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Après cinq années de mépris jacobin, la colère corse...
Billet de Florestan:
En cinq ans, le président du "et en même temps" aura été celui de tous les malentendus. Notamment sur la question régionale et la décentralistion...
En mai 2017, le candidat bonimenteur que vous savez et qui présentait bien, nous annonçait l'établissement d'un "pacte girondin" entre l'Etat central et les collectivités territoriales après les grands bouleversements d'une réforme régionale Hollande-Valls menée à la hussarde et bâclée tant sur le fond que sur la forme à la notable exception de notre Normandie qui fut enfin réunifiée à cette occasion...
Macron est un menteur !
Au lieu du pacte girondin promis, les collectivités territoriales, à commencer par des régions jugées trop grandes et politiquement trop encombrantes avec le risque de voir de grands féodaux disputer le siège élyséen, furent soumises à un nouveau resserrement de l'enfer jacobin, notamment sur le plan essentiel des finances tandis que certaines compétences dévolues aux régions lors de la réforme précédente étaient reprises par un état central qui, de fait, ne fonctionne plus correctement ni à sa tête (complexité du fonctionnement interministériel) ni à sa base (désengagement et délabrement des administrations de l'Etat déconcentrées sur le territoire, effets doublon avec les départements et les régions).
Décentralisation: un quinquennat pour rien... Un quinquennat... pourri !
Le prurit néo-jacobin de Macronaparte 1er qui a plus hérité de la culture technocratique d'un Saint-Simon plutôt que de l'enracinement local ou provincial de la liberté politique chère à Tocqueville, n'aura duré qu'à peine plus d'un an: la violente réaction populaire des Gilets Jaunes à l'automne 2018 suivie par la crise sanitaire des années 2020-2021 a mis un terme et en berne l'intérêt de Macron pour les territoires. Tout au plus, a-t-il concédé le statut de collectivité unique à une Alsace de plus en plus désireuse d'en finir avec l'erreur du "Grand Est" tout en demandant à Dame Gourault de bricoler une complexité dans une autre pour simplifier la simplification du fameux mille-feuille: c'est la réforme dite "4D" qui n'intéresse personne et que personne ne comprend à commencer par les élus locaux qui sont, pourtant, les premiers concernés...
Mais dans ce bilan rapide à faire tant il est désastreux du quinquennat Macron sur la question territoriale, il faut maintenant évoquer le pire qui fut d'avoir eu la tentation de mettre la question corse au frigo en espérant que les Corses pourraient se contenter de leur actuel statut de collectivité territoriale unique à l'instar des Alsaciens ou du hochet symbolique consistant à inscrire la spécificité corse dans la constitution: le mépris mêlé de crainte de Macron pour toutes ces réalités identitaires enracinées trop irrationnelles pour le techno Saint-Simonien arrogant qu'il est, s'est trouvé réconforté par le fait que la majorité régionale corse "autonomiste" joue le jeu de la démocratie, du respect et de la loyauté institutionnelle avec la République française dans l'espoir d'ouvrir calmement et raisonnablement avec l'Etat central parisien les discussions pour valider le futur statut d'autonomie adapté aux spécificités insulaires de la Corse. Mais comme cette question se pose aussi dans nos départements et régions d'Outre-mer (sans même parler du cas original de la Nouvelle-Calédonie), à l'Elysée, le cador stagiaire a craint d'ouvrir une boîte de Pandore.
Faible avec les forts. Fort avec les faibles...
Ajoutons à cela le blocage total du dossier du transfert vers une prison corse des militants " nationalistes" condamnés dans l'affaire de l'assassinat du préfet Erignac, et vous obtenez un fort sentiment de frustration politique qui, peu à peu, avait monté ces derniers mois dans l'île de Beauté avec le risque de voir ressurgir l'opposition politique violente entre "autonomistes" et "nationalistes" sachant que les seconds sont les partisans de solutions plus radicales (l'indépendance par la lutte armée) qu'ils avaient abandonnées pour donner une chance aux solutions plus sages des premiers consistant à négocier l'autonomie concrète de la Corse en contrepartie de son maintien dans la République française.
https://www.youtube.com/watch?v=aERx6zMahUU
Mais Macron a refusé de serrer la main tendue des autonomistes corses et de la prendre au sérieux.
Alors le destin a voulu qu'un islamiste co-détenu à la prison d'Arles tente, sous le regard éteint d'une caméro de vidéo surveillance, d'étrangler, pendant 8 minutes, le militant nationaliste corse Yvan Colonna en le laissant pour mort avec pour conséquence l'explosion d'une situation insurrectionnelle dans toutes les grandes villes corses pendant plusieurs jours pour que l'Infant, qui croit nous gouverner en faisant sa guerre ukrainienne en sweat-capuche sur Instagram, se voit brutalement rappelé au réel...
Soudainement, Macron se rappelle qu'il serait bon de discuter de l'autonomie de la Corse avec quelques hommes de bonne volonté qui, bientôt, n'en auront plus ni la capacité, ni la volonté.
Moralité: la source du désordre corse n'est ni à Sartène ni dans la prison d'Arles (quoique...) il est à l'Elysée car cette misérable habitude d'être fort de mépris avec ceux qui ont la faiblesse de respecter les lois du régime politique et, "en même temps" (sic!), d'être faible par lâcheté avec tous ceux qui ont la force d'imposer par la violence leurs idées à tous est le plus sûr chemin pour la guerre civile et la tyrannie.
Voir aussi:
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