Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 45 659
Derniers commentaires
Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
Pages
14 juin 2022

Elections législatives: Jean-Paul LECOQ est le SEUL député normand à dire OUI à la langue normande et aux langues régionales!

Billet de Florestan:

Alors que la plupart des candidats à la députation de la droite et du centre présentés par Hervé Morin sous la bannière de nos léopards dans le but de constituer dans la future Assemblée Nationale un "collectif de députés normands" ont été éliminés dès le premier tour du 12 juin dernier, s'il devait y avoir un seul, un vrai député authentiquement normand, défendant avec superbe les intérêts de notre Normandie face aux menées gouvernementales parisiennes, ce ne serait ni Monsieur Gosselin dans la Manche, ni Monsieur Nury ou Madame Louwagie dans l'Orne: ces députés LR qui ont embrassé la bannière "Normandie conquérante" sont, hélas, plus localistes que véritablement normands...

proxy-image

Non! Cette perle rare, à regarder la carte ci-après, on la trouvera de façon inattendue dans la 8ème circonscription de la Seine-maritime du côté du Havre puisqu'il s'agit de l'excellent Jean-Paul Lecoq, le député PCF sortant et qui se représente sous les couleurs, à vrai dire peu normandes de la Nupès... Mais qu'importe! CAR Jean-Paul Lecoq fut le seul des... 280 candidats se présentant dans les 28 circonscriptions normandes à avoir pris le temps de répondre au questionnaire envoyé à tous les candidats aux législatives en France par le collectif national "Pour que vivent nos langues":

Capture d’écran du 2022-06-14 22-14-50

La carte de France des réponses au questionnaire diffusée par ce collectif en dit long sur la sensibilité des candidats aux législatives à la question culturelle des langues régionales:

Edifiant!

C'est ainsi que la quasi totalité des circonscriptions bretonnes (réunification de la Bretagne de fait...) sont présentes sur la carte: sans surprise! La question du picard et du flamand a aussi intéressé quelques candidats dans quelques circonscriptions de la région dite des "Hauts- de- France". De même que pour l'Alsace Moselle, bien évidemment. Mais, dans l'aire culturelle de la "langue d'oc", c'est-à-dire, tout le sud de la France, de la Gironde à la Savoie, la question des langues régionales a mobilisé les candidats aux législatives dans la plupart des circonscriptions (sauf le Dauphiné et l'Auvergne: étrange...).

Cela fait donc un contraste saisissant avec la France du Nord où la question culturelle des langues d'oïl est ignorée ou méprisée par les candidats (sauf pour le Picard dans le Nord et le Gallo en Haute-Bretagne) car cette question culturelle est toujours pensée comme dérisoire ou demeure idéologiquement invisibilisée par son lien trop évident avec la langue française faute de savoir bien débrouiller les choses entre le français standard, le français régional ou la langue régionale du pays (patois).

Voilà donc un problème évident de manque de curiosité intellectuelle et de mépris idéologique pour les racines historiques linguistiques encore vivantes de ce que nous sommes... encore!

C'est inquiétant pour l'avenir même de la langue française sur la terre qui, pourtant, l'a vue naître: il ne faudrait donc pas que l'ancien château royal de Villers-Cotterêts que Macron a fait restaurer à grands frais pour en faire la "cité internationale de la francophonie" soit surtout son... tombeau!

Sur cette carte, ce constat devient... pathétique dans le cas normand puisque seul, le député sortant et candidat à sa réélection Jean-Paul Lecoq (8ème circonscription de la Seine-maritime) a cru bon de prendre la question culturelle des langues régionales au sérieux. C'est dommage car la politique publique menée en faveur de la langue normande par Hervé Morin et le conseil régional aura besoin du relais de la députation nationale pour, par exemple, débloquer la question de l'enseignement du normand dans les collèges de l'Education nationale.

On le sait désormais: Hervé Morin, Edouard de Lamaze vice-président en charge de la langue normande, Stéphane Laîné le dialectologue du conseil régional et notre ami Jean-Philippe Joly, président de la FALE pourront toujours compter sur le député Jean-Paul Lecoq...

Capture d’écran du 2022-06-14 22-10-40

Le collectif national "Pour que vivent nos langues" a adressé un questionnaire aux candidats aux législatives afin de connaître leurs intentions concernant les régionales.

On lira, ci-après, la réponse détaillée et complète du député PCF-NUPÈS Jean-Paul Lecoq à ce questionnaire:

Capture d’écran du 2022-06-14 22-12-56

Capture d’écran du 2022-06-14 22-13-37

Capture d’écran du 2022-06-14 22-14-13


 Enfin, on lira le dernier billet proposé par Michel Feltin-Palas, notre héraut béarnais, héros défenseur inlassable du patrimoine de nos langues d'oïl et d'oc et autres langues régionales qui sont les racines encore vivantes d'une langue française de plus en plus pourrie par le globish dans sa tête parisienne!

 

Non, les langues régionales n'ont pas disparu
Beaucoup les croient déjà mortes alors qu'une dizaine de millions de Français les parlent encore. Enquête sur une fausse croyance.
Autant vous prévenir tout de suite : cette semaine, j'ai décidé de vous faire peur, et même doublement peur. D'abord, je vais vous parler d'un philosophe, ce qui, en général, constitue un excellent moyen d'inciter les lecteurs à passer à un autre article. Ensuite, je vais tenter de vous convaincre qu'il existe, même dans une démocratie comme la France, un "appareil idéologique d'Etat", pour reprendre la formule de Louis Althusser - car c'est de lui qu'il s'agit. Un appareil idéologique d'Etat qui, de mon point de vue, opère en particulier dans le domaine linguistique.
Prenons un exemple : la plupart des Français sont convaincus que les langues régionales ont disparu. Oh certes, ils veulent bien l'admettre : en cherchant bien, il doit bien se trouver quelques vieillards cacochymes dans les Ehpad de basse-Bretagne et une poignée de bergers perdus dans des vallées reculées du Massif Central pour s'exprimer en "patois", mais enfin, ma bonne dame, tout cela appartient à un passé révolu. Au demeurant, leur disparition n'a strictement aucune importance. L'essentiel désormais n'est-il pas de baragouiner l'anglais ?
Cette croyance profondément ancrée constituerait le plus brillant des raisonnements si... lesdites langues régionales n'étaient pas encore largement pratiquées.
Selon une récente enquête, en effet, 18 % des personnes interrogées déclarent parler l'une d'entre elles, ce qui représente au bas mot quelque 10 millions de personnes (1). Ce chiffre étant comparable aux audiences d'un match de foot de l'équipe de France à la télévision, cela revient à soutenir que personne ne s'intéresse au ballon rond dans notre pays. Bon courage !
Reste donc à comprendre comment, au mépris de la réalité, une telle conviction a pu s'imprimer aussi profondément dans les esprits. Et c'est là qu'il faut en revenir aux travaux de Louis Althusser. Qu'entendait-il par "appareil idéologique d'Etat" ? Ceci : "L'imposition d'une idéologie dominante diffusée par les institutions officielles : l'école, les administrations, les intellectuels les plus en vue, les médias, sans oublier certains partis politiques, syndicats et associations", résume le linguiste Pascal Ottavi. A force de diffuser tous la même vision, fût-elle erronée, celle-ci finit par apparaître comme une évidence qu'il n'est même plus nécessaire de démontrer.
Veut-on une illustration de ce procédé ?
Le 24 mai dernier, quelque 300 personnes manifestent dans la capitale pour exiger la démission du tout nouveau ministre Damien Abad, soupçonné de violences sexuelles et la plupart des médias évoquent ces protestations. Pourquoi pas ? A ceci près que, quelques jours plus tard, plusieurs milliers de personnes se mobilisent pendant plusieurs jours à l'occasion de la Redadeg, une course militante en faveur du breton. Et là, pas une ligne, pas une image, pas un son dans la presse nationale. Un miroir déformant qui contribue évidemment à "invisibiliser" l'existence pourtant bien réelle des langues minoritaires de France.
Traduction concrète des idées qu'a fini par imposer dans l'esprit de nos concitoyens cet "appareil idéologique d'Etat" en ce qui concerne notre sujet ? "Le français est une langue supérieure" ; "Le français est la langue de la liberté" ; "Le français est une langue claire" (entre autres). Autant de truismes dont voici les corollaires :
"Les langues régionales ne présentent aucun intérêt" ; "Les pratiquer relève du communautarisme" ; "On ne peut pas être pris au sérieux quand on parle avec un accent régional", etc. N'importe quel étudiant de première année de sociologie recevrait un zéro pointé s'il débitait de pareilles inepties, mais, en France, faute de culture linguistique, cela passe !
Pour faire en sorte que le français reste notre langue commune sans devenir notre langue unique, il est donc nécessaire de procéder au préalable à un travail d'explication, de sensibilisation, de "conscientisation", comme on ne dit plus. Cela n'a rien d'impossible. La preuve ?
Les langues ne sont naturellement pas le seul domaine où "l'appareil idéologique d'Etat" exerce son emprise. Longtemps, il a paru évident que les ouvriers ne devaient pas avoir droit à des congés payés ; que les femmes ne devaient pas voter ; que les homosexuels devaient vivre cachés, etc. Et puis, peu à peu, la société civile s'est mobilisée, les esprits ont évolué et la situation a changé. Tout simplement parce que ces causes étaient justes et qu'elles avaient reçu le soutien de l'opinion.
Il n'y a aucune raison qu'il n'en aille pas de même pour les langues de France.
(1) Enquête Sociovision réalisée en 2021 pour le journal de 13 heures de TF1 auprès d'un échantillon de 3500 personnes âgées de 18 à 74 ans. Sur cette tranche de la population, 18 % de locuteurs représente un effectif de 8,1 million de personnes. Il faut y ajouter les (rares) locuteurs présents parmi les 16 millions de Français âgés de moins de 18 ans et les (nombreux) locuteurs présents parmi les 7 millions de Français âgés de plus de 74 ans. D'où cette estimation de 10 millions de locuteurs.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
A ma connaissance, Jean-Paul LECOQ est aussi le SEUL député normand, pour ne pas dire le SEUL élu normand, à persévérer dans la préconisation d'un franchissement ferroviaire de l'estuaire de la Seine :<br /> <br /> <br /> <br /> Le député Lecoq se prépare à une rentrée parlementaire 2022 intense<br /> <br /> Paris-Normandie Par Virginie Veiss Publié : 5 Septembre 2022 à 20h14<br /> <br /> https://www.paris-normandie.fr/id339249/article/2022-09-05/le-depute-lecoq-se-prepare-une-rentree-parlementaire-2022-intense<br /> <br /> <br /> <br /> La période estivale a été tendue pour les parlementaires, la rentrée s’annonce intense et dense en termes de débats. Jean-Paul Lecoq, député NUPES de la 8è circonscription, dresse un état des lieux des sujets locaux qu’il va défendre à l’Assemblée nationale.<br /> <br /> <br /> <br /> .../...<br /> <br /> <br /> <br /> Le ferroviaire : quelle idée défendez-vous ? <br /> <br /> <br /> <br /> « Je demande que les études abandonnées il y a 20 ans sur le franchissement ferroviaire d’une part et d’autre part sur la création d’une ligne sur la vallée de la Seine reliant les deux ZIP (zone industrialo-portuaire) soient reprises. Je défends l’idée que la traversée de l’estuaire doit se faire autrement que par les ponts. Une ligne ferroviaire reliant Tancarville à Port-Jérôme doit être créée. »<br /> <br /> <br /> <br /> .../...<br /> <br /> <br /> <br /> Commentaire :<br /> <br /> Monsieur Lecoq, un certain havrais vous dit merci d'avoir repris à votre compte les deux idées d'aménagement ferroviaire qu'il prône depuis... 1997 !
Répondre
C
Effarant, édifiant pour le " cas " normand<br /> <br /> J 'ajouterais lamentable ...
Répondre
Publicité