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13,5% des Normands vivent sous le seuil de pauvreté...
Mercredi 9 février 2021 devrait avoir lieu à la préfecture régionale de Normandie à Rouen, un important "webinaire" présidé par Monsieur le préfet sur un sujet très important qui, autrefois, était la principale préoccupation des partis et élus qui se disaient de "gauche": la pauvreté matérielle, financière existe en notre beau pays et ce plus que jamais...
La semaine passée, la Fondation Abbé Pierre révélait l'existence de quelques 12 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté (soit 60% du revenu médian mensuel qui s'élève en France à quelques 2000€ ). Parmi ceux-ci: 350000 sans abris.
L'actuel maire de Rouen soi-disant de gauche ayant d'autres préoccupations que d'oeuvrer concrètement à la solution de cette lancinante question de la pauvreté et de la misère, il est heureux que le préfet de région qui a la charge de l'intérêt général en Normandie (avec les grands élus du territoire) s'en soucie et fasse le point avec les acteurs concernés à l'occasion d'un "webinaire".
A lire le communiqué de presse suivant, la situation normande semble à peine plus favorable que la moyenne nationale...
Explications grâce aux chiffres proposés par l'antenne normande de l'INSEE:
INSEE ANALYSES NORMANDIE N°99 INSEE DOSSIER NORMANDIE • N°21 Panorama de la pauvreté en Normandie : une diversité de situations individuelles et territoriales
Moins de ménages en situation de pauvreté en Normandie
Dans son approche monétaire, la pauvreté apparaît moins fréquente et moins intense en Normandie qu’en moyenne nationale : 193 000 ménages vivent sous le seuil de pauvreté soit 13,5 % des Normands contre 14,6 % pour la France Métropolitaine en 2018.
Les territoires les plus urbains et les plus ruraux sont plus touchés par la pauvreté
L’Orne et la Seine-Maritime sont plus touchées par la pauvreté, tandis que les autres départements normands figurent dans le tiers des départements les plus préservés.
Urbains et familles monoparentales sont davantage concernés par la pauvreté
Quelle que soit la classe d’âge, les Normands sont moins exposés à la pauvreté qu’en moyenne nationale. Les familles monoparentales et les résidents des communes urbaines de Normandie sont en revanche plus concernés par la pauvreté qu’au niveau national.
L’effet de la redistribution est un peu plus fort en Normandie
Les revenus des ménages en situation de pauvreté sont caractérisés par la prépondérance des prestations sociales. La redistribution permet une réduction d’un tiers des situations de pauvreté.
Cinq profils types de ménages normands en situation de pauvreté
La diversité de situations des ménages normands vivant sous le seuil de pauvreté monétaire peut être illustrée à travers cinq profils d’importance démographique variable.
- 29% de pauvres urbains: ménages urbains, locataires du parc social, familles monoparentales, revenus essentiellement constitués de prestations sociales.
- 27% de personnes âgées pauvres: ménages âgés, femmes seules, vivant de leurs pensions.
- 19% de jeunes pauvres: jeunes ménages locataires dans le parc privé.
- 18% de travailleurs pauvres en charge de famille: couples avec enfants, familles monoparentales vivant avec le revenu d'activité.
- 7% de pauvres ruraux: ménages ruraux, propriétaires, revenus d'activité non salariées (par ex: exploitants agricoles).
Des facteurs associés ou aggravants de la pauvreté dans les territoires
Au-delà de la dimension monétaire, la pauvreté peut recouvrir d’autres formes de difficultés sociales et être associée à certains facteurs potentiellement aggravants (accès à l’emploi, à la santé, aux services en général, qualification, qualité du logement, mobilité…). Dans certains bassins de vie exposés à la pauvreté, ces fragilités se cumulent et peuvent engendrer des situations de plus grande précarité.
Commentaire de Florestan:
Avec des niveaux de revenus médians mensuels souvent inférieurs à la moyenne nationale dans les villes normandes, notamment dans ses arrières-pays ruraux (par exemple, l'Orne), la Normandie est socialement exposée à la pauvreté même si avec 13,5% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, notre région se classe un point au dessus de la moyenne nationale: est-ce là le reflet d'une certaine forme de mentalité populaire normande empreinte de dignité et de réserve dont la première conséquence est de vouloir se débrouiller par soi-même par son travail en évitant l'assistanat?
L'autre originalité normande réside dans l'importance de la pauvreté rurale qui se concentre, manifestement, sur le groupe socio-professionnel des exploitants agricoles: on peut donner l'exemple des éleveurs laitiers dont le mal être actuel est très inquiétant pour l'avenir même de l'identité de notre région. Que serait la Normandie sans ses vaches, son lait, sa crème et ses fromages? Vu l'état actuel des troupes dans la filière laitière normande, on risque de se retrouver face à des réalités déchirantes dans moins de vingt-ans!
Enfin, cette pauvreté normande qui semble constituer une minorité assez relative semble hélas installée, sinon enkystée dans certains milieux sociaux et sur certains territoires qu'ils se trouvent en ville ou à la campagne: une sorte de part perdue sinon condamnée qui semble vivre à l'écart des évolutions actuelles de l'économie et de la société normandes.
Voir aussi:
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