l’estuaire, déjà très atteint ces derniers années », s’alarme ainsi André Berne, qui a travaillé sur le dossier de la chatière pour France Nature Environnement Normandie.

Tous ces projets ne font que perturber l'écosystème. Nous sommes bien sûr favorables à la circulation des péniches, mais il existe pour cela des solutions qui seraient écologiquement meilleures, comme le renouvellement de la flotte des bateaux pouvant sortir en mer, ou encore le percement de la digue de Port 2000 par un système d'écluse.

André Berne, France Nature Environnement Normandie

« Lors de la création de Port 2000, les ingénieurs avaient déjà dit qu’il serait judicieux que les péniches puissent accoster au pied des bateaux, et l’écluse avait été évoquée, rappelle d’ailleurs le militant. Cela aurait coûté beaucoup moins cher à ce moment-là. Il y a eu un vrai manque d’anticipation, toute cette affaire est complètement déraisonnable. »

Partageant ce constat, Dimitri Rogoff réclame « que ces solutions alternatives soient étudiées. Elles sont aujourd’hui sous estimées au profit du côté économique : on a choisi l’option la plus simple et la moins chère. »

Pour Haropa, l’opération doit rester compétitive

Du côté du port, on l’assure pourtant : « ces débats autour des variantes possibles ont déjà eu lieu dès 2017, lors de la première concertation publique (…) Tout a alors été expliqué, exposé au cours de nombreuses réunions », insiste Florian Weyer, directeur général délégué chez Haropa. « Cette décision du conseil de surveillance du port a été validée par l’État qui a reconnu que, parmi toutes les solutions possibles, la chatière était la meilleure », insiste-t-il.

Sur la possibilité d’un renouvellement de la flotte fluviale, il pointe à la fois le temps (« 40 ou 50 ans ») que peut prendre une telle opération, mais aussi « les surcoûts » qu’elle implique et « que les armateurs ne sont pas forcément prêts à endosser pour franchir un seul kilomètre de zone maritime ».

Concernant l’écluse, il reconnaît que cette solution « est beaucoup plus chère et par ailleurs pas complètement dénuée d’impacts non plus. » Pour lui, ce type d’option « reviendrait tellement cher qu’il rendrait le fluvial totalement non compétitif. Une écluse, il faut la faire fonctionner, l’entretenir… Cela renchérirait tellement le passage des bateaux que l’on marquerait finalement un but contre notre camp. »

Des études d’impacts trop limitées ?

Mais au-delà de l’option retenue par Haropa, les études d’impact environnemental adossées au dossier interrogent également les opposants à la chatière. « Les mesures ont manqué de précisions », estime ainsi André Berne. « Il n’y a qu’un ou deux points analysés, alors qu’il aurait fallu des inventaires plus précis, plus détaillés, et se pencher sur des cycles complets. »

Pour mesurer les impacts, il faut des études scientifiques. Mais ces études aujourd'hui, on ne les a pas. Ce que l'on demande, c'est que tout cela soit mesuré sérieusement.

Dimitri Rogoff, Président du comité régional des pêches

À titre de comparaison, le président du comité régional des pêches rappelle que « Port 2000 a perdu 70% de ses qualités halieutiques en 50 ans ». Ou encore que, « au niveau du restaurant du pont de Normandie, des zones de crevettes ont disparu. Et ce que l’on enlève ici, il faut le recréer ailleurs. »

Des millions prévus pour les mesures compensatoires

Si Haropa a en effet dû revoir sa copie à la demande de l’État, « qui a demandé d’améliorer un certain nombre d’aspects pour prendre en compte les impacts en matière d’espèces protégées et les mesures compensatoires (…), les études sont aujourd’hui finalisées », estime Florian Weyer.

Le directeur délégué du port précise que « la littérature et les observations scientifiques » ne font pour l’heure état « d’absolument aucune caractéristique qui serait propice à une nourricerie de bars. Des études recensent un passage de jeunes soles à proximité de la zone, et cette présence, comme celle de l’alose, a bien été prise en compte. »

Il est prévu bien évidement de continuer les observations pour s'assurer de l'absence d'impact sur une éventuelle zone de nourricerie. Par ailleurs, nous avons prévu au budget du projet plusieurs millions d'euros pour recréer des habitats favorables aux poissons si jamais le projet avait le moindre impact en la matière.

Florian Weyer Directeur général délégué Haropa

Désormais entre les mains d’autorités indépendantes pour avis, le projet de chatière devrait être bientôt soumis à enquête publique, avant que le préfet ne le valide ou non. Si tout se déroule comme prévu par Haropa, les travaux devraient ensuite s’enclencher pour un an et demi, pour une mise en service fin 2023. Un calendrier qui pourrait bien sûr être perturbé en cas de recours déposé par les opposants.


 

Commentaires :

Feu Coluche, en fin de siècle dernier :

     "Les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs."

Sapeur de fond, aujourd'hui :

     "Les écologistes, si on leur confiait la gestion d'un pays industrialisé prospère, ils finiraient par en faire un pays sans infrastructures efficaces, en faillite économique..."

     Cela dit, les gouvernements successifs depuis le début des années quatre vingt ont déjà bien progressé dans cette voie funeste...

Sapeur de fond s/c Sire de Sei

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Commentaires
L
Y a-t-il des raisons d'espérer sur le report modal autour du port du Havre ?<br /> <br /> Haropa Port : le fret ferroviaire marque des points<br /> <br /> Actu-Transport-Logistique.fr | Fluvial | publié le : 29.07.2022 | Dernière Mise à jour : 29.07.2022<br /> <br /> Auteur Olivier Constant <br /> <br /> https://www.actu-transport-logistique.fr/fluvial/haropa-port-le-fret-ferroviaire-marque-des-points-701781.php<br /> <br /> <br /> <br /> L’accélération du report modal en faveur du fret ferroviaire est clairement engagée pour Haropa port. Le quatrième port nord-européen vient, en effet, de bénéficier de la création de nouvelles liaisons et d’un renforcement des fréquences existantes.<br /> <br /> <br /> <br /> .../...<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, le service combiné lancé en 2021 par Delta Rail entre le port du Havre et Chalon-sur-Saône a vu sa fréquence augmentée. Ce sont désormais deux fréquences hebdomadaires qui sont en place depuis le 2 mai 2022.<br /> <br /> <br /> <br /> Objectif de doublement<br /> <br /> Toujours dans le domaine du transport combiné, la ligne Naviland Cargo entre Le Havre, en Seine-Maritime, et Vénissieux, dans le Rhône, a également été renforcée. Elle est, à présent, desservie par sept allers-retours hebdomadaires, soit deux de plus qu’auparavant. <br /> <br /> S’exprimant à l’issue de toutes ces annonces, Antoine Berbain, Directeur général délégué Haropa port Paris, en charge de la multimodalité à l’échelle de l’axe Seine a tenu à souligner que "le fret ferroviaire représente un enjeu de compétitivité avec de plus en plus de solutions massifiées et fiables pour l’acheminement des marchandises. Nous voulons passer de 4 à 8 % dès 2025 la part des conteneurs transportés par voie ferrée et étendre, ainsi, notre hinterland au-delà de l’Ile-de-France, sur l’ensemble du territoire national et plus loin encore vers l’Europe. C’est un élément-clé de notre plan stratégique."
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V
MSC annonce un investissement de 700 M€ au Havre <br /> <br /> Le Journal de la Marine Marchande Publié le 08 Juillet 2022 par Adeline Descamps<br /> <br /> https://www.journalmarinemarchande.eu/actualite/shipping/msc-annonce-un-investissement-de-700-meu-au-havre<br /> <br /> <br /> <br /> Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu était au Havre ce vendredi 8 juillet pour une visite des nouveaux postes à quai de Port 2000 et accueillir MSC qui, via sa filiale portuaire Til, investit dans des portiques et le stockage. Le leader mondial du transport maritime conteneurisé contrôle deux des trois terminaux à conteneurs havrais depuis qu’il a acquis la totalité des parts à l’un des derniers manutentionnaires indépendants en France.<br /> <br /> .../...
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L
L'UMEP face au défi de la fluidité au port du Havre <br /> <br /> L’Antenne Mardi 5 Juillet 2022<br /> <br /> https://www.lantenne.com/L-UMEP-face-au-defi-de-la-fluidite-au-port-du-Havre_a59668.html<br /> <br /> <br /> <br /> Face aux perturbations des secteurs maritimes et logistiques, l’Union maritime et portuaire (Umep) du Havre se mobilise pour éviter la congestion des terminaux à conteneurs. <br /> <br /> .../...<br /> <br /> Report modal insuffisant <br /> <br /> La place portuaire s’est mobilisée. Un outil de mesure des performances a été développé avec le cabinet Circoé, s’appuyant sur des données fournies par tous les acteurs de la place. Cet outil permet de "mettre les stéréotypes à l’épreuve des faits, de nourrir nos discussions et d’imaginer des solutions innovantes". L’Umep se veut aussi "vigilante" sur le dossier de la chatière, cet accès fluvial direct à Port 2000 toujours à l’étude, "essentiel au développement de la multimodalité et à la massification de la sortie ses terminaux". Et ce, quand "Le Havre affiche le taux de report modal le plus faible des grands ports européens", déplore l'Umep.<br /> <br /> .../...<br /> <br /> <br /> <br /> Commentaire :<br /> <br /> Et pendant ce temps-là, juste au sud des Pyrénées sur la Méditerranée :<br /> <br /> <br /> <br /> Le port de Barcelone soigne son hinterland (français)<br /> <br /> Le Journal de la Marine Marchande Publié le 05 Juillet 2022 par Adeline Descamps<br /> <br /> https://www.journalmarinemarchande.eu/actualite/shipping/le-port-de-barcelone-soigne-son-hinterland-francais<br /> <br /> <br /> <br /> Les intentions sont claires. L’horizon est l’Hexagone. Les quarts sud-est et sud-ouest français sont des terrains de convoitise depuis plusieurs années pour le port catalan. L’intermodalité est un cheval de Troie pour élargir son rayon d’action. À l’occasion du SIL, l’autorité portuaire a mis les petits plats dans les grands pour accueillir en invitée très spéciale une délégation française de professionnels pour lesquels « le port espagnol pourrait être une solution à un moment donné ».<br /> <br /> .../...<br /> <br /> Avec les dernières évolutions dans la ligne régulière – des armateurs qui investissent dans les pré- et post- acheminements pour offrir un service de porte-à-porte –, l’ouverture d’un service dans un port dépendra plus que jamais de son offre en dessertes massifiées, de longue distance et compétitives. Seul le train permet cette amplitude. La part modale ferroviaire pour les conteneurs est maintenant à son plus haut niveau historique dans le plus petit des grands ports espagnols grâce à sa croissance de 18,4 % en 2021 : 15,5 % des conteneurs qui entrent et sortent empruntent le rail (42 % pour les véhicules), mobilisant une vingtaine de trains par jour.<br /> <br /> .../...
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G
pourquoi insister sur les écologistes et passer sous silence le sémillant et procédurier président du comité des pêches?
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