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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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20 février 2022

Malgré l'absence d'une formation supérieure institutionnelle régionale, les Normands partent à la conquête de la musique baroque

Dans le domaine spécialisé et, il faut bien le dire médiaquement peu exposé, du patrimoine musical européen des XVII et XVIIIème siècles qui exige un minimum de curiosité intellectuelle et un peu de bienveillance idéologique chez certains prescripteurs officiels du "bon goût" actuel, les Normands excellent à Paris, qu'ils soient de Caen ou de Rouen...

Mais les grosses machines subventionnées ne pourraient pas offrir ces joies musicales merveilleuses et féériques au public muni d'un passe vaccinal, qui se presse devant les scènes de théâtre et d'opéra à Rouen, à Caen ou à Paris, sans le travail de formation et de diffusion qui est réalisé auprès des jeunes virtuoses d'origine normande en fin de cycle dans des conservatoires qui ne sont pas situés en Normandie, faute d'avoir en notre région, une formation supérieure à la pratique des musiques anciennes allant de la fin du Moyen-âge aux années 1750.

Pour le dire clairement, il n'y a pas en Normandie, ni à Caen, ni à Rouen de conservatoire supérieur: nos meilleurs talents normands dans le domaine de la musique dite "baroque" s'en vont parfaire leur art à Paris ou à Lyon...

Mais pour palier cette situation il existe depuis 1996 une association, l'Association pour le Rayonnement de la Musique Ancienne en Normandie (ARMAEN) qui organise, chaque été à Lisieux au mois de juillet, la plus importante classe de maîtres en France, dédiée à l'art du clavecin, de la viole de gambe, de la flûte et des anches anciennes.

Cette association est dirigée depuis sa fondation par le flûtiste virtuose et professeur de anches anciennes Jean-Marie Ségrétier.

https://www.clavecin-en-france.org/spip.php?article355

Le festival et académie de musique ancienne de Lisieux attire à lui chaque année (sauf, hélas, en 2020 à cause du Covid) une quarantaine de stagiaires plus ou moins jeunes venus de toute la Normandie, de France voire de plus loin (Europe, Japon, Amérique... parfois) qui viennent parfaire leur art auprès des grands maîtres et artistes de la musique baroque: notamment Pierre Hantaï pour le clavecin ou Philippe Pierlot pour la viole, Hugo Reyne pour la flûte ou encore Christophe Coin pour le violoncelle baroque... Par ailleurs, les musiciens professionnels confirmés ou des professeurs de conservatoire voulant acquérir la double culture ancienne et classique pour jouer de leur instrument, viennent à Lisieux pour se former.

Après plus de 25 ans d'existence, cette formation associative normande qui supplée parfaitement, pour le moment, au manque institutionnel normand en ce domaine (encore et toujours le passif de l'effondrement de notre région dans la médiocrité localiste en raison de la division normande), a permis l'émergence d'un vivier de jeunes talents normands, notamment dans l'art de toucher le clavecin qui trouvent désormais à s'employer auprès des ensembles les plus prestigieux conduits par les plus grands maîtres dans le monde entier...

L'article à lire ci-après proposé par Ouest-France rend compte du dynamisme des Normands sur la scène musicale baroque nationale mais sans pousser la curiosité de remonter jusqu'à la source...

Car dans les armées musicales "baroques" mobilisées à Caen, Rouen ou Paris, la plupart des musiciens qui donnent aujourd'hui le meilleur d'eux-mêmes pour le grand plaisir du public charmé d'entendre la fraîcheur d'un patrimoine musical européen méconnu, sont passés par le "stage de Lisieux" comme on dit dans le milieu de la musique baroque en France...

https://www.ouest-france.fr/culture/les-normands-ressuscitent-des-operas-baroques-et-paris-aime-ca-bab95b88-8e71-11ec-ac8b-7bcc1004542a

Les Normands ressuscitent des opéras baroques… et Paris aime ça !

L’Opéra Comique, à Paris, accueille la création du théâtre de Caen, « Coronis », depuis le 14 février. Une exhumation d’œuvre oubliée dont les Normands ont fait leur spécialité

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Actuellement à Paris, on ne voit qu’elle sur les colonnes Morris : l’affiche de Coronis, jouée à l’Opéra Comique, où le corps nu de cette nymphe se détache sur un fond bleu à la Matisse. La pub ravit Patrick Foll, directeur du théâtre de Caen. Il est à l’origine du projet un peu dingue de ressusciter cette zarzuela, sorte d’opéra espagnol qui mêle drame et burlesque, uniquement interprété par des femmes, pas rejoué depuis sa création à Madrid, en 1709.

Actuellement à Paris, on ne voit qu’elle sur les colonnes Morris : l’affiche de Coronis, jouée à l’Opéra Comique, où le corps nu de cette nymphe se détache sur un fond bleu à la Matisse. La pub ravit Patrick Foll, directeur du théâtre de Caen. Il est à l’origine du projet un peu dingue de ressusciter cette zarzuela, sorte d’opéra espagnol qui mêle drame et burlesque, uniquement interprété par des femmes, pas rejoué depuis sa création à Madrid, en 1709.

Question exhumation de pépites baroques, mariant sur scène, musiciens, danseurs et acrobates, le théâtre de Caen n’en est pas à son coup d’essai. Avec Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances, ils ont recréé, en 2017, le Ballet royal de la nuit, divertissement commandé par Mazarin pour le jeune roi Soleil. Tout récemment, la même équipe a monté Cupid and death, un masque anglais (forme de spectacle de cour apparu au XVIe siècle) des compositeurs ayant influencé Purcell.

Un dénicheur de partitions

« Ce sont des objets lyriques que les grandes maisons d’opéras ne font pas, une niche en quelque sorte », reconnaît Patrick Foll. Mais qui vont dans le sens du récent rapport sur la scène lyrique française (trente maisons d’opéras), réalisé à la demande de la ministre de la Culture, qui encourage la création.

Et un parti pris plutôt tendance. Christophe Rousset, avec ses Talens lyriques, figure en vogue de la scène baroque, confiait récemment être davantage connu aux États-Unis ou au Japon pour ses créations d’œuvres oubliées, que pour de énièmes classiques du répertoire lyrique. « Le public n’est pas bête, il aime être surpris, résume Patrick Foll. Ce qui n’empêche pas d’aller voir aussi des grands titres de référence. Il y a de la place pour tout. »

Mais pour mener à bien de telles créations baroques, il faut s’entourer des bonnes personnes. Comme, ici, Vincent Dumestre, à la tête du Poème Harmonique basé à Rouen. « Un vrai dénicheur de partitions », salue le directeur caennais, qui lui a demandé, il y a deux trois ans, de lui trouver une zarzuela baroque. Le chef d’orchestre lui a dégoté cette Coronis de Sébastien Duron, maître de la chapelle royale de Madrid, fin XVIIIe.

Après la création à Caen à l’automne 2019, la tournée de Coronis a été stoppée par la crise sanitaire. Deux ans plus tard, l’Opéra Comique l’accueille enfin… En croisant les doigts chaque matin pour qu’aucun membre de la troupe ne soit testé positif.

Lors de la première, lundi 14 février, le millier de spectateurs de la salle parisienne a ovationné cette histoire inspirée des Métamorphoses d’Ovide, formidablement servie par le metteur en scène suisse d’origine colombienne, Omar Porras. Après Coronis, le théâtre de Caen entend poursuivre sa redécouverte du répertoire baroque européen. Pourquoi pas du côté du Portugal.


 

Commentaire de Florestan:

L'actuel maire de Lisieux, contrairement au précédent, se montre soucieux du patrimoine architectural, culturel et artistique qui reste encore dans sa ville malgré les bombardements de 1944.

La municipalité de Lisieux a trois grands dossiers patrimoniaux à conduire:

1) la restauration et la valorisation de l'ancienne cathédrale Saint-Pierre chef d'oeuvre méconnu du premier âge gothique en France.

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2) la réhabilitation intérieure et la réaffectation des vastes locaux de l'ancien palais épiscopal, libérés par le départ de l'administration du palais de justice vers d'autres lieux mais aussi la restauration que l'on espère à l'identique de la fameuse salle dorée, joyau du XVIIe siècle qui fut détruite par un incendie accidentel en 2000.

C'est un enjeu très important pour Lisieux et l'ensemble de l'intercommunalité lexovienne et augeronne. Une consultation est en cours pour réfléchir aux nouveaux usages à donner à cet ensemble architectural exceptionnel datant des XVII et XIXème siècles.

Archives de l'Etoile de Normandie:

http://normandie.canalblog.com/archives/2021/02/12/38808565.html

http://normandie.canalblog.com/archives/2017/01/07/34777491.html

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Grâce à l'administration judiciaire française, la magnifique "Salle dorée" de l'ancien palais épicopal de Lisieux a perdu son lustre d'antan...

3) la valorisation de l'ancienne église Saint-Jacques datant des XVI et XVIeme siècle pour accueillir concerts, expositions, événements culturels ou commerciaux...

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Dans le cadre de ces réflexions en cours, il serait judicieux que la municipalité actuelle intègre l'académie estivale de musique baroque dans ses réflexions, concernant, notamment, l'avenir de l'ancien palais épiscopal.

 

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