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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
8 mai 2022

Le VAL-DE-SAIRE assailli par les résidences secondaires: le maire de Réville dénonce un "ruralicide"!

Billet de Florestan:

Il est bien difficile de vivre au quotidien dans une carte postale!

Les prix de l'immobilier explosent. Les rares maisons à vendre partent en quelques jours. Les Parisiens et les étrangers achètent pour habiter là trois semaines par an. La population locale quitte la côte et les jeunes couples du cru s'en vont habiter plus loin. Les gîtes ruraux prospèrent et les villages dorment toute l'année sauf pendant la saison et les week-ends quand la météo est favorable.

Une économie résidentielle très inégalitaire chasse la séculaire économie rurale fondée sur la mer et la terre qui a pourtant fait l'âme de la fameuse carte postale tant recherchée.

A cela, il faut ajouter l'inconséquence du gouvernement macroniste sortant qui, en supprimant la taxe d'habitation, a privé les communes concernées par ce nouveau phénomène résidentiel, d'une part importante de leur ressources et, surtout, du seul moyen qu'elles avaient de réguler la présence des résidences secondaires sur leur territoire: la grogne et l'inquiétude montent chez les élus locaux du Val-de-Saire et de la côte Est du Cotentin, un territoire dont l'authenticité est encore préservé car il faut encore savoir où cela peut encore se trouver... depuis Paris.

Le maire de Réville, charmante commune située entre Saint-Vaast-la-Hougue et Barfleur, tire la sonnette d'alarme en parlant même de ... "ruralicide": le néologisme pourra choquer mais la réalité est peut-être plus cruelle encore.

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https://www.normandie-tourisme.fr/les-incontournables/plus-beaux-villages-de-france-en-normandie/barfleur/

 


 

https://actu.fr/normandie/barfleur_50030/dans-le-cotentin-des-communes-font-la-chasse-aux-residences-secondaires_50576413.html

Dans le Cotentin, des communes font la chasse aux résidences secondaires

Dans plusieurs communes du Cotentin (Manche), notamment dans le Val de Saire, les résidences secondaires s'imposent de plus au plus. Au détriment, notamment, du commerce local.

Difficile de trouver une maison sur la côte est du Cotentin, dans le secteur de Barfleur (Manche) et de ses alentours. « Il y a toujours eu très peu de biens à la vente dans ce coin-là. Et ceux disponibles partent très rapidement. Ce sont souvent des fruits de succession et des maisons de famille, qui n’ont généralement pas le temps d’être mis en vente ou qui ne restent pas plus d’une semaine », analyse Alexandre Revert, négociateur immobilier pour Cotentin immobilier.

Loi de l’offre et de la demande oblige, les prix de l’immobilier s’envolent dans le Val de Saire. « Il y a eu une hausse importante ces deux dernières années. Les prix vont potentiellement stagner, mais ils ne baisseront pas dans l’immédiat », prévient l’expert immobilier. 

« Une ville à deux vitesses »

Conséquence directe : les biens immobiliers attirent principalement « des bourses conséquentes ». « Des gens qui vivent dans des grandes villes ou des étrangers, qui souhaitent des résidences secondaires pour venir y passer leurs vacances. Ce sont essentiellement les gens extérieurs au Cotentin qui achètent », note Alexandre Revert. 

Barfleur, classé parmi les 164 plus beaux villages de France, représente qui plus est un « cadre extraordinaire ». « La zone a été mise en lumière avec cela, l’attractivité a été renforcée. Pour ces raisons, Barfleur est une ville à deux vitesses, qui se prête très bien à du secondaire et du saisonnier, surtout l’été. » 

Des prix plus élevés 

Selon une enquête réalisée par Le Parisien et Meilleurs Agents, il faut ainsi compter 150 000 euros pour s’offrir 46 m2 à Barfleur. À titre de comparaison, dans les autres plus beaux de villages de France, la surface pour la même somme est fixée à 45 m2 à Veules-les-Roses (Seine-Maritime), 44 m2 à Talmont-sur-Gironde (Charente-Maritime) ou encore 81 m2 à Yèvre-le-Chatel (Loiret). 

Contrairement à d’autres territoires du Cotentin, le Val de Saire se distingue par des prix plus élevés et une attractivité plus importante à certaines périodes de l’année. « En terme de pilotage, il faut être davantage à l’écoute de l’actualité locale qu’ailleurs, le timing étant plus serré pour la vente d’un bien. La notion de variabilité est aussi particulièrement visible à Barfleur, plus que dans d’autres secteurs, avec des pics d’activité pendant l’été notamment. »

Ajoutez à cela la « quasi impossibilité pour les communes de construire », la disparition de la taxe d’habitation pour les habitations principales privant les municipalités, qui subissent déjà l’inflation, de ressources non négligeables. « Progressivement, le bâti ancien mis en vente est occupé pour des résidences secondaires ou des gites », note Jean-Marie Rocques, l’édile de Montfarville.

Un « ruralicide »

Yves Asseline, le maire de Réville, observe, lui, que sa commune située à quelques kilomètres de Barfleur est pleine « trois mois et demi par an ». Un constat lié directement au fait que la moitié des biens dans le village sont des résidences secondaires. « C’est une situation qui m’ennuie, c’est une forme de ruralicide », reconnait l’édile. 

Faute de population suffisante pendant toute l’année, les commerçants, mais aussi les médecins ou les pharmaciens souffrent d’un manque de clientèle permanent, d’après les élus locaux. Les écoles se vident aussi. « Ce phénomène accélère la désertification médicale et commerciale. » 

Chez les commerçants, l'omniprésence de résidences secondaires ne dérange pas tant que ça...

À en croire certains commerçants exerçant dans le Val de Saire, l'omniprésence de résidences secondaires ne représente pas tant que cela un frein pour leur activité. « L'hiver est toujours un peu long et assez calme », reconnaît un restaurant situé à Barfleur, expliquant ne pas souffrir économiquement de la situation. « Mais au retour des beaux jours et pendant les vacances, on ressent rapidement la présence des vacanciers. C'est toujours très bénéfique car ils se font davantage plaisir que nos clients habituels. En plus, leur présence anime le village. Forcément, cela ne nous dérangerait pas qu'il y ait plus de résidences principales. Plus il y a de monde, mieux c'est ! »

Même son de cloches dans une pharmacie du Val de Saire, où l'on explique que l'on est un peu embêté l'hiver avec le manque d'activité. Sans que cela, toutefois, ne constitue une gêne. Dans une boulangerie, enfin, une vendeuse concède qu'avoir plus de clients toute l'année ne les arrangerait sans doute pas. « Cela impliquerait une réorganisation dans notre manière de fonctionner pour produire plus », souffle-t-elle, en expliquant que pendant les vacances, leur fréquentation est multipliée par trois. « Nous n'avons pas de difficultés particulières liées à la présence des résidences secondaires. »

L’augmentation de la taxe d’habitation ? 

Même observation à Barfleur, où 50 % des biens occupés le sont en tant que résidences secondaires. « C’est une tendance de fond, avec une décroissance régulière du nombre d’habitants à l’année. Cela fait plusieurs dizaines d’années que c’est comme ça. Souvent, lorsqu’une personne décède, son bien immobilier est racheté par quelqu’un d’extérieur. Les prix élevés dissuadent les jeunes couples qui travaillent dans le secteur de venir s’installer ici. Je n’ai pas envie que Barfleur fonctionne comme une station de ski, avec 30 habitants l’hiver et 3 000 l’été. Ceci n’est pas un bel avenir. » 

Face à cette situation, plusieurs maires du Val de Saire s’unissent. L’objectif : augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. « Cela ne pourrait se faire qu’à partir de janvier 2023. En attendant, on se bat pour décorréler l’augmentation de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires de celle sur la taxe foncière, qui pénaliserait les habitants vivant toute l’année dans nos communes », précise Yves Asseline. 

La loi autorise les municipalités à augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires qu’à partir de 2023, tout en les contraignant à faire croître dans les mêmes proportions la taxe foncière sur les propriétés bâties pour l’ensemble de la population

« Ceci n’est pas du tout notre souhait. Après les élections législatives, nous allons mettre en place un groupe de pression parlementaire pour obtenir la décorrélation de ces deux taxes dans la loi de finances pour 2023. On pourrait aussi mettre en place le même système que dans certaines communes de plus de 50 000 habitants, à savoir une majoration comprise entre 5 et 60 % sur la taxe d’habitation des résidences secondaires. Nous allons joindre des députés et des sénateurs à ce groupe de pression, mais aussi des maires du littoral de toute la France. »

Jean-Marie Rocques

Renforcer les ressources 

Parvenir à augmenter de façon isolée la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ne dissuaderait évidemment pas les Parisiens et les étrangers pour acquérir un bien dans le Cotentin. « De toute façon, ils achèteraient à n’importe quel prix », affirme le maire de Réville.

Mais cela permettrait aux communes de renforcer leurs ressources. « Depuis que la taxe d’habitation a été supprimée sur les résidences principales, nous accusons un manque à gagner alors que le coût de la vie augmente. Cette taxe était pourtant loin d’être injuste. En parvenant à augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, on pourrait déjà améliorer les services en ayant plus de ressources. Cela serait aussi un moyen d’acheter des terrains pour construire des habitations locatives, que l’on pourrait proposer à des locaux, des jeunes qui débutent par exemple, à des prix moins chers que ceux du marché privé sur lequel on peut difficilement interférer. » 

La meilleure solution pour repeupler et faire revivre les villages du Val de Saire ?

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Commentaires
G
Tout est question d'équilibre, les résidents secondaires entretiennent et souvent restaurent des bâtiments traditionnels qui ne sont pas adaptés à l'habitation principale avec les normes actuelles en matière de consommation énergétique. J'entretiens en pays d'Auge une maison vendue pour la première fois dn 1830, restaurée par mes parents dans les années 70, mettre cette maison aux normes énergétiques modernes coûterait plus cher qu'en construire une neuve et aboutirait à des pièces riquiqui et des chambres sous les combles inutilisables, c'est vrai que les élus locaux ont de moins en moins de préoccupation du paysage architectural quand on voit les constructions ignobles qu'ils valident...
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