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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
11 mai 2022

A Bardouville, "c'est mon dreit et j'y ti!": l'Axe Seine de la réalité... ne passe pas!

Billet de Florestan:

Alors que des médias dociles se font encore l'écho d'énièmes palabres convenus de grands élus métropolitains qui ne représentent qu'eux-mêmes ou la caste élitaire progressiste dont ils sont l'incarnation pour rêver d'un aménagement du territoire ludique de notre vallée de la Seine normande pour le seul profit de quelques bobos parisiens en goguette ou à bicyclette en aval du pont de Puteaux, la réalité, comme d'habitude, rappelle notre lucidité fermement à l'ordre:

Car la réalité de l'Axe Seine en aval de Paris, sur nos rives normandes, en ce joli mois de mai, ce n'est pas de faire une "nuit blanche" dans une expo d'art contemporain abscons, c'est plutôt dire sa colère et manifester fermement son opposition face à l'enfouissement dans le fond de mon petit gardin normand en bord de Seine de gravats et autres déchets inertes en provenance des grandes excavations du... Grand Paris selon un antique schéma colonial qui traîne chez les bureaucrates de la préfecture ou dans les bureaux des ministères parisiens.

Quelques jours après les propos lénifiants et filandreux d'Anne Hidalgo sur la création d'une "destination Seine" depuis un fauteuil percé de l'auditorium du hangar 106 sur les quais du port de Rouen, les Normands habitant de la commune de Bardouville ont décidé d'entrer en scène avec une performance de danse contemporaine plutôt musclée particulièrement remarquée et dont on nous dit qu'elle ne sera pas la dernière:

L'idée de créer une ZAD ou un événement éco-festif radical sur le site de l'ancienne carrière de Mauny à Bardouville fait son chemin.

Ses promoteurs espèrent la présenter à Anne Hidalgo lors des prochaines rencontres de l'Axe Seine à Paris avec l'objectif d'inscrire le "happening" éco-festif des carrières de Mauny dans les financements du futur contrat de plan interrégional de développement de la vallée de la Seine...


 

https://actu.fr/normandie/mauny_76419/pres-de-rouen-des-echauffourees-eclatent-sur-le-site-du-projet-de-stockage-de-dechets-du-grand-paris_50820310.html

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Près de Rouen, des « échauffourées » éclatent sur le site du projet de stockage de déchets du Grand Paris

La tension était vive, jeudi 5 mai 2022, entre des opposants à un projet d'enfouissement de déchets du Grand Paris et le propriétaire du site concerné, à Mauny. Explications

C’est un incident qui en dit long sur la tension qui règne autour d’un projet d’enfouissement de déchets inertes, dans une ancienne carrière située aux confins des communes de Mauny et Bardouville (Seine-Maritime), à l’ouest de Rouen. Jeudi 5 mai 2022, les gendarmes ont dû intervenir pour séparer des habitants, à deux doigts d’en venir aux mains.

À lire aussi:

Près de 400 000 m³ de gravats

« On était en train de faire un reportage avec une équipe de TF1, restitue Nathalie Haubert, présidente des Pieds dans l’eau, association qui s’oppose à ce projet de stockage. Le journaliste m’a demandé de lui faire voir où se trouve le nœud du problème. »

Direction le hameau de Beaulieu où à quelques encablures de celui-ci, un terrain situé dans la commune de Mauny pourrait accueillir près de 400 000 m³ de gravats issus des travaux du Grand Paris. « Nous y étions avec le maire de Bardouville (lui aussi s’étant prononcé contre le projet, NDLR) et quelques membres de l’association. Nous avons fait attention à ne pas pénétrer sur la propriété. »

Une version contestée par Jean Lefebvre à qui appartient la carrière : « J’ai vu 12 ou 13 personnes sur mon terrain. Je ne pouvais même plus sortir de chez moi ! » Le septuagénaire se dit déjà lié par une convention avec la Société Environnement et Minéraux (SEM), l’entreprise en charge du réaménagement. Un engagement qu’il ne pourrait rompre qu’en s’acquittant de coûteuses pénalités.

Également interrogé, Dominique Rousseau, le maire de Bardouville, admet que « les gens se sont baladés moitié sur le trottoir, moitié chez M. Lefebvre ». Tout en faisant remarquer qu’« il n’y a pas de barrière, rien qui matérialise une défense d’entrer. De plus, il doit respecter le droit de passage vers une autre propriété desservie par ce chemin ».

« C’est parti en cacahuète »

« J’ai voulu les faire sortir de chez moi », reprend le propriétaire. Après l’avoir interviewé, le journaliste de TF1 interroge Nathalie Haubert. « M. Lefebvre se tenait derrière moi de manière oppressante, décrit cette habitante de Bardouville. Je lui ai lancé : ‘Reculez, vous me faites de l’ombre !’ C’est là que c’est parti en cacahuète. »

La présidente des Pieds dans l’eau raconte avoir été « menacée, insultée, poussée » par Jean Lefebvre – « il a voulu me mettre un coup de poing ». Ce dernier réfute : « Je l’ai poussée avec ma main comme elle m’a poussé avec la sienne. Je ne l’ai pas frappée. »

Dominique Rousseau évoque, lui, « des échauffourées qui ont duré 30 secondes ». C’est lui qui a demandé l’intervention des gendarmes pour ramener le calme.

Des plaintes déposées ou à venir

Pour autant, cet incident ne devrait pas en rester là. Jean Lefebvre indique avoir porté plainte pour intrusion sur sa propriété, ce que confirme le maire de Bardouville. Du côté des membres des Pieds dans l’eau, « nous sommes trois à devoir aller porter plainte » pour les violences dont ils accusent le septuagénaire, précisait vendredi 6 mai Nathalie Haubert.

Le propriétaire de la carrière a néanmoins été invité par la présidente de l’association à s’exprimer lors d’une réunion publique organisée le soir même par le collectif Bardouville en danger. Mais l’accès lui a été refusé par Dominique Rousseau qui se justifie : « En tant que garant de la sécurité de cette manifestation, j’ai considéré que ce n’était pas opportun qu’il vienne prendre la parole. Il était tout seul, il se mettait en danger. » Une explication qui ne convainc pas Jean Lefebvre : celui-ci accuse l’édile de l’empêcher de s’exprimer devant ses administrés.

Combien de camions ?

Au cours de cette réunion, les réfractaires au projet ont répété leurs arguments contre l’enfouissement des déchets inertes. En tête de leurs préoccupations, la noria des camions qui achemineront les gravats débarqués par barge à l’appontement d’Anneville-Ambourville, jusqu’à la carrière de Mauny en traversant le village de Bardouville et le hameau de Beaulieu. Un ballet que les opposants estiment à 120 poids lourds par jour et dont ils craignent les conséquences en matière de pollution de l’air et de risque d’accident.

La SEM avance pour sa part des chiffres bien plus modestes : « Il y aura chaque jour 50 rotations de camions, soit un nombre de quatre à six camions maximum. »

Du côté de la préfecture de la Seine-Maritime, qui a autorisé ce stockage par un arrêté en date du 25 avril 2022, on assure que « le trafic de poids lourds ne dépassera pas 11 % du trafic global sur la RD64 ». Leur circulation sera « interrompu[e] les lundi, mardi, jeudi et vendredi (hors vacances scolaire) aux heures d’entrée et de sortie des écoles », ajoute l’organe d’État dans son arrêté.

La préfecture prévoyait aussi, dans son projet d’arrêté, « des mesures de retombées de poussières et de niveau sonore […] imposées à l’exploitant, qui devra prendre les mesures correctives en cas de dépassement des valeurs seuil ».

Les opposants veulent casser l’arrêté préfectoral

Autre exigence du préfet, « une traçabilité et des contrôles des matériaux issus de sites non pollués pour lesquels des analyses à chaque barge sont imposées à l’exploitant, pour éviter tout risque de pollution des eaux souterraines. Des analyses d’eau de la nappe phréatique sont imposées périodiquement pour vérifier l’absence d’impact ».

Pas de quoi convaincre les opposants. Nathalie Haubert envisage de déposer un recours contre l’arrêté préfectoral. « Nous avons deux mois pour le faire. » Le collectif Bardouville en danger a d’ailleurs lancé une levée de fonds via son site Internet pour pouvoir se payer les services d’avocats spécialisés dans le droit de l’environnement.


 

Commentaire de Florestan:

"C'est mon dreit et j'y ti!"

Depuis les "Plaideurs" de Racine, les acteurs du théâtre normand se sont spécialisés dans le genre juridico-comique... jusqu'au ridicule!

On lira avec intérêt cette conférence publique donnée en 1880 lors d'une séance des Antiquaires de Normandie sur les Normands et de leurs moeurs dans les dictons et l'imagerie populaire:

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/5ab63ec4fa505229b8f132fa8fc03d4e.pdf

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Commentaires
G
ce qui est amusant quand on remet en perspective, c'est qu'on n' pas vu autant de mouvements quand il s'est agit de remplir certaines anciennes carrières voisines de phosphogypse au point d'en faire des collines, déchets pas vraiment inactifs, déchets de production des engrais phosphatés, leur lessivage libérant divers acides libres, du disulfate de calcium et même quelques éléments radioactifs, alors que la nappe phréatique est très proche comme en témoignent les ballastières toutes proches... <br /> <br /> Pourquoi combler ces carrières? mais parce qu'il existe une loi de protection environnementale des années 70 imposant aux exploitants de carrières de remettre le terrain dans son aspect avant exploitation, sauf implantation d'une nouvelle activité (d'où la multiplication de bases nautiques subventionnées au départ par les exploitants des ballastières trop heureux de favoriser l'installation de clubs en offrant du matériel et un hangar, Bedannes, ANneville Ambourville, et les plus grandes Jumièges et Poses par exemple)<br /> <br /> Là il s'agit de déchets de construction ou plutôt de déconstruction plutôt neutres, mais ce qui dérange les habitants de Bardouville Beaulieu, c'est la perspective de rotations de camions l'accès se faisant par leur commune.
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