Les principaux programmes de constructions neuves à Caen
Les chantiers de constructions neuves, appartements et maisons de ville, sont bien visibles dans la ville de Caen. Focus sur 14 programmes qui sortent de terre ou sont en cours de commercialisation à l’occasion de notre enquête sur l’immobilier à Caen.
1 352 appartements et maisons de ville neufs ont été vendus à Caen-la-Mer en 2021, un record. Et les programmes de construction de logements se poursuivent, pour répondre à la demande dans un contexte d’attractivité de Caen (et plus généralement de l’agglomération Caen-la-Mer). Le marché est clairement porté par les investisseurs, mais 30 % de propriétaires achètent pour habiter leur logement. Tour d’horizon des principaux programmes en cours à Caen intra-muros.
Les Coteaux de l’Abbaye
Sur les terrains de l’ancien CHR Clemenceau, site de près de 7 hectares qui s’étend entre l’avenue Clemenceau et les rues riveraines, rue des Cultures, rue Traversière et rue de la Masse, le groupement composé de l’aménageur la Shema, Icade Promotion et les promoteurs locaux Sotrim, Pozzo et Flaviae s’apprête à construire Les Coteaux de l’Abbaye, un nouveau quartier mêlant habitations (42 500 m² de logements, soit environ 600 logements), services (500 m²) et activités (5 000 m² de tertiaires).
Les 600 logements, maisons de ville et appartements répartis en sept îlots seront construits au cœur d’un vaste parc paysager car l’essence de ce projet est d’avoir été imaginé à la manière d’un grand parc naturel qui restaure la nature initiale du site et relance l’histoire des jardins de l’hôpital et la tradition des jardins habités.
Ce projet a également pour priorité d’assurer la conservation d’une grande partie des murs d’origine en pierre naturelle et la préservation des bâtiments les plus intéressants sur le plan patrimonial : chapelle, pavillons d’entrée, maison du jardinier et manoir Vaubenard, monument historique. Ces derniers seront valorisés pour accueillir de nouveaux usages. Un café ou restaurant a été évoqué dans le manoir Vaubenard.
Les premières commercialisations ont été lancées en juin 2021, (à un prix moyen de 4 350 € le mètre carré, stationnement compris pour Alix, 90 logements commercialisés par Sotrim Promoteur et Pozzo Promotion). Depuis, les différents promoteurs commercialisent régulièrement de nouvelles résidences. La livraison des logements va s’étaler entre 2024 et 2026.
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Deux programmes dans l’ex-Maison du bâtiment
Un ensemble de 157 appartements et 4 maisons va être construit, rue Saint-Nicolas (entre la place du Canada et la rue d’Hastings), à la place de la Maison du bâtiment. Deux promoteurs, Kaufman & Broad et Sogeprom se sont séparés ce site de 10 153 m2.
Le promoteur Kaufman & Broad va construire, New Hastings, un programme composé de 88 appartements dont 29 destinés à du locatif social et 59 en accession à la propriété. Ces appartements du T2 au T5 de 39 m2 à 110 m2, disposent de balcon ou terrasse. La commercialisation est en cours à partir de : 197 000 € le T2 ; 268 000 € le T3 et 555 000 € le T4, stationnement inclus en sous-sol et cave pour la majorité des appartements.
Le promoteur Sogeprom va construire, sur ce même site, Elixir, un programme composé de 15 appartements destinés à du locatif social et de 54 appartements en accession à la propriété, de 1 à 3 chambres, 39 m2 à 110 m2, avec pour tous les logements, balcon ou terrasse.
Ce programme compte également 4 maisons de 106 à 125 m2, avec 3 chambres à l’étage, terrasse, jardin et garage pour deux voitures. La commercialisation d’Elixir est en cours autour de 4 950 € le mètre carré.
Les promoteurs sont obligés d’attendre la livraison de la nouvelle Maison du bâtiment et le déménagement de celle-ci pour lancer les travaux. Le départ de la Maison du bâtiment étant prévu fin 2022, les travaux ne vont pas pouvoir commencer avant début 2023. Entre la démolition et la construction, il faudra compter environ 24 mois.
Un, deux, trois programmes sur la pointe Presqu’île
Sur la pointe Presqu’île, après Norway, 78 appartements d’exception totalement livrés à ce jour, et Cap 360, 85 logements en cours d’achèvement et dont la livraison va s’étaler entre juillet et septembre 2022, un 3e et dernier programme, Quai XIX, est en cours de construction.
Réalisé par le promoteur Sedelka, Quai XIX est composé de : 121 appartements dont 20 logements sont destinés à du locatif social ; une auberge de jeunesse de 60 lits ; 2 670 m2 de commerces et bureaux et un parking de 287 places dont 202 places sont ouvertes au public. L’ensemble, conçu par les cabinets DHD Billard-Durand Architectes à Saint-Contest et CBA Christophe Bidaud Architectes à Rouen, est réparti sur cinq bâtiments, dont un bâtiment en émergence (dénomination R + 9).
Cette résidence compte, en son cœur, un jardin suspendu planté d’arbres et se situe face à la pelouse d’un hectare (à l’arrière de la Bibliothèque Alexis-de-Tocqueville) qui restera en l’état. Les appartements en accession à la propriété, du studio au 4 pièces avec balcon ou terrasse, sont commercialisés au prix moyen de 4 900 € le mètre carré. La livraison de Quai XIX, prévue fin 2023, va achever l’aménagement de cette pointe Presqu’île.
Allure, « un paquebot » de 89 logements face à la Prairie
À l’angle des boulevards, Yves-Guillou et Aristide-Briand, Bouygues Immobilier commercialise, depuis l’été 2021, Allure, un programme de 89 logements avec au rez-de-chaussée, le restaurant interadministratif (1 500 m2) et la crèche départementale L’Arche de Noé (500 m2) qui se trouvent actuellement sur ce site de 4 077 m2
L’ensemble se déploie sur six étages boulevard Yves-Guillou et sur trois étages, boulevard Aristide-Briand. En charge de ce programme, le cabinet L2 Architectes a conçu ce nouveau bâtiment « comme un paquebot ancré entre La Prairie et l’hypercentre. Intégralement vêtu d’une enveloppe d’acier et de verre, Allure dessine un vaisseau blanc solidement arrimé le long de l’hippodrome et propose une architecture d’exception au service de la ville comme de ses acquéreurs. »
Les 89 logements, du T1 de 29 m2 au T4 pouvant aller jusqu’à 147 m2, sont commercialisés au prix moyen de 5 590 € le mètre carré. Exceptés quelques T1, tous les logements disposent de balcons ou de terrasses, avec vue sur la Prairie d’un côté et sur la ville de l’autre. Les travaux vont débuter en mars 2022. De quoi prévoir une livraison au 3e trimestre 2024.
La reconstruction du quartier Rethel se poursuit
Rive droite, la rénovation de la cité Rethel située à la frontière de Mondeville se poursuit. Sotrim Promoteur a lancé en janvier 2022, la commercialisation du Clos Mazarin, un programme composé de « 39 appartements, du studio au 4 pièces avec pour tous, un stationnement en sous-sol et un prolongement extérieur, balcon, terrasse ou jardin privatif et de 5 petits locaux professionnels », précise Laurent Potier, directeur de Sotrim Promoteur.
Commentaire de Florestan:
Dans le langage orwellien des promoteurs, la "reconstruction" du quartier Rethel signifie, concrètement, la démolission d'un patrimoine architectural intéressant des années 1920-1930, celui d'une cité jardin ouvrière en style régionaliste néo-normand...
En charge de ce projet, le cabinet Bernard-Thouin-Bossuyt Architectes a tenu compte « de l’environnement pour une parfaite intégration au quartier. La résidence, répartie sur plusieurs niveaux et découpée en espaliers, offre des espaces extérieurs importants pour les logements, terrasses, balcons, jardins… De véritables pièces à vivre. Tous les logements s’ouvrent sur un jardin paysager protégé des regards, qui se prolonge verticalement sur le bâti par un mur de treilles agrémentées de plantes grimpantes. »
Commentaire de Florestan:
Ben voyons! On n'est pas obligé de les croire sur parole...
Ces logements sont en vente à partir de 109 000 €, du studio au 4 pièces. Le lancement des travaux est prévu au 3e trimestre 2022. De quoi prévoir une livraison du Clos Mazarin au 3e trimestre 2024.
Connexion, programme de 40 logements à La Guérinière
Place de la Liberté, en plein cœur du quartier de La Guérinière, le promoteur Édifidès a lancé en janvier 2022, la commercialisation de Connexion, « une résidence de 40 appartements dont : un studio de 26 m2 ; neuf T2 entre 42 et 45 m2 ; vingt-huit T3 pièces entre 59 et 69 m2 et deux T4 pièces entre 78 et 87 m2 », précise Sara Pillon, responsable communication chez Édifidès.
Atelier 2G Architectes en charge de ce projet a opté « pour une architecture élégante et contemporaine qui se décline sur deux ensembles résidentiels pour rendre le tout moins massif et plus harmonieux, formant ainsi l’une des figures de proue de ce quartier en pleine transformation ».
La plupart de ces logements neufs bénéficient d’espaces extérieurs (balcons et terrasses), avec places de parking privatives en sous-sol. Ils sont actuellement commercialisés au prix de « 110 000 €, le studio et à partir de : 135 500 € le 2 pièces ; 168 341 € le 3 pièces et 253 000 € le 4 pièces ». Dans le cadre de la rénovation urbaine, (quartier prioritaire de la Ville), ce programme permet aux primo-accédants de bénéficier d’une TVA à 5,5 % et de pouvoir acquérir leur résidence principale à prix réduit. Les travaux de ce nouveau programme pourraient démarrer « au 3e trimestre 2022 ». Ce qui permet d’envisager la livraison de Connexion, « au 2e trimestre 2024 ».
À La Grâce de Dieu, les 400 logements livrés en 2024
À l’angle de la route d’Harcourt et de l’avenue Père-Charles-de-Foucauld, dans le quartier de La Grâce-de-Dieu, le promoteur, Bouygues immobilier achève la construction d’un programme de 400 appartements dont 100 appartements sociaux, lancé en 2015 sur le site de l’ex-caserne Le Flem, (vide depuis le départ en 2011 des gendarmes et civils qui l’occupaient).
À ce jour, sept des neuf résidences qui composent ce programme sont construites et livrées. Parmi elles : Vivéo, 56 logements ; Iséo, 36 logements ; Théo, une résidence de 30 logements pour personnes en situation de handicap, achetée par la Mutualité française et gérée par Partélios ; Licéo, 58 appartements gérés par le bailleur social Inolya ; Capéo, 10 logements sociaux gérés par la Plaine Normande ; Citéo, 98 logements et Novéo, 56 logements.
La 8e résidence, Octéo, un bâtiment de 54 appartements, est en cours d’achèvement et sera livré au cours du 1er trimestre 2022. Restera à construire, Duéo, une résidence de 63 appartements commercialisée depuis octobre 2021, au prix moyen de 3 600 € le mètre carré. La livraison de Duéo, prévue pour le 2e trimestre 2024 signera la fin de ce grand programme axé sur la mixité.
Le site compte également des commerces et une crèche. Les espaces verts représentent plus de 30 % de sa surface et en journée les portillons de cet ensemble restent ouverts pour permettre une libre circulation au sein du site.
Mais aussi
So’Ho-171. Allée de la Verte-Vallée. 53 appartements quasiment commercialisés en totalité. Livraison en septembre 2022. Promoteur : Sajac Immobilier.
Envergure. À côté du Zénith (quartier bas de Venoix). 69 appartements. Démarrage des travaux en avril 2022. Livraison au 3e trimestre 2024. Promoteur : Bouygues immobilier.
Botanica, en haut de l’avenue de Creully, 62 appartements. Début de la livraison en mars 2022. Promoteur : Edifidès
Commentaire de Florestan:
Les noms commerciaux des programmes immobiliers choisis par les promoteurs ravagent plus encore le patrimoine symbolique et historique de la ville de Caen: c'est une médiocrité et une absence totale de curiosité intellectuelle qui s'ajoute aux autres pollutions qui affectent la ville.
A l'avenant:
Citéo, Octéo, Duéo...
Pourquoi pas "Clito" tant qu'on y est ! (car Clio c'est déjà pris et cela ferait non pas l'Histoire mais des... histoires)
Ou encore, l'inévitable "So'Ho" pour faire jambon branchouille dans la très Nouvelle York.
Même les projets les plus qualitatifs peinent à vouloir savoir les noms propres des lieux qu'ils vont bétonner. Ainsi, le projet nommé les "côteaux de l'abbaye" aurait pu reprendre le nom de "clos Vaubenard", le nom authentique et historique des lieux.
Mais le manque d'imagination et de culture est au pouvoir, surtout dans la promotion immobilière !
Enfin, l'esthétique, si l'on peut dire, de l'un des principaux immeubles en cours de construction dans la bétonnière caennaise ne pourra que laisser songeur:
Ainsi le gros pâté avec bals cons et lourde casquette somnitale en béton, déféqué par Sédelka sur la pelouse centrale de la Presqu'île que voici...
... Pourrait faire aussi penser à cela:
Sédelka dote la Presqu'île caennaise de son "grand bunker": réminiscence involontaire de la grande histoire?
Il faut récupérer les habitants lassés des problèmes qu'engendre la vie en région parisienne et dans les grandes métropoles. Dans quelques années ils fuiront de nouveau, pour les mêmes raisons, vers des villes à taille "plus humaine" (terme à la mode)