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AXE Paris-Rouen- Le Havre: La Normandie ne doit pas sortir de la Seine!
Après la 4ème rencontre dite de "l'Axe Seine" à Rouen le 3 mai dernier entre la maire de Paris Anne Hidalgo, Patrick Ollier, le discret président de la métropole du Grand-Paris, le maire et président de la métropole du Havre, Edouard Philippe et le maire et président de la métropole de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol sur le thème très symbolique de la culture et du tourisme à promouvoir dans la vallée de la Seine, les compte-rendus, réactions et commentaires dans la presse régionale normande ou dans les feuilles d'informations spécialisées se poursuivent:
On ne tiendra pas compte ici de la plupart des articles et comptes-rendus des journalistes de la presse régionale qui, sauf exception, ne font que reprendre sans aucune imagination et sans aucun recul critique, les éléments de langage du communiqué de presse officiel diffusé par ces Messieurs dames très importants: Ouest-France, Paris-Normandie et sa lettre pour les "décideurs" (sic!), le soi-disant "Journal de l'axe Seine" et d'autres publications proches des milieux institutionnels comme, par exemple, "Normandie 360°" font chorus et saluent les perspectives déployées par ces éminences, notamment la création d'une "Destination Seine" associant étroitement Rouen et Le Havre à la prescription culturelle parisienne:
Sur cette page de "Sire de sei" nous avons, immédiatement, pointé le danger pour la Normandie d'une telle proposition qui reprend, sans imagination, en l'appliquant au tourisme, à la culture et à nos héritages patrimoniaux, la vieille vision d'un schéma d'aménagement de type colonial d'un amont parisien dominant une Seine aval normande pour mieux l'avaler sans l'aval des Normands!
Nous avions remarqué aussi que l'idée de faire descendre le fleuve vers la Normandie vassale la "Nuit Blanche" parisienne ou la prescription du centre Pompidou était, en l'esprit, l'exact contraire de ce qui avait pourtant été réussi depuis 2010 avec le festival Normandie Impressionniste qui faisait remonter vers Paris les atouts culturels et patrimoniaux de notre région.
Fort heureusement, nous ne serons pas les seuls à faire preuve d'un peu de lucidité critique sur ce sujet vital pour l'avenir même de notre Normandie!
Nos amis du Cercle Normand de l'Opinion ont vu, de leur côté, quelques malices à cette nouvelle "grand'messe" de l'Axe Seine célébrée par un haut-clergé macro-compatible tandis que le perspicace Bertrand Tierce a noté dans la dernière édition de sa "Chronique de Normandie", l'absence inquiétante des deux principales régions concernées par une initiative qui est, pour l'instant, pilotée par de grands élus métropolitains qui ont l'intention de négocier avec le gouvernement Macron II l'inscription de leurs propositions dans le futur contrat de plan interrégional de la vallée de la Seine: Bertrand Tierce a bien raison de sonner, en quelque sorte, le tocsin car voudrait-on faire sortir la Normandie de la Seine que l'on ne s'y prendrait pas mieux!
Communiqué du Cercle Normand de l'Opinion:
LA SEINE N’EST PAS LE RUBICON…
MEME POUR Y PECHER A LA LIGNE !
Les 4e rencontres de l’Axe Seine viennent de se dérouler le mardi 3 mai autour de thèmes résumés dans l’annonce du programme : « Quand les nouveaux paysages de la culture, du tourisme et du patrimoine rencontrent la Seine ». Outre le fait que cela n’a pas déclenché une grande vague d’intérêt et que ces agapes resteront dans les mémoires comme le souvenir des trois premières rencontres, c’est-à-dire peu de choses, reconnaissons que c’est injuste car ces thèmes devraient revêtir une grande importance.
Il faut en rechercher l’explication.
La brochette des excellences invitantes était, qu’elles le voulussent ou non, incomplète, voire insuffisante, pour que l’initiative s’inscrivît dans le ressenti de la population. Il manquait les représentants des deux Régions concernées, la Normandie, dont l’Axe Seine est la colonne vertébrale, et l’Ile-de-France, pour laquelle la Seine est la voie royale pour l’ouverture au monde. Quant aux puissances invitantes, elles avaient toutes un cadavre dans le placard :
- Patrick OLLIER, Président du Grand Paris, ne représentait que lui-même, c’est-à-dire peu.
- Anne HIDALGO, Maire de Paris, était plombée par son humiliant résultat aux élections présidentielles.
- Nicolas MAYER-ROSSIGNOL , Maire de Rouen, ne savait pas si sa « social-écologie » s’inscrivait dans le mélenchonisme triomphant.
- Edouard PHILIPPE, Maire du Havre, qui, lorsqu’il était Premier Ministre, hébergeait dans les soupentes de Matignon, le Préfet Philizot chargé de la Vallée de la Seine, n’ayant pas fait grand-chose pour l’Axe Seine, présentait finalement un bilan assez piteux en la matière.
En fait, il a manqué, pour que ces rencontres de l’Axe Seine aient montré une quelconque efficience, la présence du « DEUS EX MACHINA » qui, seul, en l’occurrence, a le pouvoir, directement ou indirectement par le Préfet de Région, de donner l’impulsion à la gouvernance de la Vallée de la Seine, il s’agit du Président MACRON, lui-même, qui s’est arrogé la plénitude de l’Aménagement du Territoire.
Au cours de son premier mandat, malgré certaine promesses (rappelons-nous les suites de la catastrophe Lubrizol), la Président MACRON n’a rien rien fait en direction de la Normandie, quasiment ECARTEE des préoccupations gouvernementales. D’ailleurs, la preuve en est : les Contrats de Plan Etat-Région et Interrégional (C.P.E.R. et C.P.E.I.R.) ne sont toujours pas signés.
La situation paraît bloquée.
Pour sortir de ce marasme, il faudrait que les protagonistes de l’Axe Seine osassent mettre les pieds dans la plat (franchir le Rubicon en quelque sorte) pour mettre le Président de la République devant ses responsabilités : ou bien on continue ce jeu de dupes selon lequel les instances régionales et locales, ainsi que les corps intermédiaires, continuent à attendre le bon vouloir du Prince, ou bien, revendiquant hautement au moins une cogestion des problèmes d’Aménagement du Territoire, les instances concernées, TOUTES, les Régions comprises, décident, en véritable concertation avec le Pouvoir Central, de l’avenir de la Vallée de la Seine, donc d’une part essentielle du devenir normand.
Sinon, nous allons continuer à faire des ronds dans l’eau.
Cercles C.N.O. de Rouen et du Havre, le 9 mai 2022
Extrait de la "Chronique de Normandie" (n° 747, mai 2022) éditée par Bertrand Tierce:
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